Dans une usine d’Argenteuil, qui avait travaillé pour l’aviation allemande, les ouvriers remettent en marche l’usine après la Libération.
« – Dans quelle circonstances avez vous été amenés à prendre la direction de l’usine ?
– C’est le 17 août, après le départ de la direction allemande, que nous avons pris cette responsabilité pour, avec l’aide des F.F.I. membres du personnel, briser toute tentative inconsidérée de pillage ou de destruction.
– Comment avez-vous désigné vos cadres et votre maîtrise ?
– Chaque équipe a élu ses chefs. Chefs d’équipe, contremaîtres, chefs d’ateliers, directeur provisoire ont été ratifiés par une assemblée des ouvriers. Notre direction est officiellement reconnue depuis le 14 novembre. Un délégué du ministère contrôle le fonctionnement de l’usine. Il est très satisfait de la gestion ouvrière. ( … )
– Quels moyens financiers ?
– Nous n’avons pas un franc en caisse. Nous ne sommes aidés par personne. Nous voulons donner à la France un embryon d’aviation. Tout ce que nous faisons ou entreprenons est bénévole.
– Espérez-vous être nationalisés 9
– Oui. Et nous espérons que le système se généralisera à toutes les industries d’intérêt national. »
Interview des ouvriers dans le journal communiste Action, 22 décembre 1944.