Biographies
Averroès (1126-1198)
Philosophe, savant et médecin, Muhammad ibn Rushd, dit Averroès, est né à Cordoue, dans l’Espagne musulmane où l’activité intellectuelle était intense. Il est cadi, c’est-à-dire juge à Séville et à Cordoue, puis médecin à Marrakech. Ses études touchent à des domaines divers : la médecine, le droit musulman, la physique, l’astronomie et la grammaire. Il commente Aristote, le philosophe grec qui a le plus inspiré le Moyen Âge. Rationaliste, Averroès définit ainsi la démarche scientifique : « l’observation rationnelle des êtres existants et la recherche d’une connaissance de ces êtres par la raison ». Ses écrits, qui mettent en cause l’immortalité de l’âme, sont dénoncés par les autorités religieuses musulmanes. Condamné, emprisonné, contraint de s’enfuir et de se cacher, il termine sa vie dans la pauvreté. Après sa mort, sa philosophie a un écho immense en Occident. L’étude des commentaires d’Aristote par Averroès se poursuit jusqu’au XVIe.
Avicenne (980-1037)
Formé en grammaire arabe, géométrie, physique, droit, théologie, c’est principalement comme médecin et philosophe qu’Avicenne (Abou Ali El-Hosseïn Ibn Sina) incarne, par son itinéraire encyclopédique et son immense culture, « l’intellectuel médiéval » universel. A 18 ans déjà, il fut appelé à la cour samanide où il guérit un prince régnant. Reconnu comme maître spirituel en islam, il fut reconnu en Europe comme le médecin qui rédigea le Canon de la médecine, d’après le Grec Galien, qui sera une des bases de l’enseignement médical en Europe jusqu’au XVIIe. On lui attribue la rédaction de plus de 250 ouvrages.
Califes bien Guidés (632-661)
Abou Bakr, Omar, Othman puis Ali sont les quatre califes « bien guidés », c’est-à-dire les califes qui succédèrent à Muhammad et qui représentent dans l’imaginaire de beaucoup « l’âge d’or » de l’islam. Le grand schisme qui divise l’islam entre sunnites et chiites a pour source principale la reconnaissance ou non d’Ali, gendre du prophète, comme calife. Actuellement, les pays à majorité chiites sont l’Irak et l’Iran. Les tensions entre pays chiites et sunnites sont, avec la montée en puissance de l’Iran, en augmentation, principalement pour des raisons géopolitiques.
Hussein ( ?- 680)
Fils d’Ali et petit-fils de Muhammad, Hussein est considéré comme le troisième imam chiite. Sa mort à Kerbala comme martyre, luttant jusqu’à la mort alors qu’il savait le combat perdu d’avance, contre des soldats omeyyades est un élément fondateur du chiisme. Il fait l’objet d’un véritable culte chez les chiites mais est rejeté par les sunnites.
Maïmonide (1135-1204)
Moïse Ben-Maimon, dit Maïmonide, né à Cordoue dans une famille de rabbins, il s’imposa comme un des grands maîtres spirituels du judaïsme. Il était théologien, philosophe, psychologue, médecin, astronome et chef de communauté religieuse. Il fut le médecin du vizir Al-Fadil puis du fils de Saladin. Son ouvrage le plus connu est le Guides des égarés (1190), ouvrage philosophique cherchant à allier la science, la théologie, la raison et la foi. Tous ses ouvrages ont été rédigés en arabe.
Muhammad (570-632)
Muhammad est né à la Mekke. Après une enfance pauvre, il épouse une riche commerçante plus âgée que lui, Khadija. Selon la tradition musulmane, vers 610, l’archange Gabriel lui dit de se soumettre à Allah, Dieu unique et tout-puissant et que le Coran lui est dicté. Persécuté et menacé par son propre clan, ayant perdu sa femme et son oncle, il part en 622 pour Yathrib (Médine) et prend les rênes du pouvoir. Il y fonde le premier Etat musulman. Après plusieurs batailles avec les troupes mecquoises, il arrive à la Mekke en 630 et y prend également le pouvoir. Il meurt en 632, au faîte de sa gloire, alors que l’Arabie est musulmane.
Saladin (1138-1193)
Issu d’une famille kurde, Salah al-Din Yûsuf devient vizir du calife d’Egypte en 1169. En 1174, il s’empare de la Syrie et détient très vite le pouvoir, dans tous les Etats musulmans. En 1187, il proclame le djihad contre les Francs et écrase l’armée chrétienne à Hattin avant de reprendre Jérusalem. La ville d’Acre ayant été reconquise par les croisés, il conclut une trêve avec Richard Cœur de Lion et meurt l’année suivante. Prototype du sultan pieux et juste pour les musulmans il reste dans les annales européennes comme un exemple d’esprit chevaleresque.
Soliman le Magnifique (1494-1566)
Sultan ottoman qui régna de 1520 à sa mort marque l’apogée de la puissance turque et de la civilisation ottomane. Chef d’Etat compétent, il renouvela les codes de loi qui régissaient son empire et fit de nombreuses conquêtes (Belgrade, Rhodes, Hongrie). Il échoua de peu dans le siège de Vienne (1529) qui fit trembler l’Europe entière. Trilingue, il écrivit également des poèmes et réalisa de nombreuses constructions qui témoignent de sa grande piété.