« La plupart des ouvriers étaient déjà à leur travail, mais un grand nombre d’entre eux étaient en route ; presque tous les enfants des écoles et un certain nombre d’employés travaillaient en plein air sur le programme de démolition de bâtiments pour constituer des coupe-feu et disperser les objets de valeur dans la campagne.
L’attaque a eu lieu quarante-cinq minutes après que le signal de fin d’une alerte antérieure avait été ordonné. C’est à cause de l’absence d’avertissement et de l’indifférence de la population à l’égard des petits groupes d’avions que l’explosion s’est produite dans la surprise presque totale et que les gens ne se trouvaient pas dans les abris. Beaucoup d’entre eux étaient dehors, les autres se trouvaient pour la plupart dans des constructions légères ou des immeubles commerciaux.
La surprise, l’écroulement de nombreux bâtiments, l’incendie, firent un nombre de victimes inconnu jusqu’alors : 70’000 à 80’000 personnes tuées, disparues et supposées décédées, et presque autant de blessés. Le grand nombre de victimes est mis en relief par une comparaison avec le raid sur Tokyo des 9-10 mars 1945, durant lequel le nombre de tués n’a pas été plus élevé, bien que 42 km2 aient été détruits (…). Trois jours plus tard, à Nagasaki, la ville était à peine plus avertie, bien que de vagues références au désastre d’Hiroshima aient paru dans les journaux du 8 août ».
United States Strategic Bombing Survey, cité in C. Delmas, La Bombe atomique, Bruxelles, Complexe, 1983, pp. 108-109.