« Paris, le 26 mars 1871

Chère et bonne soeur,

(…) La Révolution vous fait donc bien peur (…). Des journaux menteurs vous disent que nous voulons le pillage suis-je né voleur, c’est à toi que je le demande ? (…)

Voilà ce que nous voulons, le droit de nommer nos conseils municipaux, nos officiers militaires, suppression des armées permanentes, séparation de l’Église et de l’État sans cependant empêcher la liberté des consciences, suppression des traitements au-dessus de 10 000 F, instruction gratuite et obligatoire par les écoles laïques, fermeture des couvents. (…)

Oui ma soeur nous sommes maîtres entends-tu, devant nous ces gens s’inclinent les monarques tremblent en pensant à notre Révolution. (…) Bismarck lui-même est forcé de nous reconnaître tu vois si nous sommes forts et les gens de la campagne pense venir nous écraser à Paris ; pauvre peuple qu’ils sont bêtes c’est pour eux que nous travaillons (…) mais s’ils commencent et que Paris lève sa voix il la fera entendre de l’océan aux monts Oural car rien ne résiste à un peuple libre. (…) Adieu ma soeur et Vive la République démocratique et sociale ! Salut et Égalité.

Désiré Lapie. »

Lettre citée in Jacques Rougerie, Procès des communards, Paris, 1974