La vision de l’Autre à Rome

Ce dossier a été constitué pour un cours sur la vision de l’Autre, de l’étranger, dans les civilisations antiques donné en 2007-2008 par Christophe Rime (collège de Saussure, Genève).

A.
Caesar, La Guerre des Gaules, Livre I

Livre I. 31
« Un premier groupe d’environ quinze mille hommes avait d’abord passé le Rhin ; puis ces rudes barbares prenant goût au pays (…) il en vint un plus grand nombre. »

« Et Arioviste (…) se conduit en tyran orgueilleux et cruel, exige comme otages les enfants des plus grandes familles et les livre, pour faire des exemples, aux pires tortures, si on n’obéit pas au premier signe ou si seulement son désir est contrarié. C’est un homme grossier, irascible, capricieux, il est impossible de souffrir plus longtemps sa tyrannie. »

Livre I. 33
« Il se rendait compte d’ailleurs qu’il était dangereux pour le peuple romain que les Germains prissent peu à peu l’habitude de passer le Rhin et de venir par grandes masses dans la Gaule. Il estimait que ces hommes violents et incultes ne sauraient se retenir (…) [d’envahir l’Italie]. Arioviste (…) était devenu si orgueilleux, si insolent, qu’il le jugeait intolérable. »

B.
Caesar, La Guerre des Gaules, Livre III

Livre III. 59
« Leur courage ne les faisait pas seulement distinguer par César, gonflés d’une vanité absurde et bien dignes de barbares, ils regardaient de haut leurs camarades, (…) s’appropriaient indûment la solde des cavaliers et détournaient tout le butin pour l’envoyer chez eux. »

C.
Flavius Joseph, Guerre aux Juifs

Livre IV. 45
« Or, tout au contraire, votre impatience de courir à la victoire vous a fait négliger votre sécurité. L’irréflexion, à la guerre, et la folie d’attaquer ne sont pas défauts de Romain, qui devons tous nos succès au métier et à la discipline, mais bien un procédé de barbares, et c’est à lui surtout que les Juifs doivent leurs défaites. »

D.
Lucain, La Guerre civile

Livre VIII. 363-366
« Des Nations réunies de l’Extrême-Orient et des villes innombrables ont appelé des troupes telles qu’on n’en avait jamais vu au combat. Nous avons à la fois l’univers entier à notre service. Tout ce que nous sommes de mortels enfermés dans les limites du ciel constellé (du midi au nord). »

E.
Sénèque, Des bienfaits

Livre III. 28
« Nous avons tous mêmes commencements, même origine ; nul homme n’est plus noble qu’un autre, excepté celui dont la nature est plus droite et plus capable de bonnes actions (…) et de fait il n’est pas d’âmes qui ravalent plus leur fierté que celles qui ont de folles prétentions, et nul n’est plus disposé à marcher sur les autres que celui qui a appris à faire des affronts à force d’en essuyer. »

Livre V. 8
« Des nations barbares et incapables de supporter la domination étrangère se laissent plus aisément gouverner (…) que notre âme, maintenue par nous dans le devoir, et nous, vaincre par nous-mêmes. »

F.
Sénèque, Lettres à Lucilius

Livre V. 47
« J’omets cependant d’autres traits de notre barbarie, de notre inhumanité (…). »

Livre V. 38
« Le devoir qui s’impose, c’est de fuir aussi loin que l’on le peut devant les excitants du vice. Endurcissons notre âme, entraînons-la bien à l’écart de l’amorce des plaisirs. (…) [Hannibal] Vainqueur dans les batailles, ses vices l’ont vaincu (…). Nous aussi, nous avons une guerre à soutenir, guerre qui ne tolère ni trêve ne relâche. Nos premiers ennemis à vaincre, ce sont les plaisirs (…) et la conviction s’établira qu’il ne faut rien accorder à la sensualité, à la noblesse (…). Que le labeur seul fasse couler nos sueurs. »

Livre VII. 65
« Finir, ne point avoir commencé, c’est le même état. »

Livre VIII. 71
« Quand pourrons-nous faire mépris de l’une et l’autre fortune ; quand pourrons-nous, tenant toutes nos passions sous le genou, les ayant pliées à notre volonté propre, pousser ce cri : j’ai vaincu ! « vaincu qui ? », diras-tu. Ni le Perse, ni les tribus du fond de la Médie, ni les contrées belliqueuses qui s’étendent peut-être au delà des Dahes ; mais la cupidité, mais l’ambition, mais la crainte de la mort, victorieuses de ceux qui ont vaincu le monde. »

Livre VIII. 75
« Dégagés enfin de la fange d’ici-bas, parvenus à ce plan supérieur et sublime, là-haut, nous trouverons les biens promis : la sérénité, et ; toute erreur bannie, la totale dépendance. (…) ne vouloir rien d’immoral ; rien d’immodéré ; exercer un absolu pouvoir sur soi-même. Inestimable bien que d’arriver à s’appartenir. »

Livre XI. 83
« Cet Antoine, qui était un grand homme, une belle intelligence, qu’est-ce qui l’a perdu en le faisant passer sous l’empire des mœurs étrangères, de vices qu’ignoraient Rome ? »

Livre XIV. 90
« Cependant, si ces hommes avaient tous le caractère mieux trempé, mieux disposé au labeur, l’esprit, chez eux, n’était pas encore dans toute sa maturité. La nature en effet, ne donne pas la vertu : c’est un art que de se rendre homme de bien. »

« Il leur manquait la justice, (…) la prudence, (…) la modération, la force d’âme. La vertu n’est conférée qu’à l’âme éduquée et instruite, que de perpétuels exercices ont conduite au sommet de la perfection. Nous naissons pour cette perfection, mais sans elle, et dans le meilleur naturel du monde, avant qu’on ne l’applique à l’étude, il y a étoffe de la vertu, il n’y a pas la vertu. »

Livre XIV. 92
« L’élément non raisonnable de l’âme se divise en deux parties : l’une ardente, ambitieuse, violente [= les passions] ; l’autre basse, languissante, asservie aux plaisirs. »

Livre XV. 53
« Homme, j’estime que rien de ce qui touche à l’homme ne m’est étranger. »

Livre XIX. 113
… Alexandre sombre dans la colère et le chagrin car : « c’est qu’il avait travaillé à se rendre maître de l’univers, non de ses passions. »

« L’empire sur soi-même est le plus grand de tous les empires. »

G.
Virgile, Bucoliques

Livre IV. 24-25
… Les barbares sont considérés comme ceci : « Cependant, comme premiers cadeaux, enfant, la terre sans culture, te prodiguera les lierres exubérantes ainsi que les baccar et les colocasies mariées à l’acanthe riante. Spontanément, les chèvres ramèneront au logis leurs mamelles gonflées de lait, et les troupeaux ne redouteront pas les grands lions ; spontanément, ton berceau foisonnera d’une séduisante floraison. Périra le serpent, et la perfide plante vénéneuse périra. »

H.
Cicéron, De Republica

Livre I. 44
« Il n’est en effet aucune de ces formes de gouvernement qui n’offre un passage par lequel on glisse sur une pente rapide vers un mal de nature toute voisine. »

Livre I. 65
« (…) Quand un roi se met à être injuste, cela entraîne sur le champ la chute du régime. »

Livre I. 51
« (…) c’est en effet une loi de la nature que les hommes les plus distingués par leur énergie et leur valeur intellectuelle commandent à ceux qui sont plus faibles et que ces derniers acceptent volontiers d’obéir aux individus supérieurs. Cette excellente organisation (…) a malheureusement été bouleversée, parce que les hommes font des erreurs de jugement ; comme ils méconnaissent la vertu, qui est rarement possédée et surtout rarement reconnue et même aperçue. »

I.
Cicéron, Philippiques

Livre II. 108
… Cicéron attaque Marc Antoine : « Or, quel grand appareil barbare que le tien ! »

Livre V. 37
… Cicéron attaque Marc Antoine : « Il hésiterait (…) ce fou furieux, cet homme qui se précipite et s’égare dans toutes ces résolutions, à porter la guerre contre nous, (…) avec toute la sauvagerie du monde barbare. »

J.
Cicéron, De l’orateur

Livre I. 118
« Mais puisque nous cherchons l’éloquence idéale (…) notre orateur d’aujourd’hui, exempt de tout défaut, accompli de tout point. Peu importe que la multitude des procès et variété des causes, que la foule barbare qui constitue notre public des tribunaux, ouvrent l’accès du forum aux plus misérables parleurs ; ce n’est pas pour nous une raison de négliger le but auquel nous tendons. »

Livre II. 169
« S’il plaît aux barbares de vivre au jour le jour, nos desseins à nous doivent envisager l’éternité des siècles. »

K.
Cicéron, Tusculanes

Livre II. 52
« Entretenons dans notre esprit des images d’honneur. »

Livre II. 65
« Ainsi des barbares, des sauvages sont capables de déployer dans les combats la plus grande énergie et ne sont pas à même de résister à la maladie comme des hommes. (…) Aussi bien en peut-il y avoir d’égalité dans la conduite là où manque un principe formé. »

Livre IV. 12
« Quant à l’élan de l’âme qui est opposé à la raison et résulte d’une excitation trop violente, c’est le désir ou avidité effrénée qui se rencontre chez tous les sots. »

Livre V. 77
« Y a-t-il une nation plus inculte et plus sauvage que les Indous ? »

« (…) la nature est toujours invincible ; ce qui est vrai, c’est que chez nous la délicatesse, les raffinements, l’oisiveté, la fainéantise ont contaminé les âmes, les préjugés et la perversion de l’ambiance les ont séduites et amollies. (…) Je ne parle pas des épreuves et des sacrifices que s’imposent les ambitieux dans la recherche des dignités, ceux qui aiment la gloire pour satisfaire leur orgueil, ceux que l’amour enflamme pour satisfaire leur passion : les exemples abondent dans la société. »

L.
Cicéron, De Republica

Livre I. 58
… Scipion est amené à préciser la position romaine vis-à-vis des prétentions grecques : « Scipion : Mais dis-moi, est-ce sur des barbares que régna Romulus ?
Laelius : Si l’on admet avec les Grecs qu’on ne peut être que Grec ou barbare, j’ai bien peur que ce soit sur des barbares : mais si cette appellation doit se fonder sur les mœurs, et non sur la langue, je ne pense pas que les Grecs soient moins barbares que les Romains.
Scipion : Eh bien, pour le sujet qui nous occupe, ce n’est pas la nationalité (gens) qui nous intéresse, ce sont les qualités naturelle (ingenia) »

M.
Cicéron, Balbus, 51

… Il explique quelle doit être la frontière entre Romains et non-Romains : « Plût aux dieux que tous les défenseurs de notre empire, où qu’ils se trouvent, puissent recevoir notre droit de cité, et qu’au contraire les agresseurs de la République pussent être rejetés de la communauté. Ce n’est pas que pour Hannibal, mais plutôt pour l’ensemble de nos généraux que notre grand poète composa cette exhortation : – Qui frappera l’ennemi sera pour moi Punique, quel qu’il soit, quelque soit son pays. Or, depuis toujours, nos chefs tiennent l’origine pour négligeable : aussi ont-ils inscrit comme citoyens des hommes de valeur de tous les pays, et ils ont très souvent préféré le courage sans la naissance à la naissance sans l’énergie. »


N.
Tacite, Annales

Livre I. 57
« (…) car pour les barbares, plus on a d’audace et de résolution, plus on recueille la confiance (…) »

Livre I. 68
« L’agitation n’était pas moindre chez les Germains, tiraillés par l’espoir, la cupidité et les divergences entre les chefs. »

Livre VI. 43
« Alors Hiéron incrimine le jeune âge de Tiridatès et déclare que le pouvoir n’est pas aux mains d’un Arsacide ; c’est un vain titre que possède un lâche, amolli par l’étranger. »

Livre XI. 16
« [Italicus] il était entouré, honoré, pratiquant tantôt l’affabilité et la tempérence, ce qui n’est mal vu de personne, plus souvent le vin et les plaisirs, ce qui plaît aux barbares. (…) On pouvait redouter un homme infecté par la nourriture, la servitude, le genre de vie, tous les poisons de l’étranger. »

Livre XII. 11
« [César à Meherdatès] lui conseillant de penser, pas en termes de domination et d’esclaves, mais en chef à l’égard de citoyens, et de s’adonner à la clémence et à la justice, d’autant plus agréables à des barbares qu’elles leurs étaient inconnues. »

Livre XII. 12
« [Cassius] il avertit Meherdatès que l’ardeur des barbares, d’abord vive, languit si l’on hésite ou se change en perfidie. (…) quant aux talents militaires, ils restent inconnus dans l’inaction de la paix, qui tient à égalité les gens énergiques ou lâches. »

Livre XIV. 44
Cassius parle : « Or, depuis que nous comptons dans nos domesticités des peuplades, qui ont des coutumes différentes, des cultes étrangers ou inexistants, cette pègre ne saurait être contenue que par la crainte. (…) Tout grand exemple comporte une part d’injustice, qui, exercée contre les individus, est composée par l’intérêt général. »

Livre XV. 44
« (…) Néron produisit comme inculpés et livra aux tourments les plus raffinés des gens, détestés pour leurs turpitudes, que la foule appelait « chrétiens ». Ce nom leur vient de Christ, que, sous le principat de Tibère, (…) Ponce Pilate avait livré au supplice ; réprimée sur le moment, cette exécrable superstition faisait de nouveau irruption, non seulement en Judée, berceau du mal, mais encore à Rome, où tout ce qu’il y a d’affreux ou de honteux dans le monde sauvage converge et se répand. »


O.
Ovide, Tristes

Livre III. 10
« (…) et si mon nom a survécu sans moi à Rome, qu’il sache que, placé sous des étoiles qui ne touchent jamais la mer, je vis au milieu des barbares. Les Sarmates m’entourent, peuple farouche, et les Besses et les Gètes, noms au combien indignes de mon inspiration. »

« (…) les ennemis barbares s’avancent sur leurs chevaux rapides ; ces ennemis, redoutables par leurs chevaux et leur flèche (…) dévastent sur une grande étendue la contrée avoisinante. Les uns fuyent en tous sens et, dans les campagnes sans défense, leurs biens que nul ne garde sont livrés au pillage. (…) Ce qu’ils ne peuvent emporter ou emmener avec eux est détruit et la flamme de l’ennemi brûle les innocentes chaumières. »

Livre III. 11
« Toi qui es capable d’insulter, misérable, à mon malheur et de me poursuivre sans trêve de sanglantes accusations, tu naquis d’un rocher et fus nourri du lait d’une bête fauve, et j’affirmerais que tu as un cœur de pierre. Jusqu’où peut encore se hausser ta colère ? Que vois-tu manquer à mes malheurs ? Une terre barbare, les rivages inhospitaliers du Pont (…). La langue ne me permet aucune relation avec un peuple sauvage, partout règne une crainte inquiète. Tel le cerf en fuite pris par des ours voraces ou l’agnelle apeurée cernée par des loups dans la montagne, tel, environné de toutes parts de peuplades belliqueuses, je suis terrifié par une ennemi dont l’arme presse presque mon flanc. »

Livre IV. 1
« L’ennemi, armé d’arcs et de flèches empoisonnées, l’air farouche, fait le tour des remparts sur des chevaux haletants, et comme le loup ravisseur emporte et traîne par les champs et les forêts la brebis qui ne s’est pas réfugiée dans la bergerie, ainsi l’ennemi barbare capture. »

Livre IV. 4
« Je suis retenu par le rivage glacé de la mer (…) que les ancêtres appelaient « inhospitalière », car des vents furieux agitent les flots et le navire étranger n’y trouve pas de ports tranquilles. Tout autour sont des peuples qui versent le sang pour piller et la terre n’offre pas moins de dangers que la mer perfide. Ce peuple (…) fait ses délices du sang humain (…). C’est en ces lieux recherchés des criminels et odieux aux gens de biens (…).

Livre V. 7
« Si je regarde le pays, c’est un pays déplaisant et il n’en peut être aucun de plus triste au monde. Si je regarde les hommes, ce sont des hommes à peine dignes de ce nom, plus sauvages et plus féroces que les loups. Ils ne craignent pas les lois, mais la justice cède à la force, et le glaive des combats terrasse le droit vaincu. (…) Peu ont conservé quelques vestiges de la langue grecque, encore sont-ils rendus barbare par l’accent gétique. Il n’est personne parmi ce peuple qui puisse peut-être dire en latin les mots les plus simples. (…) Ce n’est pas la faute de l’homme mais du lieu. »

Livre V. 10
« Ici le barbare, c’est moi que nul ne comprend. »

P.
Virgile, Géorgiques

Livre II. 114
« Regarde le monde soumis aux cultivateurs jusqu’à ses extrémités. »

Q.
Virgile, Enéide

Livre VI. 851
« Toi, Romain, souviens-toi d’être le maître du monde (ce sera là ton art), de bien régler la paix ; D’épargner les soumis, de dompter les superbes. »

R.
Vitruve, De architectura

Livre 6.1
« Si les peuples du Midi ont l’esprit très pénétrant et une imagination aux ressources infinies, ils demeurent sans vigueur dès qu’on leur demande d’être braves, car toute la force de leur courage a été comme épuisée par l’ardeur du soleil. Quant à ceux qui naissent dans les pays froids, ils ont bien plus de dispositions pour la violence et le combat, car la profusion de leur énergie abolit en eux toute crainte : mais la lourdeur de leur esprit les pousse à attaquer sans réflexion, et, s’ils ont quelque idée, elle échoue par manque d’intelligence tactique. En conséquence, la répartition des climats étant ainsi faite par la Nature, toutes les nations (du Nord et du Sud) forment deux groupes opposés par le déséquilibre de leurs tempéraments ; seul, le peuple romain possède un territoire situé exactement au centre du monde, à égale distance des étendues continentales et des zones climatiques extrêmes. Aussi les habitants de l’Italie jouissent-ils d’un véritable équilibre dû à la synthèse de toutes les qualités, et doivent-ils la plénitude de leur énergie à leur complexion remarquable comme à leur vigueur morale et intellectuelle. De même que la planète Jupiter – dont l’orbite passe entre Mars, qui est brûlant, et Saturne, qui est très froid – se trouve tempérée par sa position, d’une manière analogue, située entre les zones septentrionale et méridionale, l’Italie tire sa valeur d’une combinaison d’influences complémentaires qui la rend insurpassable. Cette nation, en effet, par son intelligence, vient à bout du courage des barbares du Nord, et, par sa force, des inventions des méridionaux. Ainsi la divine providence a-t-elle placé l’État du peuple romain dans une région unique par son équilibre, de façon qu’il pût conquérir la domination universelle. »

La vision de l’Autre en Grèce

La vision de l’Autre en Egypte

La vision de l’Autre en Perse