« 1er mai 1866
Jamais sans doute une guerre n’a été manigancée de façon aussi éhontée, avec une légèreté aussi scandaleuse que celle que Bismarck est en train de monter contre l’Autriche. (…)
Je suis un partisan convaincu de l’influence prussienne en Allemagne du Nord, bien que je n’aie que peu de sympathie pour le système politique actuel en Prusse (…).
Tout le monde ici déteste cette guerre, personne ne peut s’accommoder de l’idée que l’issue inéluctable de la lutte sera ce que nous devons souhaiter. Nous allons voir des Allemands prendre les armes contre les Allemands, bref une guerre civile (…).
19 août 1866
(…) Quel bonheur enviable de vivre à notre époque et d’avoir pu être témoins de ce tournant de l’histoire de l’Allemagne (…). Des années durant (…) j’ai souhaité un Cavour allemand ou un Garibaldi comme Messie pour mon pays. Et voilà qu’il vient de paraître dans la personne de ce Bismarck, que l’on a trop dénigré.
(…) Je m’incline très bas devant le génie de Bismarck, qui a porté à son sommet un chef-d’oeuvre d’intelligence politique et d’action, comme il est rare d’en trouver un exemple dans l’histoire. »