« L’Empereur apporte dans tout ce qu’il fait et médite une volonté inébranlable, il ne consulte personne et marche son chemin sans tenir compte des obstacles.
Il faut bien se le dire avec l’Empereur, l’État, c’est lui (…). Il connaît les hommes et les méprise généralement.
Assez dissimulé, il ne s’ouvre à personne de ses projets, et pense que le grand art de la politique, comme celui de la guerre, est de dissimuler ses marches à l’ennemi. Lorsqu’il a entrevu le but qu’il se propose, rien ne l’arrête, il brisera sans émotion tous les obstacles. Son sourire doux et profond, son regard vague et voilé, la lenteur de sa parole et celle de sa marche, indiquent un homme qui cause plus avec lui-même qu’avec ceux qui l’entourent, et qui entend plus les voix intérieures de sa pensée, que les voix de ceux qui voudraient le conseiller .
Personne n’a fait sa fortune et il ne veut laisser prendre à personne le soin de chercher à la diriger. »
in Journal du Comte Horace de VIEL-CASTEL, Cité par P. LABRACHERIE, Le Second Empire, Julliard