Ecrit avant 1866 : « Il n’y a pas de place pour deux en Allemagne. Je veux venger l’affront d’Olmütz, je veux abattre l’Autriche… Je veux relever la Prusse et lui donner en Allemagne la situation prépondérante qui lui revient de droit. La monarchie autrichienne… [ferait mieux de cesser] de courir après le rêve d’une suprématie allemande que nous lui disputons et qui ne lui appartient à aucun titre. »

« Il n’est pas possible de dénouer pacifiquement le nœud gordien de la situation allemande, on ne pouvait le trancher que par l’épée »

Ecrit après 1870 : « Je ne doutais pas qu’il ne fallût faire une guerre franco-allemande avant que l’organisation générale de l’Allemagne eût pu être réalisée »

« La guerre avec la France était la seule méthode pour combler l’abîme creusé au cours de l’histoire entre le Sud et le Nord de l’Allemagne. »

in Pensées et souvenirs par le prince de Bismarck, 1899.

Le choix de la guerre

« Le ministre-président [Bismark, le premier ministre] a pris le premier la parole, et s’est exprimé de la sorte : la Prusse était la seule création politique viable qui fût sortie des ruines de l’ancien empire allemand ; de là procédait sa vocation d’arriver à la tête de l’Allemagne. L’Autriche ne voulait pas concéder à la Prusse la direction de l’Allemagne, quoiqu’elle en fût elle-même incapable. Il convenait donc de se demander maintenant, et de décider si la Prusse devait reculer d’effroi devant cet obstacle : la rupture, et éventuellement la guerre avec l’Autriche ? Le moment était favorable à la Prusse, à cause de la position de l’Italie, qui ne pourrait plus maintenir longtemps sur pied les forces militaires qui menaçaient l’Autriche ; à cause des relations actuelles d’amitié avec l’empereur Napoléon ; à cause de la supériorité encore existante de notre armement, et même à cause de notre temps de service sous les drapeaux [temps passé sous les armes par les hommes mobilisés = entraînement des soldats], qui était maintenant de plus longue durée qu’en Autriche. »

Procès-verbal du conseil de la couronne [gouvernement de la Prusse], juin 1866.