Sommaire

  • La vie en commun
  • Le retour du Christ
  • Le sens du baptême (en grec, plongeon)
  • Paul à Athènes
  • L’hostilité des païens
  • Hérésies
  • Saint Cyprien de Carthage, évêque catholique au IIIe siècle, martyr en 258
  • après J.-C, tonne contre les hérétiques.
  • Portrait de l’évêque idéal
  • Une réunion dominicale

TEXTES sur la vie des premiers chrétiens

Les Actes des Apôtres continuent l’Évangile de Luc. Ils racontent la naissance de l’Église chrétienne.
Les
Épîtres sont des lettres écrites par Paul et d’autres auteurs (peut-être les apôtres eux-mêmes) à des Églises ou à des hommes afin d’éclairer ou de conforter leur foi.

« Paul, appelé par la volonté de Dieu à être apôtre de Jésus-Christ, […] à l’église de Dieu qui est à Corinthe. »

« Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu, notre Père, et du Seigneur Jésus Christ ![…] »

« Je vous exhorte, frères, à n’avoir point de divisions parmi nous. »

Paul, Première Épître aux Corinthiens, 1.1/3/10, d’après la Bible de Jérusalem, Le Cerf, 1973.

« Applique toi à rester irréprochable. Que ton ambition soit de pouvoir te présenter à Dieu homme digne d’approbation. »

« C’est pourquoi fuis les passions de la jeunesse, détourne toi des désirs et des convoitises auxquels sacrifient les autres jeunes. Que ton but soit de mener une vie intègre, remplie de foi, d’amour et de paix. Recherche l’harmonie et la concorde avec tous ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur. »

Paul, Deuxième Épître à Timothée, 2.15/22


La vie en commun

« Tous ceux qui croyaient étaient ensemble et avaient toutes choses en commun ; ils vendaient leurs propriétés et leur biens, et ils en partageaient le prix entre tous, selon les besoins de chacun. Chaque jour, tous ensemble, ils allaient assidûment au Temple ; ils rompaient le pain à domicile, prenant leur nourriture dans l’allégresse. »

Actes des Apôtres, 2.44-46

Le retour du Christ

« Le Fils de l’Homme doit venir dans la gloire de son Père, avec ses anges […] »

« Il s’assiéra sur son glorieux trône. Toutes les nations seront rassemblées devant lui. Il séparera les gens les uns des autres, tout comme le berger sépare les brebis d’avec les boucs. Il mettra les brebis à sa droite […] »

« [et] leur dira : « Venez, vous qui êtes bénis de mon Père; prenez possession du royaume […] »

Évangile selon Matthieu, 16.27/25.31-33/34

Le sens du baptême (en grec, plongeon)

« Nous tous qui avons été baptisés dans le Christ Jésus, c’est en sa mort que nous avons été baptisés. Nous avons été ensevelis avec lui par le baptême, afin que, comme le Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, nous vivions aussi d’une vie nouvelle. »

Paul, Épître aux Romains, 6.1-3

Paul à Athènes

« [Paul] discutait donc à la synagogue avec les Juifs et ceux qui adoraient Dieu et sur l’agora, chaque jour, avec les passants […] »

« [Il dit :] « Le Dieu qui a fait le monde et tout ce qui s’y trouve, lui qui est le Seigneur du ciel et de la terre, n’habite pas dans les sanctuaires faits à la main […] »

« Voici donc que, fermant les yeux sur les temps de l’ignorance, Dieu annonce maintenant aux hommes d’avoir tous et partout à se repentir, parce qu’il a fixé un jour où il va juger le monde avec justice par un homme qu’il a établi et accrédité auprès de tous en le ressuscitant d’entre les morts. » En entendant parler de résurrection des morts, les uns se moquaient, les autres dirent : « Nous t’entendrons là dessus une autre fois ! […] »

« Mais quelques hommes se joignirent à lui et embrassèrent la fol. »

Actes des Apôtres, 17.17/24/30-32/34

L’hostilité des païens

« Un certain Démétrius, qui était orfèvre et fabriquait des temples d’Artémis en argent, procurait ainsi à ses artisans beaucoup de travail. Il les réunit […] et leur dit :  » Mes amis, vous savez que nous devons notre bien être à ce travail. Or, vous le voyez et vous l’entendez dire, non seulement à Éphèse mais dans presque toute l’Asie, ce Paul a, par sa persuasion, perverti une foule considérable en affirmant que ce ne sont pas des dieux ceux qui sont fabriqués de main d’homme. Cela risque non seulement de déconsidérer notre profession, mais aussi de faire compter pour rien le temple de la grande déesse Artémis, et enfin de dépouiller de sa grandeur cette Déesse vénérée par toute l’Asie et le monde entier.  » « 

Actes des Apôtres, 19.24-27

Hérésies

Cette correspondance entre l’apôtre Paul et les Corinthiens semble dater de la première moitié du IIe siècle après J.-C. et fut incorporée dans les Actes de Paul, (chapitre X, 2), rédigés vers 150 après J.-C. (texte considéré apocryphe, car il donnait une trop grande place aux femmes qui pouvaient enseigner et baptiser).

« Lettre des Corinthiens
« Étienne et les presbytres qui sont avec lui, Daphnos, Euboulos, Théophile et Xénon, à Paul le frère, salut dans le Seigneur ! Deux hommes sont arrivés à Corinthe, un certain Simon et Cléobios, qui bouleversent la foi de certains par des discours pernicieux ; ces discours, toi, juge-les. Car, de toi, nous n’avons jamais entendu de discours semblables, ni des autres apôtres ; mais ce que nous avons reçu aussi bien de toi et de ceux-là, nous le gardons. Le Seigneur a eu pitié de nous , puisque tu es en vie pour que nous t’entendions encore : ou bien, viens en personne car nous croyons, comme cela a été révélé à Théonoé, que le Seigneur t’a préservé de la main de l’impie , ou bien réponds-nous par écrit ! Voici en effet ce qu’ils disent ou enseignent : « Il ne faut pas, disent-ils, recourir aux prophètes » ; « Dieu n’est pas le Tout-Puissant » ; « il n’existe pas de résurrection de la chair » ; « le modelage des humains n’est pas l’œuvre de Dieu » ; « il ne faut pas croire que le Seigneur est venu dans la chair, ni qu’il a été engendré de Marie » ; « le monde n’est pas l’ouvrage de Dieu, mais des anges ». C’est pourquoi, frère, fais toute diligence pour venir ici jusqu’à nous afin que l’Église des Corinthiens demeure exempte de scandale et que la folie de ces gens soit manifestée.
Porte-toi bien dans le Seigneur ! »

L’Hérésie qui apparaît ici est de type dualiste, opposant le dieu de l’Ancien Testament (texte rejeté) qui a crée un monde terrestre imparfait avec un Tout-Puissant céleste et maître d’un monde parfait. Dans cette hérésie, Jésus est purement divin et ne s’est pas incarné réellement.

Saint Cyprien de Carthage, évêque catholique au IIIe siècle, martyr en 258 après J.-C, tonne contre les hérétiques.

« 2 […] Or, comment peut-on dire qu’on croit en Jésus-Christ quand on n’accomplit pas ses commandements ? Peut-on recevoir la récompense de la foi quand on n’a pas foi aux préceptes ? Non ; on ne peut qu’errer, tourbillonner sous le souffle de l’erreur, comme la poussière que le vent emporte, et on doit désespérer d’arriver au salut [entrer au paradis] puisqu’on n’en suit pas le chemin.

3. Évitez donc tous les pièges, mes frères bien-aimés [ses fidèles], non-seulement ceux qui se montrent aux yeux ; mais encore ceux, qui cachent dans les ténèbres leur astuce et leur malice. Quoi de plus astucieux, quoi de plus subtil que notre ennemi [le Diable] ? Jésus, en s’incarnant [devenant homme], triomphe de ses artifices et de sa puissance ; alors, en effet, la lumière se montre aux nations pour les sauver ; les sourds entendent la voix de la grâce ; les aveugles ouvrent les yeux pour voir le Dieu véritable ; les infirmes reviennent pour toujours à la santé ; les boiteux courent à L’Église ; les muets, sentant leur langue se délier, font entendre l’accent de la prière. Mais l’ennemi ne s’avoue pas vaincu. Voyant les idoles abandonnées et ses temples désertés par la foule devenue croyante, il imagine un nouveau piège afin de tromper les imprudents par l’apparence même du nom chrétien. Il invente les hérésies et les schismes pour troubler la foi, corrompre la vérité, scinder l’unité. Il séduit ceux qu’il ne peut retenir dans la voie des anciennes erreurs, et il les trompe en leur montrant de nouveaux chemins. Il ravit les fidèles à l’Église, et tout en les persuadant qu’ils évitent la nuit du siècle [le monde terrestre actuel] et qu’ils approchent de la lumière, il les plonge, sans qu’ils s’en aperçoivent, dans de nouvelles ténèbres. Ainsi, déserteurs de l’Évangile et de la loi de Jésus-Christ, ils s’obstinent à se dire chrétiens ; ils marchent dans les ténèbres, et ils croient jouir de la lumière. L’ennemi les flatte, il les trompe, cet ennemi qui, selon l’apôtre, se transfigure [se cache sous une autre apparence] en ange de lumière, qui transforme ses ministres [prêtres] eux-mêmes en prédicateurs de la vérité, donnant la nuit au lieu du jour, la mort au lieu du salut, le désespoir à la place de l’espérance, la perfidie sous le voile de la foi, l’antéchrist [faux messie] sous le nom adorable du Christ. C’est ainsi qu’au moyen d’une vraisemblance menteuse, ils privent les âmes de la vérité. »

Saint Cyprien, De l’unité de l’église catholique, (extrait des chapitres 2-3)

Portrait de l’évêque idéal

« Si quelqu’un aspire à l’épiscopat, c’est une belle tâche qu’il désire. L’épiscopat doit être inattaquable, n’avoir été marié qu’une fois, être sobre, modéré, digne, hospitalier, capable d’enseigner, ni buveur, ni batailleur, mais indulgent, ennemi de la polémiques, détaché de l’argent, sachant bien gouverner sa maison et tenir ses enfants dans la soumission en toute dignité, car si quelqu’un ne sait pas gouverner sa maison, comment pourra t il prendre soin de l’Église de Dieu ? »

Paul, Première Épître à Timothée, 3.1-5
cité par Meslin-Palanque, Le christianisme antique, A. Colin, 1970.

Une réunion dominicale

« On lit, autant que le temps le permet, les mémoires des apôtres et les écrits des prophètes. Puis le lecteur s’arrête et le président prend la parole pour nous exhorter à imiter les beaux exemples qui viennent d’être cités. Ensuite tous se lèvent et l’on fait des prières. Enfin, […] la prière terminée, on apporte du pain et de l’eau. Le président prie et rend grâces aussi longtemps qu’il peut ; le peuple répond par l’acclamation Amen. On distribue à chacun sa part des éléments eucharisties et l’on envoie la leur aux absents par le ministères des diacres. » »

Justin (environ 100-165 ap. J.-C.), Première apologie, 67

Le dimanche des chrétiens (idem ci-dessus)

« Au jour qu’on appelle le jour du soleil, tous, qu’ils demeurent en ville ou à la campagne, se réunissent en un même lieu. On lit les Mémoires des Apôtres ou les ouvrages des prophètes, pendant tout le temps disponible. Puis quand le lecteur a fini, le président prend la parole pour nous adresser des avertissements et nous exhorter à imiter ces beaux enseignements.[…] Ensuite nous prions et, lorsque la prière est terminée, on apporte du pain et du vin mêlé d’eau ; le président prononce à haute voix les prières et les actions de grâces […] et le peuple répond en proclamant Amen ; puis on fait à chacun la distribution et le partage de la nourriture eucharistique, et l’on envoie une part aux absents […] C’est le jour du soleil que nous nous réunissons, parce que ce jour est le premier, celui où Dieu créa le monde en transformant les ténèbres et la matière, et celui où Jésus Christ, notre Sauveur, est ressuscité des morts. »

Justin (milieu du IIe siècle ap. J.-C.), Première apologie, 67.
traduction d’A. Wartelle, Études augustiniennes, 1987