TEXTES sur l’Islam, la conquête arabe et la société musulmane

Islam
Aperçus du Coran

« Dites : nous croyons en Dieu, et à ce qui a été envoyé d’en Haut à nous, à Abraham et à Ismaël, à Isaac, à Jacob, aux douze tribus, aux livres qui ont été donnés à Moïse et à Jésus, aux livres accordés aux prophètes par le Seigneur ; nous ne mettons point de différence entre eux et nous sommes soumis à la volonté de Dieu. » (2, 130)

« Les anges dirent : O Marie, Dieu t’annonce la bonne nouvelle d’un Verbe émanant de lui. Son nom est le Messie.Jésus, fils de Marie, illustre en ce monde et dans la vie future. Il est au nombre de ceux que Dieu a rendus proches de Lui. Dès le berceau il parlera comme un adulte ; il sera au nombre des justes.
Marie répondit : « Mon Seigneur, comment aurais-je un fils alors qu’aucun homme ne m’a touchée ? » Il dit : « Dieu crée ainsi ce qu’il veut : lorsqu’il a décrété une chose, il lui doit : Soit…et elle est. » » (3, 45-47)

« Vous couperez les mains des voleurs, homme ou femme, en punition de leur crime. » (5, 42)

« Seuls sont vraiment croyants,
Ceux dont les coeurs frémissent à la
mention du nom de Dieu,
Ceux qui s’acquittent de la prière. » (9, 71)

« O Prophète ! Prescris à tes épouses, à tes filles et aux femmes des croyants, d’abaisser un voile sur leur visage. Il sera la marque de leur vertu… »(23, 57)

« …Les hommes et les femmes qui jeûnent…
voici ceux pour lesquels Dieu a préparé
Un pardon et une récompense sans limites.. ».(33, 35)

« …Mahomet n’est le père d’aucun homme parmi vous,
mais il est le messager de Dieu
et le sceau des prophètes » (33, 40)

« Que ceux qui ont pris le pas en ce monde dans la foi y prendront le pas avant les autres. Ceux-ci seront les plus rapprochés de Dieu. Ils habiteront le Jardin des Délices… »(56, 10)

« Les Infidèles, parmi ceux qui ont reçu les Ecritures, et les idolâtres, resteront éternellement dans le feu de la géhenne. » (98, 5)

« …Dis : Dieu est unique. C’est le Dieu éternel. Il n’a point enfanté, et n’a point été enfanté. Il n’a point d’égal. « (112, 1-4)

Conquête arabe

En 638, Omar, deuxième calife après la mort du prophète Mohammad, prend Jérusalem. Voici d’après Tabari, écrivain du IX-Xe siècles (traduction de Goeje, « Mémoire sur la Syrie ») le traité de capitulation offert aux habitants par Omar.

« Au nom de Dieu, Clément, Miséricordieux. Voici la garantie que le serviteur de Dieu, Omar, émir des croyants, accorde aux habitants de Jérusalem. A tous sans distinction, qu’ils soient bien ou mal disposés, il garantit la sécurité pour eux-mêmes, leurs possessions, leurs églises, leurs croix et tout ce qui concerne leur culte. Leurs églises ne seront pas transformées en habitations, ni ne seront détruites, et l’on n’enlèvera rien aux églises elles-mêmes, ni à leurs territoires, ni aux croix ou possessions des habitants. Ils ne seront point contraints en matière de religion et personne d’entre eux n’aura la moindre vexation à craindre. Les juifs n’habiteront pas Jérusalem conjointement avec les chrétiens (…).
On n’aura rien à payer jusqu’à ce que la première moisson soit mûre. Pour leur garantir tout ce que renferme ce traité, il prend Dieu pour témoin et leur promet la protection de l’envoyé de Dieu et celle de ses successeurs et des fidèles. Il ne leur sera fait aucun mal, à condition qu’ils paient la capitation [impôt] . »

cité par C. Gauvard et J. Mathiez, « Le Moyen-Age (476-1492) « , collection Isaac 5e, classiques Hachette, Paris, 1971, p.35

La richesse d’une ville musulmane (Almería en Espagne)

« La ville d’Almería était musulmane à l’époque des Almoravides. Elle était alors très industrieuse et comptait, entre autres, huit cents métiers à tisser la soie sur lesquels on fabriquait des étoffes (…); mais aussi des tissus enrichis de pierres et de perles, des étoffes ornées de pois, des petits tapis (…) et d’autre tissus de soie. Avant l’époque actuelle, à Almería on se livrait également à la fabrication des ustensiles en cuivre et en fer de toute sorte et à tous les autres artisanats sans exception et en quantité innombrable. La vallée qui en dépend produisait beaucoup de fruits qu’on vendait bon marché. Cette vallée est appelée Pechina ; de là à Almería, quatre milles. Elle était couverte de vergers, de jardins et de moulins. Ses produits et ses fruits étaient envoyés à Almería. Le port de cette ville recevait des vaisseaux qui venaient d’Alexandrie et de toute la Syrie. Il n’y avait pas dans tout al-Andalus de gens plus riches et plus marchands que ses habitants, ni de commerçants plus experts dans le commerce de tous les types de marchandises et dans leur stockage. Cette ville est bâtie sur deux montagnes séparées par une vallon habité. Sur la première est sa citadelle célèbre pour sa fortification ; sur l’autre, appelée Hoya (Jabal Lâhim), est le faubourg. Ville et faubourg sont entourés d’une enceinte percée de portes nombreuses. Du côté ouest, il y a un grand faubourg, prospère, que l’on appelle al-Hawd (« le réservoir »). Il est entouré d’une enceinte et dense en marchés, demeures, hôtelleries et bains. La ville elle-même était une grande ville, très commerçante et très fréquentée par les voyageurs. Sa population était riche. Il n’y avait pas en al-Andalus de ville où les gens payaient plus souvent en argent comptant et jouissaient d’une situation plus enviable. Le nombre des hôtelleries enregistrées auprès des douanes pour payer l’impôt sur le vin était de mille moins trente. (…) À l’époque où nous écrivons le présent ouvrage, Almería est tombée au pouvoir des chrétiens. Ses beautés se sont altérées, sa population a été faite prisonnière, ses demeures sont en ruines et ses bâtiments ont été détruits. Il n’en reste rien. »

Al-Idrîsî, Nuzhat al-mushtaq fî ikhtirâq al-âfâq, encore appelé Livre de Roger de Sicile, 1154