Eisenhach, hôtel Phantasie, lieu du Congrès—>
« 1° Nous apercevons, dans la situation politique actuelle du monde, de grands dangers pour l’indépendance de notre patrie allemande, dangers plutôt accrus qu’amoindris par la conclusion de la paix entre l’Autriche et la France.
2° Ces dangers ont pour fondement dernier l’état défectueux des relations inter-allemandes et ne peuvent être écartés qu’en remédiant rapidement à cet état de choses.
3° A cette fin, il est nécessaire que la Diète fédérale soit remplacée par un gouvernement central d’Allemagne ferme, fort et stable, et que soit convoquée une assemblée nationale allemande.
4° Dans la conjoncture actuelle, les démarches les plus efficaces pour atteindre ce but ne peuvent provenir que de la Prusse ; il faut donc travailler à ce que la Prusse prenne dans ce domaine l’initiative.
5° Au cas où l’Allemagne serait de nouveau directement menacée de l’extérieur dans les jours prochains , il convient de charger la Prusse, jusqu’à la formation définitive du gouvernement central d’Allemagne, du commandement des forces militaires allemandes et de la représentation diplomatique de l’Allemagne à l’étranger.
6° Le devoir de tout Allemand est de soutenir dans la mesure de ses forces, le gouvernement prussien pour autant que les efforts de celui-ci tendent à concilier pour l’essentiel les obligations de l’Etat prussien avec les besoins et les obligations de l’Allemagne et autant qu’ils s’orientent vers une organisation commune d’une Allemagne libre et forte.
7° Nous attendons de tous les amis de la patrie allemande, qu’ils appartiennent au parti démocratique ou bien au parti constitutionnel, qu’ils placent l’indépendance et l’unité nationale au-dessus des exigences des partis, et que, dans la concorde et la persévérance, ils collaborent à la réalisation d’une Allemagne organisée avec vigueur. »