Cartes de la Confédération suisse en 1420

La carte de base (couleurs et légendes) a été numérisée à partir de l’ouvrage de Henri Grandjean et Henri Jeanrenaud, « Histoire de la Suisse », vol II, librairie Payot, Lausanne, 1969 (7e édition), p. 35.


Après les victoires retentissantes de Grandson, Morat (1476) sur le duc de Bourgogne, Charles de Téméraire, les Confédérés durent faire face à des dissensions importantes entre cantons campagnards et cantons villes.
Les villes, plus riches, qui évoluaient vers un système bourgeois-aristocratique, devenaient de plus en plus puissantes. Les cantons campagnards (les « Pays ») plus démocratiques avec leurs « landsgemeinde » prenaient ombrage de cette évolution et poussaient les sujets paysans des villes à réclamer leur liberté ; ils refusèrent aussi que deux villes alliées de Berne, Fribourg et Soleure, ayant participé à la guerre contre le Téméraire, deviennent membres de la Confédération. De plus, les cantons campagnards demandèrent que le butin de la guerre fut partagé d’après le nombre de cantons et non pas d’après le nombre de soldats alignés par chaque canton. Les villes, elles, voulaient une alliance confédérale plus forte qui imposa les mêmes engagements à tout le monde. Le spectre de la domination des cantons villes sur la Confédération excita l’opposition des cantons paysans, qui, moins importants par le nombre de cantons et d’hommes ne pouvaient qu’y perdre dans une nouvelle structure qui ne tiendrait plus aucun compte de l’ancienneté.

L’affaire s’envenima au point que la Diète tenue à Stans en 1481 fut très proche de la rupture. Mais les ambassadeurs revinrent à de meilleurs sentiments à l’instigation d’un pieux ermite, Nicolas de Flüe. Finalement, les cantons campagnards acceptèrent l’entrée de Fribourg et Soleure dans la Confédération, qui durent consentir quelques restrictions juridiques. Le butin fut partagé par tête et les vieilles chartes restaient le lien confédéral ; la structure anarchique des alliances entre cantons ne fut plus remis en cause jusqu’à la chute de la Confédération en 1798.

L’alliance avec Fribourg et Soleure fut signée le même jour que le Convenant de Stans


Convenant de Stans (22 décembre 1481)

« Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, amen !

Nous, bourgmestres, avoyers, ammann, conseillers, bourgeois, landsgemeinde et communautés tout entières des Villes et Pays ci-après désignés, à savoir : Zurich, Berne, Lucerne, Uri, Schwytz, Unterwald (…), Zoug et son district extérieur, et Glaris, c’est-à-dire les huit cantons de la Confédération, attestons publiquement et notifions à tous ceux qui verront ou entendront lire les présentes : (…)

En premier lieu, qu’aucun d’entre nous les huit susdits cantons (…), ni par lui-même, ni par ses ressortissants, bourgeois ou paysans, ni personne d’autre, n’en attaque criminellement un autre avec sa propre armée, ni n’entreprenne ou ne projette de faire d’aucune façon un dommage ou un méfait quelconque, ni corporel ni matériel, aux Villes, aux Pays ou à leurs habitants, c’est-à-dire à leurs ressortissants, bourgeois ou paysans, ou à ceux qui ont une alliance perpétuelle avec eux ou leur sont liés par serments, ni de prendre à un autre ce qui lui appartient, de le molester ou de détacher de lui ses habitants. (…)

Et si parmi nous un ou plusieurs individus projetaient ou entreprenaient, sans aucun droit, contre l’un d’entre nous, ou contre les nôtres ou les gens ci-dessus mentionnés, une agression, un soulèvement ou un acte de violence, qui que ce soit et quel que soit le canton auquel ils appartiennent, ils doivent, toutes les fois que cela se produira, être punis sur l’heure par leurs magistrats et supérieurs, sans faux-fuyants, ni tergiversations, comme ils le méritent et d’après la gravité de l’affaire; réserve faite toutefois du cas où les gens d’un de nos cantons aurait commis un crime ou fomenté un soulèvement dans le territoire de l’autre : ils pourront alors y être arrêtés et on pourra les juger et châtier pour ces crimes et méfaits d’après le droit et la coutume du canton et des tribunaux de l’endroit où cela se sera produit; en toute bonne foi.

Nous sommes aussi convenus et avons statué que dorénavant, parmi nous et dans notre Confédération, pas plus dans les Villes que dans les Pays, nul ne pourra ni secrètement ni publiquement, organiser ou faire des assemblées, réunions ou propagandes factieuses et dangereuses quelconques, dont pourrait résulter pour un canton quelque dommage, révolte ou désordre, sans le consentement et l’autorisation de ses magistrats et supérieurs (…).

Nous sommes encore convenus ensemble et avons décidé qu’à l’avenir, dans notre Confédération et parmi nous, aucun canton, sans forfaire à son serment et à l’honneur, ne poussera les sujets d’un autre à l’insoumission envers leurs magistrats et supérieurs, ni ne les détachera de leur canton, ni ne cherchera à exciter leur mécontentement pour qu’ils se révoltent et refusent obéissance. Et si les sujets de l’un d’entre nous se soulevaient contre lui ou lui refusaient obéissance, nos devons loyalement nous aider mutuellement à les réduire de nouveau à l’obéissance de leurs magistrats, aux termes et par l’autorité de nos alliances confédérales jurées. (…)

Et pour en assurer dorénavant perpétuelle mémoire, (…) cet amiable éternel convenant-ci doit être lu publiquement dans tous nos cantons devant nos assemblées, chaque fois que nous jurons entre nous notre pacte perpétuel; et afin que nous, jeunes et vieux, puissent se remémorer d’autant mieux toutes nos alliances jurées et s’y conformer en connaissance de cause, nous avons prévu et décidé qu’elles seront désormais et à toujours, et dans tous les cantons, renouvelées de cinq en cinq ans, avec prestation de serment.

Nous sommes encore convenus et avons décidé entre nous que toutes les fois que nous seront dorénavant en guerre contre quelqu’un, tout ce qui dans ces guerres ou campagnes, batailles, combats, aura été pris par nous, avec l’aide de Dieu, en fait d’argent ou de contributions de guerre, sera partagé également entre les individus, à proportion du nombre total des hommes que chacun de nos cantons, Villes et Pays, aura eu dans cette campagne ou ce combat.

Mais si c’est des terres, gens, villes ou châteaux, cens, rentes, péages ou autres droits seigneuriaux que nous avons conquis ou occupés dans ces guerres, c’est entre nous, les cantons, qu’ils seront également et aimablement répartis, selon notre tradition.

Et si nous négocions une fois la restitution, pour quelque somme d’argent, des contrées, villes, châteaux, redevances, rentes, ou autres droits seigneuriaux, cette somme, qu’elle soit grosse ou petite, doit être également répartie entre nous, les cantons, Villes et Pays, en toute amitié et loyauté. (…)

Et nous déclarons dans cet amical convenant perpétuel que rien de ce qui a été précisé ci-dessus ne doit porter atteinte ou dommage à aucun de nos pactes perpétuels, et que ce convenant perpétuel doit être observé dans tout son contenu en vue de renforcer et protéger nos pactes, fidèlement et sans aucune réserve. »

Carl Hilty, Les constitutions fédérales de la Confédération suisse, Neuchâtel, 1891, pp. 97-99.


Maximilien d’Autriche dénonce l’agressivité des Suisses (1487)

Nous sommes quelques années avant la Guerre de Souabe (1499)
aussi appelée la Guerre suisse (Schweizerkrieg) ou Guerre de l’Engadine (= région des Grisons ; Engadiner Krieg) au Nord du Rhin

« A l’origine, quelques lieux de la Confédération, savoir ceux d’Uri, Schwyz et Unterwald, au mépris de leur premier serment et de leurs vieilles coutumes, rebelles à Dieu, à l’honneur et au droit, gonflés de malice et d’orgueil, se sont soulevés contre leurs maîtres légitimes et naturels, les ducs d’Autriche, comtes des antiques et nobles seigneuries de Habsbourg et de Kybourg ; et dans l’oubli de ce qu’ils doivent à Dieu, à l’honneur et à leur serment, ils se sont ligués par une conjuration impie, indigne de chrétiens ; ensuite, ils ont contraint par violence à entrer dans la même rébellion ceux de leur voisinage, parmi lesquels un grand nombre de villes, comtes, hommes libres, chevaliers, nobles et écuyers, dépendant les uns du Saint Empire, les autres des princes de Habsbourg; détachant de ceux-ci les sujets qui leur devaient obéissance depuis plusieurs centaines d’années […]. Et les Confédérés se sont encore emparés de toutes les possessions ecclésiastiques et séculières. Nous et nos ancêtres d’heureuse mémoire avons jusqu’ici souffert tous ces désordres patiemment et en silence, sans rien entreprendre par la force, espérant toujours remède du temps et de notre bonté. Mais eux, par la permission divine et pour la peine de nos péchés, profitant de la division des Electeurs, Princes et Etats du Saint Empire, se sont toujours plus endurcis dans leur obstination ; en sorte qu’ils ont sans cesse suscité des embarras infinis au gouvernement des rois et des princes qui se sont opposés à leurs iniquités… […]
 Ce serait donc chose à jamais déplorable et honteuse, qu’on laissât plus longtemps tranquilles, et sans leur infliger la peine qu’ils méritent, ces méchants rustres, qui n’ont ni vertu, ni sang noble, ni modération, mais chez lesquels on ne trouve que débauche, mauvaise foi, haine de la nation allemande et mépris de toute autorité légitime et naturelle, dont ils se sont, comme il est dit plus haut, criminellement défaits ; l’honneur de notre sainte foi, du Saint Empire et de la nation allemande, exige le châtiment de ces rebelles. »


Maximilien Ier de HABSBOURG, (1459-1519), empereur du Saint-Empire romain germanique

Cité par Michel SALAMIN, Documents d’histoire suisse 1240-1516, Sierre, s. n., 1972, pp. 105-106
repris de C. Hilty, Les constitutions fédérales de la Confédération Suisse, Neuchâtel, 1891, pp. 166-168

 

Voici une version plus complète du même texte

« A l’origine, quelques lieux de la Confédération, savoir ceux d’Uri, Schwyz et Unterwald, au mépris de leur premier serment et de leurs vieilles coutumes, rebelles à Dieu, à l’honneur et au droit, gonflés de malice et d’orgueil, se sont soulevés contre leurs maîtres légitimes et naturels, les ducs d’Autriche, comtes des antiques et nobles seigneuries de Habsbourg et de Kybourg ; et dans l’oubli de ce qu’ils doivent à Dieu, à l’honneur et à leur serment, ils se sont ligués par une conjuration impie, indigne de chrétiens ; ensuite, ils ont contraint par violence à entrer dans la même rébellion ceux de leur voisinage, parmi lesquels un grand nombre de villes, comtes, hommes libres, chevaliers, nobles et écuyers, dépendant les uns du Saint Empire, les autres des princes de Habsbourg ; détachant de ceux-ci les sujets qui leur devaient obéissance depuis plusieurs centaines d’années, et qui sont nommément, d’abord ceux du Saint Empire, puis ceux de la maison d’Autriche, qui est à présent le membre le plus considérable de l’Empire : les principautés, comtés et terres de Habsbourg, Lenzbourg, Kibourg et Uchtland ; et encore les comtés de Neuchâtel, Fronburg, Aarberg, Rapperswyl, Balm Rotenburg, Sanagaza … et multitude de bourgeois et communes de la campagne, pays et villes. Desquels le plus grand nombre, pour la défense du Saint Empire et de la nation allemande, pour le maintien de leur honneur, serment, noblesse et piété, ont répandu leur sang, ont été tués par l’épée, ou bien chassés et exterminés. Et les Confédérés se sont encore emparés de toutes les possessions ecclésiastiques et séculières. Nous et nos ancêtres d’heureuse mémoire avons jusqu’ici souffert tous ces désordres patiemment et en silence, sans rien entreprendre par la force, espérant toujours remède du temps et de notre bonté. Mais eux, par la permission divine et pour la peine de nos péchés, profitant de la division des Électeurs, Princes et États du Saint Empire, se sont toujours plus endurcis dans leur obstination ; en sorte qu’ils ont sans cesse suscité des embarras infinis au gouvernement des rois et des princes qui se sont opposés à leurs iniquités…

Et encore que ce soit assez de crimes, les susdits Confédérés ne se sont pas encore contentés de leur conjuration infâme et monstrueuse, ni de leur conduite impie et non chrétienne, mais aujourd’hui, tramant nouveaux complots, ils veulent mettre le pied plus avant dans le Saint Empire et détruire la nation allemande, sans nulle cause, sans déclaration, contre tout honneur et toute justice, contre tous les usages de la guerre, ce qu’on attendrait ni des Turcs, ni des païens, ils attaquent le Saint Empire et y portent la guerre. En outre, ils ont astucieusement mis en rébellion et fait entrer dans leur ligue néfaste une notable partie de l’Empire, savoir ceux des Grisons, qui en dépendent immédiatement, et qui, servant en toutes choses les desseins des Confédérés, ont provoqué et commencé ladite guerre. Quel décri et quelle désolation résulteront de cette arrogance pour la nation allemande, le Saint Empire et toute la chrétienté, chacun ne peut manquer de le voir, encore que les Confédérés, par leurs paroles trompeuses, aient réussi jusqu’à présent à attirer à eux beaucoup de villes et de sujets du Saint Empire, lesquels sont devenus odieux à leurs voisins et au Saint Empire, comme gens grossiers, semblables en tout à ces paysans qu’ils ont toujours soutenus.

Ce serait donc chose à jamais déplorable et honteuse, qu’on laissât plus longtemps tranquilles, et sans leur infliger la peine qu’ils méritent, ces méchants rustres, qui n’ont ni vertu, ni sang noble, ni modération, mais chez lesquels on ne trouve que débauche, mauvaise foi, haine de la nation allemande et mépris de toute autorité légitime et naturelle, dont ils se sont, comme il est dit plus haut, criminellement défaits ; l’honneur de notre sainte foi, du Saint Empire et de la nation allemande, exige le châtiment de ces rebelles. Mais dans l’espoir qu’il y en a peut-être parmi eux beaucoup dont les pieux ancêtres eussent volontiers répandu leur sang et perdu corps et biens pour le salut du Saint Empire et de leurs maîtres naturels, et n’ont été engagés dans cette ligue injuste que par des artifices et mensonges odieux : pour cette raison, après que nous aurons brisé leur orgueil, nous userons de clémence envers eux, et les punirons comme des chrétiens en qui subsiste encore quelque fond de piété et d’honneur, capables de reconnaître et regretter leurs injustices, de renoncer à leur serment impie et de rentrer sous l’obéissance ; joint que nous savons que maint Confédéré s’afflige encore en son cœur de toutes ces rébellions et criminelles entreprises. »

in Anshelm, Chronik, II, 175
cité in C. Hilty, Les constitutions fédérales de la Confédération Suisse, Neuchâtel, Attinger Frères, 1891, p. 166-168

Vous trouverez des informations sur l’auteur et la source primaire sur
Y https://de.wikipedia.org/wiki/Valerius_Anshelm

 


 

Peu après, la guerre de Souabe (1499) éclata entre les Confédérés et l’empereur Maximilien Ier qui prétendait les soumettre à un nouvel impôt et un nouveau tribunal impériaux. La victoire confédérée, de facto , provoqua la fin des liens séculaires avec le Saint-Empire. A partir de ce moment, les Confédérés n’allèrent plus aux diètes impériales et ignorèrent les impôts et tribunaux impériaux. De iure , c’est en 1648, au traité de Westphalie, que l’indépendance de la Confédération fut reconnue.

Bâle et Schaffhouse, villes alliées, deviennent cantons en 1501 et, en 1513, c’est le tour d’Appenzell, pays allié. Dès lors, et jusqu’en 1798, la Confédération est formée de 13 cantons. Particularité des alliances avec ces trois cantons : ils devaient rester neutres en cas de conflit entre les autres cantons et devaient s’efforcer en arbitrant la querelle de rétablir la paix confédérale.

Berne et, dans une moindre mesure, Fribourg, ayant des visées sur le pays de Vaud, terre du duc de Savoie, et plus loin sur Genève, signèrent des combourgeoisies avec les bourgeois de Lausanne et Genève (1526) qui luttaient pour leur indépendance face au duc Charles II de Savoie.


Traité de combourgeoisie de Berne et Fribourg avec Lausanne (1525)

« En présence de la puissance divine.

A tous ceux qui liront ou entendront les présentes, qu’il soit notoire que nous, avoyers, conseillers et bourgeois des villes de Berne et de Fribourg d’une part, et nous, syndics, conseillers et bourgeois de la ville et communauté de Lausanne, (…) avons, avec une très grande satisfaction, conclu, sous le nom de combourgeoisie, une amitié mutuelle sous la forme que voici :

Premièrement, chacune des parties fait participer l’autre aux droits de nos cités, à leurs franchises, et la reçoit parmi ses vrais bourgeois inscrits dans son rôle des bourgeois, sous serment de poursuivre son honneur, son bien, son intérêt, sa commodité, avec bonne foi et perpétuel dévouement, comme il convient en tout à de fidèles bourgeois.

(…) à l’avenir et tant que subsiste cette combourgeoisie, s’il arrive que les susdits syndics, conseillers et bourgeois de la ville et communauté de Lausanne soient attaqués, molestés et opprimés contre le droit et l’équité par des ennemis en armes quels qu’ils soient, et que violence et dommage soient faits à leurs privilèges, libertés, droits, juridictions, terres, biens et propriétés; et si nous, avoyers, conseillers et bourgeois de Berne et de Fribourg, sommes requis en vertu de nos serments d’examiner, établir et décider si une attaque à main armée ou un acte agressif a été commis contre le droit et l’équité et par violence; au cas ou contestation et déclaration seraient faites qu’il y a eu en effet attaque, dommage, oppression, outrage et violence, nous lesdits Bernois et Fribourgeois sommes tenus d’apporter auxdits Lausannois (…) tous secours, aide, assistance et protection qui sont en notre pouvoir, les frais et la solde étant à la charge des Lausannois ; en toute bonne foi. Et nous, syndics, conseillers et bourgeois de la ville et communauté de Lausanne, promettons et sommes tenus de porter secours, selon nos forces et possibilités, aux susdits Bernois et Fribourgeois, s’ils sont atteints d’un malheur semblable, (…) les frais et la solde étant toutefois à notre charge ; voulant en outre qu’ils puissent disposer de notre ville pour toutes mesures à prendre et éventualités à affronter et dans les désordres dus à la guerre.

En outre, il a été arrêté et conclu d’un accord unanime entre nous les susdites parties que ni l’une ni l’autre ne doit sciemment tolérer ni souffrir dans ses villes et pays des ennemis ou adversaires de l’autre partie, ni leur accorder sous aucune condition le passage, mais les chasser et repousser selon ses moyens; à la partie qui demanderait que l’affaire soit l’objet d’un prononcé de droit, on l’accordera chaque fois que cela paraîtra opportun.

(…) Comme la rumeur publique affirme que beaucoup de malfaiteurs ignominieusement décriés pour leurs crimes vivent impunis dans la cité de Lausanne à cause de ses franchises et privilèges, (…) il a été prévu, de peur que dans la suite cela soit reproché aux susdits de Lausanne (…) que si ceux-ci apprennent que des malfaiteurs publics ou des hommes de ce genre, de mauvaise réputation, sont dans leur ville, ils doivent et peuvent les arrêter de leur propre chef et les remettre et livrer au bailli lausannois du révérend évêque de Lausanne, ou à son représentant commis à cet effet (…). »

David Lasserre , Alliances confédérales. 1291-1815, Zurich, 1941, pp. 84-86.


Cartes de la Confédération suisse en 1513

La carte de base (couleurs et légendes) a été numérisée à partir de l’ouvrage de Henri Grandjean et Henri Jeanrenaud, « Histoire de la Suisse », vol II, librairie Payot, Lausanne, 1969 (7e édition), p. 62.