Le pouvoir en Egypte
Document 1.
• Le dieu : « Je suis ton père ; je t’ai engendré, si bien que ton corps entier est des dieux ; (…) Je me suis uni à ton auguste Mère afin de mettre au monde ta forme comme monarque, parce que je savais que tu étais mon champion pour accomplir des bienfaits pour mon ka. Je t’ai engendré (…) et je t’ai exalté devant les dieux (…) Le dieux et déesses donnent des louanges à ta beauté, prient mon ka et lui font offrande en me disant : « Tu es notre auguste père et tu as engendré pour nous un dieu semblable à toi-même. »
• Le roi : « Je suis ton fils : tu m’as placé sur ton trône et tu m’as confié ta royauté. Tu m’as mis au monde à la ressemblance de ta forme et tu m’as assigné ce que tu as créé. Tu as fais de moi un monarque comme tu as été, pour établir l’Égypte dans son état normal. J’ai façonné les dieux venus à l’existence de ton corps, selon leurs formes, leurs corps et leurs couleurs. J’ai organisé pour eux l’Égypte selon leur désir et j’ai bâti des temples. »
Texte gravé sur une stèle du XIIIe siècle av. J.-C. (d’après François Daumas, La civilisation de l’Égypte pharaonique. Paris, Arthaud, 1965, p. 1).
Document 2.
« Hommage à vous, dieux et déesses, maîtres du ciel, de la terre, de l’océan (…). Je suis votre fils qu’ont produit vos deux bras. Vous m’avez fait paraître comme souverain Vie, Santé, Force de toute terre. Vous avez fait pour moi la perfection sur terre. Je remplis ma fonction en paix. Je ne fais pas reposer mon cœur à chercher ce qui est utile et efficace pour vos sanctuaires. Je les dote par grands décrets établis en chaque bureau d’écriture, en hommes, terrains, bestiaux, bateaux (…). J’ai rendu la prospérité à vos sanctuaires qui étaient auparavant en décadence. J’ai institué pour vous des offrandes divines en plus de celles qui existaient devant vous. (…)
J’ai fait vivre la terre entière avec ses habitants (…). J’ai arraché l’homme à sa misère (…), la terre a été rassasiée, heureuse pendant mon règne. J’ai fait du bien aux dieux et aux hommes (…).
Écoute mes prières, mon père, mon seigneur (…). C’est toi qui as proclamé mon fils roi (…). Accorde des Nils grands et forts (…) pour alimenter sa royauté avec de nombreuses provisions. Fais venir à son palais sacré les rois qui ignorent l’Égypte, le dos chargé. »
Papyrus Harris, Égypte, XIIe siècle av. J.-C. (d’après Pierre Montet, La vie quotidienne en Égypte. Paris, Hachette, 1946, p. 215-216).