La politique de la Sainte Alliance…
La politique de Metternich en 1820…
« Les événements qui ont eu lieu le 8 mars en Espagne, le 2 juillet à Naples, la catastrophe du Portugal, ont dû nécessairement faire naître un sentiment profond d’indignation et d’inquiétude et de chagrin dans ceux qui sont chargés de veiller à la tranquillité des États, mais en même temps leur faire sentir le besoin de se réunir pour délibérer en commun sur les moyens de prévenir tous les maux qui menaçaient de fondre sur l’Europe (…).
Les ministres qui pouvaient être pourvus à Troppau même d’instructions positives de la part de leurs monarques, se concertèrent en conséquence sur les règles de conduite à suivre relativement aux États dont le gouvernement avait été renversé par la violence, et sur les mesures pacifiques ou coercitives qui pourraient ramener ces États dans le sein de l’alliance européenne (…).
La révolution de Naples s’enracinant tous les jours de plus en plus, aucune ne pouvant menacer d’une manière plus imminente la tranquillité des États voisins et n’étant pas dans le cas d’être attaqués aussi promptement et aussi immédiatement, on s’est convaincu de la nécessité de procéder à l’égard du royaume des Deux-Siciles d’après les principes ci-dessus énoncés.
Pour préparer à cette fin des mesures conciliatrices, les monarques réunis à Troppau ont résolu d’inviter le roi des Deux-Siciles à se réunir à eux à Laybach ; démarche dont le but était uniquement de délivrer S. M. de toute espèce de contrainte extérieure, et de constituer ce monarque médiateur entre ses peuples égarés et les États dont ils menaçaient la tranquillité. Les monarques étant résolus de ne point reconnaître les gouvernements formés par une révolte ouverte, ils ne pouvaient négocier qu’avec le roi en personne. Leurs ministres et leurs agents à Naples ont reçu des instructions en conséquence.
La France et l’Angleterre ont été invitées à prendre part à cette démarche et l’on doit s’attendre qu’elles ne refuseront pas d’y accéder… »
D’après MARTENS, G. F., Nouveau Recueil de traités,.. depuis 1808…, t. V, Gottingue, 1824, pp. 592-595.