Portrait de Cortés
Le portrait le plus crédible est sans doute celui de Bernal Díaz del Castillo, compagnon de Cortés dans la plupart de ses campagnes. Certes, Bernal Díaz écrivit son Histoire véritable à la fin de sa vie, au début des années 1550, semble-t-il, et l’une des raisons qui le décidèrent fut l’indignation qu’il éprouva à la lecture de La Conquista de Mexico, de Francisco López de Gomara, qui attribuait tous les mérites de la conquête à Cortés et faisait abstraction du rôle et des exploits de ses compagnons. Mais Bernal Díaz a très bien connu Cortés, il avait pour lui une grande admiration (il l’appelle parfois « notre Cortés ») et il voulait être juste et équitable. Écoutons-le :
« Il était de corps bien fait et de bonne stature, bien proportionné et robuste; il avait le teint un peu cendré, un visage qui n’était point gai, et une figure plus longue lui eut mieux convenu; son regard pouvait être aimable mais également grave; il portait une barbe serrée mais courte, et les cheveux de même comme s’était alors l’usage. Il avait la poitrine haute, le dos bien droit; il était maigre, avait fort peu de ventre, mais les jambes un peu arquées quoi qu’elles fussent fermes comme ses cuisses. Bon cavalier, il était très adroit avec toutes les armes, à pied comme à cheval, il savait les manier fort bien et il y mettait du cœur et de la résolution, et c’est ce qui compte pour un soldat.
J’ai entendu dire que lorsqu’il était jeune, dans « l’île espagnole » [St. Domingue], il eut quelques affaires de femmes et se battit à l’arme blanche avec des hommes vaillants et adroits dont il triompha toujours; il avait une cicatrice près de la lèvre inférieure que l’on voyait si on y prêtait grande attention mais qui était masquée par la barbe, et cette cicatrice lui venait de l’une de ses affaires.
Tout son aspect, sa présence dans les entretiens et les négociations, comme ses manières à table et sa toilette étaient du style d’un grand seigneur. Les vêtements qu’il portait dépendaient du temps et de l’usage mais il n’était pas enclin à exhiber soie, damas ou satin, bien plutôt s’habiller simplement quoi que de manière soignée. Il ne portait pas de grandes chaînes d’or, seulement une petite chaîne d’or de belle facture et un bijoux à l’image de la Vierge Marie portant son précieux fils dans les bras, avec une inscriptions en latin, et sur l’autre face une image de St. Jean-Baptiste avec une autre inscription; il portait aussi au doigt une bague très riche sertie d’un diamant et il se coiffait d’un bonnet de velours, comme on portait alors, avec une médaille dont j’ai oublié la figure…
Il se faisait servir richement, comme un grand seigneur, avec deux maîtres d’hôtel ou major d’homme, de nombreux pages, tous le service de la maison, une abondante vaisselle d’or et d’argent; il mangeait bien, buvait un grand verre de vin coupé d’eau, il dinait aussi mais il n’était en rien recherché, n’avait pas de penchant pour les mets délicats ou coûteux, sauf lorsqu’il voyait qu’il fallait dépenser et qu’il était nécessaire de les offrir.
Il était très affable avec ses capitaines et ses compagnons, surtout nous qui étions venu avec lui de Cuba dès le commencement. Il savait le latin et j’ai entendu dire qu’il était bachelier en droit et que lorsqu’il parlait avec des « letrados » et des gens cultivés il répondait en Latin à ce qu’ils lui disaient. Il était un peu poète, composait des couplet en vers ou en prose. Lorsqu’il négociait, il était très calme et usait d’une très bonne rhétorique. Il priait le matin dans un livre d’heures et entendait la messe avec dévotion. Il tenait pour son avocate la Vierge Marie Notre Dame, que nous devons, tous les chrétiens, considérer comme notre intercesseur et avocate, il était dévot de St. Pierre, St. Jacques et St. Jean-Baptiste et il faisait l’aumône « … ». Lorsqu’il était très en colère, une veine de son cou et une autre de son front se gonflaient et parfois, très en colère, il lançait une plainte vers le ciel, mais il n’adressait nulle parole ou injure à un capitaine ou à un soldat et il était fort patient car il y en eut qui hors d’eux-mêmes lui dirent des paroles insolentes et il ne leur répondait pas mal, même s’il y avait lieu de le faire; tout au plus leur disait-il: « Taisez-vous, écoutez et allez avec Dieu, et désormais prenez d’avantage garde à ce que vous dites ou il vous en coûtera cher… »
Le départ de l’expédition de Cortés
« [Hernán Cortés] était fils de Martin Cortés de Monroy et de Catalina Pizzaro Altamirano, hidalgos (1) tous les deux, quoique pauvres. (…) Cortés ayant été choisi comme général de la flotte [par le représentant du roi à Cuba, Diego Velàzquez], se mit à chercher toutes sortes d’armes (…). Il commanda des étendards et des drapeaux brodés d’or, ajoutant aux armes de notre roi et seigneur une croix sur chaque face, avec une inscription en latin : « Frères, suivons le signe de la Sainte Croix, animés d’une foi sincère avec Elle nous vaincrons. » En même temps, il fit crier ses proclamations (…) afin que toutes personnes qui voudraient aller avec lui aux terres nouvellement découvertes pour en faire la conquête et les coloniser, sussent bien qu’il leur serait donné leur part sur l’or, l’argent ou les bijoux qu’on y gagnerait (…). La nouvelle de l’expédition s’étant répandue dans l’île entière de Cuba, (…) les uns vendaient leurs propriétés pour se procurer des armes et des chevaux (…). De sorte que nous nous réunîmes plus de trois cents soldats à Santiago de Cuba, où s’effectua le départ de la flotte. »
Note 1. Nobles.
Extrait de B. Diaz del Castillo, Histoire véridique de la conquête de la Nouvelle-Espagne, La Découverte,1980. In Histoire géographie, initiation économique 5e, s. d. Jeannine GUIGUE, Paris, Bordas, 1990.
Proclamation des Espagnols à leur arrivée
« Caciques et Indiens de la Terre-Ferme, habitants de tel lieu, nous vous faisons savoir qu’il y a un Dieu, un pape, et un roi de Castille, qui est le maître de cette terre, parce que le pape, qui est le vicaire tout-puissant de Dieu et qui dispose du monde entier, l’a donné au roi de Castille, à condition qu’il rendra chrétiens ses habitants, pour qu’ils soient éternellement heureux dans la gloire céleste après leur mort. Ainsi donc, caciques et Indiens, venez, venez ! Abandonnez vos faux dieux ; adorez le Dieu des chrétiens ; professez leur religion, croyez à l’Evangile, recevez le saint baptême , reconnaissez le roi de Castille pour votre roi et votre maître, prêtez-lui serment d’obéissance, et faites ce qui vous sera commandé en son nom et par son ordre ; attendu que si vous résistez nous vous déclarons la guerre pour vous tuer, vous rendre esclaves, vous dépouiller de vos biens, et vous faire souffrir aussi longtemps et toutes les fois que nous le jugerons convenable, d’après les droits et les usages de la guerre. »
Référence : Extrait de Bartolomé de Las Casas, « Les conquistadors », Lausanne, éditions Rencontre, 1962, p.342.
Cortez pas mauvais politique
« Et à peine Cortez eut-il entendu son discours, qu’il comprit en un instant tout ce qu’il avait à faire. Il s’approcha du Prince dépossédé, avec des témoignages de quelque respect : et après l’avoir pris par la main, il fit appeler les autres Nobles, qui attendaient la résolution, et en commandant à ses Truchements d’élever leur voix, il fit ce discours : « Mes amis, vous avez devant vos yeux le fils légitime de votre véritable Roi. L’injuste Maître qui avait usurpé vos hommages et votre obéissance par de méchantes voies, s’était saisi du sceptre de Tezeuco, avec une main teinte dans le sang de son frère aîné ; et comme le don de conserver l’autorité souveraine n’est point accordé aux Tyrans, il a exercé son pouvoir de la même manière qu’il l’avait acquis ; en se souciant fort peu de mériter la haine de ses Sujets, pourvu qu’il s’en fît craindre ; en traitant comme des esclaves, ceux qui avaient la facilité de tolérer son crime ; et enfin, étant assez lâche pour vous abandonner dans le danger. Ce mépris qu’il a témoigné pour vous, lorsqu’il s’agissait de vous défendre, vous découvre assez la bassesse de son cœur, et met entre vos mains le remède propre à faire cesser vos misères. Je pourrais, si un pouvoir plus puissant ne me retenait pas, tirer avantage de sa fuite, et user du droit de la guerre, en soumettant cette Ville , que je tiens, comme vous le voyez, réduite à la discrétion de mes Soldats : mais l’inclination des Espagnols ne les pousse pas aisément à commettre des injustices ; et comme celui qui nous a offensés, n’était pas votre Roi légitime, vous n’en devez pas porter la peine, comme si vous étiez ses sujets : et ce Prince ne doit pas être privé du droit que la naissance lui donne. Recevez-le de ma main, ainsi que vous l’avez reçu du Ciel. Rendez-lui, en ma considération, l’obéissance que vous lui devez, comme un successeur de son père ; et qu’il soit porté sur vos épaules, dans le Trône de ses ancêtres. Pour moi, qui considère moins mon intérêt, que l’équité et la justice, je ne demande en cela que son amitié, et non pas son Royaume ; et je souhaite plus votre agrément, que votre soumission. »
Cette proposition du Général fut reçue par tous les Nobles, avec de grands applaudissements : ils obtenaient tout ce qu’ils désiraient, et ils se trouvaient délivrés de leurs craintes. Les uns se jetèrent à ses pieds, pour lui rendre grâces de sa générosité ; et les autres allant d’abord au devoir que la nature leur imposait, coururent baiser la main de leur Prince. Cette nouvelle fut bientôt publique ; et les cris commencèrent à témoigner de la joie du Peuple, qui déclara son consentement par des acclamations, des danses, et des jeux, dont ils célébraient leurs plus grands fêtes ; sans épargner aucune de ces démonstrations, dont la joie des Peuples fait ordinairement la décoration de ses folies.
On remit au jour suivant, le couronnement du nouveau Roi, ce qui se fit avec toute la pompe et les cérémonies qui étaient ordonnées par les Lois du Pays. Cortez y assista, comme dispensateur, et pour ainsi dire, donateur de la Couronne : ainsi il eut sa part des applaudissements, et acquit plus d’empire sur ces Indiens, que s’il les avait soumis à force d’armes ; ce trait de prudence et de vivacité étant un de ceux qui lui ont fait mériter le titre, d’un très sage et très adroit Capitaine. Il lui était de la dernière importance, pour l’entreprise de Mexique, d’être le Maître de cette Place : et il trouva moyen de se créer une extrême obligation sur le Roi, par le plus grand de tous les biens que l’on puisse faire en cette vie. Il sut encore intéresser la Noblesse, à défendre les droits de ce Prince, en la laissant irréconciliable avec le Tyran ; gagner l’esprit du Peuple, par son désintéressement, et son équité ; et enfin, établir une entière sûreté dans la ville, pour tout ce qui était nécessaire à ses troupes, ce qu’il n’aurait pu obtenir par une autre voie, qu’avec peu de confiance. Mais le plus grand plaisir qu’il ressentit en cette action, fut qu’en réparant l’injustice qu’on avait faite à ce jeune Prince, il suivait les principes de la droite raison ; puisqu’il lui accordait toujours le premier rang, quand il jetait la vue sur les autres maximes de sa conduite ; et que l’élévation de son génie et de ses inclinations, lui faisaient toujours préférer les mouvements de la pure générosité, à toutes les règles de la prudence.
C’est ainsi que Cortez mérita l’estime et la vénération de ces Peuples. La Noblesse entra dans ses intérêts, et devint ennemie des Mexicains : la Ville se repeupla en peu de temps, par le retour des Habitants en leurs maisons ; et le Prince eut toujours tant de déférence et de soumission pour le Général, qu’il ne se contenta pas de lui offrir ses troupes, et de servir auprès de sa personne en cette expédition ; mais encore il ne donna aucun ordre que par son avis : et quoi qu’il soutint entre ses Sujets le caractère d’un Roi, il prenait celui de Sujet en présence de Cortez, qu’il respectait comme son supérieur. Il pouvait avoir dix-neuf ou vingt ans ; et il avait l’intelligence et la raison d’un homme né en un Pays moins barbare. Cortez tourna adroitement cette bonne disposition, à faire entrer dans les conversations le sujet de la Religion ; et il reconnut, à la manière dont il écoutait et raisonnait même sur ses discours, que ce Prince avait du penchant à s’attacher au plus sûr, ce qui lui fit naître quelque confiance de le réduire. La barbarie des sacrifices de la Nation ne lui plaisait pas : la cruauté lui paraissait un crime ; et il lui demeurait d’accord que ces Dieux, qui s’apaisaient par l’effusion du sang des hommes, ne pouvaient être amis du genre humain. Frère Barthelemi d’Olmedo se mêla dans leurs entretiens ; et comme il trouva le Prince ébranlé dans ses erreurs, et penchant vers la vérité, il le rendit en peu de jours, capable de recevoir le Baptême, dont la cérémonie se fit publiquement, avec beaucoup de solennité. Il prit, par son propre choix le nom de Hernan, par respect pour son parrain. »
In Don Antoine de Solis, Histoire de la conquête du Mexique ou de la Nouvelle-Espagne, éd. P. Auboüin, 1691, V, 11-12, p. 539-42.
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Une ambassade
« Les Indiens envoyés de Cortès partirent aussitôt, revêtus de toutes les marques de leur dignité. Ces marques étaient une mante ou cap de coton, bordée d’une frange tressée avec des nœuds. Ils portaient à la main droite une flèche fort large, les plumes en haut ; et au bras gauche une grande coquille en manière de bouclier. On jugeait du sujet de l’Ambassade, par les plumes de la flèche. Les rouges annonçaient la guerre, les blanches marquaient la paix ; comme les Romains distinguaient par différents symboles, leurs Féciales et leurs Hérauts, qui portaient le caducée. Les Ambassadeurs Indiens étaient connus et respectés sur les passages, à la vue des marques que l’on a dit : mais ils ne pouvaient s’écarter des chemins Royaux de la Province par où ils passaient, à peine de perdre leur droit de juridiction et de franchise ; privilèges sacrés entre ces Peuples, qui observaient religieusement cette espèce de foi publique que la nécessité a inventée, et dont le droit des gens a fait une de ces lois.
Les Zempoales entrèrent dans Tlascala avec cet équipage, qui marquait leur caractère. Du moment qu’il fut reconnu, on les conduisit à la Calpisca, lieu destiné pour le logement des Ambassadeurs. Le lendemain le Sénat s’assembla dans une grande salle, où ils tenaient le Conseil : les Sénateurs étaient assis suivant le rang de leur ancienneté, sur des tabourets assez bas, faits d’un bois extraordinaire, et d’une seule pièce. Ils les nommaient Topales. D’abord que les Ambassadeurs parurent, tous les Sénateurs se levèrent à demi de leurs sièges, et les reçurent en affectant une certaine modération dans leurs civilités. Les Zempoales tenaient leurs flèches élevées et avaient la tête couverte de leurs capes, ce qui marque une grande soumission, selon leurs cérémonies. Après avoir fait la révérence au Sénat, ils s’avancèrent gravement jusqu’au milieu de la salle, où ils se jetèrent à genoux, attendant sans lever les yeux, qu’on leur donnât la permission de parler. Alors le plus ancien des Sénateurs leur ayant ordonné d’expliquer le sujet de leur Ambassade, ils s’assirent sur leurs jambes ; et celui qui portait la parole, comme le plus éloquent, fit ce discours.
« Noble République, braves et puissants Tlascaltèques ; le Seigneur de Zempoala, et les Caciques de la montagne, vos amis et vos alliés, vous saluent : après vous avoir souhaité une récolte abondante et la mort de vos ennemis, ils vous font savoir, qu’ils ont vu arriver en leur Pays, du côté de l’Orient, des hommes invincibles qui semblent être des Dieux ; qui ont passé la mer sur de grands Palais, et qui portent dans leurs mains le tonnerre et la foudre, armes dont le Ciel s’est réservé l’usage. Ils sont les ministres d’un Dieu supérieur aux nôtres, qui ne peut souffrir ni la tyrannie, ni les sacrifices du sang des hommes. Leur Capitaine est Ambassadeur d’un Prince très puissant, qui étant poussé par le devoir de la Religion, désire remédier aux abus qui règnent en notre Pays, et aux violences de Montezuma. Cet homme, après avoir délivré nos Provinces de l’oppression qui les accablait, se trouve obligé à suivre le chemin de Mexique par les terres de votre République, et souhaite de savoir en quoi ce Tyran vous a offensés ; afin de prendre la défense de votre droit comme du sien propre, et de la mettre en les autres sujets qui justifient ses prétentions. La connaissance que nous avons de ses bons desseins, et l’expérience que nous avons faite de sa bonté, nous ont obligés à le prévenir, pour vous demander, et vous exhorter de la part de nos Caciques et de toute leur ligne, que vous receviez ces étrangers comme les bienfaiteurs et les alliés de vos alliés : et de la part de leur Capitaine, nous vous déclarons qu’il vient avec un esprit pacifique, qui ne demande que la liberté du passage sur vos terres, après que vous serez persuadés qu’il ne désire que votre avantage, et que ses armes sont les instruments de la justice et de la raison ; qu’elles soutiennent la cause du Ciel ; que ceux qui les portent recherchent la paix et la douceur naturellement et par inclination, et n’usent de rigueur que contre ceux qui les offensent par leurs crimes, ou qui les provoquent. » Alors les quatre Zempoales se levèrent sur leurs genoux ; et après avoir fait une profonde inclination, ils se rassirent comme ils l’étaient durant la harangue.
Les Sénateurs conférèrent entre eux durant quelques moments : après quoi un de l’assemblée dit aux Ambassadeurs, au nom du Sénat : « qu’il recevait avec toute forte gratitude la proposition des Zempoales et des Totonaques, dont on estimait l’alliance : mais que pour faire une réponse juste au Capitaine de ces Étrangers, cela demandait une plus mûre délibération. » Sur quoi les Ambassadeurs se retirèrent à leur logis, et on ferma les portes de la salle, afin d’examiner à loisir les inconvénients et les avantages de la proposition que les Ambassadeurs avaient faite de la part des Espagnols. Tous les Sénateurs tombèrent d’accord de l’importance de cette affaire, qui demandait toute leur attention : ensuite les avis furent partagés ; et ce partage fit naître de grandes contestations. Les uns soutenaient que l’on devait accorder le passage aux Étrangers ; les autres voulaient qu’on leur fît la guerre ; « afin », disaient-ils, « de s’en défaire une bonne fois. » Il y eut encore un troisième avis, qui était de leur défendre le passage sur leurs terres, en leur faisant savoir qu’on ne s’y opposerait pas hors des limites de la Province. »
in Don Antoine de Solis, Histoire de la conquête du Mexique ou de la Nouvelle-Espagne, éd. P. Auboüin, 1691, II, 16, p. 161-3
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Le chef d’un village local, Quavistlan, et les principaux notables semblent se faire réprimander par de nouveaux arrivants.
Ils en étaient à ce point de leur querelle, lorsque Cortès, qui les observait, demanda à dona Marina et à Geronimo de Aguilar, nos interprètes, pourquoi les caciques paraissaient si désolés depuis l’arrivée de ces Indiens, et quelle était la qualité de ces personnages. Dona Marina, qui avait tout compris, lui rapporta ce qui était arrivé. Cortès fit aussitôt appeler le cacique gros et ses compagnons et leur demanda quelle pouvait être l’importance de ces Indiens pour qu’ils méritassent qu’on leur fît tant d’accueil. Ils répondirent que c’étaient les percepteurs du grand Montezuma qui venaient s’informer pour quel motif ils nous avaient reçus dans leurs villages, sans l’autorisation de leur maître, et qu’au surplus ils exigeaient vingt Indiens et Indiennes pour les sacrifier à leur dieu Huichilobos, en lui demandant la victoire contre nos armes. « Ils disent, en effet, que Montezuma prétend s’emparer de vous autres pour en faire ses esclaves. » Cortès les consola, les exhortant à ne plus avoir peur et à considérer qu’ils étaient avec nous tous, et qu’on aurait bientôt l’occasion de châtier les Mexicains. […]
Après avoir entendu les plaintes que les caciques lui avaient soumises, Cortès leur dit qu’il leur avait déjà expliqué comme quoi le Roi notre seigneur l’avait envoyé pour châtier les malfaiteurs et pour empêcher les sacrifices. Attendu donc que ces percepteurs se présentaient avec une pareille exigence, il donna l’ordre de les mettre en prison sans retard et de les y retenir jusqu’à ce que leur maître Montezuma pût en savoir les raisons, c’est-à-dire : qu’ils étaient venus voler, emmener en esclavage les hommes et les femmes et abuser de leur force de mille autres manières. En entendant cet ordre, les caciques furent épouvantés d’une pareille audace. Ordonner que les messagers de Montezuma fussent maltraités ! jamais ils n’oseraient y prêter la main. Mais Cortès insista pour qu’on les mît en prison ; ils se hasardèrent alors à obéir et ce fut de telle façon que les messagers, attachés à de longs morceaux de bois avec de solides colliers, ainsi qu’on a l’habitude de faire dans le pays, furent, mis dans l’impossibilité de s’échapper.
Au surplus, Cortès donna l’ordre à tous les caciques de ne plus jurer obéissance ni payer tribut à Montezuma, et que cela fût rendu public dans tous les villages alliés et amis; que, s’il venait d’autres percepteurs dans d’autres villages, on le lui fît savoir, qu’il les enverrait arrêter immédiatement. La nouvelle ne tarda pas à circuler dans toute la province, car le cacique gros s’empressa de la faire savoir au moyen d’émissaires. Cela fut publié partout également par les gens de qualité que ces percepteurs avaient entraînés à leur suite et qui, les voyant emprisonnés, profitèrent de la liberté pour revenir à leurs villages et y donner la nouvelle de ce qui était arrivé. Or, en voyant des choses si merveilleuses et pour eux d’un si grand intérêt, ils disaient qu’aucun être humain n’en aurait osé entreprendre de pareilles, mais seulement des teules ; c’est ainsi qu’ils nomment les idoles qu’ils adorent, et c’est pour cela que désormais ils nous appelaient teules, ce qui veut dire, je le répète, ou dieux ou démons. Aussi, lorsque dans la suite de ce récit j’emploierai ce mot, quand il s’agira d’événements se rapportant à nous, sachez que je le dis pour désigner nos personnes.
Revenons à nos prisonniers. On voulut les sacrifier à la suite du conseil donné par tous les caciques, de crainte que quelqu’un d’eux ne prît la fuite et ne portât la nouvelle à Mexico. Mais Cortès, l’ayant appris, ordonna qu’on les épargnât, promettant de les surveiller lui-même ; et, à cette fin, il les fit garder à vue par nos soldats. Vers minuit, il fit appeler les hommes préposés à leur garde et il leur dit : « Faites en sorte de dégager deux de vos prisonniers, qui vous paraîtront les mieux dispos; prenez soin que les Indiens du village ne puissent s’en douter, et amenez-les en ma présence. »
Cela fut ainsi fait sans retard, et dès que Cortès les vit devant lui, il leur demanda, au moyen de nos interprètes, pourquoi ils étaient en prison et de quel pays ils venaient, faisant semblant de ne les connaître aucunement. Ils répondirent que les caciques de Cempoal et de ce village les avaient arrêtes, de leur autorité privée et de notre part. Mais Cortès répliqua qu’il n’en savait rien et qu’il en avait du regret. Il leur fit donner à manger et leur adressa des paroles flatteuses, les engageant à partir tout de suite, pour expliquer à leur seigneur Montezuma que nous étions ses grands amis et serviteurs. Il ajouta que, ne pouvant autoriser plus longtemps leurs souffrances, il les avait fait sortir de prison, après avoir rompu avec les caciques qui les avaient arrêtés, bien résolu, du reste, à faire, en leur faveur, tout ce dont ils pourraient avoir besoin. Eu égard aux Indiens, leurs camarades, qui se trouvaient encore prisonniers, il s’engagea à les faire élargir et à les garder lui-même ; et quant à eux, qu’ils partissent sans plus de retard, de crainte qu’on ne les reprît et qu’on ne les mît à mort. Les deux Indiens répondirent qu’ils lui en savaient gré, mais qu’ils avaient grand’peur de retomber aux mains des caciques, puisqu’ils devaient forcément passer sur leurs terres. Cortès prit, en conséquence, la mesure d’appeler six matelots, et il leur donna l’ordre que, cette nuit même, on les transportât en bateau, quatre lieues plus loin, jusqu’à ce qu’ils arrivassent en lieu sûr, au delà des limites de Gempoal.
Le jour étant venu, les principaux chefs de ce village et le cacique gros s’aperçurent de l’absence des deux prisonniers; ils voulurent alors sacrifier ceux qui restaient ; mais Cortès les arracha de leurs mains et se montra fort irrité de ce qu’on avait laissé fuir les deux autres. Il envoya chercher une chaîne de navire, les y attacha et les fit emmener à bord, disant qu’il voulait se charger de les garder lui-même, puisque l’on s’était si mal assuré des deux qui manquaient. Or, après qu’on les eut transportés, il les fit débarrasser de leur chaîne, et, leur parlant dans les termes les plus doucereux, il leur promit qu il ne tarderait pas à les renvoyer à Mexico.
Laissons-les là et disons que, cela étant fait, tous les caciques de Cempoal, ceux de ce village, et ceux aussi des autres bourgs totonaques, qui s’étaient réunis en ce lieu, demandèrent à Cortès ce qu’ils auraient à faire, maintenant que Montezuma devait savoir l’emprisonnement de ses percepteurs; que certainement les foudres de Mexico et du grand Montezuma allaient fondre sur eux, et qu’ils ne pourraient manquer d’être massacrés. Mais Cortès, prenant une figure joyeuse, leur dit que lui et ses frères qui étions là présents, nous les défendrions, et mettrions à mort quiconque voudrait leur causer de l’ennui. Alors tous ces villages et tous ces caciques, d’une seule voix, promirent qu’ils seraient avec nous en toute chose qu’il nous plairait d’ordonner, et qu’ils uniraient toutes leurs forces contre Montezuma et ses alliés. Ce fut en ce moment qu’ils jurèrent obéissance à Sa Majesté, par-devant le notaire Diego de Godoy ; et ils firent savoir ces événements à la plus grande partie des villages de cette province. Comme d’ailleurs ils ne payaient plus tribut et ne voyaient point de percepteurs, ils ne se possédaient pas de joie, en pensant à la tyrannie dont ils étaient délivrés.
In Bernal Diaz del Castillo, Histoire véridique de la conquête de la Nouvelle-Espagne, trad. D. Jourdanet, G. Masson, Paris, 1877 (1568),
chap. XLVI & LXVII, p. 109-112
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La Malinche parle
« En hommage aux seigneurs blancs, les chefs indiens leur offrent de la volaille, des galettes de maïs, des parures, du tissu d’or et vingt femmes, parmi lesquelles je me trouvais. Avant de nous admettre, les Espagnols nous baptisèrent et je devins Dona Marina et fut donnée à Alonso Hernandez Puerto Carrero, puis j’appartins ensuite à Hernan Cortés, auquel je donnai un fils ».
Ce texte est attribué à « la Malinche », l’esclave aztèque devenue la concubine et conseillère de Cortés. Elle devait probablement tenir une sorte de journal intime. Etant donné qu’elle a été parmi les premiers Indiens entrés en contact avec Cortés, elle a dû être donnée à Cortés courant 1519 alors qu’elle était retenue comme esclave par les Mayas dans le Tabasco (région à sud du Mexique). Cet écrit nous renseigne sur le premier accueil qui a été fait par les populations indigènes impressionnées aux «seigneurs» blancs.
La supériorité technique européenne
» lvarado prit la tête de la cavalcade sur sa jument alezane (1), vive et bonne coureuse. Tout se fit en présence des deux ambassadeurs, Cortès désirait qu’ils pussent bien voir les tirs (…). On mit le feu aux poudres (…). Les pierres retentissaient par les monts, retombant avec fracas. Gouverneur et Indiens s’épouvantèrent de choses si neuves (…). Parlons de ce grand lévrier qui appartenait à Francisco de Lugo et qui aboyait si fort la nuit. Les Caciques (2) demandèrent (…) si c’était un tigre, un lion, une bête qui tuait les Indiens (…). Le lendemain (…) nous quittâmes notre campement, chevaux en bon ordre, arbalétriers (3) et escopettiers (4), bien instruits de la façon dont ils devaient user de leurs munitions, les uns armant, pendant que les autres tiraient, les hommes d’épée avertis d’avoir à frapper au ventre afin de ne pas laisser l’ennemi s’approcher autant que la dernière fois, les cavaliers prévenus de s’entraider, la lance inclinée visant les yeux et les visages chargeant et revenant au demi-galop, l’artillerie fin prête. Aucun soldat ne devait quitter la formation. »
Notes :
1. Alezan : Cheval à la robe jaune rougeâtre.
2. Cacique : Chef ou prince.
3. Arbalétrier : Soldat armé d’un arc d’acier.
4. Escopettier : Soldat armé d’une arme à feu à main.
Extrait de B. Diaz del Castillo, Histoire véridique de la Nouvelle-Espagne, François Maspero – La Découverte. In Histoire géographie, initiation économique 5e, s. d. Jeannine GUIGUE, Paris, Bordas, 1990.
L’empereur aztèque Moctezuma s’adresse aux Espagnols
1) Dès leur arrivée sur les côtes mexicaines, les Espagnols furent pris pour des dieux par la plupart des indigènes. Ecoutons le récit que nous rapporte Cortés dans sa seconde lettre :
[Moctezuma] m’adressa les paroles suivantes : « Il y a bien longtemps que, par tradition, nous avons appris de nos ancêtres, que ni moi, ni aucun de ceux qui habitent la contrée n’en sommes les naturels ; nous sommes étrangers et nous sommes venus de pays lointains. Nous savons aussi que ce fut un grand chef qui nous amena dans ce pays, où nous étions tous ses vassaux ; il retourna dans sa patrie, d’où il ne revint que longtemps après, et si longtemps qu’il retrouva ceux qu’il avait laissés derrière lui mariés avec les femmes de la contrée et vivant en famille dans les nombreux villages qu’ils avaient fondés. Il voulut les emmener avec lui mais ils s’y refusèrent et ne voulurent même pas le reconnaître pour leur seigneur. Alors il repartit. Nous avons toujours cru, depuis, que ces descendants reviendraient un jour pour conquérir notre pays et faire de nous ses sujets ; et d’après la partie du monde d’où vous me dites venir, qui est celle d’où le soleil se lève, et les choses que vous me contez du grand roi qui vous a envoyés, nous sommes persuadés que c’est lui le véritable seigneur ; d’autant plus que, depuis longtemps, il est, dites-vous, au courant de nos affaires. Soyez donc certains que nous vous obéirons et que nous vous reconnaîtrons pour maître au lieu et place du roi dont vous parler et qu’il ne doit pas y avoir le moindre doute à cet égard… »
Hernan Cortés, La conquête du Mexique, Paris Vème, François Maspero/ la découverte, 1979.
(Préface « Les causes psychologiques » pp.33-34).
2) Moctezuma dit :
« Quelques-uns nous ont assurés que vous étiez des dieux, que des bêtes farouches vous obéissaient, que vous teniez les foudres entre vos mains, et que vous étiez assoiffés d’or. Cependant je reconnais que vous êtes des hommes comme nous. Ces bêtes qui vous obéissent sont, à mon avis, de grands cerfs que vous avez apprivoisés. Ces armes qui ressemblent à la foudre sont des tuyaux d’un métal que nous ne connaissons pas, dont l’effet est pareil à celui de nos sarbacanes. Nous savons que le prince à qui vous obéissez descend de notre dieu Quetzalcoatl. Une prophétie dit qu’il est allé conquérir de nouvelles terres à l’est et qu’il a promis que ses descendants reviendraient. »
Extrait de Cortéz (1485-1547), Histoire de la conquête du Mexique, III, 11. in Histoire Géographie, initiation économique 5e, Paris, Hachette, 1995.
Cortés accueilli comme un dieu par le roi Moctezuma
« Seigneur, tu as souffert, tu t’es donné bien des fatigues ; maintenant te voici au pays. Tu touches enfin à ta cité : Mexico. Tu es revenu occuper ton trône (…). Tel était bien le legs et le message de nos rois, de ceux qui gouvernèrent ta cité : tu allais reprendre ta place, sur ton trône, tu allais parvenir jusqu’ici. Et voilà que la chose est accomplie. Te voilà arrivé. Ta fatigue est grande, tu as tant peiné. Viens et repose-toi. Prends possession de tes royales demeures. Arrivez en votre pays, seigneurs ! »
Extrait de COLL., Histoire-Géographie 5e, initiation économique, Paris, Nathan, 1987.
Cortés et Moctezuma : la visite du temple du dieu de la guerre
Son visage était très large, les yeux énormes et épouvantables : tout son corps, y compris la tête, était recouvert de pierreries, d’or, de perles adhérant à la divinité au moyen d’une colle faite avec des racines farineuses. Le corps était ceint de grands serpents fabriqués avec de l’or et des pierres précieuses ; d’une main, il tenait un arc, de l’autre des flèches. A son cou, pendaient des coeurs d’Indiens ; trois coeurs d’Indiens sacrifiés ce jour-même brûlaient. Les murs et le parquet de cet oratoire étaient à ce point baignés par le sang qu’il s’y figeait et qu’il s’en exhalait une odeur repoussante.
« Monseigneur, dit alors notre général en souriant, je ne comprends pas que vous, un grand prince et un homme fort sage, vous n’ayez pas entrevu dans vos réflexions que vos idoles ne sont pas des dieux mais des objets maudits qui se nomment démons. Faites-moi la grâce de trouver bon que j’érige une croix sur le haut de cette tour, et que, dans la partie même de cet oratoire où se trouvent vos dieux, nous construisions un pavillon où s’élèvera l’image de Notre-Dame. » Moctezuma répondit à moitié en colère : « Nos dieux, nous les tenons pour bons, ce sont eux qui nous donnent la santé, les pluies, les bonnes récoltes, les orages, les victoires et tout ce que nous désirons. Je vous prie qu’il ne se dise plus un mot qui ne soit en leur honneur. » Notre général, l’ayant entendu et voyant son émotion, ne crut pas devoir répondre. »
Extrait de B. Diaz del Castillo, Compagnon de Cortés, in COLL., Histoire-Géographie 5e, initiation économique, Paris, Nathan, 1987.
Les richesses du Mexique
« Il y a tant à dire des services de Moctezuma [le roi aztèque] et de tout ce qu’il y a d’admirable dans la grandeur de son empire que je puis assurer Votre Altesse [le roi d’Espagne] que je ne sais par où commencer pour en pouvoir décrire quelque partie. Car, comme je l’ai déjà dit, que peut-il y avoir de plus magnifique que ce Barbare possédant tout ce qu’on peut trouver sous les cieux de son pays, refait en or, en argent, en pierres et en plumes ; et si vivantes ces imitations d’or et d’argent qu’il n’y a au monde joaillier qui pût mieux les faire ; des pierres si parfaitement taillées qu’on a du mal à imaginer quels instruments ont pu être utilisés ; et des parures en plumes si merveilleuses que ni la cire ni les broderies ne peuvent les égaler. »
Extrait de COLL., Histoire-Géographie 5e, initiation économique, Paris, Nathan, 1987.
Les Espagnols vus par les Indiens
Moctezuma, empereur de Tenochtitlan-Mexico au moment de l’arrivée de Cortés, demande que les ambassadeurs qu’il a envoyés au-devant des Espagnols lui décrivent ceux-ci. Voici leur récit.
« De tous côtés leurs corps sont emmitouflés, on ne voit paraître que leur visage. Il est blanc, blanc comme s’il était de chaux. Ils ont les cheveux jaunes, bien que certains les aient noirs. Longue est leur barbe ; leur moustache est également jaune (…). Ils chevauchent montés sur les flancs de leurs « cerfs ». Ainsi juchés, ils marchent au niveau des toits (…).
En outre leurs chiens sont énormes; ils ont les oreilles frémissantes et aplaties, de grandes queues pendantes; ils ont des yeux qui épandent du feu, ils ne cessent de cracher des étincelles ; leurs yeux sont jaunes, d’un jaune intense (…).
Et quand le coup [de canon] part, une espèce de boule de pierre sort des entrailles de la pièce ; elle projette une pluie de feu, elle répand des étincelles et la fumée qui en sort est fort pestilentielle, elle est puante autant que la vase pourrie, elle pénètre jusqu’au cerveau et incommode grandement.
En outre si le coup touche une colline, on dirait qu’il la fend, qu’il la crevasse, et s’il touche un arbre, il le met en pièces et il le pulvérise, comme si c’était l’oeuvre de quelque prodige, comme si quelqu’un l’eût détruit en soufflant de l’intérieur. »
Idem, autre citation
« Les étrangers ont de tout côté le corps emmitouflé, on ne voit paraître que leur visage, blanc comme de la craie. Certains ont des cheveux jaunes ; longue est leur barbe. C’est de métal qu’ils se revêtent ; de métal ils couvrent leur tête ; de métal sont leurs épées, leurs lances, leurs boucliers. »
Textes recueillis par un moine espagnol comprenant la langue aztèque, in COLL., Histoire-Géographie 5e, initiation économique, Paris, Nathan, 1987.