Johann Gottlieb Fichte

Document 1

« Qu’on ne parle plus d’Autriche et de Prusse, de Bavière et de Tyrol, de Saxe et de Westphalie mais de l’Allemagne (…). Quelle est la patrie de l’Allemagne ? Nommez-moi cette grande patrie ! Aussi loin que résonne la langue allemande, aussi loin que les chants allemands se font entendre pour louer Dieu, là doit être la patrie de l’allemand. »

E. M. Arndt, poète allemand, 1813, auteur entre autre de « Le Rhin, fleuve allemand et non frontière allemande »

Document 2

 » Un peuple, encore plus un peuple non civilisé, a-t-il quelque chose de plus cher que la langue de ses pères ? C’est en elle que réside la richesse de ses idées en tradition, histoire, religion, principes de vie, tout son coeur et son âme. Prendre à un tel peuple sa langue ou l’abaisser signifie lui prendre la seule propriété immortelle qui passe des parents aux enfants (…). Qui me prend par force ma langue, veut m’enlever aussi ma raison, ma manière de vivre, l’honneur et les droits de mon peuple. En vérité, comme Dieu tolère toutes les langues du monde, de même un souverain doit non seulement tolérer, mais aussi respecter les diverses langues de ses peuples. »

J. G. Herder, philosophe allemand, extrait de « Lettres sur le progrès de l’humanité (1793 – 1797)

Document 3

« Pour les ancêtres germains, la liberté consistait à rester Allemands, conduire leurs affaires en toute indépendance, conformément à leur esprit originel, progresser dans leur propre culture d’après ces mêmes principes et transmettre cette autonomie à leur postérité ; quant à l’esclavage, c’était pour eux l’acceptation de toutes les belles choses que les Romains leur offraient, acceptation signifiait esclavage parce qu’ils auraient cessé d’être tout à fait Allemands, pour devenir à moitié Romains. Il allait donc de soi, pensaient-ils, qu’il valait mieux mourir que d’en être réduits là, et qu’un vrai Allemand ne peut vivre que pour rester allemand et transmettre à ses descendants le même désir.

(…) C’est à eux, à leur langue et à leur manière de penser que nous sommes redevables, nous, les plus directs héritiers de leur sol, d’être encore des Allemands (…) C’est à eux que nous sommes redevables de tout notre passé national et, s’il n’en est pas fini de nous, tant qu’il restera dans nos veines une dernière goutte de leur sang, c’est à eux que nous devrons tout ce que nous serons à l’avenir. »

Fichte, Discours à la nation allemande, 1807-1808, 8e discours.