La fin des empires coloniaux et les guerres qui l’ont accompagnée figurent au programme des collèges et des lycées. Il est toujours difficile de faire preuve d’une incontestable objectivité dans la relation d’événements à la fois récents et passionnels. Il reste toutefois que les phrases extraites par la commission consultative des livres scolaires édités par Belin, Bertrand-Lacoste, Nathan, Bordas, Hachette font trop souvent penser que la violence était d’un seul côté. Il reste aussi que le silence de ces ouvrages sur la violation des Accords d’Evian, sur les massacres et les disparitions qui ont suivi le cessez-le-feu en Algérie suscite bien des interrogations.
Choquante pour les rapatriés et incompatible avec la vérité historique, cette situation n’a pas toujours appelé la même réponse des pouvoirs publics. Les gouvernements ont souvent invoqué la liberté des éditeurs et l’indépendance de la communauté scientifique et choisi de ne pas intervenir. Dans d’autres cas pourtant, l’Etat s’est à juste titre montré plus directif. Ainsi, la loi du 21 mai 2001 portant sur la reconnaissance de la traite de l’esclavage dispose en son article 2 que « les programmes scolaires et les programmes de recherche en histoire et en sciences humaines accorderont à la traite négrière et à l’esclavage la place qu’ils méritent ».Les associations de rapatriés ont sur ce point trois revendications :
– l’exercice par le ministre de l’Education nationale d’un « droit de regard sur le contenu des manuels mis entre les mains des élèves et des maîtres » (rapport de la commission consultative),
– un encouragement de l’Etat à la recherche historique sur l’action conduite outremer par la France et sur les conditions de l’accession de ces territoires et notamment de l’Algérie à l’indépendance,
– la participation du monde associatif à cette réflexion, aux côtés des chercheurs, des historiens et des enseignants.
Extrait du rapport de M. Diefenbacher, “Parachever l’effort de solidarité nationale envers les rapatriés, promouvoir l’oeuvre collective de France outre mer”, http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/034000593.pdf