Cavour essaie dans un congrès à Paris après la guerre de Crimée d’obtenir le soutien de la Grande-Bretagne et de la France. Il a trouvé un accueil favorable chez Lord Clarendon, ministre britannique.

« (…) Comme il y a là cependant une question de vie et de mort, nous ne devons agir qu’avec une grande prudence. C’est pourquoi j’ai l’intention d’aller à Londres afin de consulter Lord Palmerston et les autres hommes qui sont à la tête du gouvernement . S’ils partagent les vues de Clarendon, nous devons nous préparer secrètement, contracter un emprunt de 30 millions de francs, puis envoyer à l’Autriche un ultimatum qu’elle ne puisse accepter et ouvrir les hostilités.

L’Empereur [des Français] ne peut pas être contre cette guerre. Il la désire dans le fond de son coeur. En voyant l’Angleterre décidée à entrer en lice, il nous aidera certainement. Avant de partir, je tiendrai donc à l’Empereur le même langage que j’ai tenu à Lord Clarendon. (…) Le seul obstacle que je prévois, c’est le Pape. Que ferions-nous de lui dans le cas où une guerre italienne éclaterait ?

J’espère qu’en lisant cette lettre vous ne me croirez pas attaqué par une fièvre cérébrale ou en proie à un accès d’aliénation mentale. Au contraire, je suis dans un état parfait de santé intellectuelle. Je crois réellement que nous pouvons risquer avec de grandes chances de succès (…). »

Tiré des Lettres inédites du comte de Cavour à V. Ratazzi