L’anéantissement des Assassins
« Dans ce nid de l’hérésie dans le Rûdbâr d’Alamût, foyer des dangereux adeptes de Hasan-i Sabbâh (…) pas une pierre des fondations n’est restée debout (…).
Aujourd’hui, grâce à la glorieuse fortune du Roi qui illumine le monde, s’il reste un Assassin en quelque endroit, il exerce un métier de femme ; partout où se trouve un dâ‘î se trouve un annonciateur de la mort ; et chaque rafîq est devenu esclave. Les propagateurs de l’ismaélisme sont tombés sous l’épée des soldats de l’islam (…). Les rois des Grecs et des Francs, que la peur de ces hommes maudits faisait pâlir, qui leur payaient tribut et n’avaient pas honte de cette ignominie, jouissent maintenant d’un doux sommeil. Et tous les habitants de la terre, et en particulier les Fidèles, ont été libérés de leurs funestes machinations et de leurs croyances impures. Bien plus, l’ensemble des hommes, grands et petits, nobles et vils, partage cette joie (…). »
Récit de l’historien Juvaynî (1226-1283), in Bernard Lewis, Les Assassins. Terrorisme et politique dans l’Islam médiéval, Paris, Complexe, 2001, p. 136