« L’idée napoléonienne consiste à reconstituer la société française bouleversée par cinquante ans de révolution, à concilier l’ordre et la liberté, les droits du peuple et les principes d’autorité. Au milieu de deux partis acharnés dont l’un ne voit que le passé et l’autre que l’avenir, elle prend les anciennes formes et nouveaux principes …
Elle n’attache d’importance qu’aux choses ; elle hait les paroles inutiles. Les mesures que d’autres discutent pendant dix ans, elle les exécute en une seule année.
… L’idée napoléonienne s’est conciliée la sympathie des masses, parce que les sentiments chez les peuples précèdent le raisonnement, que le coeur sent avant que l’esprit conçoive. Lorsque la religion chrétienne s’étendit, les nations l’adoptèrent avant de comprendre toute la portée de sa morale. L’influence d’un grand génie, semblable en cela à l’influence de la divinité, est un fluide qui se répand comme l’électricité, exalte les imaginations, fait palpiter les coeurs et entraîne, parce qu’elle touche l’âme avant que de persuader. »
in Louis-Napoléon Bonaparte, Les idées napoléoniennes, 1839.