Caricature de Jules Ferry par Georges Lafosse parue dans Le Trombinoscope de Touchatout en 1872. —->

Ces documents témoignent de la violente campagne menée par les conservateurs et les catholiques contre les lois scolaires de Jules Ferry.

Contre l’obligation :

Violemment hostile à la République et à la 1aicité, le journal catholique de Louis Veuillot, L’Univers, met ici en scène un paysan :

« Puisque nous sommes en république, et que l’on dit que nous sommes en liberté, il n’est pas possible qu’on nous impose une loi qui nous rendrait esclaves (…) Dire qu’on n’est plus maître de ses enfants ! Voilà moi qui vas avoir besoin de mon garçon et de ma fillette tout le temps des foins. Ensuite, c’est la moisson et la vendange. Croyez-vous que je vas me priver de mes enfants quand j’ai tant besoin d’eux ? C’est moi qui enverrai promener le maître d’école s’il disait quelque chose. »

Source : L’Univers, 11 septembre 1882.

Contre 1′ »école sans Dieu »:

« Dans l’école laïque, le crucifix et l’image de la Sainte Vierge ont été enlevés, les pieuses sentences, les préceptes de la morale chrétienne inscrits sur les murs ont été enlevés. Le maître a commencé sa classe sans invoquer le nom de Dieu; et si quelque écolier a fait, par habitude, le signe de la croix, il a été repris aussitôt et peut-être puni comme d’une faute. Pour le début, un commentaire sur la Déclaration des droits de l’homme, un éloge du régime républicain, a remplacé la leçon de catéchisme et d’histoire sainte. »

Source : L’Univers, 2 octobre 1882.

Pour ou contre le 14 juillet :

« … Le 10 août, le 22 septembre [1792], les journées les plus décisives de la Révolution française sont contenues, sont impliquées dans ce premier fait qui les enveloppe : le 14 juillet 1789.

Et voilà pourquoi aussi c’est la vraie date révolutionnaire, celle qui a fait tressaillir la France (…). On comprend que ce jour-là notre Nouveau Testament nous a été donné et que tout doit en découler (oui ! oui ! applaudissements) »

Source : L Gambetta, Discours à la Ferté sous Jouarre, 14 juillet 1872.

« La fête du 14 juillet, c’est la première journée de la Terreur; mais les libéraux ne peuvent accepter comme une date glorieuse celle de l’avènement de la tyrannie démagogique. Les fêtes de la liberté ne sont pas celles où l’on promène des têtes coupées.

La 14 juillet commence cette période des conquêtes révolutionnaires dont les dates se nomment : le 6 octobre, le 10 août, le 21 janvier, le 31 mai, et dont les triomphes sont l’échafaud de Louis XVI et l’esclavage de la représentation nationale. »

Source : L de PONCINS, La Prise de le Bastille, 1873.

« Le 14 juillet, en lui-même et dans ses suites fut une journée de désordre, d’ émeutes populaire et avinée ; – un jour de lâcheté et de mensonge ; – un jour de parjure ; – un jour d’insubordination, de trahison et de désertion militaire ; – un jour de brigandage ; – de barbarie sauvage et de cannibalisme En un mot, ce fut la réhabilitation de tous les crimes et le vrai commencement de l’époque révolutionnaire si justement appelée la Terreur. »

Une leçon d’histoire, Grenoble, 1880.