Devant les habitants de la Ferté-Bernard, rassemblés pour célébrer la nouvelle République de 1848, le président de la commission municipale provisoire prononce un discours, dans lequel il fait cette adresse aux Parisiens soulevés :
«Adresse aux citoyens de Paris
Les gardes nationaux et citoyens du canton de la Ferté-Bernard (Sarthe) aux citoyens de Paris, ouvriers et gardes nationaux.
Citoyens de Paris deux fois en 17 ans vous avez sauvé la liberté du monde …
Honneur à vous ! Comme en 1830, trois jours ont suffi pour renverser un pouvoir hypocrite et parjure. Que la France vous soit reconnaissante ! Trois jours ont suffi comme en 1830, pour faire triompher la cause du droit, de la justice, et de l’humanité. Juillet 1830 et Février 1848, sonneront, dans nos annales comme des dates à jamais mémorables, et l’histoire racontera, qu’à l’une et l’autre époque si la population de Paris s’est montrée ardente et terrible dans la bataille, elle est restée humaine et généreuse après la victoire.
Honneur donc, au peuple de Paris ! Honneur à lui car il a versé son sang pour les libertés, et la France ; car c’est à son courage que nous devons nos glorieuses destinées que cette ère nouvelle va nous ouvrir ….
Citoyens, les actes du nouveau gouvernement, nous sont connus et tout annonce en lui qu’il veut le bonheur et la gloire de la France ; tous ses actes disent que la République sera l’étoile polaire chargée de conduire les siens aux terres promises de la liberté.
Aidons le donc, ce gouvernement de tout notre amour, de notre concours sans réserve ; que le monde apprenne enfin que la meilleure des républiques est celle qui a pour base l’union des citoyens la sincère pratique de la noble devise de nos pères : Liberté, Egalité, Fraternité. Vive la république française ! »
La Ferté-Bernard d’hier et d’aujourd’hui, Société du Pays Fertois, imprimerie fertoise, p. 29-30, juin 1999, ISBN 2951425-0-7.