Extrait de Histoire de la Yougoslavie de Marcel de Vos, PUF, Paris 1965, p. 15.

« Le jeune Etat serbe de Rascie est entouré de trois côtés par les forces bulgares. Vlastimir peut compter sur l’appui de Byzance, également en lutte avec les Bulgares qui cherchent à atteindre l’Adriatique. Le terrain n’est pas favorable à la cavalerie de Pressiam. Moutimir (863-891), successeur de Vlastimir, fait subir de nouveaux échecs à l’armée de Boris et élargit ses possessions vers la Bosnie et la Neretva, mais il lui faut compter maintenant avec Byzance. Basile Ier le Macédonien vient de débarrasser le trône de Michel III l’Ivrogne ; il rétablit l’ancien éclat de l’Empire en chassant les Arabes, maîtres de la Mediterranée et de l’Adriatique et s’empare de toute la région slave jusqu’à la Save et jusqu’au Danube. Sur ces entrefaites, Siméon (893-927), le fondateur du Ier Empire bulgare s’empare de la Rascie (924) et le knez Zaharie Pribisavlijevitch qui n’a offert qu’une faible résistance, s’enfuit chez le knez Tomislav, le futur roi de Croatie. Il n’a plus d’Etat serbe ; la Rascie, cependant se survit à elle-même. »

Extrait de Histoire des Balkans de Georges Castellan, Fayard, Paris 1991, p. 247

« Les forces que Karageorge pouvait utiliser étaient faibles : d’abord la bande personnelle que tout knez avait à ses côtés (ses momci), mi-soldats, mi-domestiques, qu’il entretenait à ses frais, et les bandes semblables des autres notables, des hadjuks, excellents dans le combat individuel, mais très indisciplinés, tel Stanoje Glavas, des mercenaires aussi – des becari – valaques, albanais, bulgares, qui passaient du service de Pasvanoglu à celui de tout chef de guerre capable de les payer. Surtout, les paysans. Mais leur mobilisation fut lente et Karageorge fut souvent obligé d’employer la violence pour les décider : telle la pendaison d’un janissaire à l’entrée d’un village. qui entraînait, par crainte des représailles, la fuite dans la forêt de tous les hommes valides. »

Extrait de « Sarajevo ? Je ne savais pas… », in Le Nouvel Observateur , numéro spécial, Noël 1992.

« La guerre a ses lois. Les conventions de Genève, signées en août 1949, réglementent de manière précise le traitement des prisonniers de guerre et le statut des civils. L’article 3, commun aux quatre conventions, recommande de traiter « avec humanité, sans aucune distinction basée sur la race, la couleur, la religion, les personnes qui ne participent pas directement aux combats ». Sont expressément prohibées « les atteintes à la vie et à l’intégrité corporelle, notamment le meurtre…, les mutilations, les traitements cruels, tortures et supplices, les prises d’otages, les atteintes à la dignité des personnes, notamment les traitements humiliants et dégradants. »

Le 22 mai 1992, les représentants des quatre parties en guerre en Bosnie-Herzégovine ont signé un accord aux termes duquel elles s’engagent à respecter les conventions de Genève. »