«Les indigènes… nos associés»
Notre politique indigène – Mais cette œuvre ne peut être accomplie que si les indigènes participent au labeur et, au profit. Les indigènes… nos associés. Ne les traitez jamais en sujets, mais en alliés », disait déjà Richelieu qui, comme Colbert, comme les plus grands ministres, a été un grand colonial. Qu’ont retiré les indigènes de cette association ? Nous avons trouvé en Afrique les razzias, l’esclavage, la famine, l’épidémie. Aujourd’hui, les corsaires du désert en sont les gardiens. Et, par un effort admirable, nos médecins jugulent les épidémies qui étaient en voie d’effacer des populations entières de la surface d’un continent. A des milliers et des milliers d’êtres humains, ils donnent la vie une seconde fois. Et vous verrez les photographies de ces classes claires où sont braqués vers le maître les petits visages éveillés des écoliers noirs. Nous avons apporté la lumière dans les ténèbres […] Voilà ce que c’est que la colonisation française. Et je ne parle ni de la route, ni du rail, ni des zones irriguées. Vous regarderez les tableaux et vous connaîtrez alors la poésie des graphiques. En Asie, où nous avons apporté aussi comme premier présent l’ordre et la paix, que nous maintiendrons, nous avons trouvé à son déclin une civilisation millénaire pour laquelle nous avons de l’admiration et du respect.
Paul Reynaud, ministre des Colonies, « L’empire français, discours d’inauguration de l’Exposition coloniale de Vincennes», 1931, reproduit dans Numéro spécial : « Exposition coloniale internationale – L’effort colonial dans le monde », Le Sud-Ouest économique, n°213, août 1931, p. 689.