Le 28 février 2022, 4 jours après l’invasion de l’Ukraine, le Ministère des Affaires étrangères de Russie publie un communiqué. Les propos, peu originaux, reprennent les principaux points déjà présents dans les déclarations de Poutine, et sont avant tout destinés à l’opinion publique russe. Nous y retrouvons par exemple le thème, martelé à chaque intervention russe, de la dénazification de l’Ukraine. Ils fustigent ici le rôle de l’Union européenne et renversent les rôles en l’accusant à demi-mots de comploter (notons l’allusion à Orwell !), l’objectif étant de faire passer la Russie pour la nation en danger. Cette déclaration fait suite à la journée du 27 février et aux premières déclarations d’Ursula von der Leyen annonçant des sanctions contre la Russie et son alliée, la Biélorussie.

 

Traduction officielle en Français disponible sur le site du Ministère des Affaires étrangères russe ICI

L’Union européenne, se présentant comme un faiseur de paix, a généreusement financé pendant des années le régime de Kiev, arrivé au pouvoir en résultat d’un coup d’État anticonstitutionnel. Elle a gardé silence en observant l’extermination de la population du Donbass et l’étouffement de la russophonie en Ukraine. L’UE a ignoré nos appels constants à faire attention aux néonazis au sein du pouvoir ukrainien, au blocus socioéconomique et au massacre de la population civile dans le sud-est du pays. Elle a lié toutes les perspectives de ses relations avec la Russie à la mise en œuvre des accords de Minsk, mais n’a rien fait pour encourager Kiev à appliquer les éléments-clés de ces ententes. Elle a également offert aux autorités de Kiev des fonds et le régime sans-visas, a prolongé les sanctions antirusses sous des prétextes douteux, a participé aux mises en scène de Kiev mettant en doute l’intégrité territoriale de la Fédération de Russie.

Mais les masques sont enfin tombés. La décision de commencer la livraison d’armes létales à la soldatesque ukrainienne, adoptée par l’UE le 27 février dernier, a été révélatrice. Elle a signifié la fin de l’intégration européenne en tant que projet « pacifiste » de réconciliation des peuples européens après la Seconde Guerre mondiale. L’UE a définitivement pris la partie du régime de Kiev qui avait déclenché la politique de génocide contre une partie de sa propre population.

Sans s’en rendre compte, Bruxelles a adopté une novlangue d’Orwell dans ses actions antirusses. Il a annoncé des investissements dans la guerre en Ukraine, déclenchée en 2014, via un mécanisme ayant un nom très éloquent: la Facilité européenne pour la paix. Les dirigeants de l’UE présentent sans scrupules les missiles, les armes à feu, les munitions voire les avions de combat comme des moyens « défensifs ».

L’UE a montré son attitude réelle envers la suprématie du droit en Europe en ignorant tous les huit critères de la « position commune » du Conseil de l’UE sur les « règles communes régissant le contrôle des exportations de technologie et d’équipements militaires » 2008/944/CFSP du 8 décembre 2008 qui interdisait directement les livraisons d’armes et de matériel militaire dans le contexte suivant:

  1. le non-respect par le pays de destination finale de ses engagements internationaux (Kiev a ignoré ses obligations dans le cadre des accords de Minsk approuvés par la résolution 2202 du Conseil de sécurité de l’Onu);
  2. le non-respect des droits de l’homme dans le pays de destination finale et respect du droit humanitaire international par ce pays (Kiev a lancé le génocide dans le Donbass);
  3. le conflit armé dans le pays de destination finale et le risque de son escalade en résultat des livraisons d’armes;
  4. la menace contre la paix, la sécurité et la stabilité régionales, y compris le risque d’un conflit armé avec un pays tiers;
  5. le risque pour la sécurité nationale des pays de l’UE (les armes livrées peuvent être utilisées contre les intérêts des pays de l’UE);
  6. le comportement du pays acheteur à l’égard de la communauté internationale, et notamment son attitude envers le terrorisme, la nature de ses alliances et le respect du droit international (nous ne pensons pas que Kiev ait accompli ses engagements de manière exemplaire, y compris compte tenu de schémas clandestins de ventes d’armes depuis le territoire ukrainien);
  7. le risque que les armes livrées pourraient se retrouver entre des mains indésirables, notamment chez les terroristes (compte tenu de la distribution non-contrôlée d’armes parmi la population en Ukraine, il est pratiquement inévitable qu’une partie de ces équipements se retrouve sur le marché noir);
  8. l’équilibre entre la militarisation et le développement économique du pays de destination finale (à notre avis, Kiev devrait accorder plus d’attention à l’économie ukrainienne au lieu d’écraser les dissidents par la force).

Les citoyens et les structures de l’UE, impliqués dans les livraisons d’armes létales et de combustible à l’armée ukrainienne, porteront la responsabilité pour toutes les conséquences de ces actions dans le contexte de l’opération militaire spéciale qui se poursuit. Ils ne peuvent pas ignorer le danger des répercussions.

Nous constatons la destruction définitive d’un autre mythe imposé par l’UE par le passé : l’affirmation que ses restrictions unilatérales et illégitimes du point de vue du droit international ne visent pas le peuple russe. Les fonctionnaires de Bruxelles qui se sont présentés comme un « partenaire stratégique » il y a longtemps, disent presqu’ouvertement qu’ils envisagent de causer le « préjudice maximal » à la Russie, de « frapper sur ses points douloureux », de « détruire son économie » et de « supprimer la croissance » du pays.

Nous vous assurons que ces efforts seront vains. Les actions de l’UE ne resteront pas sans réponse ferme. La Russie continuera d’assurer la mise en œuvre d’intérêts nationaux vitaux sans tenir compte des sanctions ou des menaces. Les pays occidentaux doivent enfin comprendre que leur domination sans partage dans l’économie mondiale est une chose du passé.

Texte original en russe sur le site officiel du Ministère des Affaires étrangères russe ICI

На протяжении долгих лет Евросоюз под маской «миротворца» щедро финансировал киевский режим, пришедший к власти в результате антиконституционного госпереворота. Безмолвно наблюдал за истреблением населения в Донбассе, удушением русскоязычия на Украине. В ЕС игнорировали наши постоянные призывы обратить внимание на засилье нацистов во власти Украины, социально-экономическую блокаду и убийства мирного населения юго-востока страны. Увязав все перспективы отношений с Россией с выполнением минского «Комплекса мер», ничего не сделали, чтобы побудить Киев приступить к реализации его ключевых элементов. Одновременно давали киевским властям деньги и безвизовый режим. Продлевали под сомнительными предлогами антироссийские санкции. Участвовали в устраиваемых Киевом спектаклях, ставящих под сомнение территориальную целостность Российской Федерации.

Однако теперь маски сброшены. Принятое 27 февраля решение ЕС о начале поставок летальных вооружений украинской военщине является саморазоблачительным. Знаменует конец евроинтеграции как «пацифистского» проекта по примирению европейских народов после Второй мировой войны. Есовцы окончательно встали на сторону киевского режима, развязавшего политику геноцида в отношении части собственного населения.

Сами того не замечая, в своих антироссийских действиях в Брюсселе скатились к «новоязу» Дж.Оруэлла. Объявили, что будут «инвестировать» в развязанную в 2014 г. войну на Украине через механизм с говорящим названием «Европейский фонд мира». К «оборонительным» средствам руководство ЕС без стеснений относит ракетное и стрелковое оружие, боеприпасы и даже боевые самолеты.

Есовцы показали, чего на деле стоит верховенство права в Европе, проигнорировав все восемь критериев собственной же «общей позиции» Совета ЕС «Об определении общих правил контроля за экспортом военных технологий и оборудования» 2008/944/CFSP от 8 декабря 2008 г., которая прямо запрещает поставки из ЕС вооружений и военной техники в следующих ситуациях:

  1. несоблюдение страной назначения международных обязательств (Киев игнорировал свои обязательства по минскому «Комплексу мер», одобренному резолюцией 2202 СБ ООН);
  2. несоблюдение прав человека, включая риск использования поставляемых вооружений для внутренних репрессий (в Донбассе Киев творил геноцид);
  3. вооруженный конфликт в стране назначения и риски его эскалации вследствие поставок вооружений;
  4. угроза региональному миру, безопасности и стабильности, включая вероятность вооруженного конфликта с третьей страной;
  5. риск для национальной безопасности стран ЕС (поставляемое оружие может быть использовано против интересов стран ЕС);
  6. политика страны-приобретателя, включая соблюдение принципа неприменения силы, международного гуманитарного права, а также режима нераспространения в сфере контроля над вооружениями (не считаем, что Киев образцово выполнял эти обязательства, в т.ч. с учетом известных случаев «серых» схем торговли оружием с Украины);
  7. риск попадания поставляемых вооружений не в те руки, включая террористические организации (с учетом неконтролируемой раздачи оружия на Украине населению есть практически гарантированная вероятность, что в конечном итоге часть его окажется на теневом рынке);
  8. соблюдение баланса между милитаризацией и экономическим развитием страны-получателя (полагаем, что Киеву следовало бы больше заниматься украинской экономикой, а не силовым подавлением несогласных).

Есовские граждане и структуры, причастные к поставкам ВСУ летальных вооружений и горюче-смазочных материалов, будут нести ответственность за любые последствия таких действий в условиях продолжающейся специальной военной операции. Они не могут не понимать степени опасности последствий.

Окончательно развеян и другой насаждавшийся в прошлом есовцами миф – будто их нелегитимные в международно-правовом плане односторонние ограничения не направлены против российского народа. Брюссельские функционеры, еще недавно изображавшие из себя «стратегического партнера» нашей страны, уже особо не таясь, говорят: намерены нанести России «максимальный ущерб», «ударить по болевым точкам», «всерьез уничтожить экономику» и «подавить экономический рост» страны.

Хотим заверить – не получится. Действия Евросоюза не останутся без жесткого ответа. Россия будет и впредь обеспечивать реализацию жизненно важных национальных интересов без оглядки на санкции и их угрозы. Западным странам пора понять, что их безраздельное господство в мировой экономике давно осталось в прошлом.