Louis-Ferdinand Destouches (1894-1961), connu sous son nom de plume Céline, a marqué la littérature française des années 30 par ses deux romans « Voyage au bout de la nuit » et « Mort à crédit ».
À la veille de la Seconde Guerre mondiale, il s’engage sur le terrain politique par la publication de deux pamphlets antisémites d’une violence inouïe : « Bagatelles pour un massacre » en 1937 et « L’école des cadavres » en 1938, dont nous présentons deux courts extraits.
Dans une langue familière et argotique très travaillée qui constitue sa marque de fabrique, Céline reprend tous les clichés antisémites de son temps et adhère totalement à la vision du monde raciste des nazis.
Logiquement, Céline fut, pendant l’Occupation, un partisan enthousiaste de la collaboration, comme l’ont démontré Pierre-André Taguieff et Annick Duraffour dans leur ouvrage « Céline, la race, le juif. Légende littéraire et vérité historique ».
À la Libération, Céline sauva sa peau en fuyant le pays. Des millions de Juifs, sur lesquels il avait déversé des tombereaux de haine, n’eurent pas cette chance.
La fameuse “soziolochie” égalisatrice, civilisatrice, fraternisatrice, annoncée à coups de tonnerres et d’éclairs à la porte de toutes les satrapies juives : U.R.S.S., Hongrie, Barcelone, Mexique (toutes banqueroutières) ce sont les peuples du Fascisme qui l’appliquent chez eux entre Aryens, contre les Juifs et la Maçonnerie. Qui a mis Rothschild en caisse ? c’est pas Daladier, c’est Hitler. Quant à l’Ère nouvelle, l’Humanité marxiste tellement “renaissante”, toute cette subterfugerie verbeuse s’est très vite déterminée en extraordinaires saturnales, déchiquetages, empaleries d’Aryens, massacreries insurpassables, tueries geôlières, tortures tartares, écorcheries de tout ce qui n’était pas juif, ne pensait pas juif. Qui a fait le plus pour l’ouvrier ? C’est pas Staline, c’est Hitler. Toutes les guerres, toutes les révolutions, ne sont en définitive que des pogroms d’Aryens organisés par les Juifs. Le Juif négroïde bousilleur, parasite tintamarrant, crétino-virulent parodiste, s’est toujours démontré foutrement incapable de civiliser le plus minime canton de ses propres pouilleries syriaques. Quinze paillotes abrahamiques au rebord du désert suffisent, tellement fantastique est leur pestilence, damnation, contamination, à rendre toute l’Afrique et toute l’Europe inhabitables. Et voici cependant le sapajou funeste que nous supplions à grands cris de recréer tous nos États, de fond en comble, nos traditions, nos vices, nos vertus, nos âmes. Pourquoi n’irionsnous pas demander tout de suite à l’hyène rigoleuse du Zoo ses recettes d’idéalisme ? Au crotale ses dévouements ? au rat d’égouts ses mystiques ? Les Juifs, racialement, sont des monstres, des hybrides loupés, tiraillés, qui doivent disparaître. Tout ce qu’ils trafiquent, tout ce qu’ils manigancent est maudit. Dans l’élevage humain, ce ne sont, tout bluff à part, que bâtards gangreneux, ravageurs, pourrisseurs. Le Juif n’a jamais été persécuté par les Aryens. Il s’est persécuté lui-même. Il est le damné de sa propre substance, des tiraillements de sa viande d’hybride. D’où cet état de plastronnage perpétuel, de dervicherie compensatrice, cette arrogance, cet extravagant culot, cette jactance, saoulante, cette effronterie brailleuse, si dégueulasse, si répugnante. Bien sûr qu’il n’y peut rien, qu’il est irresponsable. C’est pas tout de même une raison pour que nous on s’en fasse crever, de ses tares, de ces malfaçons. Ça serait vraiment trop de complaisances. Il faut tout dire. Les races assez peu nombreuses malgré tout, qui peuplent ce monde, loin de fondre, de s’amalgamer, de disparaître en somme, selon la doctrine maçonnique, par croisements et mélanges, sont au contraire en train de s’affirmer, de se caractériser, de se distinguer de mieux en mieux, de plus en plus nettement les unes des autres. Nous n’allons pas vers la fonte des races, mais au contraire vers l’exaltation des races, exaltation biologique, très naturelle. Il faut céder à cette loi, à cette tendance, nous les hommes, ou disparaître. Aucun compromis : « Devenir ou Disparaître », loi naturelle du devenir « biologique ». Les races ne sont pas, elles deviennent. Les Aryens, les rejetons aryens sont de plus en plus aryens, les jaunes de plus en plus jaunes, les Juifs hybrides grotesques (regardez ces figures) de plus en plus impossibles. Le juif doit disparaître. Il se débat, se révolte actuellement, il se raccroche. Loin de s’effacer, il accapare au contraire tout. Il ne veut rien céder, il veut tout prendre, et s’il ne peut tout prendre, tout détruire. Il n’admet rien hors de lui-même. Il veut être tout. C’est un imposteur délirant, un agonique forcené, un tyran tout exorbité, condamné, ayant le monde pour cabanon. […]
Racisme ! Mais oui ! Mais comment ! Mais plutôt mille fois qu’une ! Racisme ! Assez de nos religions molles ! Nous avons été suffisamment comme ça introduits par tous les apôtres, par tous les Évangélistes. Tous Juifs d’ailleurs depuis Pierre, le fondateur, jusqu’au Pape actuel en passant par Marx ! [205] Le nationalisme est encore un truc de juif pour nous tétarer davantage, pour nous faire mieux entre-tuer de chenil en chenil. Ça va ! Ça suffit ! Vive le Racisme ! On a compris à force de cadavres. Vive la Religion qui nous fera nous reconnaître, nous retrouver entre Aryens, nous entendre au lieu de nous massacrer, mutuellement, rituellement indéfiniment. […]
Louis-Ferdinand Céline, L’école des cadavres, éditions Denoël, 1938, extraits
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Note : les documents proposés par Cliotexte ont pour objectif de faire comprendre les ressorts de l’antisémitisme et d’aider par le biais de la connaissance de la réalité de certains textes, à contribuer à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme que nous condamnons fermement.