Portrait d'Adolf Hitler : [photographie de presse] / Agence Meurisse

1918. Tous les sacrifices ont été vains.

« Le 10 novembre [1918], un pasteur vint à l’hôpital militaire pour nous faire une petite allocution ; alors nous apprîmes tout.

J’étais ému au plus haut point en l’écoutant. Le vieil et digne homme paraissait trembler fort, quand il nous fit connaître que, maintenant, la maison des Hohenzollern n’avait plus le droit de porter la couronne, que notre patrie était devenue « république », que l’on devait prier le Tout-Puissant pour qu’il ne refuse pas sa bénédiction à ce changement de régime et qu’il veuille bien ne pas abandonner notre peuple dans les temps à venir. (…) Mais lorsque le vieil homme tenta de reprendre son discours et commença à exposer que nous étions obligés maintenant de mettre fin à la guerre, qu’à l’avenir notre patrie serait exposée à une dure oppression, parce que maintenant la guerre était perdue et que nous devions nous en remettre à la grâce du vainqueur, qu’il fallait accepter l’armistice avec la confiance dans la magnanimité du vainqueur, alors je ne pus y tenir. Il me fut impossible d’en entendre davantage. Brusquement, la nuit envahit mes yeux, et en tâtonnant et trébuchant je revins au dortoir où je me jetai sur mon lit et enfouis ma tête brûlante sous la couverture et l’oreiller.

(…) alors je fus frappé comme par la foudre, par la voix de ma conscience : « Misérable pleurnicheur, tu vas gémir alors que des milliers sont cent fois plus malheureux que toi ! » et insensible et muet, je supportai mon sort. Maintenant seulement je vis comme disparaît toute souffrance personnelle devant le malheur de la patrie.

Ainsi, vains étaient tous les sacrifices et toutes les privations ; c’est en vain que l’on avait souffert de la faim et de la soif durant d’interminables mois, vaines les heures pendant lesquelles, serrés par l’angoisse de la mort, nous accomplissions néanmoins notre devoir ; inutile, le trépas de deux millions d’hommes qui trouvèrent la mort.

Les tombes n’allaient-elles pas s’ouvrir, de ces centaines de milliers d’hommes qui sortirent un jour des tranchées pour ne plus jamais revenir ? Ne devait-elles pas s’ouvrir et envoyer, comme des fantômes vengeurs, les héros muets, couverts de boue et de sang, vers la patrie qui, dans une telle dérision, les frustrait du suprême sacrifice que l’homme peut faire à son peuple dans ce monde ? Etait-ce pour cela qu’étaient morts les soldats d’août à septembre 1914 et qu’en automne de la même année, les régiments de volontaires avaient suivi leurs vieux camarades ? Etait-ce pour cela que ces enfants de dix-sept ans étaient tombés dans la terre des Flandres ? Etait-ce le but du sacrifice que la mère allemande offrait à la patrie, lorsque, d’un cœur douloureux, elle laissait partir pour ne jamais les revoir ses enfants infiniment chers ? Tout ceci ne s’était-il passé que pour qu’un poignée de criminels pût mettre la main sur le pays ?

(…) Véritablement, ces héros méritaient aussi que leur fût érigée une pierre : « Passant, toi qui vas en Allemagne, apprends au pays que nous gisons ici, fidèles à la patrie et obéissants au devoir. »
(…) D’affreuses journées et des nuits pires encore suivirent ; je savais que tout était perdu. (…) Dans ces nuits naquit en moi la haine, la haine contre les auteurs de cet événement.
(…) Quant à moi, je décidai de faire de la politique. »

Adolf Hitler, Mein Kampf, Paris, Editions latines, 1934, pp. 203-205.

La Première Guerre mondiale vue par un enfant allemand

« Enfant, j’étais vraiment un fan de guerre. (…) Ce qui comptait, c’était la fascination exercée par ce jeu belliqueux (…). Je ne me lassais pas d’établir mentalement le score. Je lisais avec passion les communiqués du front et refaisais les calculs suivant des règles elles aussi mystérieuses, irrationnelles, qui stipulaient par exemple que dix prisonniers russes équivalaient à un prisonnier français, ou cinquante avions un cuirassé. S’il avait existé des statistiques concernant les tués, je n’aurais certainement eu aucun scrupule à « recalculer » les morts, sans me représenter la réalité que recouvraient les chiffres. C’était un jeu sinistre, énigmatique, dont l’attrait pervers ne s’épuisait jamais et qui annihilait tout le reste, réduisait à rien la vie réelle, c’était une drogue comme la roulette ou l’opium. Mes camarades et moi avons joué à ce jeu tout au long de la guerre, quatre années durant, impunément, en toute tranquillité – et c’est ce jeu là (…) qui nous a tous marqués de son empreinte redoutable (…). Bien des éléments ont contribué bien plus tard à la victoire du nazisme et en ont modifié l’essence. Mais c’est là que se trouvent ses racines. Non, comme on pourrait le croire, dans l’expérience des tranchées mais dans la guerre telle que l’ont vécue les écoliers allemands. La génération des tranchées dans son ensemble a fourni peu de véritables nazis (…). Cela est facile à comprendre car quiconque a éprouvé la réalité de la guerre porte le plus souvent sur elle un jugement différent (…). La génération nazie proprement dite est née entre 1900 et 1910. Ce sont les enfants qui ont vécu la guerre comme un grand jeu, sans être le moins du monde perturbés par sa réalité. »

Sebastian Haffner, Histoire d’un Allemand, Actes Sud, Babel, 2002, pp.32-33


Les 25 points du programme du NSDAP, 24 février 1920

« […] Le programme du parti ouvrier allemand est un programme à terme. Lorsque les objectifs fixés seront atteints, les dirigeants n’en détermineront pas d’autres dans le seul but de permettre, par un maintien artificiel de l’insatisfaction des masses, la permanence du parti.

1. Nous demandons la constitution d’une Grande Allemagne, réunissant tous les Allemands sur la base du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

2. Nous demandons l’égalité des droits du peuple allemand au regard des autres nations, l’abrogation des traités de Versailles et de Saint-Germain.

3. Nous demandons de la terre et des colonies pour nourrir notre peuple et résorber notre surpopulation.

4. Seuls les citoyens bénéficient des droits civiques. Pour être citoyen il faut être de sang allemand, la confession importe peu. Aucun Juif ne peut donc être citoyen.

5. Les non-citoyens ne peuvent vivre en Allemagne que comme hôtes, et doivent se soumettre à la juridiction sur les étrangers.

6. Le droit de fixer la direction et les lois de l’Etat est réservé aux seuls citoyens. Nous demandons donc que toute fonction publique, quelle qu’en soit la nature, ne puisse être tenue par des non citoyens. Nous combattons la pratique parlementaire, génératrice de corruption, d’attribution des postes par relations de Parti sans se soucier du caractère et des capacités.

7. Nous demandons que l’Etat s’engage à procurer à tous les citoyens des moyens d’existence. Si ce pays ne peut nourrir toute la population, les non citoyens devront être expulsés du Reich.

8. Il faut empêcher toute nouvelle immigration de non Allemands. Nous demandons que tous les non Allemands établis en Allemagne depuis le 2 août 1914 soient immédiatement contraints de quitter le Reich.

9. Tous les citoyens ont les mêmes droits et les mêmes devoirs.

10. Le premier devoir de tout citoyen est de travailler, physiquement ou intellectuellement. L’activité de l’individu ne doit pas nuire aux intérêts de la collectivité, mais s’inscrire dans le cadre de celle-ci et pour le bien de tous. C’est pourquoi nous demandons :

11. La suppression du revenu des oisifs et de ceux qui ont la vie facile, la suppression de l’esclavage de l’intérêt.

12. Considérant les énormes sacrifices de sang et d’argent que toute guerre exige du peuple, l’enrichissement personnel par la guerre doit être stigmatisé comme un crime contre le peuple. Nous demandons donc la confiscation de tous les bénéfices de guerre, sans exception.

13. Nous demandons la nationalisation de toutes les entreprises appartenants aujourd’hui à des trusts.

14. Nous demandons la participation aux bénéfices des grandes entreprises.

15. Nous demandons une augmentation substantielle des pensions des retraités.

16. Nous exigeons la création et le maintien d’une classe moyenne saine, l’expropriation par les communes des grands magasins qui devront être loués à bas prix aux petits commerçants; que l’on tienne le plus grand compte des petits fournisseurs pour les commandes de l’Etat, des Etats et des Communes.

17. Nous demandons une réforme agraire adaptée à nos besoins nationaux, la promulgation d’une loi permettant l’expropriation, sans indemnité, de terrains à des fins d’utilité publique – la suppression de l’imposition sur les terrains et l’arrêt de toute spéculation foncière.

18. Nous demandons une lutte sans merci contre ceux qui, par leurs activités, nuisent à l’intérêt public. Criminels de droit commun, trafiquants, usuriers, etc… doivent être punis de mort, sans considération de confession ou de race.

19. Nous demandons qu’un droit public allemand soit substitué au Droit romain, serviteur d’une conception matérialiste du monde.

20. L’extension de notre infrastructure scolaire doit permettre à tous les Allemands bien doués et travailleurs l’accès à une éducation supérieure, et par là, à des postes de direction. […] L’esprit national doit être inculqué à l’école dès l’âge de raison. […] Nous demandons que l’Etat couvre les frais de l’instruction supérieure des enfants particulièrement doués de parents pauvres, quelle que soit la classe sociale ou la profession de ceux-ci.

21. L’Etat doit se préoccuper d’améliorer la santé publique par la protection de la mère et de l’enfant, l’interdiction du travail de l’enfant, l’introduction de moyens propres à développer les aptitudes physiques par l’obligation légale de pratiquer le sport et la gymnastique, et par un puissant soutien à toutes les associations s’occupant de l’éducation physique de la jeunesse.

22. Nous demandons la suppression de l’armée de mercenaires et la création d’une armée nationale.

23. […] Pour permettre la création d’une presse allemande, nous demandons que : a) Tous les directeurs et collaborateurs de journaux paraissant en langue allemande soient des citoyens allemands. b) la diffusion des journaux non-allemands soit soumise à une autorisation expresse. Ces journaux ne peuvent être imprimés en langue allemande. […] Les journaux qui vont à l’encontre de l’intérêt public doivent être interdits. Nous demandons que la loi combatte un enseignement littéraire et artistique générateur d’une désagrégation de notre vie nationale, et la fermeture des organisations contrevenant aux mesures ci-dessus. […]

24. Nous demandons la liberté au sein de l’État de toutes les confessions religieuses, dans la mesure où elles ne mettent pas en danger son existence ou n’offensent pas le sentiment moral de la race germanique. Le Parti […] combat l’esprit judéo-matérialiste à l’intérieur et à l’extérieur […].

25. Pour mener tout cela à bien, nous demandons la création d’un pouvoir central puissant, l’autorité absolue du Comité politique sur l’ensemble du Reich et de ses organisations […].

Les dirigeants du Parti promettent de tout mettre en œuvre pour la réalisation des points ci-dessus énumérés, en sacrifiant leur propre vie si besoin est. »

Münich, le 24 février 1920.

Source : Walther Hofer, Le national-socialisme par les textes, Plon, Paris, 1959, pp. 30-36.
Voir aussi Alfred ROSENBERG,  » Le programme du Parti. Nature, principes et buts du NSDAP ». [En allemand] Munich, 21e édition, 1941, rapporté par Walther HOFER, « Le national-socialisme par les textes ». Paris, Plon, 1963, 459 p.

Texte complet en anglais

idem, extraits plus courts

Extraits du programme du NSDAP, 1920

 » (…) Le programme du parti ouvrier allemand est un programme à terme. Lorsque les objectifs fixés seront atteints, les dirigeants n’en détermineront pas d’autres dans le seul but de permettre, par un maintien artificiel de l’insatisfaction des masses, la permanence du parti.

1) Nous demandons la constitution d’une Grande Allemagne, réunissant tous les Allemands sur la base du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. (…)

3) Nous demandons de la terre et des colonies pour nourrir notre peuple et résorber notre surpopulation.

4) Seuls les citoyens bénéficient des droits civiques. Pour être citoyen il faut être de sang allemand, la confession importe peu. Aucun Juif ne peut donc être citoyen. (…)

6) (…) Nous combattons la pratique parlementaire, génératrice de corruption, d’attribution des postes par relations de Parti sans se soucier du caractère et des capacités. (…)

7) […] Si ce pays ne peut nourrir toute la population, les non citoyens devront être expulsés du Reich. (…)

9) Tous les citoyens ont les mêmes droits et les mêmes devoirs.

10) Le premier devoir de tout citoyen est de travailler, physiquement ou intellectuellement. (…) C’est pourquoi nous demandons :

11) La suppression du revenu des oisifs et de ceux qui ont la vie facile, la suppression de l’esclavage et de l’intérêt. (…) »


Montée du chômage en Allemagne avec la Crise de 1929 (fichier jpg)

à mettre en lien avec les résultats électoraux du NSDAP (parti national-socialiste des travailleurs allemands ou parti nazi)

Rappelons qu’Hitler devient Chancelier (chef du gouvernement) en janvier 1933. Ce graphique est une image GIF.


Une pensée nazie brute… et antisémite

extraits de Joseph Goebbels, Journal 1923-1933, éd. Tallandier, 2006

5 avril 1924
« (…)
Hier, nous avons fondé une section locale [Ortsgruppe – dans la ville d’Eberfeld] nationale-socialiste. Nous avons parlé, pour l’essentiel, de l’antisémitisme. (…) » p. 40

10 avril 1924
« Je crois que le Protocole des sages de Sion est un faux. Non que la conception du monde [Weltanschauung] qui s’y exprime ou les aspirations des Juifs me paraissent trop utopiques ou fantaisistes : on voit bien aujourd’hui comment ses matérialisent l’une après l’autre les revendications des Protocoles, comment un plan systématique de subversion ruine le monde ; mais parce que je tiens que les Juifs ne sont pas si monstreusement stupides, au point de ne pas avoir compris l’importance du secret pour des résolutions de cette gravité. En bref : je crois à la vérité interne et non pas factuelle des Protocoles. (…) » pp. 41-42

10 juin 1924
« (…) Nous vivons au siècle du libéralisme finissant et du socialisme commençant.
Le socialisme (dans sa forme pure) est l’assujettissement de l’individu au bien de l’Etat et à la communauté du peuple [Volksgemeinschaft] : cela n’a rien à voir avec l’Internationale !
Le Juif est internationaliste, comme le nomade et le tsigane sont internationalistes.
Existe-t-il des Juifs patriotes ? Je ne crois pas. Pour ma part, je ne connais que des Juifs qui ont à l’égard de la nation, dans le meilleur des cas, l’attitude de spectateurs intéressés.
Marx n’a pas de coeur. Nous posons le socialisme comme une exigence éthique et nationale.
Le compagnon est le voisin, l’allié. Pour nous, dans la patrie allemande, chaque voisin est un allié dans le combat pour le droit de l’homme.
La démocratie est un nivellement sinistre. Le Juif veut nous niveler afin de nous dominer.
Les hommes ne sont pas égaux. Mais ce sont tous des êtres humains. C’est de là que résulte notre exigence sociale.
Le principe de la majorité est détestable et stupide. Coupez la tête [aux hommes] bons, nobles et intelligents ; puis intronisez la démocratie. – Cela irait dans le sens des Juifs.
L’Etat démocratique : la plus grande imposture juive qui ait été inventé depuis Adam !
Nous voulons la dictature des bons et des capables, de quelque confession ou état qu’ils puissent être.
On veut anéantir l’enthousiasme de la jeunesse.
Mais nous arrivons en force et notre jeune ferveur triomphera du monde. » pp. 50-51

15 février 1926
« Hitler fait un discours de deux heures. Je suis comme assomé. Quel Hitler est-ce là ? Un réactionnaire ? Extraordinairement maladroit et indécis. Question russe : complètement à côté de la plaque. [Goebbels était à l’époque très pro-russe, admirateur de Tolstoï] L’Italie et l’Angleterre sont des partenaires naturels. Terrifiant ! Notre mission est la destruction du bolchevisme. Le bolchevisme est de facture juive. Nous devons recueillir l’héritage de la Russie ! 180 millions !!!
Indemnisation des princes ! Le droit doit rester le droit. C’est également vrai pour les princes. Ne pas porter atteinte à la propriété privée ! (sic !) Atroce ! (…)
Sans doute une des plus grandes déceptions de ma vie.
Je ne crois plus totalement en Hitler. (…) » pp. 152-153

16 juin 1926
« (…) Hitler, le cher vieux camarade. Impossible de ne pas l’aimer, déjà simplement comme homme.
Et par là-dessus, cette exceptionnelle personnalité spirituelle ! On n’a jamais fini d’apprendre avec cette tête si déterminée. Comme orateur, un merveilleux et triple accord entre le geste, la mimique et la parole. Le meneur-né !
Avec cet homme-là, on peut conquérir le monde !
Laissez-le faire et il renversera la République corrompue.
Ses plus belles paroles, hier :
« Dieu, dans notre combat, nous a comblés de sa grâce. Son plus beau cadeau a été de nous offrir la haine de nos ennemis, que nous haïssons aussi de tout notre coeur. » » p. 173

5 décembre 1927
« (…) A midi, une scène bouleversante : un jeune SA m’avoue, dans des sanglots à fendre le coeur, que sa mère est une juive. Puis il retire son brassard et s’en va sans dire un mot.(…) » p. 244

16 octobre 1928
« (…) Qu’est-ce que le christianisme aujourd’hui pour nous ? Le national-socialisme est une religion. Il ne lui manque que le génie religieux qui fasse exploser les antiques formules ayant fait leur temps. Il nous manque le rite.
Il faut que le national-socialisme devienne un jour la religion d’Etat des Allemands. Mon Parti est mon Eglise, et je crois servir le Seigneur au mieux quand j’accompis sa volonté et que je libère mon peuple opprimé des chaînes de l’esclavage.
Tel est mon Evangile. Et là où je rencontre de la résistance, peu importe quand et où, j’essaie de la briser.(…) » p. 291

21 mars 1929
« (…) Le problème Lénine-Trotski n’est pas encore tout à fait clair à mes yeux. Je suppose que Lénine n’a pris ce Juif que parce qu’il n’avait personne d’autre.
L’opposition Staline-Trotski ne s’explique qu’en termes antisémites. Trotski a dit aux journalistes il y a quelques jours : « Staline est national, moi je suis international. » C’est bien là le coeur du problème. (…) » p. 328

17 décembre 1929
« (…) J’ai fait un un rêve singulier : je me trouvais dans une école et j’étais poursuivi à travers les vastes couloirs par plusieurs rabbins de Galicie orientale. Ils me criaient sans relâche : « Haine ! » Je les devançais de quelques pas et je leur répondais par le même cri. Et cela continuait ainsi pendant des heures.
Mais ils ne me rettrapaient pas. Je les devançais toujours de quelques pas.
Est-ce un bon présage ? » p. 413

16 février 1930
« (…) Anarchie au sein du Parti. C’est Hitler seul qui en porte la responsabilité, alors qu’il ne prend aucune décision tout en prétendant à l’autorité. (…)  » p. 435

16 mars 1930
« (…) Munich, y compris le chef, a perdu tout crédit auprès de moi. Hitler – pour quelles raisons, peu importe – a manqué à sa parole envers moi à cinq reprises. C’est une constatation amère, mais je dois en tirer les conclusions pour moi-même. Hitler se cache, il ne prend aucune décision, il ne dirige plus, mais il laisse aller les choses. » p. 447

Goebbels s’opposait alors aux deux frères Strasser à Berlin. Finalement, le Führer tranchera en faveur de Goebbels, en le nommant, le 27 avril 1930, responsable national de la propagande du parti (cf. p. 462). Goebbels a déjà eu et aura encore l’occasion de se plaindre de l’indécision du Fürher, dont les chefs nazis se disputent en permanence les faveurs.

Les rapports entre chefs nazis sont souvent exécrables. Un exemple avec ce propos de Goebbels contre Göring.

8 juin 1931
« Hitler arrive. Il est très gentil avec moi. Mais Göring ne cesse de s’acharner sur moi. Mû par une jalousie maladive. Il pompe tellement le cul à Hitler qu’il finirait par y rentrer. Et il y parviendrait certainement, s’il n’était pas si gros. » p. 557

Nous sommes des barbares

« Et bien oui, nous sommes des barbares. C’est un titre d’honneur. Nous sommes ceux qui rajeuniront le monde. Le monde actuel est près de sa fin. Notre tâche est de le saccager. »

Extrait de H. Rauschning, Hitler m’a dit, Somogy, 1979


Dans l’été 1932, Hitler confie à un cercle restreint de dirigeants du parti :

« La société sans classes des marxistes est une folie. L’ordre implique toujours une hiérarchie. Mais la conception démocratique d’une hiérarchie basée sur l’argent n’est pas une moindre folie. Une véritable domination ne peut naître des bénéfices hasardeux réalisés par la spéculation des gens d’affaires. Le secret de notre succès est précisément d’avoir rétabli au centre de la lutte politique, la loi vitale de la véritable domination. La véritable domination ne peut naître que là où se trouve la véritable soumission. Il ne s’agit point de supprimer l’inégalité parmi les hommes, mais au contraire de l’amplifier et d’en faire une loi protégée par des barrières infranchissables comme dans les grandes civilisations des temps antiques. Il ne peut y avoir de droit égal pour tous. Nous aurons le courage de faire de ceci non seulement la maxime de notre conduite, mais encore de nous y conformer. C’est pourquoi je ne reconnaîtrai jamais aux autres nations le même droit qu’à la nation allemande. Notre mission est de subjuguer les autres peuples. Le peuple allemand est appelé à donner au monde la nouvelle classe de ses maîtres. »

Extrait de Hermann Rauschning, « Hitler m’a dit » dont la première édition en allemand date de 1939 (Hermann Rausching, Gespräche mit Hitler, Zürich, 1939) publiée en Suisse et qui sera tout de suite traduite.

Propagande et crise économique

Voici un tract du NSDAP, datant du 24 avril 1932 pour les élections du parlement de Prusse, qui illustre bien l’utilisation de la crise économique dans la propagande nazie à cette époque.

« Crois-tu que la faim est nécessaire ?

Peut-être as-tu déjà fait connaissance avec elle ?

Vingt millions d’Allemands ont faim comme toi (…) Demain tu retourneras au bureau de placement et tu pointeras. A part cela, tu n’as rien à faire demain.
Et tu as toujours de nouveaux compagnons. Depuis que le gouvernement Brüning est en fonction, le nombre des chômeurs a augmenté de quatre millions.
Crois-tu qu’il baissera sans qu’on change de méthodes ?

Dans les champs, il y a du pain qui pousse mais le paysan ne peut plus vendre son grain. (…)

Dans les mines allemandes, il y a de la potasse, et les paysans en ont besoin comme engrais. Mais les puits ont arrêtés et les mineurs pointent au chômage. Dans les prairies et les champs, il y a trop d’eau. On pourrait drainer, mais les travailleurs vont pointer au chômage et les entrepreneurs font faillite.

Pourquoi, au fond ?

Nous avons tout ce qu’il faut : la terre qui produit le pain, les mains qui travaillent, les machines qui pourraient fabriquer en abondance tout ce dont nous avons besoin. (…)

Crois-tu que tout cela est normal ?

Alors, va et vote pour ceux dont la politique n’a rien changé à la misère et l’a même accrue d’année en année.

Mais, s’il te reste encore une étincelle d’espoir, alors vote pour les nationaux-socialistes ! Car ils sont d’avis qu’on peut changer tout cela.

Que dit Hitler de tout cela ? Rien du tout ! Adolf Hitler ferait quelque chose ! Il ne resterait pas là, muet à attendre que l’étranger ait envie de nous pomper encore de l’argent ! (…)

(…) Ce qu’Adolf Hitler ferait est tout préparé et bien au point. Il attend le jour où tu te décideras pour lui pour pouvoir t’aider.

Participe à l’œuvre de construction ! Mets la main à la pâte ! (…)

Demain, tout sera nouveau et plus grand !

Les nationaux-socialistes peuvent t’aider !

Les nationaux-socialistes veulent t’aider !

Mais, il faut que tu leur donnes le pouvoir !

Alors, vote pour les nationaux-socialistes »


Scène de rue à Berlin, hiver 1932 – 1933

« Au début de la soirée je me trouvais dans la Bülowstrasse. Il venait d’y avoir un grand meeting nazi au Sportspalast ; des groupes d’hommes et d’adolescents en sortaient, vêtus de leur uniforme brun ou noir. Trois S.A. marchaient devant moi sur le trottoir, chacun portant, comme un fusil sur l’épaule, un drapeau nazi, roulé autour de sa hampe ; les hampes se terminaient par des pointes métalliques en fer de lance.

Soudain les S.A. se trouvèrent face à face avec un garçon de dix-sept ou dix-huit ans, en civil, qui courait dans la direction opposée. J’entendis un des nazis crier : « Le voilà ! » et aussitôt tous les trois se ruèrent sur le jeune homme. Il poussa un cri, essaya de s’esquiver, mais n’en eut pas le temps. L’instant d’après, l’ayant refoulé dans l’ombre d’une porte cochère, ils étaient en train de le battre et de le frapper avec les pointes aiguës de leurs hampes. Tout cela s’était déroulé avec une rapidité si invraisemblable que j’en croyais à peine mes yeux. Déjà les trois S.A., abandonnant leur victime, avaient repris leur marche à travers la foule, dans la direction de l’escalier qui conduit au métro aérien.

Je fus, avec un autre passant, le premier à atteindre la porte sous laquelle le jeune homme était tombé. Il était là, tassé sur lui-même, gisant de guingois dans un coin comme un sac oublié. Tandis qu’on le relevait, j’entrevis avec horreur son visage : l’oeil gauche était à moitié arraché et le sang s’écoulait de la plaie. Il n’était pas mort. Quelqu’un s’est offert à le transporter à l’hôpital en taxi.

Entre-temps des douzaines de spectateurs s’étaient rassemblés. Ils avaient l’air étonnés, mais pas spécialement émus : ce genre de choses est devenu trop courant. « Allerhand … » entendait-on murmurer. À vingt mètres de là, au coin de la Potsdamerstrasse, se tenait un groupe d’agents de police, armés jusqu’aux dents. Bombant le torse, la main sur le ceinturon du revolver, ils demeuraient superbement indifférents à toute cette affaire. »

Extrait de Christopher Isherwood. Adieu à Berlin. Paris, Le Livre de Poche/Biblio, 2004, pp. 304 – 306.

Les maîtres de Berlin, janvier 1933

« Aujourd’hui 22 janvier, les nazis manifestaient sur la Bülowplatz devant la maison de Karl Liebknecht. Toute la semaine dernière, les communistes avaient essayé de faire interdire cette manifestation : il s’agissait uniquement, disaient-ils, d’un acte de provocation, ce qui était exact. Je suis allé voir cela en compagnie de Franck, correspondant d’un journal étranger.

Ainsi que Franck l’a fait remarquer plus tard, c’était plutôt une démonstration de la police qu’une démonstration des nazis : on comptait au bas mot deux agents pour un nazi. Peut-être le général Schleicher avait-il autorisé ce défilé afin de montrer quels sont, en réalité, les maîtres de Berlin. Tout le monde dit qu’il va proclamer une dictature militaire.

Mais les vrais maîtres de Berlin, ce ne sont ni la police, ni l’armée, ni certes pas les nazis. Les maîtres de Berlin, ce sont les ouvriers. Malgré tout ce que j’avais lu ou entendu en fait de propagande, malgré toutes les manifestations auxquelles j’avais assisté, c’est seulement aujourd’hui que je m’en suis rendu compte pour la première fois. Parmi les centaines de gens dans les rues autour de la Bülowplatz, les communistes organisés devaient être relativement peu nombreux, et cependant on avait l’impression que tous ces individus isolés faisaient bloc contre le défilé en question. Quelqu’un entonna L’Internationale et en un clin d’oeil tout le monde se mit à chanter, jusqu’aux femmes qui, leur bébé dans les bras, se montraient aux fenêtres des mansardes. Les nazis filaient à toutes jambes entre leurs doubles rangées de protecteurs. La plupart baissaient les yeux ou regardaient devant eux d’un air morne ; quelques-uns esquissaient tant bien que mal des sourires furtifs. La procession terminée, un gros petit S.A. d’un certain âge qui pour une raison quelconque était resté en arrière, arriva hors d’haleine, au pas de gymnastique, affolé de se trouver seul et s’efforçant en vain de rattraper les autres. La foule entière riait aux éclats.

Pendant la manifestation, l’accès de la Bülowplatz était interdit. Alors la foule, impatiente, se mit à déferler tout autour. Les choses menaçaient de se gâter. Les agents, brandissant leur fusil, nous ordonnaient de reculer. Quelques-uns, encore novices, faisaient mine de vouloir tirer. Puis une auto blindée arriva et commença à pointer lentement sa mitrailleuse sur nous. Ce fut un sauve-qui-peut vers les portes cochères et les cafés ; mais dès que l’auto se remit en marche, chacun se précipita de nouveau dans la rue avec des cris et des chants. Cela avait trop l’air d’un jeu d’écoliers indisciplinés pour paraître vraiment alarmant. »

Extrait de Christopher Isherwood. Adieu à Berlin. Paris, Le Livre de Poche/Biblio, 2004, pp. 307 – 308.

Berlin au lendemain du 30 janvier 1933

« Huit jours seulement depuis que j’ai écrit ce qui précède. Schleicher a démissionné. Les monocles ont bien travaillé. Hitler a formé un cabinet avec Hugenberg. Personne ne croit que cela puisse tenir jusqu’au printemps.

Les journaux ressemblent de plus en plus à des publications scolaires : il n’y est plus question que de nouveaux règlements, de nouvelles punitions et de listes de ceux qui sont mis « en retenue ». Ce matin, Goering a inventé trois nouvelles variétés de hautes trahison.

Tous les soirs, je vais m’installer dans un grand café d’artistes à moitié vide, près de l’église du Souvenir. Des Juifs et des intellectuels de gauche y rapprochent leurs têtes au-dessus des tables de marbre, s’entretenant à voix basse, angoissée. Beaucoup d’entre eux s’attendent à être arrêtés, aujourd’hui, demain ou la semaine prochaine. Alors ils se montrent polis et affables les uns avec les autres, ils se tirent des coups de chapeau et s’enquièrent de la santé de leurs familles respectives. De célèbres querelles littéraires, vieilles de plusieurs années, sont effacées d’un trait.

Presque tous les soirs, on voit paraître des S.A. dans ce café. Parfois ils se contentent de faire la quête : chacun est obligé d’y contribuer. Mais il en est déjà venu pour des arrestations. Un certain soir, un écrivain juif qui se trouvait là se précipita dans la cabine téléphonique pour alerter la police. Les nazis l’ont sorti de là et l’ont emmené. Personne n’a levé le petit doigt. On aurait entendu une mouche voler jusqu’à ce qu’ils soient partis.

Les correspondants de la presse étrangère dînent tous les soirs au même petit restaurant Italie, dans un coin, autour d’une grande table ronde. Le reste des clients ne les quitte pas des yeux et s’efforce d’écouter leurs propos. Si vous avez un tuyau à leur passer – détails d’une arrestation, adresse d’une victime dont on pourrait interviewer la famille – l’un d’eux quitte la table pour aller faire avec vous les cent pas dans la rue.

Un jeune communiste que je connais avait été arrêté par les S.A., emmené dans une caserne nazie et sérieusement malmené. Relâché au bout de quelques jours, il est rentré chez lui. Le lendemain matin on frappe à la porte. Le communiste, le bras en écharpe, va ouvrir en clopinant ; c’est un nazi qui est là avec un tronc pour la collecte. À cette vue, le communiste éclate et se met à hurler :

– Ca ne suffit pas de m’avoir démoli ? Vous osez encore venir me demander de l’argent ?

Mais le nazi ne perd pas le sourire :

– Allons, allons, camarade ! Pas de chicane politique ! Nous sommes dans le Troisième Reich, ne l’oublie pas ! On est tous des frères ! Tâche donc de chasser de ton coeur cette stupide haine politique ! »

Extrait de Christopher Isherwood. Adieu à Berlin. Paris, Le Livre de Poche/Biblio, 2004, pp. 308 – 310.


L’AVENEMENT D’ADOLF HITLER

Les illusions d’un Hitler assagi…

«Les flambeaux portés triomphalement, cette nuit, au son des fifres à travers la capitale, en l’honneur d’Adolf Hitler sont éteints. La fête est terminée, et la politique reprend ses droits.

En voyant défiler, pendant quatre heures de temps, les légions hitlériennes, je me demandais : «Et maintenant, qu’est-ce que leur chef, devenu chancelier, va faire d’elles ?»

Telle est, en effet, une des premières questions que le nouveau gouvernement va avoir à résoudre. Les sections d’assaut seront, a déclaré M. Frick, le nouveau ministre de l’Intérieur, «la garde du gouvernement». Le même problème se pose qui s’est posé, il y dix ans, en Italie, quand le fascisme vint au pouvoir : Mussolini conserva naturellement ses milices, mais les fit entrer, à côté de l’armée régulière, dans les cadres de l’Etat. Ici, il est probable que Hitler va faire des sections d’assaut une police auxiliaire – en attendant que de nouvelles conventions internationales permettent de leur donner un autre nom. Peut-être aussi une partie sera-t-elle versée dans l’Arbeitsdienst (milice volontaire du travail). Ainsi Hitler, remettant à l’Etat le soin d’entretenir ses troupes, se débarrassera d’un très gros souci financier.

Par contre, cette opération comporte pour lui un certain risque politique : à la longue, ses légions, ainsi transformées en police ou en milice d’Etat, peuvent perdre le caractère particulier, strictement national-socialiste, qu’elles ont aujourd’hui. Incorporer les troupes hitlériennes dans l’Etat, c’était là, hier encore, le plan de von Schleicher, et cela reste, sans doute, aujourd’hui, celui de von Papen et de Hugenberg. On peut donc prévoir que, sur le statut des troupes hitlériennes, des débats auront lieu à brève échéance au sein du gouvernement. Le fait que Seldte, chef des Casques d’acier, ait été appelé par von Papen à faire aussi partie du cabinet, montre le souci d’équilibre : on donnera sans doute aux légions monarchistes les mêmes droits, les mêmes avantages qu’aux légions fascistes, avec l’idée de les incorporer les unes et les autres, lorsque les circonstances seront propices, dans l’armée nationale reconstituée.

Mais, avant toute chose, le souci de Hitler paraît être d’apaiser, à l’intérieur et à l’extérieur, les craintes que son accession au pouvoir pouvaient susciter. Il semble avoir d’emblée abandonné les revendications sociales de son parti en confiant le ministère de l’Economie nationale au plus conservateur des hommes politiques allemands, à Hugenberg, que, il y a seulement quelques jours, les hitlériens, dans leurs journaux et leurs meetings, appelaient encore le «renard argenté» et dénonçaient comme un cauteleux capitaliste.

La Bourse de Berlin a, aujourd’hui, été ferme, parce qu’elle a confiance dans Hitler assagi.

Les israélites allemands, de leur côté, ont des raisons d’espérer que le tribun devenu chancelier les ménagera dans ses actes plus qu’il ne les a ménagés dans ses discours. Il ne les expulsera pas, ne les mettra plus hors la loi, mais se bornera sans doute à un certain antisémitisme fiscal consistant à surtaxer les grands magasins.

Envers le Reichstag, c’est sans doute aussi une politique de calme qu’il voudra pratiquer. Certes, de nouvelles élections survenant aussitôt après l’avènement d’hier, seraient, selon toutes vraisemblance, favorables à Hitler. Son prestige personnel est, pour le moment, accru. J’ai moi-même entendu un certain nombre de gens, qui ne sont pas nationaux-socialistes, dire aujourd’hui : «Après tout, pourquoi pas ? Pourquoi ne pas tenter cette expérience ?» Mais, d’autre part, une agitation électorale prématurée risquerait de compromettre dans son germe la légère reprise économique qui commence à se faire sentir en Allemagne. Les milieux conservateurs estiment que l’été prochain, quand le chômage sera moins grand et la vie quotidienne un peu plus facile, les partis de gauche se trouveront alors privés d’une bonne partie de leurs arguments électoraux actuels : tel est assurément le point de vue de von Papen et Hugenberg. Ils ne manqueront pas de la faire valoir dans les prochaines délibérations du gouvernement.

Si cette politique l’emporte, le Reichstag ne sera pas dissous. Ce n’est d’ailleurs plus une nécessité pour le cabinet, puisque, assurément, il sera toléré par le centre catholique avec lequel les conversations se poursuivent aujourd’hui. N’ayant pu s’opposer à la formation du gouvernement dont il est exclu, le centre évitera, du moins en fait, de la combattre, ce qui donnera à Hitler une majorité et sauvera, à défaut de mieux, tout au moins, les apparences du régime parlementaire.»

André WALTZ, «Hitler assagi veut apaiser les craintes intérieures et extérieures», in Le Petit Journal, 1er février 1933.

Les promesses d’Hitler

« Il savait si bien abuser par des promesses faites à tout le monde, que le jour où il conquit le pouvoir, la jubilation régna dans les camps les plus opposés. Les monarchistes (…), les nationaux allemands (…), les industriels (…), la petite bourgeoisie (…), les petits commerçants (…), les militaires (…), même les juifs allemands n’étaient pas très inquiets. »

in Stefan Sweig (1881-1942), Le monde d’hier, Souvenirs d’un Européen.


L’importance de 1933 en Allemagne

Sebastian Haffner (1907 – 1999) est un juriste allemand qui a refusé l’adhésion au régime nazi et a rédigé ses souvenirs à la veille de la Seconde Guerre mondiale juste avant de s’exiler en Angleterre. Il revient en Allemagne en 1954 et connaît un certain succès comme journaliste et historien. Rédigés avant la guerre mais jamais publiés de son vivant, ses souvenirs n’ont subi aucune retouche de sa part une fois la rédaction terminée. Une analyse du manuscrit a confirmé que celui-ci date bien des derniers temps qui précèdent l’agression nazie contre la Pologne.

« Avant que l’Etat totalitaire ne m’agresse avec ses exigences et ses menaces, m’apprenant ce que signifie vivre l’histoire en direct, j’avais déjà subi une quantité non négligeable de ce qu’on appelle des « événements historiques ». Tous les Européens de la génération actuelle peuvent en dire autant, et les Allemands certainement plus que les autres.

Il va de soi que ces événements historiques ont laissé des traces, chez moi comme chez tous mes compatriotes : si on ne comprend pas cela, on ne comprend pas ce qui a pu advenir par la suite.

Mais il existe une différence importante entre les événements antérieurs à 1933 et ceux qui se sont produits depuis. Avant, les événements passaient et nous dépassaient ; on se sentait concerné, touché, certains y ont laissé leur vie et d’autres leur fortune, mais nul ne s’est trouvé placé devant des cas de conscience ultimes. La sphère la plus intime restait intacte. On faisait ses expériences, on se forgeait des convictions, mais on restait soi-même. Aucun de ceux qui, volontairement malgré soi, se sont trouvés happés par la machine du Troisième Reich ne peut en dire autant sans tricher. L’histoire, à l’évidence, est plus ou moins intense. Il peut arriver qu’un « événement historique » ne laisse presque pas de trace dans la réalité vraie, c’est-à-dire dans la vie la plus authentique, la plus intime de l’individu. Il peut, au contraire, la ravager jusqu’à n’en rien laisser intact. L’historiographie traditionnelle ne permet pas de faire la distinction. « 1890 : Guillaume II renvoie Bismarck ». C’est certainement une date importante, inscrite en gros caractères dans l’histoire de l’Allemagne. Mais il est peu probable qu’elle ait « fait date » dans l’histoire d’un Allemand, en dehors du petit cénacle des gens directement concernés. La vie suivit son cours. Pas de famille déchirée, pas d’amitié brisée, pas de départ pour l’exil. Pas même l’annulation d’un rendez-vous galant ou d’une soirée à l’opéra. Les amours malheureuses n’en furent pas moins malheureuses, les amours heureuses pas moins heureuses, les pauvres restèrent pauvres et les riches restèrent riches. Et maintenant, en regard, cette autre date : « 1933, Hindenbourg nomme Hitler chancelier. » Un séisme ébranle soixante-six millions de vies humaines ! Je le répète, l’historiographie scientifique et pragmatique ne dit rien de cette différence d’intensité. Pour l’appréhender, il faut lire des biographies, non pas celles des hommes d’Etat, mais celles, trop rares, de citoyens ordinaires inconnus. On y verra que tel « événement historique » passe sur la vie privée – qui est la vraie vie – comme un nuage au-dessus d’un lac: rien ne bouge, on aperçoit tout juste un reflex fugitif. Tel autre agite l’eau à la façon d’un ouragan, au point que le paysage en devient méconnaissable. Quant au troisième, il sera peut-être capable d’assécher tous les lacs.

Je crois qu’on ne peut comprendre correctement l’histoire si on oublie cette dimension – et on l’oublie presque toujours. »

Haffner, Sebastian. Histoire d’un Allemand. Souvenirs (1914 – 1933). Arles, Babel/Actes Sud, 2003, pp. 19- 21.

Les origines du Troisième Reich

« Le Troisième Reich est né de cette trahison de ses adversaires et du sentiment de désarroi, de faiblesse et de dégoût qu’elle a suscité. Le 5 mars, les nazis étaient encore minoritaires. Si de nouvelles élections avaient eu lieu trois semaines plus tard, ils auraient vraisemblablement eu la majorité. Ce n’était pas seulement l’effet de la terreur, ni de l’ivresse engendrée par les fêtes (les Allemands aiment à s’enivrer de fêtes patriotiques). L’élément décisif, c’est que la colère et le dégoût provoqués par la lâcheté et la traîtrise des chefs de l’opposition l’emportaient momentanément sur la colère et la haine à l’encontre du véritable ennemi. Dans le courant du mois de mars 1933, d’anciens opposants au parti nazi s’y rallièrent par centaines de milliers – les « victimes de mars », suspectées et méprisées par les nazis eux-mêmes. Surtout, pour la première fois, même des centaines de milliers d’ouvriers quittèrent leurs organisations sociales-démocrates ou communistes pour s’inscrire dans les « cellules » nazies ou s’enrôler dans la SA. Ils y étaient poussés par diverses raisons, et souvent plusieurs à la fois. Mais on aurait beau chercher longtemps, on n’en trouverait pas une seule dans le lot qui soit bonne, valable, inattaquable et positive – pas une seule de présentable. Le phénomène manifestait dans chaque cas particulier tous les symptômes d’une dépression brutale.

La raison la plus simple, qui s’avérait presque toujours, quand on creusait, la plus intime, c’était la peur. Frapper avec les bourreaux, pour ne pas être frappé. Ensuite, une ivresse mal définie, ivresse de l’unité, magnétisme de la masse. Puis, chez beaucoup, dégoût et ressentiment envers ceux qui les avaient laissés tomber. Puis un syllogisme, typiquement allemand, qui déduisait : « Les adversaires des nazis se sont trompés dans toutes leurs prévisions. Ils ont affirmé que les nazis allaient perdre. Or, les nazis ont gagné. Donc, leurs adversaires avaient tort. Donc les nazis ont raison. » Puis, chez quelques-uns (en particulier chez les intellectuels), la conviction de pouvoir encore changer le visage du parti nazi et l’infléchir dans leur direction en y adhérant eux-mêmes. Ensuite, bien entendu, la soumission pure et simple, l’opportunisme. Enfin, chez les plus primitifs, les plus frustes, dominés par l’instinct grégaire, un phénomène tel qu’il a pu s’en produire dans les temps mythologiques, quand une tribu vaincue abjurait son dieu tutélaire manifestement infidèle pour se mettre sous la protection du dieu de la tribu victorieuse. On avait cru en saint Marx, il n’avait pas secouru ses fidèles. Saint Hitler était manifestement plus puissant. Brisons donc les statues de saint Marx placées sur les autels pour consacrer ceux-ci à saint Hitler. Apprenons à prier : « C’est la faute aux juifs », au lieu de : « C’est la faute du capitalisme. » Peut-être est-ce là notre salut.

Comme on le voit, ce phénomène n’a rien que d’assez naturel ; il relève tout à fait du fonctionnement psychologique normal, et cela explique presque parfaitement ce qui semble inexplicable. La seule chose qui subsiste, c’est l’absence totale de ce qu’on nomme, chez un peuple comme chez un individu, de la « race » : à savoir un noyau dur, que les pressions et les tiraillements extérieurs ne parviennent pas à ébranler, une forme de noble fermeté, une réserve de fierté, de force de l’âme, d’assurance, de dignité, cachée au plus intime de l’être et que l’on ne peut, précisément, mobiliser qu’à l’heure de l’épreuve. Cela, les Allemands ne le possèdent pas. Ils forment une nation inconstante, molle, dépourvue de squelette. Le mois de mars 1933 en a fourni la preuve. À l’instant du défi, quand les peuples de race se lèvent spontanément comme un seul homme, les Allemands, comme un seul homme, se sont effondrés ; ils ont molli, cédé, capitulé – bref : ils ont sombré par millions dans la dépression.

Le résultat de cette dépression généralisée sur le peuple uni, prêt à tout, qui est aujourd’hui le cauchemar du monde entier. »

Sebastian Haffner. Histoire d’un Allemand. Souvenirs (1914 – 1933). Arles, Actes Sud/Babel, 2004, pp. 200 – 203.

Le boycott nazi du 1er avril 1933

« En même temps démarra une grande « campagne d’information » contre les juifs. Des tracts, des affiches, des réunions informèrent les Allemands qu’ils étaient dans l’erreur en tenant les juifs pour des êtres humains. Les juifs étaient en fait des « sous-hommes », des sortes d’animaux, mais pourvus de caractéristiques diaboliques. Les conséquences qu’il fallait en tirer étaient tues provisoirement. Mais toujours est-il que l’exclamation « Mort aux juifs ! » était proposée comme slogan et cri de ralliement. Le boycott était supervisé par un homme dont la plupart des Allemands lisaient le nom pour la première fois : Julius Streicher.

Toutes ces mesures suscitèrent chez les Allemands ce dont on ne les aurait presque plus crus capables après les quatre semaines écoulées : un sursaut d’effroi quasi général. Un murmure de réprobation, étouffé mais audible, parcourut le pays. Les nazis eurent la finesse de remarquer qu’ils étaient allés trop loin, et laissèrent tomber après le 1e avril certaines des dispositions qu’ils avaient prises. Mais non sans avoir permis à la terreur de faire son effet. On sait maintenant dans quelle mesure ils avaient renoncé à leurs véritables intentions.

Mais ce qui était étrange et décourageant, c’est que, passé la frayeur initiale, cette première proclamation solennelle d’une détermination meurtrière nouvelle déchaîna dans toute l’Allemagne une vague de discussions et de débats non pas sur la question de l’antisémitisme, mais sur la « question juive ». Un truc que les nazis ont employé depuis avec succès dans nombre d’autres « questions », et à l’échelle internationale : en menaçant de mort un pays, un peuple, un groupe humain, ils ont fait en sorte que son droit à l’existence, et non le leur, fût soudain discuté par tous – autrement dit, mis en question.

D’un seul coup, chacun se sentit astreint et autorisé à se forger une opinion sur les juifs et à la communiquer. On opérait une distinction subtile entre les juifs « convenables » et les autres ; quand les uns, en quelque sorte pour justifier les juifs – justifier quoi ? Et contre quoi ? -, citaient leurs performances dans les domaines scientifique, artistique, médical, les autres les faisaient jouer contre eux, en prétendant que les juifs avaient « envahi » science, art et médecine. Et la mode se généralisa rapidement de reprocher aux juifs l’exercice de professions honorables et intellectuellement utiles sinon comme un crime, du moins comme un manque de tact. Le sourcil froncé, on opposait aux défenseurs des juifs qu’il était fâcheux que ceux-ci représentent un pourcentage si élevé de médecins, d’avocats, de journalistes, etc. On aimait d’ailleurs trancher la « question juive » à coup de pourcentage. On calculait si le pourcentage de juifs membres du parti communiste n’était pas trop élevé, celui des tués de la guerre mondiale trop bas. (Authentique ; j’ai vu moi-même un homme qui se réclamait des « milieux cultivés » et avait le grade de docteur me démontrer que les juifs allemands tombés au champ d’honneur étaient moins nombreux par rapport au nombre total des juifs allemands que ne l’étaient les aryens tués par rapport à l’ensemble des aryens, et en tirer « une certaine justification » de l’antisémitisme nazi.)

Or, plus personne ou presque ne doute aujourd’hui que l’antisémitisme nazi n’a pratiquement rien à voir avec les juifs, leurs mérites et leurs défauts. Les nazis ne font désormais plus mystère de leur propos de dresser les Allemands à pourchasser et exterminer les juifs dans le monde entier. Ce qui est intéressant n’est pas la raison qu’ils en donnent, et qui est une absurdité si manifeste qu’on se dégraderait en en discutant, fût-ce pour la combattre. L’intéressant, c’est ce propos lui-même, qui est une nouveauté dans l’histoire universelle : la tentative de neutraliser, à l’intérieur de l’espèce humaine, la solidarité fondamentale des espèces animales qui leur permet seule de survivre dans le combat pour l’existence ; la tentative de diriger les instincts prédateurs de l’homme, qui ne s’adressent normalement qu’aux animaux, vers des objets internes à sa propre espèce, et de dresser tout un peuple, telle une meute de chiens, à traquer l’homme comme un gibier. Une fois que ces penchants meurtriers fondamentaux et permanents à l’égard des congénères ont été éveillés et même transformés en devoir, changer leur objet n’est plus qu’une formalité. On voit bien déjà qu’il est facile de remplacer « les juifs » par « les Tchèques », « les Polonais » ou n’importe quoi d’autre. Il s’agit d’inoculer systématiquement à un peuple entier – le peuple allemand – un bacille qui fait agir ceux qu’il infecte comme des loups à l’égard de leurs semblables ou qui, autrement dit, déchaîne et cultive ces instincts sadiques que plusieurs millénaires de civilisation se sont employés à refréner et à éradiquer. »

Sébastian Haffner. Histoire d’un Allemand. Souvenirs (1914 – 1933). Arles, Actes Sud/Babel, 2002-2003, pp. 211 – 215.

La gangrène nazie en 1933

« Les événements visibles qui se produisaient dans le domaine public et sautaient aux yeux étaient presque les plus inoffensifs. D’accord : les partis disparaissaient, ils étaient dissous ; d’abord les partis de gauche, puis les partis de droite. Je n’appartenais à aucun d’eux. Les hommes dont on avait le nom sur les lèvres, dont on avait lu les livres et commenté les discours, disparaissaient soit à l’étranger, soit dans les camps de concentration. De temps à autre, on entendait dire que l’un d’entre eux « avait mis fin à ses jours comme on venait l’arrêter » ou avait été « abattu alors qu’il tentait de s’enfuir ». Au cours de l’été, les journaux publièrent une liste de trente ou quarante noms parmi les plus connus de la littérature et des sciences : ceux qui les portaient étaient déclarés « traîtres au peuple », déchus de leur nationalité, bannis.

C’était encore presque plus étrange et plus inquiétant de voir se volatiliser une quantité de personnes inoffensives qui faisaient partie de la vie quotidienne : le présentateur radiophonique dont on entendait chaque jour la voix et à qui on était habitué comme à une vieille connaissance avait disparu dans un camp de concentration, et malheur à qui osait encore prononcer son nom. Des acteurs et des actrices familiers depuis des années s’évanouissaient du jour au lendemain : la charmante Carola Neher était soudain traître au peuple et déchue de la nationalité allemande, le jeune et rayonnant Hans Otto, dont l’étoile brillante s’était levée au cours de l’hiver précédent (…), gisait fracassé dans la cour d’une caserne de SS. La version officielle était qu’après son arrestation il s’était jeté d’une fenêtre du quatrième étage « en profitant d’un moment où il n’était pas surveillé ». Le plus célèbre des dessinateurs humoristiques, dont les innocentes plaisanteries faisaient chaque semaine rire tout Berlin, se suicida. Le présentateur du cabaret (…) fit la même chose. D’autres n’étaient tout simplement plus là, et l’on ne savait pas s’ils étaient morts, arrêtés, exilés – on n’entendait plus parler d’eux.

L’autodafé symbolique du mois de mai n’avait guère eu qu’un effet d’annonce, mais maintenant les livres s’envolaient des librairies et des bibliothèques et, cela, c’était réel et inquiétant. La littérature allemande vivante, bonne ou mauvaise qu’importe, était anéantie. Les livres de l’hiver précédent qu’on n’avait pas encore pu se procurer en avril, on ne les lirait plus. Quelques auteurs, qui n’étaient pas en disgrâce on ne savait pourquoi, se dressaient au milieu du vide comme des quilles solitaires. À part cela, il n’y avait que des classiques – et une soudaine pléthore de littérature abjecte et déshonorante, qui exaltait le sang et le sol. Les amateurs de livres – certes minoritaires en Allemagne, et une minorité parfaitement insignifiante, on le leur répétait quotidiennement – se virent d’un jour à l’autre privés de leur univers. Et comme on avait compris très vite que ceux que l’on dépouillait couraient en outre le danger d’être punis, ils se sentirent du même coup très intimidés : Heinrich Mann et Feuchtwanger furent relégués à l’arrière des rayonnages, et si on osait encore parler du dernier Joseph Roth ou du dernier Wassermann, on chuchotait, têtes rapprochées, comme des conspirateurs.

De nombreux journaux et magazines disparurent des kiosques, mais ce qui advenait aux autres était beaucoup plus inquiétant. On ne les reconnaissait pas vraiment. C’est qu’on entretient avec un journal les mêmes rapports qu’avec un être humain ; on sent comment il réagira à certaines choses, ce qu’il dira et comment. S’il affirme brusquement le contraire de tout ce qu’il disait hier, s’il se renie complètement, si ses traits sont tout à fait déformés, on a l’impression irrésistible de se trouver dans une maison de fous. C’est ce qui se produisit. De vénérables feuilles acquises aux idées démocratiques et appréciées de l’élite intellectuelle comme le Berliner Tageblatt ou la Vossische Zeitung furent du jour au lendemain transformées en organes nazis. »

Sebastian Haffner. Histoire d’un Allemand. Souvenirs (1914 – 1933). Arles, Actes Sud/Babel, 2002-2003, pp. 290 – 294.


Le nazisme et l’impact de la Première Guerre mondiale sur les jeunes Allemands

Fils d’un fonctionnaire prussien et enfant au moment de la Première Guerre mondiale, domicilié à Berlin, Sebastian Haffner (1907 – 1999) a rédigé ses souvenirs à la veille de la Seconde Guerre mondiale et de son exil en Angleterre. Ce n’est qu’après son décès que le texte a été édité et une analyse du manuscrit a confirmé que celui-ci date bien des derniers temps qui précèdent l’agression nazie contre la Pologne.

« On trouvera peut-être inutile de présenter avec autant de détails les réactions manifestement inadéquates d’un enfant confronté à la Première Guerre mondiale. Et ce serait certainement inutile s’il s’agissait d’un cas particulier. Mais ce n’est pas un cas particulier. C’est d’une façon identique ou similaire que toute une génération d’Allemands a vécu la guerre dans son enfance ou sa prime jeunesse – et il est révélateur que ce soit cette génération-là qui prépare aujourd’hui la prochaine.

L’impact et les conséquences de cette expérience ne sont pas moindres du fait que ceux qui la vécurent étaient des enfants ou de jeunes garçons. Bien au contraire ! L’âme collective et l’âme enfantine réagissent de façon fort semblable. Les idées avec lesquelles on nourrit et ébranle les masses sont puériles à n’y pas croire. Pour devenir une force historique qui mette les masses en mouvement, une idée doit être simplifiée jusqu’à devenir accessible à l’entendement d’un enfant. Et une chimère puérile forgée dans le cerveau immature de dix classes d’âge, où elle reste ancrée durant quatre ans, peut très bien faire vingt ans plus tard son entrée sur la scène politique, costumée en idéologie délétère.

La guerre est un grand jeu excitant, passionnant, dans lequel les nations s’affrontent ; elle procure des distractions plus substantielles et des émotions plus délectables que tout ce que peut offrir la paix : voilà ce qu’éprouvèrent quotidiennement, de 1914 à 1918, dix générations d’écoliers allemands. Cette vision positive est la base même du nazisme. C’est de cette vision qu’il tire son attrait, sa simplicité ; c’est elle qui parle à l’imagination, provoque l’envie et le plaisir d’agir. Mais elle est aussi à l’origine de son intolérance et de sa cruauté envers l’adversaire, parce que celui qui refuse de jouer le jeu n’est pas ressenti comme un « adversaire », mais comme un mauvais joueur. Enfin, c’est de cette vision que le nazisme tire son attitude tout naturellement belliqueuse envers l’Etat voisin : parce qu’un autre Etat, quel qu’il soit, n’est jamais reconnu en tant que « voisin », mais se voit imposer nolens volens le rôle de l’adversaire – sans quoi le jeu ne pourrait avoir lieu.

Bien des éléments ont contribué plus tard à la victoire du nazisme et en ont modifié l’essence. Mais c’est là que se trouvent ses racines. Non, comme on pourrait le croire, dans l’expérience des tranchées, mais dans la guerre telle que l’ont vécue les écoliers allemands. La génération des tranchées dans son ensemble a fourni peu de véritables nazis ; aujourd’hui encore, elle fournit plutôt les mécontents et les râleurs. Cela est facile à comprendre, car quiconque a éprouvé la réalité de la guerre porte le plus souvent sur elle un jugement différent. (À quelques exceptions près : les éternels combattants, qui ont toujours trouvé et trouvent encore dans la guerre, quelles qu’en soient les horreurs, la seule forme d’existence qui leur convienne – et les éternels ratés, que la guerre a remplis d’allégresse justement parce qu’elle est horrible et destructrice, leur permettant ainsi de prendre leur revanche sur une vie qu’ils sont incapables d’assumer. Parmi les premiers, on trouve peut-être Göring, parmi les seconds sûrement Hitler.) La génération nazie proprement dite est née entre 1900 et 1910. Ce sont les enfants qui ont vécu la guerre comme un grand jeu, sans être le moins du monde perturbés par sa réalité. »

Sebastian Haffner. Histoire d’un Allemand. Souvenirs (1914 – 1933). Arles, Actes Sud/Babel, 2003, pp. 33 – 35.

L’influence du nazisme sur les jeunes

Melita Maschmann est née à Berlin en 1918. Elle a travaillé au Service de presse nazi, puis a été affectée à l’administration de camps de travail féminins en Pologne et en Allemagne. Capturée par les alliés en 1945, elle fut libérée en 1948. Dans les années 50, elle prit conscience de la vérité sur le National-Socialisme et entreprit de raconter son parcours.

« Que se passa-t-il pendant l’enfance de cette génération de la classe moyenne allemande qui fit d’elle une telle source de pouvoir pour les maîtres du IIIe Reich ?

J’incriminerais surtout l’atmosphère sombre des lendemains de la première guerre mondiale. Nos parents se plaignaient sans cesse de l’appauvrissement croissant de l’Allemagne… Nous entendions toujours les adultes parler de tel ou tel de leurs amis qui avait perdu son emploi et ne savait plus comment faire vivre sa famille. On comptait à la fin six millions de chômeurs.

De plus, mes parents imputaient tout cela aux réparations que l’Allemagne devait payer à ses anciens adversaires, ainsi qu’à la perte des zones industrielles allemandes. On ne parlait pas, en revanche, des conséquences de la grande crise économique qui était durement ressentie partout, pas seulement en Allemagne, au début des années 1930. Tous nos maux venaient du désastre national de Versailles… Ils disaient: « L’Allemagne a perdu la guerre, bien qu’aucun pays n’ait eu de soldats aussi courageux que les siens. Elle n’a pas été battue sur le terrain, mais poignardée dans le dos par les crapules qui la gouvernent à présent. » Tout enfants que nous fussions, nous sentions à quel point ces partis maudits empoisonnaient l’atmosphère. J’avais douze ans lorsque je me trouvai prise dans un combat de rue, entre communistes et nationaux-socialistes…

On entendait sans cesse répéter que l’une des raisons de ce triste état de choses était l’influence grandissante des juifs. Quand j’étais entrée à dix ans au Lycée, le tiers de mes camarades étaient des juives et je les traitais exactement comme les autres. Mes parents fréquentaient des collègues juifs de mon père et l’excellent vieux M. Levy, qui occupait l’appartement au-dessous du nôtre, était un ami. Mais tout cela n’empêcha pas mes parents d’être antisémites… Les adultes nous enseignèrent que les juifs étaient mauvais, qu’ils faisaient cause commune avec les ennemis de l’Allemagne, etc… Pour nous, le juif faisait donc figure d’épouvantail… J’avais acquis des tendances antisémites sans que cela troublât mes relations avec des juifs… Cette confusion mentale me permit par la suite, de me conduire et de penser en antisémite, sans me rendre compte de ce que cela avait d’inhumain, sans me poser de questions sur ma propre honnêteté mentale.

Si l’orgueil national de ma génération n’avait pas été exacerbé par l’amertume de la défaite il n’aurait jamais tourné au fanatisme, comme il le fit sous l’influence de Hitler. Dès le début notre vision des choses manqua de modération… nous étions donc prêts pour devenir des nazis enthousiastes… Nous rêvions de nous sacrifier à un idéal… L’idée de Hitler d’une « association de toute la nation » me fascinait. J’imaginais que cela ferait de ce monde un paradis où toutes les classes vivraient ensemble comme les membres d’une même famille. Je ne pensais pas alors que quantité de gens seraient exclus de ce paradis. Hitler réussit à nous communiquer son fanatisme… Le fanatique croit que la fin justifie les moyens. Il ne voit que le but à atteindre et reste sourd à tout le reste. En nous, sans que nous nous en rendions compte, peut s’estomper la frontière qui sépare le bien du mal. L’abominable, c’est que ce ne sont pas des gangsters ni des brutes, mais des hommes bons, dont l’esprit et l’âme étaient honorablement doués, qui se sont mis au service d’un mal sans limites.

En mars 1933, et contre le voeu de mes parents, j’adhérai secrètement aux Jeunesses Hitlériennes… »

extraits de Ma Jeunesse au temps du Nazisme par Melita Maschmann

Exercice
1.Quel âge Melita Maschmann a-t-elle lorsqu’elle entre aux Jeunesses hitlériennes?
2. Retrouve dans le texte les raisons qui expliquent son choix. (souligne au crayon à papier) Parmi ces raisons lesquelles semblent liées à la « crise » que traverse l’Allemagne ? (en bleu) N’y a-t-il pas des raisons liées à sa jeunesse ? (en noir)
3. Comment juge-t-elle, lorsqu’elle écrit, ses choix d’alors ? ( souligne en rouge quelques expressions)
4. Comment définit-elle le fanatisme ? Quel en est le danger ? Comment naît-il ?
5. A ton avis, des jeunes peuvent-ils être encore fanatisés de nos jours ? Comment peut-on l’éviter ?


Extraits de A. Hitler, Mon Combat (Mein Kampf, 1924) , Ed. latines, Paris, 1934.

Cette seule traduction française a été expurgée des passages les plus anti-français.

But défini par Hitler (ch. VIII) :
« Ce qui est l’objet de notre lutte, c’est assurer l’existence et le développement de notre race et de notre peuple, c’est de nourrir ses enfants et de conserver la pureté du sang, la liberté et l’indépendance de la patrie, afin que notre peuple puisse mûrir pour l’accomplissement de la mission qui lui est destinée par le Créateur de l’univers. »

Le projet nazi (ch. XII) :
« 1. Pour gagner la masse au relèvement national, aucun sacrifice n’est trop grand (…)

2. L’éducation nationale de la masse ne peut être réalisé que par le moyen indirect du relèvement social (…)

3. La nationalisation de la masse ne peut, en aucun cas, être obtenue par des demi-mesures ou par un apostolat timide, mais par une concentration d’efforts poussés à fond, avec fanatisme (…)

4. On ne peut gagner l’âme d’un peuple que si, en même temps que l’on lutte pour atteindre son propre but, on veille à détruire tout ennemi qui cherche à y faire obstacle (…)

5. Toutes les grandes questions de notre temps sont des questions du moment (…) une cause entre toutes présente pourtant seule une importance fondamentale : celle du maintien de la race dans l’organisme social (…)

6. Tous les intérêts particuliers aux différentes conditions ou professions ne doivent en rien entraîner une séparation entre les classes (…)

7. Pour que la propagande soit efficace, il faut qu’elle s’exerce dans une seule direction (…)

8. Le moyen de réussir un mouvement de réforme politique ne sera jamais d’éclairer ou d’influencer les forces dirigeantes : ce qu’il faut, c’est conquérir la puissance politique (…)

9. Le mouvement nouveau est dans son essence et dans son organisation intime antiparlementaire (…) partout le chef est institué par le chef immédiatement supérieur.

10. Notre but n’est pas une réforme religieuse, mais une réorganisation politique de notre peuple (…) ce n’est ni fonder une monarchie, ni renforcer la république, mais établir un Etat germanique. »

Citations d’Hitler :
« Le même sang appartient au même empire. »

 » Mon talent de dessinateur était indiscutable. »

« J’en étais arrivé à séparer patriotisme dynastique et nationalisme de race. »

« Il faut établir des bases meilleures de notre développement en s’inspirant d’un profond sentiment de responsabilité sociale. Anéantir avec une décision brutale les rejetons non améliorables (…) »

« Mis en contact avec le parti social-démocrate, quelques mois suffirent pour me faire comprendre quelle peste se dissimulait sous un masque de vertu sociale et d’amour du prochain, et combien l’humanité devrait sans tarder en débarrasser la terre, sans quoi la terre pourrait bien être débarrassée de l’humanité. »

« La masse préfère le maître au suppliant, et se sent plus rassurée par une doctrine qui n’en admet aucune autre près d’elle, que par une libérale tolérance. »

« Seule la connaissance de ce que sont les Juifs donne la clef des buts dissimulés, donc réellement poursuivis par la social-démocratie. »

« Les faits à la charge de la juiverie s’accumulèrent à mes yeux quand j’observai son activité dans la presse, en art, en littérature et au théâtre (…) C’était une peste, une peste morale, pire que la peste noire de jadis, qui, en ces endroits, infectait le peuple. »

« Le Juif n’est pas un Allemand, je le savais définitivement pour le repos de mon esprit. je connaissais enfin le mauvais génie de notre peuple. »

« La doctrine juive du marxisme rejette le principe aristocratique observé par la nature, et met à la place du privilège éternel de la force et de l’énergie, la prédominance du nombre et de son poids mort. Elle nie la valeur individuelle de l’homme, conteste l’importance de l’entité ethnique et de la race, et prive ainsi l’humanité de la condition préalable mise à on existence et à sa civilisation. »

« On ne saurait assez s’élever contre l’idée absurde que le génie pourrait être le fruit du suffrage universel. »

La vision hitlérienne de « l’État juif » (délire antisémite)

« Mais l’Etat n’a rien à faire avec une conception économique ou un développement économique déterminé ! Il n’est pas la réunion de parties contractantes économiques dans un territoire précis et délimité, ayant pour but l’exécution de tâches économiques ; il est l’organisation d’une communauté d’êtres vivants, pareils les uns aux autres au point de vue physique et moral, constituée pour mieux assurer leur descendance, et atteindre le but assigné à leur race par la Providence. C’est là, et là seulement, le but et le sens d’un Etat. L’économie n’est qu’un des nombreux moyens nécessaires à l’accomplissement de cette tâche. Elle n’est jamais ni la cause ni le but d’un Etat, sauf le cas où ce dernier repose a priori sur une base fausse, parce que contre nature. Ce n’est qu’ainsi qu’on peut expliquer le fait que l’Etat, en tant que tel, ne repose pas nécessairement sur une délimitation territoriale. Cette condition ne deviendra nécessaire que chez les peuples qui veulent assurer par leurs propres moyens la subsistance de leurs compagnons de race, c’est-à-dire chez ceux qui veulent mener à bien la lutte pour l’existence par leur propre travail. Les peuples qui ont la faculté de se glisser comme des parasites dans l’humanité, afin de faire travailler les autres pour eux sous différents prétextes, peuvent former des Etats sans que le moindre territoire délimité leur soit propre. C’est le cas surtout pour le peuple dont le parasitisme fait souffrir toute l’humanité : le peuple juif.

L’Etat juif ne fut jamais délimité dans l’espace ; répandu sans limites dans l’univers, il comprend cependant exclusivement les membres d’une même race. C’est pour cela que ce peuple a formé partout un Etat dans l’Etat. C’est l’ un des tours de passe-passe les plus ingénieux au monde que d’avoir fait naviguer cet Etat sous l’étiquette de « religion », et de lui assurer ainsi la tolérance que l’Aryen est toujours prêt à accorder à la croyance religieuse. En réalité, la religion de Moïse n’est rien d’autre que la doctrine de la conservation de la race juive. »

In HITLER, Adolf, Mein Kampf (trad. J. Gaudefoy-Demombynes & A. Calmettes), Paris, Nouvelles éditions latines, sans date (1934), p. 151-152

La tactique du Juif selon Hitler (délire antisémite)

« L’Aryen fut vraisemblablement d’abord un nomade et ne devint sédentaire qu’au cours des âges, mais parce qu’il n’était pas un Juif ! Non, le Juif n’est pas un nomade, car le nomade a déjà du « travail » une conception d’où peut résulter une évolution ultérieure si les conditions intellectuelles préalables viennent à être remplies. Il y a chez lui un fond d’idéalisme, bien qu’assez mince ; aussi sa nature peut paraître étrangère aux peuples aryens, sans pourtant leur être antipathique. Une telle conception est inconnue aux Juifs ; aussi n’ont-ils jamais été des nomades, mais toujours des parasites vivant sur le corps des autres peuples. S’ils ont parfois quitté les régions où ils avaient vécu jusqu’alors, ce ne fut pas volontairement, mais parce qu’ils furent chassés à diverses reprises par les peuples lassés de l’abus qu’ils faisaient de l’hospitalité qu’on leur avait accordée. La coutume qu’a le peuple juif de s’étendre toujours plus au loin est un trait caractéristique des parasites ; il cherche toujours pour sa race un nouveau sol nourricier.

Mais cela n’a rien à voir avec le nomadisme, car le Juif ne songe pas du tout à quitter la contrée où il se trouve ; il reste à l’endroit où il s’est établi et s’y cramponne à tel point qu’on ne peut l’en chasser que très difficilement, même en employant la violence. Son extension dans de nouvelles contrées ne se produit qu’au moment où sont remplies les conditions nécessaires à son existence sans que pour cela,, comme le fait le nomade, il change d’habitat. Il est et demeure le parasite-type, l’écornifleur qui, tel un bacille nuisible, s’étend toujours plus foin, sitôt qu’un sol nourricier favorable l’y invite. L’effet produit par sa présence est celui des plantes parasites : là où il se fixe, le peuple qui l’accueille s’éteint au bout de plus ou moins longtemps.

C’est ainsi que le Juif a, de tous temps, vécu dans les Etats d’autres peuples ; il formait son propre Etat qui se dissimulait sous le masque de communauté religieuse » tant que les circonstances ne lui permettaient pas de manifester complètement sa vraie nature. Mais, s’il lui arrivait de se croire assez fort pour pouvoir se passer de ce déguisement, il laissait tomber le voile et était subitement ce que beaucoup n’avaient voulu auparavant ni croire ni voir : le Juif.

La vie que le Juif mène comme parasite dans le corps d’autres nations et Etats comporte un caractère spécifique, qui a inspiré à Schopenhauer le jugement déjà cité, que le Juif est « le grand maître en fait de mensonges ». Son genre de vie porte le Juif à mentir et à toujours mentir comme le climat force l’habitant du Nord à porter des vêtements chauds. »

In HITLER, Adolf, Mein Kampf (trad. J. Gaudefoy-Demombynes & A. Calmettes), Paris, Nouvelles éditions latines, sans date (1934), p. 304-305

« Une fraction restreinte, mais puissante, de la population mondiale a choisi le parasitisme. (…) L’effet produit par sa présence est celui des plantes parasites : là où elle se fixe, le peuple qui l’accueille s’éteint au bout de plus ou moins longtemps. »

Adolf Hitler, Mein Kampf, 1924.

Hitler et les Protocoles des Sages de Sion (faux antisémite notoire)

Dans son journal, en date du 10 mai 1943, Joseph Goebbels rapporte les propos de Hitler concernant le complot juif mondial.

« Le Führer est d’avis que les protocoles sionistes peuvent prétendre à une authenticité absolue. Aucun homme n’aurait pu copier les efforts des Juifs pour dominer le monde tels que les Juifs eux-mêmes les perçoivent. Le Führer pense que les Juifs ne travaillent pas du tout en fonction d’un programme bien établi ; ils travaillent selon leur instinct de race. (…) Si les Juifs agissent selon leur instinct de race, cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de Juifs civilisés en Europe occidentale qui ne soient au fait des perspectives secrètes de cet instinct. Eux n’agissent pas seulement selon la race, mais aussi avec intelligence. En conséquence de quoi il y aura toujours des transfuges de la race juive pour dévoiler les objectifs juifs au grand public avec une franchise ahurissante. On ne peut parler d’une conjuration de la race juive contre l’humanité occidentale au sens propre. Cette conspiration est plus affaire de race que de dessein intellectuel. (…) Les Juifs ne sont pas tous les mêmes dans le monde entier. Qu’ils habitent dans le ghetto oriental, dans les palais des banques de la City ou de Wall Street, ils poursuivent le même but et useront des mêmes moyens pour y parvenir sans en avoir convenu.

On pourrait se poser la question de savoir pourquoi trouve-t-on du reste des Juifs dans l’ordre mondial. Cela reviendrait à se demander pourquoi il y a des doryphores. La nature est dominée par la loi de la lutte. Il se produira toujours des phénomènes parasitaires qui précipitent le combat et intensifient le processus de sélection entre les forts et les faibles. Le principe du combat domine également dans la cohabitation humaine. Il suffit de connaître cette loi pour pouvoir s’y préparer. L’homme intellectuel ne dispose pas des moyens de défense naturels contre le danger juif parce qu’il est essentiellement brisé dans son instinct. En conséquence de quoi, ce sont les peuples parvenus au plus haut niveau de civilisation qui sont les plus gravement exposés à ce danger. Dans la nature, la vie réagit toujours de la même façon contre le parasitisme. Dans l’existence des peuples, ce n’est pas exclusivement le cas. C’est de là que vient véritablement le danger juif. Les peuples n’ont donc plus d’autre possibilité que d’éradiquer les Juifs. »

Cité par : Peter Longerich. « Nous ne savions pas. » Les Allemands et la Solution finale. 1933 – 1945. Paris, Editions Héloïse d’Ormesson, 2008, pp. 353 – 354.

L’espace vital

« Nous autres nationaux-socialistes nous devons nous en tenir d’une façon inébranlable au but de notre politique extérieure : assurer au peuple allemand le territoire qui lui revient en ce monde. Et cette action est la seule qui devant Dieu et notre postérité allemande, justifie de faire couler le sang : devant Dieu, pour autant que nous avons été mis sur cette terre pour y gagner notre pain quotidien au prix d’un perpétuel combat, en créatures à qui rien n’a été donné sans contrepartie, et qui ne devront leur situation de maîtres de la terre qu’à l’intelligence et au courage avec lesquels ils sauront la conquérir et la conserver ; devant notre postérité allemande, pour autant que l’on ne versera pas le sang d’un seul citoyen allemand sans donner à l’Allemagne future des milliers de nouveaux citoyens. Le territoire sur lequel les vigoureux enfants des générations de paysans allemands pourront un jour se multiplier, justifiera le sacrifice de nos propres enfants et absoudra les hommes d’Etat responsables, même persécutés par leur génération, du sang versé et du sacrifice imposé à notre peuple.(…) Aucun peuple ne possède ici-bas un seul mètre carré de territoire en vertu d’une volonté ou d’un droit supérieurs. Les frontières de l’Allemagne sont des limites fortuites et momentanées au cours de l’éternelle lutte politique ; il en est de même des frontières délimitant l’habitat des autres peuples. Et tout comme la configuration de notre surface terrestre ne peut apparaître immuable comme le granit qu’à un étourdi imbécile – alors qu’en réalité chaque instant ne nous montre de sa constante évolution qu’une apparente immobilité, fruit du travail incessant des forces de la nature, détruite ou changée demain par des forces plus puissantes – il en est de même dans la vie des peuples, des frontières qui les séparent.

Les limites des Etats sont le fait des hommes et sont changées par eux. Le fait qu’un peuple a réussi à acquérir un territoire excessif ne confère nullement l’obligation supérieure de l’admettre pour toujours. Il démontre tout au plus la force du conquérant et la faiblesse du patient. Et c’est dans cette seule force que réside le droit. Si aujourd’hui le peuple allemand, parqué sur un territoire impossible, marche vers un avenir déplorable, ceci n’est pas un arrêt du destin et le fait de s’insurger ne constitue pas davantage une violation de ce destin. (…)

Autant nous sommes tous aujourd’hui convaincus de la nécessité d’un règlement de comptes avec la France, autant demeurerait-il inefficace pour nous dans son ensemble, si nos buts de politique extérieure se bornaient à cela. On ne saurait l’interpréter que comme une couverture de nos arrières pour l’extension en Europe de notre habitat. Car nous ne saurions résoudre cette question par l’acquisition de colonies, mais exclusivement par l’acquisition d’un territoire de peuplement qui accroisse la superficie même de notre mère-patrie. En outre, non seulement on assurera par là l’intime solidarité des nouveaux colons avec la métropole, mais on procurera à l’ensemble du territoire total les avantages qui résident dans sa grandeur unifiée.

Le mouvement raciste n’a pas à se faire l’avocat des autres peuples, mais à combattre pour le sien. (…)

Cependant nous autres nationaux-socialistes nous ne devons pas nous arrêter là : le droit au sol et à la terre peut devenir un devoir, lorsqu’un grand peuple paraît voué à la ruine, à défaut d’extension. Et tout particulièrement quand il ne s’agit pas d’un quelconque petit peuple nègre, mais de l’Allemagne, mère de toute vie, mère de toute la civilisation actuelle. L’Allemagne sera une puissance mondiale, ou bien elle ne sera pas. Mais, pour devenir une puissance mondiale, elle a besoin de cette grandeur territoriale qui lui donnera, dans le présent, l’importance nécessaire et qui donnera à ses citoyens les moyens d’exister.

Aussi, nous autres nationaux-socialistes, biffons-nous délibérément l’orientation de la politique extérieure d’avant guerre. Nous commençons là on l’on avait fini il y a six cents ans. Nous arrêtons l’éternelle marche des Germains vers le sud et vers l’ouest de l’Europe, et nous jetons nos regards sur l’Est.

Nous mettons terme à la politique coloniale et commerciale d’avant guerre et nous inaugurons la politique territoriale de l’avenir. »

In HITLER, Adolf, Mein Kampf (1924-25) (trad. J. Gaudefoy-Demombynes & A. Calmettes), Paris, Nouvelles éditions latines, sans date (1934), p. 650-652

Autres extraits d’Adolf Hitler, Mein Kampf

– Etat populaire et race pure

« L’Etat populaire doit instaurer la race au centre de la vie et prendre soin de la garder pure (…), veiller à ce que seuls les individus bien portants aient des enfants. Car la pire faute est d’en mettre au monde lorsqu’on est malade ou malsain; rien n’est alors plus honorable que de s’en abstenir. De même, il faut tenir pour répréhensible de priver la nation d’enfants bien portants. C’est là que l’Etat populaire doit se comporter en protecteur d’un avenir millénaire, devant lequel les désirs et l’égoïsme sont insignifiants et n’ont qu’à s’incliner (…). Un Etat populaire doit, par conséquent, ne pas tolérer que le mariage reste un perpétuel outrage à la race, mais au contraire le consacrer comme une institution appelée à produire des êtres faits à l’image du Seigneur, et non pas des monstres mi-hommes, mi-singes. »

(…)
– Espace vital

« Le même sang appartient à un même empire. Le peuple allemand n’aura aucun droit à une activité politique coloniale tant qu’il n’aura pu réunir ses propres fils en un même Etat. Lorsque le territoire du Reich contiendra tous les Allemands, s’il s’avère inapte à les nourrir, de la nécessité de ce peuple naîtra son droit moral d’acquérir les terres étrangères. (…)
La politique extérieure de l’Etat raciste doit assurer les moyens d’existence sur cette planète de la race que groupe l’Etat, en établissant un rapport sain, viable et conforme aux lois naturelles entre le nombre et l’accroissement de la population d’une part, l’étendue et la valeur du territoire d’autre part (…). Seul un espace suffisant sur cette terre assure à un peuple la liberté de l’existence. (…)
Aussi, nous autres nationaux-socialistes, biffons délibérément l’orientation de la politique extérieure d’avant-guerre. Nous commençons là où l’on avait fini il y a six cents ans. Nous arrêtons l’éternelle marche des Germains vers le Sud et vers l’Ouest de l’Europe, et nous jetons nos regards sur l’Est (…). »

idem plus court

« La politique extérieure de l’Etat raciste doit assurer les moyens d’existence sur cette planète de la race (…). Seul un espace suffisant sur cette terre assure à un peuple la liberté d’existence. Le mouvement national-socialiste doit alors trouver le courage de rassembler notre peuple pour le lancer sur la voie qui le sortira de son étroit habitat actuel et le mènera vers de nouveaux territoires (…). L’avenir de notre politique extérieure se trouve dans une politique de l’Est, dans le sens de l’acquisition de la terre nécessaire à notre peuple allemand ».

Adolf Hitler, Mein Kampf, 1925

Rôle de l’armée dans la nation

– « Comme facteur de force, à cette époque où commence la décomposition lente et progressive de notre organisme social, nous devons pourtant inscrire : l’armée.
C’était l’école la plus puissante de la nation allemande et ce n’est pas sans raison que s’est dirigée la haine de tous les ennemis précisément contre cette protectrice de la conservation de la nation et de sa liberté. Aucun monument plus éclatant ne peut être voué à cette institution, et à elle seule, que l’affirmation de cette vérité qu’elle fut calomniée, haïe, combattue, mais aussi redoutée par tous les gens inférieurs. »

– « Le fait que, à Versailles, la rage des détrousseurs internationaux des peuples se dirigea, en premier lieu, contre la vieille armée allemande, désigne à coup sûr celle-ci comme le refuge de la liberté de notre peuple, opposée à la puissance de l’argent.
Sans cette force qui veille sur nous, le traité de Versailles, dans tout son esprit, se serait depuis longtemps accompli à l’égard de notre peuple. ce que le peuple allemand doit à l’armée peut se résumer en un seul mot : tout.  »

Hitler, Mein Kampf, p. 278-279

-Le peuple et la race

– « Certaines vérités courent tellement les rues que, précisément pour cela, le vulgaire ne les voit pas, ou du moins ne les reconnaît pas. Il passe le plus souvent devant elles sans les voir, ainsi qu’il reste aveugle devant des vérités aveuglantes, et qu’il est extrêmement surpris quand quelqu’un vient soudain à découvrir ce que tous devraient pourtant savoir. Il y a autour de nous, par centaines de milliers, des problèmes aussi simples à résoudre que l’oeuf de Colomb, mais ce sont précisément les hommes du genre de Colomb qu’on rencontre assez rarement.
C’est ainsi que tous les hommes, sans exception, se promènent dans le jardin de la nature, se figurent tout connaître et savoir, et se comportent comme des aveugles à peu d’exceptions près vis-à-vis de l’un des principes les plus saillants de son action : celui de l’existence de caractères organiques distinguant les espèces entre lesquelles se répartissent tous les êtres vivants sur cette terre. »

– « L’observation la plus superficielle suffit à montrer comment les formes innombrables que prend la volonté e vivre de la nature sont soumises à une loi fondamentale et quasi inviolable que leur impose le processus étroitement limité de la reproduction et de la multiplication. Tout animal ne s’accouple qu’avec un congénère de la même espèce : la mésange avec la mésange, le pinson avec le pinson, la cigogne avec la cigogne, le campagnol avec le campagnol, la souris avec la souris, le loup avec la louve, etc. »

Hitler, Mein Kampf, p. 283

– « La nature soumet les faibles à des conditions d’existence rigoureuses qui limitent leur nombre…
Si elle ne souhaite pas que les individus faibles s’accouplent avec les forts, elle veut encore moins qu’une race supérieure se mélange avec une inférieure, car, dans ce cas, la tâche qu’elle a entreprise depuis des milliers de siècles pour faire progresser l’humanité serait rendue vaine d’un seul coup. »

– « En résumé, le résultat de tout croisement de races est toujours le suivant :
– abaissement du niveau de la race supérieure ;
– régression physique et intellectuelle, et, par suite, apparition d’une sorte de consomption dont les progrès sont lents mais inévitables.
Amener un tel processus n’est autre chose que pécher contre la volonté de l’Eternel, notre Créateur.
(…)
Ici intervient, il est vrai, l’objection spécifiquement judaïque aussi comique que niaise, du pacifiste moderne : « L’homme doit précisément vaincre la nature ! »
En réalité, l’homme n’a encore vaincu la nature sur aucun point (…) »

Hitler, Mein Kampf, p.285-286

L’Aryen, fondateur de la civilisation

– « Ce serait une vaine entreprise que de discuter sur le point de savoir quelle race ou quelles races ont primitivement été dépositaires de la civilisation humaine et ont, par la suite, réellement fondé ce que nous entendons par humanité. Il est plus simple de se poser la question en ce qui concerne le présent, et sur ce point, la réponse est facile et claire. Tout ce que nous avons aujourd’hui devant nous de civilisation humaine, de produits de l’art, de la science et de la technique est presque exclusivement le fruit de l’activité créatrice des Aryens. »

– « Ce fait permet de conclure par réciproque, et non sans raison, qu’ils ont été seuls les fondateurs d’une humanité supérieure et, par suite, qu’ils représentent le type primitif de ce que nous entendons sous le nom d' »homme ». L’Aryen est le Prométhée de l’humanité , l’étincelle divine du génie a de tout temps jailli de son front lumineux ; il a toujours allumé à nouveau ce feu qui, sous la forme de la connaissance, éclairait la nuit recouvrant les mystères obstinément muets et montrait ainsi à l’homme le chemin qu’il devait gravir pour devenir le maître des autres êtres vivants sur cette terre. Si on le faisait disparaître, une profonde obscurité descendrait sur la terre ; en quelques siècles, la civilisation humaine s’évanouirait et le monde deviendrait un désert. »

Hitler, Mein Kampf, p. 289

le même thème plus court

« Tout ce que nous avons aujourd’hui devant nous de civilisation humaine, de produit de l’art, de la science, de la technique est presque exclusivement le fruit de l’activité créatrice des Aryens. (…) La conception raciale ne croit nullement à l’égalité des races, mais reconnaît au contraire leur diversité et leur valeur plus ou moins élevée. (…) Les Aryens ont été les seuls fondateurs d’une humanité supérieure, celle qui a créé la civilisation ».

Adolf Hitler, Mein Kampf, 1925

– Un destin (?)

– « Une heureuse prédestination m’a fait naître à Braunau-am-Inn, bourgade située précisément à la frontière de ces deux Etats allemands dont la nouvelle fusion nous apparaît comme la tâche essentielle de notre vie, à poursuivre par tous les moyens.
L’Autriche allemande doit revenir à la grande patrie allemande et ceci, non pas en vertu de quelconques raisons économiques. Non, non : même si cette fusion, économiquement parlant, est indifférente ou même nuisible, elle doit avoir lieu quand même. Le même sang appartient à un même empire. »

– « Le peuple allemand n’a aucun droit à une activité politique coloniale tant qu’il n’aura pas pu réunir ses propres fils en un même Etat. Lorsque le territoire du Reich contiendra tous les Allemands, s’il s’avère inapte à les nourrir, de la nécessité de ce peuple naîtra son droit moral d’acquérir des terres étrangères. La charrue fera place alors à l’épée, et les larmes de la guerre prépareront les moissons du monde futur. »

Hitler, Mein Kampf, p. 17

La psychologie de la masse

– « L’âme de la masse n’est accessible qu’à tout ce qui est entier et fort.
De même que la femme est peu touchée par des raisonnements abstraits, qu’elle éprouve une indéfinissable aspiration sentimentale pour une attitude entière et qu’elle se soumet au fort tandis qu’elle domine le faible, la masse préfère le maître au suppliant, et se sent plus rassurée par une doctrine qui n’en admet aucune auprès d’elle, que par une libérale tolérance. »

– « La tolérance lui donne un sentiment d’abandon ; elle n’en a que faire. Qu’on exerce sur elle un impudent terrorisme intellectuel, qu’on dispose de sa liberté humaine : cela lui échappe complètement, et elle ne pressent rien de toute l’erreur de la doctrine. Elle ne voit que les manifestations extérieures voulues d’une force déterminée et d’une brutalité auxquelles elle se soumet toujours. »

Hitler, Mein Kampf, p. 50

La propagande

 » A qui la propagande doit-elle s’adresser ? A l’intelligentsia scientifique ou à la masse la moins cultivée ? Elle ne doit s’adresser qu’à la masse ! (…) Car toute propagande doit être populaire, elle doit ajuster son niveau intellectuel en fonction de la capacité d’absorption des plus bornée de ceux qu’elle veut toucher. Aussi, plus grande sera la masse des gens à atteindre, plus bas devra être son niveau intellectuel. Mais lorsque l’on veut, comme, par exemple, pour soutenir le moral en temps de guerre, que la propagande agisse sur tout le peuple, on ne veillera jamais assez à ne pas présumer de capacités intellectuelles trop élevées. (…) Une fois bien comprise la nécessité d’orienter vers les masses l’art de la propagande, on en arrive à la doctrine suivante : il est erroné de vouloir donner à la propagande la portée d’un enseignement scientifique par exemple. Les masses ont une capacité d’absorption très limitée, elles comprennent peu et oublient beaucoup. Il résulte de tout cela qu’une propagande efficace devra se limiter à un très petit nombre de points et les exploiter sous forme de slogans jusqu’à ce que tout le monde, jusqu’au dernier, réussisse à voir derrière le mot ce que l’on veut lui faire comprendre. Si l’on sacrifie ce principe et que l’on veut couvrir un champ large, l’effet sera dispersé, car la masse ne pourra ni digérer ni conserver la substance qu’on lui propose. Et le résultat s’en trouvera affaiblie d’autant, et finira par disparaître complètement. »

Hitler, Mein Kampf extrait de D’Almeida F., « Images et propagande », Florence, Casterman, 1995

« La grande masse d’un peuple ne se compose ni de professeurs, ni de diplomates. Elle est peu accessible aux idées abstraites. Par contre, on l’empoignera plus facilement dans le domaine des sentiments et c’est là que se trouvent les ressorts secrets de ses réactions, soit positives, soit négatives. Elle ne réagit d’ailleurs bien qu’en faveur d’une manifestation de force orientée nettement dans une direction ou dans la direction opposée, mais jamais au profit d’une demi-mesure hésitante entre les deux. Fonder quelque chose sur les sentiments de la foule exige aussi qu’ils soient extraordinairement stables. La foi est plus difficile à ébranler que la science, l’amour est moins changeant que l’estime, la haine est plus durable que l’antipathie. Dans tous les temps, la force qui a mis en mouvement sur cette terre les révolutions les plus violentes, a résidé bien moins dans la proclamation d’une idée scientifique qui s’emparait des foules que dans un fanatisme animateur et dans une véritable hystérie qui les emballait follement. (…)

Quiconque veut gagner la masse, doit connaître la clef qui ouvre la porte de son coeur. Ici l’objectivité est de la faiblesse, la volonté est la force.

(…)

Voici l’essentiel : action sur la grande masse, limitation à quelques points peu nombreux constamment repris ; emploi d’un texte concis, concentré, su par coeur et procédant par formules affirmatives ; maximum d’opiniâtreté pour répandre l’idée, patience dans l’attente des résultats. »

extraits de Mein Kampf, traduction française, éd Latines, 1934, pages 337 et 364

Le marxisme

– « La doctrine juive du marxisme rejette le principe aristocratique observé par la nature, et met à la place du privilège éternel de la force et de l’énergie, la prédominance du nombre et de son poids mort. Elle nie la valeur individuelle de l’homme, conteste l’importance de l’entité ethnique et de la race, et prive ainsi l’humanité de la condition préalable mise à son existence et à sa civilisation. »

– « Admise comme base de la vie universelle, elle entraînerait la fin de tout ordre humainement concevable. Et de même qu’une pareille loi ne pourrait qu’aboutir au chaos dans cet univers au delà duquel s’arrêtent nos conceptions, de même elle signifierait ici-bas la disparition des habitants de notre planète…
La nature éternelle se venge impitoyablement quand on transgresse ses commandements.
C’est pourquoi je crois agir selon l’esprit du Tout-Puissant, notre créateur, car :

En me défendant contre le Juif, je combats pour défendre l’oeuvre du Seigneur. »

Hitler, Mein Kampf, p. 71-72


La femme allemande

« La femme allemande, la mère en elle,
Recèle des richesses que ne connaît nulle étrangère.
La femme allemande est un vin généreux,
Elle chérit et fertilise la terre.

Digne de respect, c’est ainsi qu’elle doit se montrer ;
Préservée des passions et des séductions
des races honnies, c’est ainsi qu’elle doit être.
Le Peuple doit demeurer pur et sain :
Car c’est là l’idéal le plus haut du Fürher. »

in Curt Rosten, ABC du national socialisme.

Loi de Nuremberg
Loi pour la protection du sang et de l’honneur allemand (sic) du 15 septembre 1935

« § 1 (1) Les mariages entre Juifs et citoyens de sang allemand ou assimilé sont interdits. Les mariages qui seraient tout de même célébrés sont déclarés nuls, même s’ils sont contractés à l’étranger pour contourner cette loi.

(2) Seul le procureur peut lever l’action de nullité.

§ 2 Les relations extraconjugales entre Juifs et citoyens de sang allemand ou assimilé sont interdites.

§ 3 Les Juifs n’ont pas le droit d’employer des citoyennes de sang allemand ou assimilé de moins de 45 ans dans son ménage.

§ 4 (1) Les Juifs n’ont pas le droit de hisser le drapeau national du Reich, ni de porter les couleurs du Reich.

(2) Par contre, il leur est permis de porter les couleurs juives.

L’exercice de cette autorisation relève du contrôle de l’Etat.

§ 5 (1) Celui qui contrevient à l’interdiction du paragraphe 1 sera puni par une peine de réclusion.

(2) L’homme qui contrevient au paragraphe 2 sera puni par une peine de réclusion ou d’emprisonnement.

(3) Celui qui contrevient aux paragraphes 3 et 4 sera puni par une peine de prison pouvant aller jusqu’à un an ou par une amende ou par l’une de ces punitions.

§ 6 Le Ministre de l’Intérieur du Reich promulgue avec l’accord du suppléant du Führer et du Ministre de la Justice du Reich les mesures de justice et d’administration nécessaires à l’application et au complètement de ces lois.

§7 La loi entre en vigueur le jour de sa publication, mais le § 3 toutefois seulement le 1er janvier 1936.

Nuremberg, le 15 septembre 1935

Le Führer et Chancelier du Reich.

Le Ministre de l’Intérieur du Reich.

Le Ministre de la Justice du Reich.

Le suppléant du Führer. »

Traduit d’après S. Marc, G. Stuckert, Nationalsozialsimus und Zweiter Weltkrieg, pb-verlag, 1998

La hantise absolue du métissage racial

« Le jeune Juif aux cheveux noirs épie pendant des heures, le visage illuminé d’une joie satanique, la jeune fille qu’il souille de son sang (…). Ainsi cherche-t-il à abaisser systématiquement le niveau des races en empoisonnant constamment les individus (…). La perte de la pureté du sang abaisse l’homme pour toujours. Les peuples qui se métissent ou se laissent métisser pèchent contre la volonté de l’éternelle Providence et leur chute n’est pas imméritée ».

Adolf Hitler, Mein Kampf, 1925

« L’ennemi mortel, impitoyable, du peuple allemand est et reste la France. Car la contamination provoquée par l’afflux de sang nègre sur le Rhin répond aussi bien à la soif de vengeance de cet ennemi héréditaire de notre peuple qu’au froid calcul du Juif. Le Juif y voit le moyen de commencer le métissage du continent européen en infectant la race blanche avec le sang d’une basse humanité ».

Adolf Hitler, Mein Kampf, 1925

« D’après l’expérience significative acquise dans le domaine de la zootechnie, une femelle de bonne race devient inapte à porter une progéniture noble dès lors qu’elle a été fécondée, ne serait-ce qu’une seule fois, par un mâle de race inférieure ! Une maternité provoquée par un tel sang mâle vil empoisonne tout l’organisme de la créature femelle et l’altère dans le sens de la race abjecte, de sorte qu’elle n’est plus en mesure de mettre au monde qu’une progéniture vile, même en cas d’insémination par un mâle de race noble. »

O. Dinter, 1935, « raciologue allemand » très en vogue au sein du régime nazi. Cité dans E.Conte et C. Esner, La quête de la race, p. 127.

« S’il y a une seule évidence partagée par l’entier du régime, [c’est celle-ci] le « métissage » racial représente un danger, un facteur de décomposition. »

Tiré de E.Conte et C. Esner, La quête de la race, p. 2.

« Si le danger de la reproduction de cette malédiction de Dieu dans le sang juif doit enfin trouver un terme, alors il n’y a qu’une voie : l’extermination de ce peuple dont le père est le diable.»

Julius Streicher, in Der Stürmer, le 25 décembre 1942.

Un extrait d’un texte idéologique du NSDAP (sans date)
« La loi la plus générale et la plus impitoyable, en ce monde, est la lutte pour la vie et son épanouissement la lutte des races pour leur espace vital. »

« (…)

Les uns choisissent la voie de la frugalité, de la discipline, de la ténacité, du travail. (…) Ceux-là se caractérisent en général par une fécondité au-dessus de la moyenne, mais évitent autant que possible une lutte ouverte pour assurer à leur descendance un espace vital. À ces races de « coolies et de fellahs » se rattachent le surnombre de la population du globe, le gros des hommes de couleur d’Asie et d’Afrique, et les populations Est-baltes et asiatiques de la Russie.

Une fraction restreinte, mais puissante, de la population mondiale a choisi le parasitisme. Feignant intelligemment de s’assimiler, elle cherche à s’établir parmi les peuples sédentaires, à priver ceux-ci du fruit de leur travail par des ruses mercantiles et, en minant perfidement leur esprit, à prendre elle-même le pouvoir. L’espèce la plus connue et la plus dangereuse de cette race est la juiverie.

Le troisième groupe, enfin, mène la lutte avec franchise, audace, et conscience de sa supériorité raciale. C’est le groupe des races de Seigneurs et de Guerriers. Elles affrontent la nature pour lui arracher nourriture et trésors du sol, mais elles savent aussi prendre le glaive en main si l’on menace leur liberté ou si d’autres races, notamment des races inférieures, refusent à leur descendance un espace vital insuffisamment exploité. Seules, ces races se sont avérées créatrices sur le plan culturel et capables de former des États. (…) De ces races, la plus grande de toutes est la race allemande. »

in L’époque contemporaine, 1770-1990 (version B), Lausanne, Edipresse / LEP, 1995, p. 248


L’Allemagne et le réarmement

« L’Allemagne (…) a observé les mesures désarmement qui lui étaient imposées. (…) Mais les États vainqueurs se sont tout naturellement séparés des obligations du traité de Versailles. Ils ne se sont pas seulement abstenus de désarmer. (…) Au contraire, l’augmentation des armements est devenue évidente. Le gouvernement allemand voit dans la création d’une armée française de 101 divisions un élément (…) des preuves du refus d’accepter l’idée du désarmement, telle qu’elle était proclamée à l’origine. Dans ces conditions, le gouvernement allemand considère qu’il est impossible de s’abstenir plus longtemps de prendre des mesures nécessaires à la sécurité du Reich. Ce que le gouvernement allemand désire, en tant que gardien de l’honneur et des intérêts de la nation allemande, c’est la certitude que l’Allemagne possède suffisamment les instruments de puissance pour maintenir l’intégrité du Reich allemand, et pour commander l’estime et le respect international en tant que garant de la paix générale. A cette heure, le gouvernement allemand, renouvelle, devant le peuple allemand, devant le monde entier, son assurance et sa détermination de ne jamais se préoccuper que de la sauvegarde de l’honneur allemand et de la liberté du Reich. En réarmant, l’Allemagne n’a pas l’intention de créer un instrument de puissance dans un but guerrier, mais de défendre et de maintenir la paix. »

citation d’Adolf Hitler, mars 1935 Cité in FRANK, Robert (s.d.), Histoire 1e: L, ES, S, Paris, Belin, 1994, p. 261


L’Education selon Hitler

« C’est avec la jeunesse que je commencerai ma grande oeuvre éducatrice, dit Hitler. Nous, les vieux, nous sommes usés. Oui, nous sommes déjà vieux. Nous sommes gâtés jusqu’à la moelle. Nous n’avons plus d’instincts sauvages. Nous sommes lâches, nous sommes sentimentaux. Nous portons le poids d’une histoire humiliante et le souvenir confus des époques d’asservissement et d’humiliation. Mais ma splendide jeunesse! Y en a t- il de plus belle dans le monde ? Quel matériel humain ! Avec eux je pourrai construire un nouveau monde. Ma pédagogie est dure. Nous ferons croître une jeunesse devant laquelle le monde tremblera. Une jeunesse violente, intrépide, cruelle. C’est ainsi que je la veux. Elle saura supporter la douleur. Je ne veux en elle rien de faible ni de tendre. Je veux qu’elle ait la force et la beauté des jeunes fauves. Je la ferai dresser à tous les exercices physiques. Avant tout qu’elle soit athlétique ; c’est là le plus important. C’est ainsi que je purgerai la race de ces milliers d’années de domestication et d’obéissance. C’est ainsi que je la ramènerai à l’innocence et à la noblesse de la nature; c’est ainsi que je pourrai construire un monde neuf. Je ne veux aucune éducation intellectuelle. Le savoir ne ferait que corrompre mes jeunesses. Qu’elles sachent seulement ce qu’elles pourront apprendre par le libre jeu de la curiosité et de l’émulation. La science seule que j’exigerai de ces jeunes gens, c’est la maîtrise d’eux mêmes. Ils apprendront à dompter la peur.»

Extrait de Hermann Rauschning, « Hitler m’a dit » dont la première édition en allemand date de 1939 (Hermann Rausching, Gespräche mit Hitler, Zürich 1939) publiée en Suisse et qui sera tout de suite traduite.
Repris de http://www.chourave.ch/campagne/hitler-ma-dit.html La traduction française ci-dessus doit être celle de la coll. Pluriel. Le Livre de Poche. 1979, 168 pages. (?)

J’ai trouvé une partie de la citation en allemand ici http://www.sjd-falken.de/h/hi00an.htm
« … eine Jugend … vor der sich die Welt erschrecken wird … »
Adolf Hitler (zitiert nach: Hermann Rauschning, Gespräche mit Hitler, Zürich/New York, 1940; in: Wochenpost Nr. 45/95 vom 2. November 1995 Seite 45): « In meinen Ordensburgen wird eine Jugend heranwachsen, vor der sich die Welt erschrecken wird. Eine gewalttätige, herrische, unerschrockene, grausame Jugend will ich. Schmerzen muß sie ertragen. Es darf nichts Schwaches und Zärtliches an ihr sein. Das freie, herrliche Raubtier muß erst wieder in ihren Augen blitzen. Stark und schön will ich meine Jugend. So kann ich das Neue schaffen. Ich will keine intellektuelle Erziehung. Mit Wissen verderbe ich mir die Jugend. Am liebsten ließe ich sie nur das lernen, was sie ihrem Spieltrieb folgend sich freiwillig aneignen. Aber Beherrschung müssen sie lernen. Sie sollen mir in den schwierigsten Proben die Todesfurcht besiegen lernen. »

La jeunesse embrigadée

« Cette jeunesse doit apprendre uniquement à penser allemand et à agir en Allemand. Quand ces jeunes garçons et ces jeunes filles entrent dans nos organisations à l’âge de 10 ans, ils reçoivent et sentent un air frais, souvent pour la première fois ; quatre ans après, ils passent de la Jungvolk à la Hitlerjugend et là nous les tenons encore pour quatre ans. Nous les prenons immédiatement dans le parti, dans le Front du travail, dans la SA ou dans la SS. Et si, après avoir passé là encore deux ans ou deux ans et demi, ils ne sont pas encore devenus de vrais nationaux-socialistes, alors nous les soumettrons au service du travail obligatoire (…) ainsi ils ne seront jamais plus libres pour toute leur vie. »

Discours d’A. Hitler, 2 décembre 1938

autre traduction et arrangement du même texte

« Cette jeunesse, mais elle n’apprend rien d’autre qu’à penser allemand, à agir allemand… Les garçons entrent à dix ans dans notre organisation et souvent y respirent pour la première fois un air frais. Après huit années aux Jeunesses hitlériennes, nous les prenons tout de suite dans le parti, dans le Front du Travail, etc… Puis la Wehrmacht les prend en mains pour un nouveau traitement et quand ils reviennent, nous les reprenons tout de suite pour qu’ils n’aient pas de rechute, dans les SA, les SS et ainsi de suite. Et ils ne seront plus jamais libres de leur vie entière. »

Discours d’Adolf Hitler, 2 décembre1938.