La politique nazie d’extermination et le négationnisme : une déclaration d’historiens
in Le Monde, 21 février 1979
Ce texte a été signé par les historiens dont les noms suivent et qui travaillent ou enseignent au Collège de France, au CNRS, dans les universités de Paris et de province, à l’école des hautes études en sciences sociales, à l’école pratique des hautes études :
Philippe Ariès, Alain Besançon, Robert Bonnaud, Fernand Braudel, Pierre Chaunu, Monique Clavel-léveque, Marc Ferro, François Furet, Jacques Julliard, Ernest Labrousse, Jacques Le Goff, Emmanuel Leroy Ladurie, Pierre Lévesque. Nicole Loraux, Robert Mandrou, Claude Mosse, Roland Mousnier., Pierre Vidal-Naquet ….
« Une trentaine d’année après la découverte des camps nazis, la réalité de l’extermination est, de nouveau, mise en cause par des hommes. Un groupe d’historiens se voient alors obligé de rappeler quelques faits élémentaires qui constituent la vérité historique. Voici leur texte :
« Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, il est arrivé à maintes reprises que des publicistes, prenant parfois le titre d’historiens. aient mis en cause la véracité des témoignages sur la politique hitlérienne d’extermination. Ces témoignages avaient, en 1945, une évidence aveuglante. La grande majorité des déportés sont aujourd’hui morts. Il nous reste leur texte et les archives du IIIème Reich. Mais cette documentation n’empêche pas toujours des réflexes qui ne sont « comiques » qu’en apparence. Pour soutenir que le Zyklon B n’exterminait que les poux, il faut en réalité admettre en son for intérieur que les juifs, les tziganes, au besoin les slaves ou les hommes épuisés par leur travail n’étaient précisément que des poux.
Cela dit, il est naturel que la génération qui n’a pas reçu le choc de 1945 se pose aujourd’hui des questions. C’est à son usage et non une réponse à qui que ce soit, que nous publions la présente déclaration. Nous le faisons en notre qualité d’historiens qui ne nous donne aucun droit, mais seulement un devoir, celui d’être à travers les écoles de pensées auxquelles nous appartenons les serviteurs de l’humble vérité, une seule mission, celle dont parlait déjà le « père de l’histoire »: « Empêcher que ce qu’ont fait les hommes, avec le temps, ne s’efface de la mémoire ».
1 – On évalue généralement à 6 millions le nombre de juifs, à deux cent mille le nombre de tziganes, à cent mille le nombre d’Allemands, considérés comme héréditairement tarés, exterminés au cours de la guerre. Il faut y ajouter plusieurs millions de Polonais, de Russes, et d’autres Slaves dont le nombre devait être réduit par la faim, la limitation des naissances ou l’extermination en fonction des besoins de l’Etat SS et son espace vital et de son mépris pour les « sous-hommes », pour ceux que Himmler appelle les « animaux humains ».
A ces exterminations collectives s’ajoute l’assassinat individuel, par les méthodes les plus variées – y compris l’empoisonnement par le gaz. – de très nombreux déportés : allemands antinazis, résistants des pays de l’Europe de l’ouest – et singulièrement Français – voire prisonniers de droit commun. Certains de ces assassinats relevaient d’une décision `politique », d’autres achevaient des corps désormais incapables de travailler pour la machine de guerre nazie.
2 – La matérialité des faits est établie à la fois par le témoignage de milliers de déportés, par les documents administratifs émanant du IIIème Reich et qui demeurent significatifs , même lorsqu’ils sont rédigés dans ce que Eichmann appelait « l’Amtsprache » (langage administratif), par les aveux circonstanciés des bourreaux enfin.
3 – Cette politique a connu plusieurs étapes. Dès le 1er septembre 1939, Hitler donnait l’ordre de supprimer les malades mentaux allemands, qualifiés de bouches inutiles. Six centres d’extermination comprenant des chambres à gaz furent installés en Allemagne (Brandeburg, Grafaneck, Bernburg, Sonnenstein, Hartheim, Hadamar). Devant les protestations publiques du clergé allemand, Hitler fut cependant contraint, en août 1941, de suspendre « ce programme d’euthanasie ».
En prévision de l’attaque contre l’Union Soviétique, Hitler ordonnait l’extermination, dans les territoires à conquérir, des ennemis raciaux: les juifs, des adversaires idéologiques : »les commissaires » communistes, des « éléments asociaux »: les tziganes.
Cette extermination fut d’abord essentiellement le fait des détachements spéciaux, les Einsatzgruppen. Ils ont tué principalement par fusillade, mais aussi à l’aide de camions comportant un dispositif permettant de gazer les occupants, un nombre difficile à évaluer d’êtres humains, peut-être deux millions. Ces méthodes entraînaient des difficultés psychologiques pour les autorités militaires et civiles, et ne furent pas appliquées en dehors du territoire soviétique, lieu par excellence de la guerre idéologique. Partout ailleurs, l’extermination fut pratiquée grâce à la création d’installations spéciales, principalement sur le territoire polonais. Au cours des premiers mois de 1942, cinq camps d’extermination, en dehors d’Auschwitz qui leur est antérieur et qui se trouvait alors sur le territoire du Reich, furent créés avec toutes les installations nécessaires et notamment les chambres à gaz Chelmno (1), Belzec, Sobibor, Treblinka et Maidanek. Une mise en scène adéquate (camouflage des bâtiments en gare ordinaire, à l’aide d’affiches et d’inscriptions correspondantes) était destinée à donner le change aux victimes pour prévenir les rébellions désespérées de dernière heure. Parmi tant et tant de témoignages qui ne peuvent évidemment émaner de ceux qui ont été tués, faut-il rappeler celui du SS Gerstheim qui tenta en vain d’alerter, dès 1942, les autorités civiles et religieuses sur ce qui se passait dans ces camps ? Écrit par lui même, le 26 avril 1945, pour les autorités françaises, dans un français hésitant, son récit indiscutable sur l’essentiel, de ce qu’il a vu à Belzec, n’en est que plus saisissant : « Moi-même avec le Hauptmann Wirth police, nous nous trouvons avant les chambres de la mort. Totalement nus, les hommes, les femmes, les jeunes filles, les enfants, les bébés, les à une seule jambe, tous nus passent. Au coin un SS fort qui à haute voix pastorale, dit aux pauvres : « il vous n’arrivera rien que vivement respirer, cela fait fort les poumons, cette inhalation, c’est nécessaire contre les maladies contagieuses, c’est une belle désinfection ! ». Demande que serait leur sort, il leur dit- « Vraiment les hommes doivent travailler, bâtir des rues et des maisons. Mais les femmes ne sont pas obligées. Seulement si elles veulent. Elles peuvent aider au ménage ou dans la cuisine. « Pour quelques de ces pauvres gens, petit espoir encore une fois, assez pour les faire marcher sans résistance aux chambres de la mort. La majorité sait tout, l’odeur leur indique le sort! Alors, ils montent le petit escalier et voyant la vérité! Mères, nourrices, les bébés à la poitrine nue , beaucoup d’enfants de tout âge, nus, ils hésitent mais ils rentrent dans les chambres de la mort, la plupart sans mot dire, pressés des autres derrière eux, agités par les cravaches des SS. Une juive, quarante ans environ, les yeux comme des flambeaux, crie le sang de leurs enfants sur leurs meurtriers. Recevant cinq coups de cravache au visage de la part du Hauptmann de police Wirth lui- même. Elle disparait dans la chambre à gaz. Beaucoup font leurs prières, d’autres disent: « qui est-ce qui nous donne de l’eau pour la mort ? (nte israelitique?). Dans les chambres, le SS presse les hommes. « Bien remplir », le Hauptmann Wirth a ordonné. Les hommes nus sont debout aux pieds des autres. Sept cents à huit cents à 25 m2, à 45 m2; les portes se ferment. »
Exposant le 20 janvier 1942 devant une quinzaine de hauts fonctionnaires; ce que l’on appelait désormais « la solution finale du problème juif’, le ministre de la police, Reinhard Heydrich, se contentait de dire qu’une grande partie des juifs déportés « s’éliminera tout naturellement en raison de son état de déficience physique. Le résidu qui subsisterait en fin de compte – et qu’il faut considérer comme la partie la plus résistante – devra être traité en conséquence ». Il s’agissait là d’un double euphémisme: « traiter en conséquence » signifiait en réalité « gazer » et les éléments les moins résistants, les femmes, les enfants, les vieillards, furent « traités en conséquence » dès leur arrivée sur les lieux d’extermination.
C’est à Auschwitz que le plan nazi d’extermination fut porté à la perfection. Créé en été 1940, d’abord à l’intention des prisonniers politiques ou criminels polonais ou allemands, ce camp, ce complexe gigantesque plutôt, couvrant quelques dizaines de kilomètres carrés, devint tout à la fois un lieu d’extermination immédiate,et un camp de travail aux conditions de travail spécialement inhumaines. L’espérance moyenne de vie des détenus était de six mois. C’est en juin 1941 que Himmler chargea Rudolf Hoess, commandant d’Auschwitz, d’y établir un camp d’extermination. Après des expériences préalables effectuées sur des prisonniers soviétiques, Hoess opta pour le gaz Zyklon B, un produit insecticide dont se servait couramment l’armée allemande. A partir du printemps 1942, les convois de juifs de toutes nationalités, y compris les convois provenant de France, affluèrent à Auschwitz.
Dans chaque convoi, environ les trois quarts des déportés : les enfants, les vieillards, la majorité des femmes, prenaient aussitôt le chemin des chambres à gaz d’Auschwitz Birkenau. Leurs cadavres étaient incinérés dans de vastes crématoires attenant aux installations d’asphyxie. C’est également à Auschwitz que furent exterminés, pendant l’été 1944 les tziganes de nationalité allemande. C’est enfin encore à Auschwitz que furent pratiquées de nombreuses « expériences médicales »comportant la dissection in vivo d’êtres humains.
Les pratiques se poursuivirent jusqu’au mois de novembre 1944. Sur l’ordre de Himmler, les installations meurtrières (chambres à gaz, fours crématoires) furent alors détruites, comme avaient été détruits un an auparavant, les équipements analogues des camps polonais – à la seule exception de Maidanek.
Le camp polonais d’Auschwitz fut évacué devant l’avance soviétique au tout début de 1945. Hoess estimait le nombre des victimes à deux millions et demi de gazés, à un demi million de morts dans le camp proprement dit : ces chiffres sont certainement exagérés, mais il n’est pas possible d’en donner de sûrs : les SS ne comptabilisaient pas ceux qui étaient immédiatement conduits à la chambre à gaz.
4 – Un témoignage, un document peuvent toujours être suspectés. La critique des textes est une des règles fondamentales de notre profession. Il n’est pourtant pas possible de suspecter un ensemble gigantesque de témoignages concordants, émanant de personnes de toutes les professions, de tous les niveaux d’instruction, témoignages qui, pour nombre d’entre eux, ont été produits en justice au cours de procès, où l’on a vu les magistrats, y compris les magistrats allemands, se faire de plus en plus exigeants quant à la qualité de la preuve, au fur et à mesure que l’impression d’horreur immédiate qui avait marqué la fin de la guerre s’éloignait. Faut-il préciser où ont témoigné tous ceux qui ont participé à quelque niveau que ce soit, au processus d’extermination, depuis les membres du « Sondercommando » chargés de conduire les victimes à la chambre et de dépouiller les cadavres, jusqu’au commandant d’Auschwitz en personne?
5 – Un dernier mot pour finir. Chacun est libre d’interpréter un phénomène comme le génocide hitlérien selon la philosophie qui est la sienne. Chacun est libre de le confronter ou de ne pas le confronter avec d’autres entreprises de meurtres antérieures, contemporaines, postérieures. Chacun est libre de se référer à tel ou tel type d’explication, chacun est libre à la limite, d’imaginer ou de rêver que ces faits monstrueux n’ont pas eu lieu. Ils ont malheureusement eu lieu et personne ne peut en nier l’existence sans outrager la vérité. Il ne faut pas se demander comment techniquement un tel meurtre de masse a été possible. Il a été possible techniquement puisqu’il a eu lieu. Tel est le point de départ obligé de toute enquête sur ce sujet. Cette vérité, il nous appartient de la rappeler simplement, il n’y a pas, il ne peut pas y avoir de débat sur l’existence des chambres à gaz. »
Le Monde, 21 février 1979
(1) – Chelmno, camp créé en Déc.41. Il ne s’agit pas encore de chambres à gaz, mais d’un garage sortant des « camions à gaz » semblables à ceux qui étaient utilisés en Russie par les Einsatzgruppen.
L’analyse d’un historien sur le projet nazi
Philippe Burrin « Les nazis voulaient l’Europe d’une seule race »
in L’Express du 23 août 2001, propos recueillis par Dominique Simonnet
En 1942, l’Europe est allemande. Hitler a conquis un empire gigantesque qui s’étend de la Manche au Caucase, de la Norvège à l’Afrique du Nord. […] C’est le racisme qui préside […] à ce projet?
P.B. : Entièrement. D’abord, on affirme qu’il y a une race allemande, à laquelle appartiennent non seulement les Autrichiens, les Suisses allemands, les Luxembourgeois, mais également tous les individus d’Europe qui ont pu avoir eu des ascendants allemands, même s’ils ont perdu par la suite tout contact avec la culture allemande: il reviendra à des experts « raciaux » de les identifier. Ensuite, on agrège à cette masse allemande les populations parentes dites « germaniques » comme les Scandinaves, les Hollandais, les Flamands, pour former un peuple maître de quelque 100 millions de personnes. Pour que celui-ci puisse croître rapidement, il faut un « espace vital »: Hitler a choisi les terres situées à l’est de l’Europe. Que fait-on des « sous-hommes » qui s’y trouvent déjà? Réponse logique: on les expulse; ou bien on les transforme, comme jadis, en esclaves qui aideront aux grands travaux d’aménagement; ou, pour ceux qui n’ont pas de territoires, comme les Juifs et les Tsiganes, on les extermine.
On imagine Hitler devant une carte de l’Europe: ceux-là, on les garde; ceux-là, on les envoie en Sibérie; ceux-là, on les extermine…
P.B. : On peut l’imaginer. En 1942, l’Europe allemande se décompose, aux yeux des nazis, en trois sous-ensembles. D’abord, la chaîne d’Etats alliés et satellites (Croatie, Slovaquie, Hongrie, Roumanie, Italie), qui conservent une certaine autonomie interne (la Bulgarie, par exemple acceptera de livrer ses Juifs étrangers à Hitler, mais lui refusera ses propres ressortissants juifs). Deuxième sphère: les pays occupés dits « germaniques » (Danemark, Norvège, Hollande, Belgique), dont les populations sont censées être « parentes » des Allemands. Hitler veut les assimiler, en réveillant chez eux le sentiment d’une appartenance culturelle et raciale au grand peuple germanique. La France, elle, se situe entre les deux sphères.
Quant aux populations de l’Est…
P.B. : C’est la troisième sphère: les pays slaves de l’Est peuplés de « sous-hommes » (Pologne, URSS). Là, sauf pour les Volksdeutschen, les Allemands mélangés à ces populations, pas question d’assimilation! Le Generalplan Ost, le « plan Est » de Himmler de juillet 1941, prévoit de déplacer 31 millions de Slaves issus de Pologne, des pays Baltes et de l’Union soviétique vers la Sibérie et d’installer environ 4 millions de colons allemands sur les terres ainsi « libérées »! […]
Il s’agit donc d’un projet de purification raciale massive.
P.B. : Oui. Les nazis voulaient l’Europe d’une seule race. […]
L’Europe transformée en vaste champ d’expérimentation raciale… C’est un projet quasi scientifique, dans lequel l’homme n’est plus qu’une simple variable.
P.B. : Le racisme est une idéologie moderne dans la mesure où il s’inspire de la science et s’appuie sur la science: l’Europe nazie est inconcevable sans l’aide des scientifiques – géographes, économistes, urbanistes, biologistes, médecins et autres experts raciaux – et des administrateurs, aux côtés de la Wehrmacht. Il fallait identifier les gens, les classer (germanique ou non), les exclure, les déporter, les tuer… C’était un travail bureaucratique considérable, dont la violence était le coeur. Elle n’était pas qu’un moyen. Mais représentait une valeur en soi, une « loi de la nature ». Dès 1940, il y a eu des milliers d’Oradour-sur-Glane à l’Est. En URSS, en Pologne, dans les Balkans, les représailles allemandes firent des millions de victimes civiles. Plusieurs centaines de milliers de prisonniers soviétiques furent sélectionnés et fusillés, plus de 2 millions moururent en captivité en quelques mois pendant l’été et l’automne 1941. Les hommes de Himmler tuèrent, par gazage dans des camions ou par fusillade, des milliers de patients d’établissements psychiatriques en Pologne et en URSS pour dégager des locaux pour la troupe…
Le génocide des Juifs n’est pas une singularité dans ce projet, mais, là encore, un développement « logique ». Etait-il inscrit dès l’origine ou la décision fut-elle improvisée, comme le disent certains historiens?
P.B. : Pour Hitler, les Juifs sont l’antirace, la plus contraire à son projet, puisque, associés selon lui à la fois à la finance internationale et au bolchevisme, ils participent au double mouvement de déni du principe national-racial. Plus profondément, les éliminer, c’est détruire le péché originel, l’universalité, toute la civilisation du judaïsme, qui, à travers le christianisme, « infectait » l’histoire occidentale. Dès les années 1920, dans la vision hitlérienne du monde, il y avait l’idée que les Juifs ne pouvaient pas vivre dans l’espace vital germanique. Leur élimination était, dans ce sens, programmée. Seul le choix de la méthode restait ouvert. Elle pouvait prendre plusieurs formes: l’émigration, la déportation, l’extermination… Je pense que la décision d’extermination a été prise en fonction des événements, lorsque la guerre est devenue difficile pour les nazis.
A la conférence de Wannsee, en janvier 1942, qui coordonne l’action des bureaucraties du Reich en vue de la solution finale, il est même envisagé l’élimination des Juifs d’Angleterre, une fois que celle-ci sera conquise!
P.B. : Oui. En bon fonctionnaire, Eichmann se place dans l’optique d’une Europe intégralement nazie. Avant guerre, les nazis rêvaient de contraindre non seulement les Européens, mais aussi les Américains, à exiler les Juifs sur une terre isolée. Mais, en 1941, Hitler comprend qu’il ne trouvera pas une solution mondiale. En exterminant les Juifs d’Europe, il réduit en somme ses ambitions.
Cette idée d’une Europe uniraciale aurait-elle pu naître ailleurs qu’en Allemagne?
P.B. : Elle avait de plus fortes chances de naître dans l’espace germanique de l’Allemagne et de l’Autriche. Dès la fin du XIXe siècle, le mouvement pangermaniste évoquait un espace vital pour l’Allemagne à l’Est. Après le traité de Versailles, en 1919, où l’Allemagne a perdu une partie de ses territoires et de sa population, Hitler devient une réponse extrême, mais pas inattendue, à la « question allemande ». Son rôle a été de systématiser et de dynamiser une idéologie présente dans la société allemande. Les élites ont intégré le racisme non seulement par opportunisme ou par soumission au régime, mais aussi comme un principe d’explication du monde. Le nazisme était une vision du monde qui avait des racines dans la culture et l’histoire allemandes.
[…]
1) Questions :
1) Résumez le projet nazi.
2) Expliquez pourquoi l’auteur considère que ce projet relève d’une « idéologie moderne » ?
3) Qu’est-ce que la conférence de Wannsee ?