Le 12 avril 1961, Youri Gagarine ouvrait la voie à l’exploration humaine de l’espace en effectuant, pendant presque deux heures, le premier vol spatial habité. À son retour, le commandant Gagarine est accueilli en héros et de grandes festivités sont organisées à Moscou. Les témoins décrivent des scènes de liesse : l’accueil en grandes pompes à l’aérodrome de Vnoukovo, le portrait de Gagarine accroché partout, le million de personnes venu assister à l’hommage sur la place Rouge, la longue accolade de Khrouchtchev, etc. Les journalistes du Monde, du Figaro  et bien entendu de L’Humanité , brossent des portraits enthousiastes de l’événement.  

Le 14 avril 1961, sur la place Rouge, après avoir prononcé un bref discours, Youri Gagarine cède la place à Nikita Khrouchtchev. Celui-ci rappelle combien ce succès technologique doit au génie soviétique, à son histoire et à son système politique. Gagarine est désigné membre fondateur du nouvel « ordre des cosmonautes » et reçoit l’Étoile d’or du héros de l’Union soviétique. Khrouchtchev rend également un hommage appuyé aux parents du cosmonaute et à son épouse. C’est ce discours que Clio-Texte publie aujourd’hui. 

Vidéo de l’INA :

https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/afe85009061/moscou-a-l-heure-g

Vidéo en russe du discours :

L’auteur

Nikita Khrouchtchev (1894-1971) est le premier secrétaire du Comité central du parti depuis la mort de Staline en 1953 et le président du Conseil des ministres de l’Union soviétique depuis 1958.

Au moment de ce discours, Khrouchtchev est déjà connu comme l’auteur du « rapport » qui, lors du XXème Congrès du PCUS de 1956, a dénoncé les crimes staliniens, mais aussi comme l’homme de la répression en Hongrie, la même année. Il a entamé plusieurs voyages diplomatiques, dont un aux Etats-Unis en 1959 et en France en 1960. La « coexistence pacifique » connaît toutefois des ratés, que ce soit à Berlin avec la question de la fuite des Allemands de l’Est ou encore, avec la première crise de Cuba. En effet, hasard du calendrier, le 15 avril 1961, au lendemain de ce discours, le débarquement de la baie des cochons à Cuba commence et relance la guerre froide. 

Sous la direction de Khrouchtchev, le programme spatial soviétique connaît son plein essor : envoi du premier satellite artificiel (Spoutnik) puis du premier être vivant (chienne Laïka) dans l’espace en 1957, première sonde lunaire en 1959, et ici, le premier vol habité en 1961. Pour la première femme dans l’espace, c’est chose faite en 1963 avec Valentina Terechkova. 


Le texte

Chers camarades !

Chers amis !

Citoyens du monde entier !

C’est avec une grande joie et une grande fierté que je m’adresse à vous : pour la première fois dans l’Histoire, un homme de la planète nommée la Terre, un homme soviétique de chez nous, à bord d’un vaisseau construit par les efforts des savants, ouvriers, techniciens et ingénieurs soviétiques, s’est envolé dans l’espace cosmique et il a effectué le tout premier voyage dans les étoiles. Le vaisseau-satellite Vostok, qui s’est élevé à la hauteur de plus de 300 kilomètres, a fait un tour du globe terrestre et a atterri avec succès en un point prévu à l’avance de l’Union soviétique.

Nous saluons avec ferveur ce remarquable cosmonaute, ce Soviétique héroïque, Youri Gagarine. […] Il a été le premier à faire un voyage orbital autour du globe terrestre. Si le nom de Christophe Colomb, qui a traversé l’Atlantique et découvert l’Amérique,  a passé les siècles, à quel avenir pouvons-nous nous attendre pour notre admirable héros, le camarade Gagarine, qui a pénétré dans le Cosmos, qui a fait dans l’espace le tour du globe terrestre et qui est rentré en toute sécurité sur la Terre ? Son nom sera immortel dans l’histoire de l’humanité.

Youri Gagarine rend compte à N. Khrouchtchev sur l’achèvement du vol spatial. Vnoukovo, 14 avril 1961

[…] Au nom du Comité central du Parti communiste de l’Union soviétique, du gouvernement soviétique et de la part de notre peuple tout entier, permettez-moi de vous présenter les félicitations les plus cordiales et de vous remercier chaleureusement pour cet exploit sans précédent.

Permettez-moi aussi de saluer et de féliciter chaleureusement les savants, les ouvriers, les ingénieurs et les techniciens qui ont construit le vaisseau-fusée Vostok, de féliciter tous les Soviétiques qui ont réuni les conditions nécessaires à la réussite d’un vaisseau spatial avec un homme à bord.

Nous sommes fiers de l’exploit de Youri Gagarine, nous admirons les savants, les ingénieurs, les techniciens, les ouvriers qui travaillaient ensemble de toute leur intelligence et de tout leur cœur pour construire ce vaisseau et  en assurer le vol. Leurs réalisations glorieuses incarnent le travail et l’exploit des millions d’ouvriers, de kolkhoziens, d’intellectuels, de tout le peuple soviétique. Ce vol a montré une fois de plus au monde entier ce que peut de façon illimitée le génie d’un peuple libre.

Aujourd’hui […], nous ne pouvons pas ne pas évoquer l’histoire de notre Patrie. […]

Ayant arraché le pouvoir au tsar, aux capitalistes et aux gros propriétaires fonciers, nous l’avons défendu dans le feu de la guerre civile, très souvent sans vêtement ni chaussures. Que de stratèges militaires prophétisaient à l’époque une défaite imminente des « armées de va-nu-pieds », comme ils disaient. Où sont-ils maintenant, ces stratèges malencontreux ?

Quand nous travaillions aux premiers samedis communistes, quand nous construisions les fondements de nouveaux hauts fourneaux et creusions des houillères, quand nous lancions dans le monde entier nos paroles ailées : quinquennat, industrialisation, électrification, collectivisation, instruction générale, ils étaient légions, ces « théoriciens » présomptueux qui prophétisaient que la Russie indigente ne pourrait jamais devenir la plus grande puissance industrielle. Où sont-ils maintenant, ces prophètes malchanceux ?

[…] Maintenant, quand nous voyons tout près de nous l’homme qui a fait le premier voyage cosmique, nous ne pouvons manquer de nous rappeler le savant révolutionnaire russe Kibaltchitch qui songea aux vols cosmiques et fut exécuté par le gouvernement tsariste. Nous ne pouvons non plus manquer de rendre hommage à la mémoire de Mendeleïev et de Joukovski, de Timiriazev et de Pavlov, ainsi que de nombreux autres grands savants dont les noms demeurent étroitement liés aux grands exploits du peuple soviétique. C’est avec une vénération particulière que nous évoquons aujourd’hui Constantin Édouardovitch Tsiolkovski, ce savant et rêveur, auquel nous devons la théorie des vols cosmiques. Le rêve de conquérir le Cosmos est, en effet, le plus grand de tous les grands rêves de l’homme. Et nous sommes fiers que ce soient les Soviétiques qui aient fait de ce rêve une réalité.

[…] Il était un temps où certains à l’étranger et même à l’intérieur du pays nous méprisaient. Mais Vladimir Maïakovski disait alors fièrement :

« Lisez, enviez, je suis un citoyen de l’Union Soviétique. »

Youri Gagarine avec sa femme lors d’une réception le 14 avril 1961 Au premier plan, de gauche à droite : Nikita Sergeevich Khrouchtchev, Valentina Ivanovna Gagarina, Youri Alekseevich Gagarin, Nina Petrovna Khrouchtcheva, Sergueï Nikitovitch Khrouchtchev, Galina Shumova, Elena Khrouchtcheva.

Avec quelle vigueur ces paroles résonnent aujourd’hui ! Quel sens profond elles ont reçu ! Mais cette fierté n’est pas due au fait que nous refusons aux autres peuples et pays de suivre notre exemple. Nous sommes internationalistes. Chaque Soviétique est éduqué dans l’esprit du patriotisme socialiste et il est prêt à partager généreusement sa richesse scientifique, ses connaissances techniques et culturelles avec tous ceux qui sont disposés à vivre avec nous dans la paix et l’amitié.

Les ouvriers, les kolkhoziens, les intellectuels travailleurs soviétiques sont fiers que nous, travailleurs de l’ancienne Russie tsariste, ayons eu le grand bonheur d’accomplir la révolution socialiste d’Octobre sous la direction du guide immortel de la classe ouvrière Vladimir Ilitch Lénine, du Parti Communiste.

C’est un exploit sans égal dans l’Histoire. La classe ouvrière, le peuple ont dû faire preuve d’un très grand courage, de hardiesse, d’une compréhension profonde de leurs objectifs et de leurs tâches pour réaliser cet exploit. La classe ouvrière n’a craint aucune difficulté. Elle a mené une très grande révolution, elle a pris le pouvoir dans un pays qui était sous-développé, presque entièrement analphabète et dont le peuple était opprimé par le tsarisme et le capitalisme.

Dans ces conditions, quand il fallait, semble-t-il, non pas rêver aux grandes choses du présent et de l’avenir, mais penser à terminer la guerre, à panser les blessures qui saignaient dans tout l’organisme de l’ancienne Russie, le génial Lénine parlait avec une certitude inébranlable de la victoire inévitable du socialisme, du communisme. Il prenait des mesures pour mettre un terme à la guerre impérialiste par la révolution, par la victoire de la classe ouvrière, par l’établissement de la dictature du prolétariat, par la libération révolutionnaire de tous les peuples de notre pays.

Lénine expliquait inlassablement et avec persévérance que c’est seulement en libérant entièrement les hommes de l’esclavage capitaliste, c’est seulement lorsque le peuple deviendra véritablement libre, que toutes les possibilités matérielles et spirituelles, tous les efforts pourront servir le bien des travailleurs et qu’une ère nouvelle commencera dans l’histoire de l’humanité.

Le grand exploit de la classe ouvrière de la Russie, du peuple de notre pays qui ont accompli sous la direction du Parti communiste la révolution socialiste d’Octobre, entrera dans les siècles, comme un exemple de l’œuvre révolutionnaire du peuple.

Le socialisme a offert à notre pays un champ d’action très vaste. En quarante-trois ans de pouvoir soviétique, la Russie naguère illettrée dont certains parlaient avec mépris en la considérant comme un pays arriéré, a parcouru une route grandiose. Notre pays a maintenant créé le premier vaisseau-satellite, il s’est élancé le premier dans le Cosmos. N’est-ce pas la manifestation la plus éclatante de la liberté authentique du peuple le plus libre du monde, du peuple soviétique !

Après avoir réuni toutes les conditions pour le décollage et l’atterrissage réussi du vaisseau-satellite, nous avons montré de quoi est capable un peuple s’il devient vraiment libre, émancipé sous le rapport politique et économique. Effectivement, sont libres non pas les pays où les riches exploitent librement ceux qui n’ont pas de pain — c’est le monde « libre » — mais les pays où tous les travailleurs, tous les peuples ont la possibilité de jouir de tous les biens matériels et spirituels.

La conquête de l’Espace que nous avons entreprise est un brillant jalon dans l’évolution de l’humanité. Cette victoire signifie un nouveau triomphe des idées léninistes, elle confirme la justesse de la doctrine marxiste-léniniste. Les brillants résultats de tout ce que les peuples de l’Union soviétique ont obtenu dans les conditions de la révolution socialiste d’Octobre, se sont concrétisés et incarnés dans cette victoire du génie humain. Cet exploit marque un nouvel élan de notre pays dans la marche en avant, vers le communisme

Nous déclarons avec fierté et avec une assurance inébranlable devant le monde entier qu’après avoir édifié avec succès le socialisme commencé en 1917 par la Révolution d’Octobre, nous avançons hardiment et fermement dans la voie tracée par le grand Lénine, vers la construction du communisme. Nous disons qu’il n’y a pas dans le monde une force qui pourrait nous faire dévier de cette route. Nous remporterons la victoire, la victoire la plus noble, la plus éclatante. Elle n’aboutit pas à la domination d’un groupe de personnes sur un autre, à la domination d’un pays sur un autre ou sur un groupe d’États, d’une nation sur d’autres, mais elle étend ses bienfaits à tous les hommes du monde.

La marche des peuples vers le communisme, la noble aspiration des hommes à réaliser ce grand but ne peut être amoindrie ou arrêtée. Ce mouvement a acquis une force énorme, irrésistible et aucun obstacle ne pourrait arrêter ce grand processus de l’évolution de l’humanité. Le peuple soviétique, les peuples des pays socialistes, les peuples du monde entier, y compris ceux des États qui n’ont pas encore remporté leur victoire, mais qui luttent avec opiniâtreté pour le triomphe du progrès sur l’exploitation et l’oppression, vaincront, bâtiront l’édifice radieux du communisme. Ce sera un grand bien pour l’humanité, le couronnement de sa progression ininterrompue.

Camarades, en cette heure, nous saluons les savants du monde entier pour lesquels le vol cosmique est une grande joie et un grand bonheur. La science soviétique se développe en étroite union avec toute la science mondiale.

Le vol du vaisseau-cosmique Vostok est pour ainsi dire la première hirondelle soviétique dans le Cosmos. Elle s’est envolée après nos nombreux spoutniks et vaisseaux. C’est la conséquence logique du travail scientifique et technique gigantesque effectué dans notre pays en vue de conquérir l’Espace.

Nous continuerons ce travail. Toujours plus de Soviétiques voleront dans l’espace en suivant des routes inconnues, ils l’exploreront, ils continueront à percer les secrets de la nature, et ils les mettront au service de l’homme, de son bien-être, au service de la paix.

Nous soulignons : au service de la paix ! Les Soviétiques ne veulent pas que les fusées qui remplissent avec une précision si étonnante le programme fixé par l’homme, transportent des cargaisons de mort.

Nous nous adressons une fois de plus aux gouvernements du monde entier : la science et la technique sont allées si loin et elles sont capables de causer de telles destructions en vertu d’une mauvaise volonté qu’il faut prendre toutes les mesures pour le désarmement. Le désarmement général et total sous le contrôle international le plus strict est le chemin qui mène à l’établissement d’une paix durable entre les peuples. Lorsque nous avons lancé le premier spoutnik, des gens bornés outre-Atlantique n’y avaient pas cru. Que faire, il y a des gens myopes et manquant de clairvoyance. On peut maintenant tâter pour ainsi dire l’homme qui nous est venu du ciel !

Permettez-moi de vous étreindre fortement encore une fois, cher Youri, de transmettre par votre intermédiaire le salut ardent à vos camarades de travail et à ceux qui ont pris part à l’exploit. Vous avez immortalisé l’Union des républiques socialistes soviétiques, la mère-Patrie n’oubliera pas votre exploit et gardera votre nom sur les pages de son histoire. Nous sommes fiers que le premier cosmonaute du monde soit un Soviétique. Youri Alexeïevitch a grandi et a été élevé dans une école soviétique, il prenait une part active à la vie sociale, c’était un komsomol actif. Il est communiste, membre du grand Parti de Lénine !

J’ai le plaisir d’annoncer que le Présidium du Soviet suprême de l’U.R.S.S. vous a conféré le titre de héros de l’Union soviétique.

Le titre glorieux de « pilote-cosmonaute de l’U.R.S.S. » vous est décerné pour la première fois.

Le buste en bronze du héros sera placé à Moscou et une médaille commémorative sera frappée en l’honneur du premier vol cosmique de l’homme. Je félicite chaleureusement les parents de Youri, Anna Timoféïevna et Alexis Ivanovitch Gagarine pour avoir élevé et éduqué un tel fils remarquable qui a glorifié notre Patrie par son exploit.

Je présente les vives félicitations à l’épouse de Youri Alexeïevitch, Valentina Ivanovna, remarquable femme soviétique. En effet, elle savait que Youri Alexéïevitch allait être lancé dans l’espace, et elle ne l’en a pas dissuadé, elle a soutenu de tout son cœur son mari, père de deux petits enfants, dans la réalisation de son grand exploit.

En effet, personne ne pouvait garantir que le départ de Iouri Alexéïevitch ne soit le dernier. Le courage, la compréhension de toute l’importance de ce vol sans précédent révèlent la grande âme de Valentina Ivanovna.

Oui, c’est une vraie femme soviétique. Rappelez-vous avec quelle chaleur et quel amour Nekrassov, Pouchkine et d’autres écrivains de chez nous ont écrit sur les femmes russes. Les femmes russes, ce sont maintenant toutes les femmes de l’Union soviétique. Valentina Ivanovna a montré son grand caractère, sa volonté et le sens profond du patriotisme soviétique.

Camarades, les peuples de l’Union Soviétique célèbrent leur nouvelle victoire, la victoire du travail, de la science et de la raison. Elle a été remportée par les peuples de notre pays après un travail intense et opiniâtre. Les Soviétiques ont parcouru la grande route de la lutte pour l’essor de l’économie nationale, pour le développement de la technique, de la science et ils ont obtenu une digne récompense en détenant la priorité du lancement dans le Cosmos d’un vaisseau-satellite ayant un homme à bord. Cet exploit immortel, cette réalisation éminente vivra dans les siècles comme la plus grande réalisation de l’humanité.

Discours de Nikita Khrouchtchev sur la place Rouge le 14 avril 1961.

 

Et en complément, le discours de Youri Gagarine

Mes chers compatriotes !
Cher Nikita Sergueïevitch !
Camarades dirigeants
Partis et gouvernements !

Tout d’abord, permettez-moi d’exprimer ma sincère gratitude au Comité central de mon Parti communiste natal, au gouvernement soviétique, à l’ensemble du peuple soviétique et à vous personnellement, Nikita Sergueïevitch, pour le fait que moi, simple pilote soviétique, j’ai reçu un si grand confiance et chargé de la tâche responsable d’effectuer le premier vol dans l’espace.

Lors du lancement dans l’espace, j’ai pensé à notre parti léniniste, à notre patrie socialiste.

L’amour pour le glorieux parti, pour notre patrie soviétique, pour nos travailleurs héroïques m’a inspiré et m’a donné la force d’accomplir cet exploit.

Notre peuple, par son génie, par son travail héroïque, a créé le plus beau vaisseau spatial du monde, Vostok, et ses équipements très intelligents et très fiables. Du lancement à l’atterrissage, je n’avais aucun doute sur le succès du vol spatial.

Je voudrais sincèrement remercier nos scientifiques, ingénieurs, techniciens, tous les travailleurs soviétiques qui ont créé un tel navire sur lequel vous pouvez comprendre en toute confiance les secrets de l’espace. Permettez-moi également de remercier tous mes camarades et toute l’équipe qui m’a préparé au vol spatial.

Je suis convaincu que tous mes collègues pilotes astronautes sont également prêts à faire le tour de notre planète à tout moment.

On peut affirmer avec certitude que nous effectuerons de très longs trajets à bord de nos vaisseaux spatiaux soviétiques. Je suis extrêmement heureux que ma patrie bien-aimée ait été la première au monde à effectuer ce vol, la première au monde à pénétrer dans l’espace.

Le premier avion, le premier satellite, le premier vaisseau spatial et le premier vol spatial – telles sont les étapes du long voyage de ma patrie vers la maîtrise des secrets de la nature. Notre Parti communiste natal a dirigé et conduit avec confiance notre peuple vers cet objectif.

À chaque étape de ma vie et de mes études dans une école professionnelle, dans une école technique industrielle, dans un aéroclub, dans une école d’aviation, j’ai ressenti la préoccupation constante du parti dont je suis le fils.

Moi, chers camarades, je tiens particulièrement à souligner l’immense attention paternelle dont a fait preuve Nikita Sergueïevitch Khrouchtchev à notre égard, nous, citoyens soviétiques ordinaires. De votre part, Nikita Sergueïevitch, dès le premier, quelques minutes après l’atterrissage, après mon retour de l’espace sur notre Terre natale, j’ai reçu de chaleureuses félicitations pour la réussite du vol.

Merci beaucoup, cher Nikita Sergueïevitch, de ma part personnellement et de mes camarades pilotes cosmonautes ! Nous avons consacré notre premier vol dans l’espace au XXIIe Congrès du Parti communiste de l’Union soviétique.

Un grand merci à vous, chers Moscovites, pour votre accueil chaleureux ! Je suis sûr que chacun de vous, au nom de la puissance et de la prospérité de notre patrie bien-aimée, sous la direction du Parti léniniste, est prêt à accomplir n’importe quel exploit pour la gloire de notre patrie, pour la gloire de notre peuple.

Vive notre patrie socialiste !

Vive notre grand et puissant peuple soviétique !

Gloire au Parti communiste de l’Union soviétique et à son Comité central léniniste dirigé par Nikita Sergueïevitch Khrouchtchev !

Discours du cosmonaute Youri Gagarine le 14 avril 1961 sur la place Rouge.

Source : le site officiel du parti communiste de la Fédération de Russie