1) Le comte de Cavour

Premier ministre du roi de Piémont-Sardaigne Victor-Emmanuel II, de 1852 à sa mort en 1861, Cavour est avant tout un homme de cabinet. Négociateur habile, il sait admirablement tirer parti des circonstances. Il met au service de l’unité italienne sa connaissance parfaite de l’Europe : il parle le français mieux que le toscan ; il a visité Paris et Londres, mais jamais Rome, Naples ou Venise. Son objectif est l’Italie unifiée, sous un gouvernement monarchique et libéral, ouverte au progrès économique, celui-là même qu’il met en application au Piémont, dont il a fait un État modèle.

2) Garibaldi

Garibaldi (1807-1882) est le type même du condottiere : Niçois d’humble origine, il a bourlingué avant 1848 jusqu’en Amérique latine, alors le bout du monde. Homme d’action plein de panache et de bravoure, il excelle aux coups d’éclat qui font de lui rapidement l’idole des foules, comme à Naples, après sa victoire en 1860 : bien que républicain convaincu, il se range finalement, par patriotisme, sous l’emblème de la monarchie piémontaise, devenu pavillon national italien.

3) Bismarck

Né en 1815, il a reçu la formation des aristocrates prussiens : après l’université et un court passage dans l’administration, il mène la vie d’un hobereau. En 1847, il représente la Prusse à la Diète de Francfort. Nommé Chancelier, c’est-à-dire chef du gouvernement prussien en 1862, il sait avec réalisme rallier aussi bien les couches populaires que la bourgeoisie et la société aristocratique, d’abord réticente. Désormais il est à même de réaliser son programme : l’unité allemande sous l’hégémonie prussienne.