La Guerre des races

 

Dans un discours prononcé le 5 octobre 1942 à Berlin, Goering reprend le schéma de la guerre des races annoncée dès 1939 par Hitler : cette guerre est un conflit particulier dans la mesure où le peuple allemand doit l’emporter, faute de quoi c’est lui qui disparaîtra. Par un tour de passe-passe sans cesse répété, le peuple allemand est présenté comme victime. Il doit donc anéantir sous peine de risquer le même sort. Ce discours a été retransmis à la radio.

 


« Je souhaiterais encore dire quelque chose au peuple allemand, une chose que vous devriez graver dans votre cœur. Quel serait le sort du peuple allemand si nous ne l’emportions pas dans ce combat ? (…) Vous avez bien sûr lu ce qu’il adviendra de nos enfants, ce que l’on ferait de nos hommes. Nos femmes deviendraient la proie des Juifs jouisseurs et pleins de haine. Peuple allemand, tu dois savoir : que la guerre soit perdue, et tu seras anéanti. Le Juif se dissimule derrière cette idée d’anéantissement avec sa haine invincible, et si le peuple allemand perd la guerre, tu tomberas sous la coupe de Juda. Et vous devez savoir ce qu’est Juda. Qui ne connaît pas la vengeance de Juda l’apprend à ses dépens.
Cette guerre n’est pas la deuxième guerre mondiale, cette guerre est la grande guerre raciale. Que le Germain aryen prévale ou que le Juif domine le monde, c’est de cela qu’il s’agit au bout du compte, et c’est pour cela que nous nous battons.
Nous connaissons les Juifs. (…) Le Juif peut prendre des visages différents, mais sa hure transparaît. Le Juif est derrière tout, et c’est lui qui nous a promis un combat à mort contre la corruption. A ce sujet, que nul se trompe et n’aille croire qu’il pourra par la suite venir dire : j’ai toujours été un bon démocrate sous ces vulgaires nazis. Le Juif vous répondra comme il se doit, et peu importe que vous lui disiez que vous avez été le plus grand admirateur ou le plus grand ennemi des Juifs. Il s’occupera de l’un comme de l’autre. Car son désir de vengeance s’exprime à l’encontre du peuple allemand. Il veut anéantir ce qui est racialement pur, ce qui est germanique, ce qui est allemand. (…) Que personne ne se leurre à ce propos : nous gagnerons cette guerre, parce que nous devons la gagner. »

Cité par Peter Longerich. « Nous ne savions pas. » Les Allemands et la Solution finale. 1933 – 1945. Paris, Editions Héloïse d’Ormesson, 2008, pp. 264 – 265.

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