« Le mot « Italie » comme celui de « nationalité » sert pour ainsi dire de drapeau. On ne peut se figurer une Italie qu’en admettant l’idée de la réunion des parties indépendantes dont se compose la péninsule. La réunion de ces parties ne peut se concevoir que dans une République italienne car l’Italie n’a pas de prince sous le sceptre duquel se rangeraient tous les Etats italiens, et, si elle avait un prince de ce genre, les puissances mettraient des bornes à ses ambitions. Ce n’est pas par le haut que se laisserait former une Italie une et indivisible, il faudrait que l’entreprise vînt d’en bas… Dans la constitution actuelle de l’Italie, le fait que l’Autriche possède la rive gauche du Pô depuis la mer Adriatique jusqu’au Tessin, constitue un grand grief aux yeux de la Révolution. Aussi a-t-elle voué une haine violente à l’Autriche. La Révolution a raison en cela… Si ce pouvoir (de l’Autriche) tombait, les princes italiens tomberaient aussi et pas un ne resterait sur son trône. »
Extraits des Mémoires de Metternich, t. VII, Plon (cité par « Histoire. De la Réforme à nos jours », collectif d’auteurs animé par Marc Vincent, éd. Bordas , Paris, 1982, p. 103)