Voici un mémoire fort intéressant sur l’état détaillé du commerce de la Province du Languedoc, avec de nombreuses informations tant sur les rapports commerciaux avec les pays étrangers que sur la valeur des marchandises vendues.

Il n’y a point de Province dans le Royaume mieux scituée que le Languedoc pour trafiquer dans le Levant, l’Italie, l’Espagne, le Portugal, le Piedmont, Genève, la Suisse et autres pays étrangers, ni qui ait plus de facilités pour y porter, augmenter et soutenir ses différentes branches de commerce, tant par ses productions que par l’industrie de ses habitants. Quoique le Languedoc profite de ces avantages, je suis convaincu qu’il s’en faut bien qu’on en tire tous le party dont ils sont susceptibles; c’est ce qu’on va prouver en peu de mots dans le détail abrégé de chacune des parties qui composent le commerce de cette Province.
Première partie : Concernant les fabriques en laine.

Article 1: des laines en général.

On scait que les fabriquants de Languedoc qui travaillent en draps fins pour le Levant, sont obligés de tirer d’Espagne les laines nécessaires pour la fabrique de ces draps, et il seroit inutile de chercher les moyens de s’en passer, parce qu’elles seules sont propres pour cette draperie fine, et qu’on ne scauroit y supléer par celles du pays, au surplus les marchandises qui sont envoyées depuis quelque tems du Languedoc en Espagne, donnent aux négociants de cette Province des profits qui les dédommagent de l’argent qu’ils versent en Espagne pour l’achat de ces laines; mais il est étonnant que dans une Province d’une aussi grande étendue, il y ait aussi peu de bestiaux qu’il y en a; qu’il y manque une bonne partie des laines qui sont annuellement nécessaires pour alimenter toutes les fabriques de draps communs, et autres petites étoffes de laines qui y sont établies, et qu’il faille avoir recours aux laines des Provinces voisines, même à celle du Levant. Il ne s’en receuille, années communes, qu’environ cent mille quintaux en suin qui, sur le pied de 40 livres tournois le quintal, produisent quatre millions.

Cette quantité ne suffit pas à beaucoup près pour toutes ces fabriques; on conçoit aisément le préjudice qu’elles recoivent de cette rareté; non seulement elle opère une cherté excessive dans les prix, mais encore elle met les fabriquants dans la nécessité de s’en pourvoir chez les étrangers, ce qui fait sortir un argent concidérable de la Province; et le haut prix auquel ils ne peuvent par conséquent pas se dispenser de vendre leurs marchandises est le plus grand obstacle au soutien des anciens objets de commerce et aux nouveaux établissemens qu’on pourroit projetter.

Le Conseil qui sent combien il est important de remédier à cet inconvénient, vient de renouveller dans cette vue les deffences cy devant faittes de tuer des agneaux dans la Province pendant cinq ans, afin de procurer une augmentation dans les troupeaux, et conséquemment l’abondance des laines; mais on prévoit avec peine que l’arrest qui a été donné, aura difficilement son exécution, et l’on croit que le moyen le plus seur pour parvenir à cet objet, seroit que les prélats et autres seigneurs de la Province voulussent bien donner l’exemple en engageant leurs fermiers à cette augmentation, dont ils retireroient un grand avantage par l’engrais des terres et en leur faisant espérer d’un côté des récompenses de la part de la Province proportionnées au nombre de leurs bestiaux, et d’un autre côté, des indemnités de la part du Conseil pour les pertes qu’ils en pourroient faire.

Article 2: Des draps pour le Levant.

Il se fabrique en Languedoc différentes qualités de draps pour le Levant, et c’est ce qui forme, après les ouvrages de bonneterie la partie la plus considérable du commerce de cette Province.

Ces draps sont nommés Mahoux, Londrins Premiers, Londrins Seconds, Nims, Londres larges, Londres ordinaires et Londres.

Les trois premières qualités ne sont fabriquées qu’avec des laines d’Espagne, et cependant le commerce ne laisse pas d’en être avantageux aux fabriquants; celui principalement des Londrins seconds l’est devenu encore plus depuis la fixation qui a été établie dans les expéditions.

Les Nims qui sont fabriqués, partie avec des laines d’Espagne et partie avec des laines du pays, et les Londres larges qui sont tous de ces dernières, ne donnent pas à beaucoup prez autant de profit à cause de la rareté et de la cherté des laines.

Les Londres ordinaires et les Londres en donnent encore moins par la même raison, il y a même des fabriquants qui prétendent avoir été obligés de les vendre avec perte, ce qui est certain c’est qu’il s’en fabrique peu.

Il a passé dans le Levant pendant l’année dernière 1743, 5516 balots de draps des susdictes qualités, qui sont estimés ensemble 7.449.000 livres tournois on compte qu’ils donnent une qualité dans l’autre de 12 à 15 pour cent de profit au fabriquant, par conséquent cette fabrique a produit à la Province pendant l’année dernière un gain de plus de 900.000 livres tournois.

Ce profit seroit bien plus considérable si le fabriquant avoit la liberté d’expédier des draps par le port de Cette au lieu de les faire passer par les mains des négociants de Marseille, qui y mettent eux mêmes le prix et qui s’assurent toujours un gain certain, sans partager les hasards de ce commerce. On scait le préjudice que la Province recoit de cette gène, et les démarches que les Etats ont fait jusques à présent pour lui procurer une liberté qu’il est naturel qu’elle désire et qu’il paroit juste de lui accorder.

Il se fabriquoit aussi anciennement pour la même destination des scizains et des abouchouchous qui sont des draps communs; cette fabrique est entièrement tombée pour la même raison de la cherté des laines du pays; les Anglois en font seuls le commerce en Levant. Ils font aussi presque seuls celui des Londres ordinaires et des Londres, et ils partagent au moins avec nous celui des Nims et des Londres larges.

On envoye aussi des draps de la même qualité que ceux destinés pour le Levant aux Isles de l’amérique et dans les Indes Orientales. On compte qu’il y en a passé l’année dernière environ cinq à six cens pièces qui, à raison de cent livres la pièce, l’une dans l’autre, ont produit aux environs de soixante mil livres.

Il se fabrqiue depuis peu une nouvelle qualité de draps pour le Levant à l’imitation des Sayes de Venise; cette fabrique est établie à Lodève et dirigée par les Sieurs Valat et Martin frères. Ils en ont fait passer l’année dernière au bureau de Montpellier cinq cens douze pièces qui sont estimées environ 96.000 livres tournois. Et il y a lieu de croire, par l’attention que ces fabriquants apportent au travail de ces draps qui leur est permis à l’exclusion de tous autres, qu’ils le perfectionneront de plus en plus et que les consommations en augmenteront dans la suite.

Article 3: Des draps et autres étoffes de laine pour l’Espagne, l’Italie, le Portugal et autres pays étrangers ou pour la consommation du Royaume.

Il se fabriquoit anciennement à Carcassonne et aux environs des draps scizains, 24ains, 26ains, 28ains, 30ains et 36 ains teins en laine, et il s’en faisoit un commerce considérable dans le Royaume, en Lorraine, dans la Suisse, à Génève, en Piedmont, en Italie, à Naples, en Espagne et dans les Indes Espagnolles, mais il est absolument tombé depuis la contagion, qui n’y a peut être pas autant contribué que la négligence et l’infidélité des fabriquants. Il n’y a que les 22ains qu’on appelle aujourd’huy 24ains, dont la fabrique se soutient encore: il s’en fait 2.500 pièces par année.

Ceux des mêmes sortes qui se fabriquent à Limoux sont décriés par leur mauvaise qualité et ont aussi contribué à décréditer le commerce de ceux de la Montagne de Carcassonne, parce qu’ils étoient connûs sous la même dénomination. Il s’en fait annuellement environ 8.000 pièces.

Il seroit à souhaiter de rétablir le commerce de tous ces draps, les circonstances sont favorables, et il ne seroit point impossible de remédier aux abus, mais la rareté et la cherté des laines mettent un obstacle insurmontable à ce projet. On donnera cependant des ordres pour mettre cette partie plus en règle.

Il se fabrique aussi des draps larges et 16ains dans le diocèze de Saint Pons, mais l’objet en est peu considérable et ne va pas à plus de cinq ou six cens pièces par année; ils sont à peu près dans le même cas de ceux de Limoux.

Il se fait des droguets à Carcassonne, mais c’est pareillement un très petit objet. Cette fabrique n’excède pas 200 pièces dans l’année. Ils se consomment dans le Royaume.

La fabrique des draps gris blancs de Lodève est une des plus considérables de la Province et mérite une attention particulière. La plus grande partie de ces draps s’employe aux habillemes des troupes; on en envoyer aussi quelques pièces dans les pays étrangers.

Il s’en fabrique de même espèce à Bédarrieux et autres lieux des environs, aussi bien qu’à Saint Félix en Rouergue, mais ceux de Lodève sont supérieurs. Il s’y fait encore des Penchinats et des Tricots qui se consomment, partie dans le Royaume, partie chés l’étranger. L’objet de tous ces draps est d’environ 15.000 pièces, année commune, la consommation en a même été plus forte l’année dernière, à cause des fournitures considérables de draps gris blancs pour les habillemens des milices et autres troupes. Cette fabrique se perfectionne de plus en plus, et on peut espérer qu’elle sera portée encore à un plus haut point de perfection et qu’elle se procurera par là la fourniture entière des draps pour les habillemens des troupes.

Il se fabrique encore des draps gris blancs appellés Mars ou Petits Lodèves au Vigan et à Aulas, qui se consomment dans le Royaume et dans la Savoye.

Il s’en fait aussi à La Caune d’une qualité inférieure pour les mêmes destinations et pour la rivière de Gènes et la Suisse.

Les draps gris de laine et Muse qui se font à Olargues se consomment également dans le Royaume et dans les mêmes pays.

La fabrique de La Caune est en règle depuis une ordonnance rendue par Monsieur de Bernage. Il a été proposé un règlement pour celle du Vigan et d’Aulas. A l’égard de celle d’Olargues, elle est d’un si petit objet qu’elle n’a pas paru jusqu’à présent méritter grande attention; il y sera cependant veillé plus particulièrement.

Il sort de ces fabriques environ six mil pièces dans l’année.

La fabrique des Sargues dans les diocèzes de Castres, Lavaur et Saint Pons fait un objet considérable; il s’en fait au moins dix mil pièces dans l’année qui sont portées aux foires de Pésenas et de Montagnac, ou elles sont achettés par les marchands de Montpellier, Nismes et Lyon qui en répandent partie dans le Royaume et destinent le surplus pour la rivière de Gènes.

Il se fait à Castres et à Mazamet environ mille pièces bayettes étroittes de l’ancienne fabrique, qui ont la même destination que les sargues.

Il s’en fait à Carcassonne et à Saint Pons depuis la guerre entre l’Espagne et l’Angleterre, d’une autre espèce, conformément à desmodèles envoyés du Conseil; elles sont d’une aune à une anue et demy delargeur et de 29 à 30 aunes de longueur. Il seroit à désirer qu’on profitat des circonstances présentes pour établir ce commerce en Espagne et en Portugal, de manière qu’après la paix, ces fabriques ne fussent pas suplantées par celles d’Angleterre, mais comme les laines sont extrèmement rares et chères, il est à craindre que ce commerce ne puisse se soutenir si les fabriquants ne sont pas secourus par quelque gratiffication de la Province; il y en a qui l’ont abandonné et il ne s’en fabrique pas au-delà de cinq à six cens pièces par année.

La fabrique des Cordelats dans le diocèze de Castres est aussi considérable que celle des Sargues. On compte qu’il s’y en fabrique environ 12.000 pièces l’année, qui se consomment en partie dans le Royaume. Le Surplus est envoyé à Genève et en Suisse.

Les Cadis larges, étroits, doubles, croisès et façon d’Orange, les Rases, Ratines et Frisons qui se font dans les diocèzes de Rieux, Commenge, Alby et Castres et les Cadis d’Aniane se consomment dans le Royaume aussi bien que les Cadis d’Anduze et de Quissac, et les Ratines de Privas qui sont comprises dans un projet de règlement qui a été dressé pour le Vivarais. Il s’en fait environ 3.500 pièces l’année.

Les Ratines drapades et moletons de Sommières qu’on fait monter à environ 12.000 pièves par année depuis que cette fabrique a acquis une certaine réputation, se consomment partie dans le Royaume, le surplus est envoyé à Genève, en Suisse et dans la Lorraine.

On compte que tous les draps et autres étoffes dont on vient de faire le détail dans cet article, montent par année à deux millions 800 mil livres, et il y a lieu de croire que l’objet en deviendra plus considérable à mesure que ces différentes fabriques seront mises en règle.

Un article de commerce des plus importants de la Province et qui pourroit le devenir encore davantage sans la rareté et la cherté des laines, est celui des Serges Polillaires, Sempiternes, Pessots, Tramières, Impériales, Escots, Cadix et Burats qui se fabriquent dans les Sévenes et le Gévaudan; on prétend qu’il s’en fait au moins 300.000 pièces par an, dont une partie se consomme dans le Royaume, et le surplus est envoyé en Italie, en Espagne, en Suisse, en Allemagne et à Naples. Ces 300 mil pièces estimées l’une dans l’autre, sur le pied de 20 livres tournois font un objet de six millions.

Ces étoffes qui sont portées dans les foires et marchés du pays pour y être vendues, ont été dispensées jusqu’à présent de toute marque, mais il a été proposé des règlement pour les y assujétir, et il est à présumer qu’ils en assureront la perfection.

Article 4: Des couvertures de laine.

Il se fabriquoit ordinairement à Montpellier de 30 à 40 mil couvertures de laine de toute espèce, ce qui produisoit de 3 à 400 mil livres. Cette fabrique a beaucoup diminué depuis quelques années par le manque de laines pelades du Levant, dont elles doivent être composées. Cette rareté s’est encore faite mieux qui paroissent juste sentir l’année dernière, parce qu’on prétend que les Marseillois ont trouvé le moyen de s’emparer de presque toutes les laines de cette espèce et qu’ils en ont fait passer une grande partie en Piedmont. J’en ai écrit à Monsieur le Controlleur général en lui représentant le préjudice que cette fabrique recevoit de cette espèce de monopole. Je n’en ai point encore recû de réponce.

Il se fabrique aussi de ces couvertures à Castres en petite quantité à la vérité puisqu’elles n’ont pas excédé le nombre de 500 pendant le cours de l’année dernière, mais elle sont plus fines et plus légères que celles de Montpellier. Elles produisent environ 12.000 livres tournois.

Article 5: Des chapeaux:

Il y a dans différents diocèzes de la Province des fabriques de chapeaux de laine auxquels on employe des agnelains du pays. On compte qu’il s’en fait environ 2.500 douzaines qui se consomment partie dans la Province et le surplus dans les Isles Françoises de l’Amérique et qu’ils produisent 375.000 livres tournois.

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Seconde partie: Concernant les soyes

Article 1: Des soyes en général.

Il se receuille une quantité considérable de soyes en Languedoc. Il ne m’a pas encore été possible de constater cette quantité avec une grande précision, mais on croit qu’elle peut produire environ trois millions par année. Il est certain qu’elle n’est pas suffisante pour l’entretien de toutes les fabriques de la Province, puisqu’on est obligé d’en tirer d’Espagne, d’Italie et du Piedmont.

On attribue ce défaut d’abondance principalement au manque de meuriers et l’on est persuadé que s’il y en avoit davantage la récolte des soyes augmenteroit à proportion. Le terrain convient à ces arbres et le climat est propre pour élever les vers à soye; il ne seroit donc question que d’engager les propriétaires des terres à multiplier cette plantation. Les particuliers qui sont dans l’habitude d’élever des vers à soye n’étant plus embarrassés alors de leur subsistance se porteroient d’eux-même à les multiplier, ainsy la Province pourroit se flatter de receuillir dans son sein toutes lessoyes qui seroient nécessaires pour alimenter ses fabriques sans avoir recours aux soyes étrangères qu’elle achète à grand prix. Je pourrois même répondre que le Languedoc pourroit fournir aux manufactures de Lyon l’organsin qu’elles tirent chèrement du Piedmont.

On doit observer au surplus qu’en général les soyes du Languedoc ne sont pasactuellement bien parfaittes. Il s’en fait même qui sont très défectueuses, mais leur mauvaise qualité ne provient que de l’ignorance, de l’infidélité et de la négligence de ceux qui les font tirer, qui mèlent les bons avec les mauvais cocons au bri ce qui en rend le filage inégal. Il n’est pas douteux que les soyes de cette Province ne puissent être aussi belles que celles d’Italie et d’Espagne.J’ai entre les mains les échantillons de soyes tirées à Nismes, elles sont de toute beauté. Je prendrai toutes les mesures possibles pour procurer les instructions et les instrumens nécessaires pour porter cette partie à sa plus grande perfection.

Article 2: Des étoffes de soyes ou mélées de soye, de filozelle, de fil ou de Coton.

Il se fabrique dans la ville de Nismes quantité d’étoffes de soye ou mélées de soye. Le commerce en devient tous les jours de plus en plus florissant et il le seroit encore davantage si les soyes et autres matières qu’on y employe étoient plus abondantes et moins chères.

On asseure qu’il se fait dans l’année environ six mil pièces de taffetas de toute espèce, gros de tour, serges et droguets de soye; quatre mil cinq cens pièces de Papelines de toute espèce en soye et filozelle; quinze cens pièces de Satins de soye fil et galette; cinq ou six cens pièces de Damassades soye, fil et fleuret; quatre mille pièces de Bourgs de toute espèce soye et fil; trois mille cinq cens pièces de Burates de laine et filoselle; deux mille douzaines de mouchoirs de soye, filoselle et coton; vingt mille pièces de Fleuret dit Padou de filoselle et 30.000 livres de soye à coudre;

Tous les articles cy-dessus sont évalués à 1.900.000 livres tournois et plus, et les consommations s’en font dans le Royaume, à Genève, en Allemagne, en Italie, en Espagne et en Amérique.

Il y a à Alais une fabrique de rubans qui se consomment dans le Royaume et la plus grande partie en Espagne et dans l’Amérique espagnole. On ne peut pas sçavoir avec précision ce qu’il s’en fait tous les nas, parce que le plus ou le moins dépoend des demandes qui en sont faites, mais on prétend que cest un objet de près de 100 mil livres.

La fabrique des Grisettes, Ferrandines, Mignonettes de toute espèce et Burats, à Toulouse, est assez considérable; elle produit environ 4.000 pièces par année, qui sont évaluées à 662.000 livres tournois. Ces étoffes sont composées des soyes et laines de la Province et se consomment, partie dans le Royaume et le suplus à Genève, en Italie et dans les isles de l’Amérique.

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Troisième partie : Concernant les étoffes de coton ou fil de coton.

Les cotons qui s’employent dans les différentes étoffes cy après dénommées et dans les ouvrages de bonnèterie, se tirent de l’étranger. Il seroit à désirer que cette production put s’établir dans la Province et il y a lieu de l’espérer. Un arménien au fait de la culture du coton s’est offert de l’essayer en Languedoc; il prétend que le terrain y est très propre. Il a même offert depuis peu au Conseil, sous des conditions qui paroissent justes, d’en faire une épreuve à ses fraix dans le terroir de Castres, avec de la graine qu’il a aportée du Levant, et il répond du succez. Je suivrai avec attention cet objet dont j’ai l’honneur de remettre un mémoire à la commission.

Il se fabrique à Montpellier, Béziers et Castres des Bazins et des cotonades ou Coutoulines de toute espèce, des futaines et des Siamoises environ 8 à 9.000 pièces dans l’année, qui peuvent produire 200 ou 220.000 livres tournois. Elles se consomment tant dans le Royaume qu’en Italie, en Espagne et les isles françoises de l’Amérique. Cette fabrique deviendroit sans doute plus considérable si l’épreuve dont on vient de parler réussissoit.

Au surplus cette fabrique, qui est en quelque manière arbotraire comme celles des couvertures de laine, a besoin d’être mise en règle et Monsieur De Bernage a proposé à cet effet un règlement au Conseil.

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Quatrième partie : Concernant les bas, bonnets et autres ouvrages de bonneterie.

La fabrique des ouvrages de bonneterie dans cette Province est l’objet le plus concidérable de son commerce; elle est immense, et pour en donner une idée, il suffira de raporter icy que, suivant un état qui m’a été remis depuis peu par les sindics des fabriquants de Nismes, il y a tant dans cette jurande que dans celles d’Uzès et d’Alais, qui à la vérité sont ensemble d’une grande étendue et comprennent tout le Vivarais et les Sévenes cinq mil cent métiers batants.

Qu’il s’y est fabriqué l’année dernière, soit en soye, fluret, fil, coton ou estame, pour l’Espagne et les isles, sçavoir 39.433 douzaines de paires de bas de soye légers, 1625 du superfin, 20.800 de fleuret ou coton à deux bouts et 117.000 d’estame aussi à deux bouts, qui montent à 4.732.000 livres tournois; qu’il s’y est fabriqué 11.916 douzaines de paires de bas de soye forts, 7.800 de fleuret ou coton à 3 bouts, et 49.833 d’estame aussi à trois bouts, pour la consommation du Royaume. On envoye aussi de ces bas à 3 bouts dans la Suisse et l’Allemagne; ceux-ci sont évalués à 2.359.066 livres tournois.

Et les deux articles font ensemble 7.091.066 livres tournois. Il se fait encore beaucoup de bas, tant pour l’intérieur du Royaume que pour l’étranger, à Montpellier et dans les environs, à Béziers et à Castres. On croit pouvoir les évaluer, y compris les autres ouvrages de bonneterie, comme bonnets, camisoles, etc., dont il n’est point fait mention dans l’état des sindics de Nismes, à environ la moitié du montant de cet état, au moyen de quoy, on peut regarder cette fabrique dans toute la Province comme un objet de près de dix millions.

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Cinquième partie : Concernant les toiles et dentelles.

Il se fabrique au Puy et à Alby des toiles rousses avec le chanvre qui se receuille dans le pays. Elles se consomment la plus grande partie dans le Royaume, et quelque peu dans les isles françoise de l’Amérique. Les fabriquants ne sont sujets à aucune visitte, ils abusent de cette liberté et fabriquent ces toiles d’une manière très infidelle. Il s’en fait en toute l’année de 10 à 11.000 balles, qui sont évaluées à environ 120.000 livres tournois.

La fabrique des dentelles au Puy est un objet concidérable. On prétend qu’il s’en fait pour deux millions par année et qu’elles se consomment dans le Royaume, à Turin, en Italie, en Espagne, en Portugal et dans les Indes espagnoles. Ce commerce a besoin de quelque réforme.

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Sixième partie : Concernant les cuirs et peaux préparées.

On asseure qu’il s’aprète dans la province pour environ 1.200.000 livres tournois de cuirs ou peaux, propres pour les souliers. La consommation s’en fait dans le pais, en Espagne et en Italie; Il a été projetté, il y a quelque années un règlement pour l’apprest des cuirs, mais il n’a point encore été rendû.

Il s’y prépare aussi quantité de peaux de mouton, de chèvre et d’agneau, façon de chamois, pour vestes, doublures de culottes, bas, gans et autres ouvrages pour environ 80.000 livrestournois. La consommation s’en fait dans le pays , en Espagne, en Portugal et en Italie.

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Septième partie : concernant les branches de commerce indépendantes des manufactures de laine, soye, fil et coton.

Article 1: Papéteries et cartes à jouer.

Il y a vingt trois papeterie dans la Province et on y travaille assez bien, surtout depuis les règlemens qui ont été donnés par le Conseil, il y a quelques années. Il s’en fait pour environ 200.000 livres tournois par an et il se consomme partie dans la Province et le surplus en Roussillon, en Espagne, à Marseille et dans le Levant.

La fabrique des cartes à jouer est assez considérable dans la Province. On assure qu’il s’en fait 5.000 grosses qui produisent de 50 à 60.000 livres tournois.

Article 2: Verrerie

Il y a dans le Languedoc treize verrerie ou il se fait des ouvrages pour environ 120.000 livres tournois par an, qui se consomment presque tous dans la Province, soit pour l’usage des particuliers, soit pour envoyer dans les pays étrangers desvins et liqueurs. On envoye des verres à boire aux isles françoises de l’Amérique. La matière avec laquelle on les fait et qu’on nomme Salicor se receuille dans le pays. Il y en a mêmeplus qu’il n’en faut, le surplus passe en Province pour les fabrique de savon.

On doit observer qu’il se fait de si grandes consommations de bois dans ces verreries que la proximité de quelques unes avec la ville de Montpellier aux environs de laquelle les bois ne sont pas abondants, nuit aux habitans de cette ville par la privation d’une grande partie de ceux qui leur seroient nécessaires.

Il a été rendû un arrest au Conseil qui ordonne que ces verreries s’éloigneront de cette ville, mais les netrepreneurs ont trouvé le moyen d’en éluder l’exécution d’abord par l’opposition qu’ils y ont formée, et depuis sous prétexte des engagemens qu’ils avoient pris pour la consommation des bois dans lesquels ils étoient établis. Il est absolument nécessaire d’écarter les verreries, non seulement des villes qu’elles privent des bois de chauffage et de charpente, mais encore des rivières navigables, afin de ménager les bois propres à la construction des vaisseaux, dont Monsieur le Comte de Maurepas recommande extrèmement la conservation. Je concerterai aussitôt après les Etats les moyens d’y parvenir avec Messeiurs les Sindics Généraux, Monsieur le Grand Maître et Messeiurs les Commissaires de Marine.

Article 3: Forges à fer.

Il y a dans la Province douze forges à fer, mais il y a des tems dans l’année où le travail de la plus part se trouve suspendû par le manque d’eau.On compte néantmoins qu’il s’y fait années communes environ vingt mil quintaux de fer, dont une grande partie se consomme dans la Province et le surplus est porté à Bordeaux et à Marseille. C’est un objet de 350.000 livres tournois.

Article 4: De la fabrique du verd de gris.

Le verd de gris est une poudre verte tirant sur le bleu qui ne se fait qu’à Montpellier et aux environs, avec des grapes de raisins secs, du vin et du cuivre. Il s’en fabrique dans l’année environ 3.000 quintaux, qui peuvent produire 220.000 livres tournois plus ou moins, selon la variation du prix. Cette poudre est propre pour la peinture et pour lateinture, qui quoique fausse est quelque fois permise à cause de son éclat qui plaît aux Levantins. Il s’en consomme fort peu dans le Royaume et la plus grande partie s’envoye dans toute l’Europe, en Levant et aux Indes espagnolles. Ce sont les particuliers eux-mêmes qui la fabriquent et elle fournit la subsistance à un grand nombre de familles.

Il a été porté en dernier lieu des plaintes au Conseil, sur sa mauvaise qualité: ces plaintes sont fondées et effectivement, le produit de ce commerce est diminué de presque la moitié. J’ai pris des éclaircissemens sur les causes de cette diminution et j’ai proposé un règlement au moyen duquel il y a lieu decroire que cette poudre se fabriquera avec plus de fidélité et se débitera avec plus d’avantage.

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Huitième partie : concernant les productions principales du sol.

Article 1: Des huiles.

La récolte des huiles faisoit avant la mortalité des oliviers en 1709 un des plus considérables revenus de la Province. Il y en avoit plus qu’il n’en faloit pour la subsistance des peuples et pour l’entretien des fabriques de laine et celles de savon qui y étoient établies. L’excédent se consommoit dans les provinces voisines, en Suisse, en Allemagne et en Angleterre, au lieu que depuis cette mortalité, on a été obligé de tirer des huiles d’Espagne, d’Italie et du Levant. Cependant on espère que dans quelques années on pourra se passer entièrement des huiles érangères parce que les oliviers semultiplient et se fortiffient journellement. Cet accroissement empêche qu’on ne puisse donner une idée du montant de cette production, qu’on peut néantmoins regarder comme un grand objet.

J’ajoute qu’on ne peut trop exciter les habitans de cette Province à faire des nouvelles plantations d’oliviers. Les anciennes n’auront jamais cette vigueur et cette beauté qui produit une grande abondance de fruits, parce que ce ne sont pour la plus part que des tiges qui ont repoussées des arbres coupés au pied en 1709.

Article 2: Des vins, eaux de vie et liqueurs.

Les vins sont en général abondant en Languedoc, on a même reconnû qu’ils l’étoient trop, puisqu’on a cherché les moyens d’en empécher l’augmentation en défendant les nouvelles plantations de vignes. Il s’en consomme beaucoup à Paris et dans les différentes province du Royaume, mais il en passe encore plus en Hollande, à Hambourg, dans le Nord, aux isles françoises de l’Amérique, en Italie et à la rivière de Gènes. Toutes ces parties sont évaluées annuellement à un million.

Le surplus est employé en eaux de vie et liqueurs dans la ville de Montpellier et autres des environs. Ces eaux de vie et liqueurs se consomment partie dans le Royaume et partie dans les mêmes pays que cy dessus, aussi bien qu’en Savoye et en Suisse. On estime qu’il s’en fait tous les ans pour environ 1.600.000 livres tournois qui, joints aux produits des vins font deux millions 600 mil livres.

Article 3: Grains

La récolte des grain forme un objet encore plus considérable. On compte qu’elle va ordianairement à quinze cens mille septiers de tous grains, par année, qui sur le pied de 5 livres tournois le septier, font sept millions cinq cens mil livres. La plus forte récolte s’en fait dans le Haut Languedoc. Il arrive rarement que la Province en manque, et lorsque la subsistance de ses habitans est assurée, on en permet la sortie de l’excédent, tant du côté de la Guyenne et du Béarn que du côté de Provence. Cette permission n’a pas encore produit tout l’effet qu’on en devoit attendre. Cependant le produit connû des grains sortis de la Province dans le cours de l’année dernière monta à 1.754.000 livres tournois.

Article 4: Du saffran

Le saffran est une herbe qui pourroit servir pour la teinture en jaune, mais elle est prohibée parce que c’est un faux ingrédien. Il est propre à plusieurs autres usages et principalement pour des remèdes. Il s’en receuille dans le diocèse d’Alby pour environ 80.000 livres tournois et on présume qu’il se consomme tout dans la Guyenne, en Espagne et dans le Nord, parce que cellui dont on use dans le Bas Languedoc vient du comtat d’Avignon ou des environs.

Article 5: Ingrédiens propres pour les teintures

On fait dans le diocèze d’Alby du Pastel, qui est une herbe qu’on réduit en pate et qu’on prépare pour servir à la teinture en bleu. On en faisoit aussi anciennement dans ceux de Toulouse, Saint Papoul et Lavaur, et c’étoit un objet concidérable. Il s’en fait encore un peu dans ce dernier diocèze, mais l’Indigo, qui vient des isles françoises et qu’on a préféré au Pastel, à cause qu’il coute moins quoiqu’il ne soit pas aussi bon, a fait presque entièrement tomber cette culture, et ce qui s’en fait aujourd’huy ne produit pas plus de 30 à quarante mille livres.

La culture de la Gaude pour la teinture en jaune est aussi fort tombée, et ce qui s’en fait encore du côté de Nismes et de Narbonne est peu de chose.

Je sens qu’il seroit avantageux pour les fabriques de la Province de touver, s’il étoit possible, dans son étendue, les drogues nécessaires pour toutes les teintures. Je travaille à chercher les moyens, non seulement de rétablir la culture du Pastel et de la Gaude, mais encore d’y introduire d’autre ingrédiens pour lesquels le terrein s’y trouvera propre.

Il y a dans la Province d’autres articles de commerce, comme les mines, la cire, les raffineries, le poisson salé, la clouterie, le commerce des peignes, de graines, de châtaignes sèches, etc., mais ils m’ont parû d’un trop petit objet pour mériter de trouver place dans ce mémoire abrégé

Il en résulte que le produit de toutes les parties qui y sont contenues, va au moins à cinquante millions, non compris cellui des huiles qu’on a pas pû déterminer.

On peut assurer que ces différentes branches de commerce sont susceptibles de grands accroissemens, mais cette augmentation dépend presque uniquement de la multiplication des matières premières qui sont les laines et les soyes; objet bien digne de l’attention des Etats, et dont j’ai crû devoir rendre compte à Messieurs les Commissaires ,qui auront la bonté d’y pourvoir avec ce zèle et cette sagesse qui présagent à la Province un commerce plus florissant encore qu’il ne l’a été jusqu’à présent.

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TABLEAU DE DIFFERENTS TOILES ET DRAPS EN LAINE, SOYE, FIL…

NOM 

LARGUEUR
(en aune)
 

PRIX (à
l’aune)
 

Mahou 

une aune 1/3 

13 à 14 livres tournois
(en couleurs assorties) 

Mahou
second 

une aune 1/3 

9 à 10 livres tournois
(en couleurs assorties) 

Londrin
premier 

une aune 1/4 

11 à 12 livres tournois
(en couleurs assorties) 

Londrin
second 

une aune 1/6 

8 livres 10 sols à 9
livres 10 sols (en couleurs assorties) 

Nim 

une aune 1/5 

8 livres 10 sols (en
couleurs assorties) 

Londre
large 

une aune 1/4 

7 livres 10 sols (en
couleurs assorties) 

Londre
ordinaire 

une aune 1/6 

6 livres 10 sols (sans écarlatte

Saye
2e 

une aune 1/6 

14 à 15 livres
tournois 

Saye
3e 

une aune 1/6 

13 à 14 livres
tournois 

Saye
4e 

une aune 1/6 

12 à 13 livres
tournois 

Saye
5e 

une aune 1/6 

11 à 12 livres
tournois 

Drap 24ains, façon d’Elboeuf de Carcassonne 

une aune 1/6 

10 livres 10 sols
tournois 

Drap de la Montagne de
Carcassonne 22ains 

 

 

Scizain de la
Montagne de Carcassonne 

 

 

28ains de
Carcassonne 

une aune 1/8 

12 livres tournois 

Drap 22ain Limoux 

 

 

Drap 16ain Limoux 

 

 

Drap large de Riol 

 

 

Droguet de
Carcassonne 

une aune 

7 livres tournois 

Drap de Bédarieux 

une aune 

7 livres tournois 

Drap de Lodève 

une aune 

7 livres tournois 

Drap de Saint Félix ou
Cornus dits 15ains 

une aune 

5 livres 10 sols
tournois 

Drap de Bédarieux en
couleur 

 

 

Drap de Lodève en
couleur 

 

 

Drap de Mars
d’Aulas 

 

 

Drap de Mars du
Vigan 

 

 

Cordelat 

demi aune 1/12 

1 livre 10 sols
tournois 

Ratines 

2/3 d’aune 

2 livres 12 sols
tournois 

Raze 

3/8 d’aune et un peu
plus 

1 livre 17 sols
tournois 

Cadis de la
Bruguière 

 

 

Cadis d’Aniane 

 

 

Moletons 

 

 

Ratines 

 

 

Escot 

 

 

Cadis de la
Canourgue 

 

 

Cadis de la Dauzine 

 

 

Burat 

 

 

Pessot 

 

 

Taffetas d’Angleterre
fabriqué à Nismes 

5/8 d’aune 

4 livres 4 sols
tournois 

Taffetas de Florence
fabriqué à Nismes 

5/8 d’aune 

3 livres 4 sols
tournois 

Gros de Tour 

5/12 d’aune 

3 livres 10 sols
tournois 

Serge de soye double 

11/24 d’aune 

4 livres 10 sols
tournois 

Toscane en soye ou Droguet 

7/16 d’aune 

6 livres tournois 

Papeline double
soye et filoselle 

5/12 d’aune 

2 livres 4 sols
tournois 

Satin rayé soye et fil 

5/12 d’aune 

2 livres 6 sols
tournois 

Satin double 

5/12 d’aune 

3 livres 10 sols
tournois 

Damassade de soye et fil 

5/12 d’aune 

3 livres 15 sols
tournois 

Bours double
soye et fil 

5/12 d’aune 

2 livres 4 sols
tournois 

Buratte
filoselle et laine 

3/8 d’aune et 6
lignes 

1 livre 14 sols
tournois 

Velours à 3 poils 

11/24 d’aune 

17 sols tournois 

Peluche 

11/24 d’aune 

9 livres tournois 

Bours satiné
milanoise soye et
fil 

3/8 d’aune 

1 livre 16 sols
tournois 

Toscane soye et filoselle 

7/16 d’aune 

3 livres 10 sols
tournois 

Toscane soye et coton 

5/12 d’aune 

2 livres 3 sols
tournois 

Belsamine soye et filoselle 

5/12 d’aune 

2 livres 8 sols
tournois 

Toscane de soye 

 

5 livres 5 sols
tournois 

Grisette de
Toulouse 

3/8 d’aune 

41 sols tournois 

Mignonette unie 

3/8 d’aune 

24 sols tournois 

Mignonette rayée 

3/8 d’aune 

24 sols tournois 

Mignonette
façonnée 

3/8 d’aune 

31 sols tournois 

Mignonette satinée 

3/8 d’aune 

31 sols tournois 

Burat de Toulouse 

3/8 d’aune 

17 sols tournois 

Savoyarde de
Toulouse 

3/8 d’aune 

41 sols tournois 

Valoise de
Toulouse 

3/8 d’aune 

41 sols tournois 

Bazin de
Montpellier 

5/12 d’aune 

21 sols tournois 

Draps de La Caune 

5/6 d’aune 

2 livres 10 sols
tournois 

Sargue
lisse 

5/12 d’aune 

15 sols tournois 

Sargue
commune 

 

 

Sargue
croisée 

5/12 d’aune 

1 livre tournois 

Bayettes de
Castres et Mazamet 

 

 

Bayette
commune pour l’Espagne et le Portugal 

 

 

Fines 

 

 

Intermédiaires 

 

 

 

Source : Archives Départementales de l’Hérault, C 2949. Document intitulé: « Mémoire concernant l’état du commerce et des productions en Languedoc en 1744 ».
Auteur : Jean-Claude TOUREILLE jctou@arisitum.org