Interrogation sur le christianisme et l’Empire romain
Ce qui suit est le texte d’une interrogation d’histoire en seconde envoyée à la liste de diffusion H-Francais, dont l’auteur Pierre Mallet m’a autorisé la reprise. Qu’il en soit remercié.
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Pierre Mallet liste de diffusion H-Francais http://h-net.msu.edu/~francais Date: 20 Février 1998 INTERROGATION D’HISTOIRE, classe de seconde, 2. trimestre Commentaire de textes Le christianisme et l’Empire Texte 1 : « Il est une race nouvelle d’hommes nés d’hier, sans patrie ni traditions, ligués contre toutes les institutions religieuses et civiles, poursuivis par la justice, universellement notés d’infamie, mais se faisant gloire de l’exécration commune : ce sont les chrétiens […] Dans ces derniers temps, les chrétiens ont trouvé parmi les juifs un nouveau Moïse qui les a séduits mieux encore. Il passe auprès d’eux pour le fils de Dieu et il est l’auteur de leur nouvelle doctrine (…). On sait comment il a fini. Vivant, il n’avait rien pu faire pour lui-même; mort, dites-vous, il ressuscita et montra les trous de ses mains. Mais qui a vu tout cela ? […] Soutenez l’empereur de toutes vos forces, partagez avec lui la défense du droit ; combattez pour lui si les circonstances l’exigent ; aidez-le dans le commandement de ses armées. Pour cela, cessez de vous dérober aux devoirs civils et au service militaire ; prenez votre part des fonctions publiques, s’il le faut, pour le salut des lois et la cause de la piété. » D’après Celse, philosophe du II. siècle, Discours vrai, 178. Texte 2 : «C’est de Dieu et à travers Dieu que l’empereur reçoit et revêt l’image de sa suprême royauté, et ainsi gouverne, à l’imitation de son seigneur, la barre de toutes les affaires de ce monde […] Dieu est le modèle du pouvoir royal, et c’est lui seul qui décide de l’établissement d’une autorité unique pour tous les hommes. La monarchie l’emporte comme système et méthode de gouvernement pour tous les États […] De même qu’il n’y a qu’un seul Dieu, de même il n’y a qu’un seul empereur […]». D’après Eusèbe (vers 270-339),évêque de Césarée, discours en l’honneur de Constantin. Questions : 1. Présenter chaque texte précisément (nature, auteur, date, contexte, but). 2. Énumérer les reproches que Celse formule contre les chrétiens. 3. Dans quelle mesure, selon vous, ces reproches sont-ils justifiés ? 4. Quels arguments utilise Celse pour déconsidérer Jésus ? 5. D’après Eusèbe, d’où l’Empereur tire-t-il son autorité ? Quelle conclusion les chrétiens doivent-ils en tirer ? 6. Sous leur apparente divergence, ces deux textes n’ont-ils pas un but politique commun ? Montrer à travers eux l’évolution de la place des chrétiens et de l’Église face au pouvoir politique. Jusqu’où ira cette évolution ? Documents joints : CELSE : Philosophe qui vivait à Rome sous les Antonins (IIème siècle après JC), célèbre par ses attaques contre le christianisme dans le Discours véritable, ouvrage connu par la réfutation qu’en fit Origène dans son livre : Contre Celse. In Encyclopédie Larousse, 5 vol., 2006. EUSÈBE de Césarée : (* en Palestine, vers 270-339). Écrivain et prélat grec, dit le Père de l’histoire ecclésiastique. Élève de Pamphile et disciple fervent d’Origène, il entreprit tout jeune de grands travaux historiques et fut nommé évêque de Césarée en 313, au lendemain de la paix constantinienne. Érudit universel mais théologien peu sûr, il montra très vite des sympathies pour l’arianisme, souscrivit cependant au symbole de Nicée (325), mais se rallia peu après aux adversaires les plus acharnés d’Athanase et participa au concile de Tyr (335), où fut condamné le défenseur de l’orthodoxie. Il fut l’ami et le favori de Constantin, qu’il a beaucoup flatté en écrivant sa « Vie ». Son Histoire ecclésiastique, en dix livres (vers 310-324), est un ouvrage capital pour l’histoire des origines chrétiennes jusqu’en 323. In Mourre, Dictionnaire encyclopédique d’histoire, 8 vols., nouvelle édition du Dictionnaire d’histoire universelle, Bordas / J.P. Delarge, Paris, 1978-1982. CHRONOLOGIE INDICATIVE: Vers 33 : Crucifixion de Jésus. 45-65 : Voyages de Paul. 64 : premières persécutions 112 (sous Trajan) : christianisme temporairement illégal. 306 : Avènement de Constantin. 313 : Édit de Milan qui met fin aux persécutions contre les chrétiens. 325 : Concile de Nicée qui fixe les croyances chrétiennes (le credo). 380 : Édit de Thessalonique : l’empereur Théodose fait du christianisme la religion officielle de l’Empire romain. 391 : Édit de Constantinople : le paganisme est hors-la-loi.