La vision de l’Autre en Perse

Ce dossier a été constitué pour un cours sur la vision de l’Autre, de l’étranger, dans les civilisations antiques donné en 2007-2008 par Christophe Rime (collège de Saussure, Genève).

A.
Hérodote, Enquête, Livre I, 125 :

« […] La Perse comprend de nombreuses tribus ; Cyrus en réunit certaines et les persuada de se révolter : ce sont les Pasargades, les Maraphiens et les Maspiens ; le reste des Perses dépend de ces tribus. Les Pasargades sont les plus nobles ; le clan des Achéménides en fait partie, clan d’où sont venus les rois descendants de Persée. Les autres Perses sont les Panthialéens, les Dérousiens, les Germaniens, qui sont tous laboureurs ; les autres : Daens, Mardes, Dropiques et Sagartiens, sont nomades. »

B.
Stèle du Serapeum, cité Pierre Briant, Histoire de l’Empire perse, Fayard, Paris, 1996, p. 69

Cambyse y est décrit comme :

« […] le grand roi des pays étrangers », venu en Égypte avec « les étrangers de tous les pays étrangers. »

C.
Tombeau de Darius Ie, à Naqs-i-Rustam, Suse, traduit par Pierre Lecoq, Les inscriptions de la Perse achéménide, Gallimard, 1997, p. 219-226 :

Darius Ier se présente comme « le grand roi sur cette grande terre qui s’étend au loin. »

Ou encore :

« Le roi de la multitude, seul maître de la multitude, je suis Darius le Grand roi, le roi des rois, le roi des pays de toutes ethnies. »

D.
Xénophon (Cyropédie, I, 21.5
)) souligne que :

« Cyrus gouvernait des peuples qui ne parlaient ni la même langue que lui, ni entre eux une langue commune. »

E.
Stèle de Behistoun, traduite dans Pierre Lecoq, Les inscriptions de la Perse achéménide, Gallimard, 1997, p. 187-217, § 70 :

« Traduction et diffusion de cette inscription dans tout l’Empire. »

F.
Tombeau de Darius Ier, à Naqs-i-Rustam, Suse, mais aussi dans la titulature de Xersès :

« arya arya chiça » « Aryens, de souche aryenne »

G.
Stèle de Behistoun, traduite dans Pierre Lecoq, Les inscriptions de la Perse achéménide, Gallimard, 1997, § 70, Darius ordonne dans la version babylonienne de :

« copier sur tablette et sur parchemin le texte qui existait déjà en aryen. »

Dans la version élamite, DB élam § 62-63, par deux fois, Ahura Mazda est :

« le dieu des Aryens. » « nap harriyanam »

H.
Hérodote, Enquête, Livre VII, 62
:

« Jadis, on les [Achéménides] appelait les Ariens [= Ariaoi] […] c’est là […] leur propre tradition. »

I.
Strabon, XV, 2.8

nous désigne une entité géographique appelée Arianè qui était sensée regrouper les peuples du plateau iranien « y compris certaines parties de la Perse et de la Médie. »

Plus loin, le même auteur nous dit d’Arianè que « Ces peuples parlent approximativement la même langue, avec quelques variations. »

J.
Hérodote, Enquête, Livre I, 125 :

« La Perse comprend de nombreuses tribus ; ce sont les Pasargades, les Maraphiens et les Maspiens ; le reste des Perses dépend de ces tribus. Les Pasargades sont les plus nobles ; le clan des Achéménides en fait partie […]. »

puis, I, 134 :

« Les Perses estiment entre tous, après eux-mêmes, les peuples qui habitent le plus près d’eux ; en seconde ligne, ceux qui sont au second degré d’éloignement ; puis graduellement, ils mesurent leur estime en proportion de la distance, et font le moins cas de ceux qui habitent le plus loin d’eux ; leur pensée est qu’ils sont eux-mêmes de beaucoup les meilleurs des hommes sous tous les rapports, que les autres tiennent à la vertu dans la proportion que nous disons et que les plus éloignés sont les pires. »

K.
Plutarque, Alex. 65. 6-7
qui reprend la titulature de Darius mais avec la mention :

« un Achéménide, un Perse fils de Perse, un aryen de souche aryenne. »

L.
Hérodote, Enquête, Livre VII, 40 :

« Ils obéirent et l’armée passa par là. Les bagages et les bêtes de somme venaient en tête, et l’armée suivait, masse confuse où toutes les races possibles se coudoyaient pêle-mêle. Après un premier groupe […] il y avait un intervalle qui séparait ces éléments de l’escorte de roi […] Mille cavaliers choisis entre tous les Perses […], puis mille lanciers [toujours perses] […]. Ensuite venait Xersès lui-même sur un char traîné par des chevaux néséens ; à côté marchait son cocher nommé Patiramphès, fils d’un Perse, Otanès. »

M.
Hérodote, Enquête, Livre I, 132 :

« […] il prie pour la prospérité de tous les Perses et celle du roi, car il est lui-même compris dans leur nombre. »

N.
Hérodote, Enquête, Livre III, 97 :

« La Perse est le seul pays que je n’ai pas cité au nombre des tributaires car le territoire habité par les Perses est exempt d’impôts [ici = tributs]. »

O.
Hérodote, Enquête, Livre VI, 4 :

« Metiochos […] il lui donna une maison, de grands biens et une femme perse dont il eut des enfants qui furent reconnus pour Perses. »

La vision de l’autre en Égypte

La vision de l’autre en Grèce

La vision de l’autre à Rome