CHRONOLOGIE ESSENTIELLE SUR L’HISTOIRE CONTEMPORAINE DE L’ ITALIE
1861 – 1871 Réalisation de l’unité nationale (Rome devient capitale, malgré l’opposition de la Papauté), sous la conduite et la domination du Piémont (la maison de Savoie devient dynastie régnante – Vittorio Emanuele II: dès 18618, Umberto I: dès 1878, Vittorio Emanuele III: dès 1900, Umberto II: en 1946) et grâce à l’alliance entre la bourgeoise industrielle du Nord et l’aristocratie terrienne du Sud.
Il subsiste néanmoins trois ruptures :
a) Nord / Sud , le Nord s’industrialise, tandis que le Sud reste pauvre et sous-développé (émigration);
b) Eglise / Etat (monarchie constitutionnelle, dirigée par la bourgeoisie libérale);
c) classes dirigeantes / classes populaires (paysannerie notamment); ces dernières restent exclues de la vie politique nationale (suffrage censitaire jusqu’à la première guerre mondiale).
1882 – 1912
L’Italie essaye de s’insérer dans le jeu de la conquête coloniale (1882: Erythrée; 1889: Somalie; 1912 Libye).
1892 Naissance du Parti Socialiste.
Les tensions sociales augmentent dans les villes industrielles, mais aussi dans les campagnes. Le pouvoir s’en tient à une attitude durement répressive (émeutes de Milan en 1898).
1903 – 1914 Ere Giolitti (premier ministre libéral):
a) politique d’ouverture vers les socialistes modérés et vers le catholique, en vue de leur intégration dans le système libéral;
b) tentatives de réformes sociales (lois sur le travail);
c) politique de neutralité vis-à-vis des grandes puissances.
1914
D’abord politique de neutralité, puis, sous la pression des interventionnistes
-nationalistes: D’Annunzio , socialistes réformistes: parmi d’autres, Benito Mussolini , ancien directeur de L’Avanti , (quotidien du P.S.I.), expulsé du parti pour ses positions interventionnistes, puis fondateur du journal Il Popolo d’Italia , futur organe du parti fasciste –
1915
entrée en guerre contre les Empires centraux, à côté de l’Entente.
1917
Déroute de Caporetto, avance austro-hongroise arrêtée in extremis sur la Piave.
1918
Offensive victorieuse de Vittorio Veneto.
1919
Traité de Versailles: l’Italie obtient Trento et le Sud Tyrol, Trieste et le Frioul, mais ses revendications sur Fiume et la Dalmatie, ainsi que ses ambitions coloniales ne sont pas entendue par les alliés: naissance du mythe de la victoire mutilée , qui sera exploité par la propagande nationaliste et fasciste.
1919 – 1921
Biennio rosso : dans un climat de crise économique et sociale, le mouvement ouvrier et paysan déploie une grande activité (grèves, occupations de terres et d’usines, espoirs révolutionnaires) qui s’avère stérile. Par la suite le mouvement se désagrège: scission du P.S.I. et naissance du P.C.I.
1921 – 1922
Répression anti ouvrière et anti paysanne, multiplication des interventions violentes des squadre , crées par Mussolini en 1919, contre militants socialistes et catholiques et contre les mouvements syndicaux, pour protéger les intérêts des grands propriétaires terriens et des industriels.
Le mouvement fasciste devient un parti politique (Partito Nazionale Fascista) et obtient, sous la conduite de B. Mussolini, une faible représentation au parlement (34 sièges contre 156 aux socialistes du P.S.I., et 100 au parti catholique nouvellement créé, Partito Popolare Italiano). Les « activités » squadristes redoublent d’intensité et de violence.
1922
En octobre: Marcia su Roma . Le roi confie à Mussolini la tâche de former un nouveau gouvernement, dont les postes clé reviennent au fascistes, malgré la modestie de leur représentation parlementaire.
Création du Gran consiglio del fascismo et, après réorganisation des squadre, de la Milizia volontaria per la sicurezza nazionale.
1923
Nouvelle loi électorale: le parti qui obtient la majorité relative a droit au 2/3 des sièges au parlement.
1924
Coalition électorale des fascistes avec la droite traditionnelle, le listone , et victoire électorale avec 65% des voix.
Assassinat du député socialiste Matteotti, qui avait dénoncé au parlement le climat de violences et d’intimidations, voulu par les fascistes, dans la campagnes électorale. Les fascistes sont tout de suite identifiés comme les responsables de cet assassinat politique: crise du régime, l’opposition abandonne le parlement, geste symbolique mais totalement inefficace.
Mussolini lui-même assume, face au parlement, la responsabilité de l’assassinat de Matteotti. C’est le premier pas vers l’établissement de la dictature.
1925
Organisation progressive de l’Etat fasciste, autoritaire, totalitaire, hiérarchique et corporatif, selon les principes et les structures suivantes:
1. dictature personnelle de Benito Mussolini, chef du gouvernement et président du Grand conseil du fascisme (duce );
2. parti unique , le PNF , dont dépendent les organisations féminines, de la jeunesse, les syndicats et les associations professionnelles, la Milice volontaire pour la sécurité nationale;
3. système corporatif (les corporations regroupent, sous le contrôle du PNF, les ouvriers, les patrons et des représentants de l’Etat et du parti selon les branches et secteurs d’activité);
4. consultations populaires par plébiscite.