VIVE LE ROI

Extrait du discours du Maire de Dole (Jura) Léonard Dusillet lors de l’inauguration du portrait de Charles X, 4 novembre 1828.

 » Au dehors, des guerres utiles ; au dedans, un loisir fructueux ; partout, le progrès de l’industrie, les chefs-d’oeuvre des arts, la réforme des moeurs, et le triomphe des saintes lois. (…)

Ce que l’histoire ne saura jamais peindre (…), c’est l’intérêt si vrai que le roi dans ce peu de mots qu’il daigna un jour m’adresser : « ALLEZ DIRE À VOS CONCITOYENS QUE MON DÉSIR EST DE LES VOIR HEUREUX…» Je me suis sentis trop ému pour répondre. (…)

Oui, Prince clément et magnanime, oui, mes concitoyens sont heureux ! Ils le sont de ta gloire et de la splendeur de ta famille (…) ; Dieu, qui t’a suscité contre les infidèles, aplanira par tes guerriers ces mers longtemps couvertes des débris de la croix, et que le sang des martyrs a rougies. (…) La Religion te bénit, l’univers t’admire, tout un peuple t’adore ; et ton règne, d’éternelle mémoire, sera l’orgueil du nom français et la leçon des maîtres de la terre. VIVE LE ROI !!!  »

Extraits de l’Inauguration du portrait de sa majesté Charles X à Dole, Dole, imprimerie Joly, 1828.

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Adresse des 221

« L’adresse des 221 fut adressée le 18 mars 1830 par la chambre des députés et à l’intention de Charles X de France. Profitant de l’ouverture de la session parlementaire de 1830, 221 députés libéraux expriment leur mécontentement. Charles X et le prince de Polignac sont en effet en train de diminuer leur pouvoir, considérant que ces députés abusent de leur position pour leur profit au détriment du bien national. Les députés, eux, se considèrent comme légitimes représentants de la nation, dont les choix politiques dépendent donc. »

Elle annonce la Révolution de juillet 1830.

« Sire,
C’est avec une vive reconnaissance que vos fidèles sujets les députés des départements, réunis, autour de votre trône, ont entendu de votre bouche auguste le témoignage flatteur de la confiance que vous leur accordez. Heureux de vous inspirer ce sentiment, Sire, ils le justifient par l’inviolable fidélité dont ils viennent vous renouveler le respectueux hommage ; ils sauront le justifier encore par le loyal accomplissement de leurs devoirs.
(…) Accourus à votre voix de tous les points de votre royaume, nous vous apportons de toutes parts, Sire, l’hommage d’un peuple fidèle, encore ému de vous avoir vu le plus bienfaisant de tous au milieu de la bienfaisance universelle, et qui révère en vous le modèle accompli des plus touchantes vertus. Sire, ce peuple chérit et respecte votre autorité ; quinze ans de paix et de liberté qu’il doit à votre auguste frère et à vous ont profondément enraciné dans son coeur la reconnaissance qui l’attache à votre royale famille ; sa raison mûrie par l’expérience et par la liberté des discussions, lui dit que c’est surtout en matière d’autorité que l’antiquité de la possession est le plus saint de tous les titres, et que c’est pour son bonheur autant que pour votre gloire que les siècles ont placé votre trône dans une région inaccessible aux orages. Sa conviction s’accorde donc avec son devoir pour lui présenter les droits sacrés de votre couronne comme la plus sûre garantie de ses libertés, et l’intégrité de vos prérogatives, comme nécessaires à la conservation de ses droits.
Cependant, Sire, au milieu des sentiments unanimes de respect et d’affection dont votre peuple vous entoure, il se manifeste dans les esprits une vive inquiétude qui trouble la sécurité dont la France avait commencé à jouir, altère les sources de sa prospérité, et pourrait, si elle se prolongeait, devenir funeste à son repos. Notre conscience, notre honneur, la fidélité que nous vous avons jurée, et que nous vous garderons toujours, nous imposent le devoir de vous en dévoiler la cause.
Sire, la Charte que nous devons à votre auguste prédécesseur, et dont Votre Majesté a la ferme résolution de consolider le bienfait, consacre, comme un droit, l’intervention du pays dans la délibération des intérêts publics. Cette intervention devait être, elle est en effet indirecte, largement mesurée, circonscrite dans des limites exactement tracées, et que nous ne souffrirons jamais que l’on ose tenter de franchir ; mais elle est positive dans son résultat, car elle fait du concours permanent des vues politiques de votre gouvernement avec les vœux de votre peuple la condition indispensable de la marche régulière des affaires publiques. Sire, notre loyauté, notre dévouement, nous condamnent à vous dire que ce concours n’existe pas. Une défiance injuste des sentiments et de la raison de la France est aujourd’hui la pensée fondamentale de l’administration ; votre peuple s’en afflige, parce qu’elle est injurieuse pour lui ; il s’en inquiète, parce qu’elle est menaçante pour ses libertés.
Cette défiance ne saurait approcher de votre noble coeur. Non, Sire la France ne veut pas plus de l’anarchie que vous ne voulez du despotisme ; elle est digne que vous ayez foi dans sa loyauté, comme elle a foi dans vos promesses.
Entre ceux qui méconnaissent une nation si calme, si fidèle, et nous qui, avec une conviction profonde, venons déposer dans votre sein les douleurs de tout un peuple jaloux de l’estime et de la confiance de son roi, que la haute sagesse de Votre Majesté prononce ! Ses royales prérogatives ont placé dans ses mains les moyens d’assurer entre les pouvoirs de l’État cette harmonie constitutionnelle, première et nécessaire condition de la force du trône et de la grandeur de la France. »

Le Roi répond

« Monsieur, j’ai entendu l’adresse que vous me présentez au nom de la Chambre des députés. J’avais droit de compter sur le concours des deux chambres pour accomplir tout le bien que je méditais ; mon coeur s’afflige de voir les députés des départemens déclarer que, de leur part, ce concours n’existe pas.
Messieurs, j’ai annoncé mes résolutions dans mon discours d’ouverture de la session. Ces résolutions sont immuables ; l’intérêt de mon peuple me défend de m’en écarter. Mes ministres vous feront connaître mes intentions. »

Commentaires et texte sur Wikipédia

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1830 : Louis-Philippe remplace Charles X

Placard rédigé par Thiers, affiché à Paris le matin du 30 juillet 1830.

« Charles X ne peut plus rentrer dans Paris : il a fait couler le sang du peuple. La République nous exposerait à d’affreuses divisions : elle nous brouillerait avec l’Europe.

Le duc d’Orléans est un prince dévoué à la cause de la Révolution Le duc d’Orléans ne s’est jamais battu contre nous. Le duc d’Orléans était à Jemmapes. Le duc d’Orléans est un roi-citoyen. Le duc d’Orléans a porté au feu les couleurs tricolores. Le duc d’Orléans peut seul les porter encore. Nous n’en voulons point d’autres. Le duc d’Orléans ne se prononce pas. Il attend notre voeu. Proclamons ce voeu et il acceptera la Charte comme nous l’avons toujours entendue et voulue. C’est du peuple français qu’il tiendra sa couronne. »

Discours de M. de Ferrier aîné à la fête civique de Jouhe le 9 novembre 1830

 » Aujourd’hui, en effet, (…) nous sommes entièrement libres (…) ; car nous avons le droit de faire ce que permettent les lois, et telle est (…) la seule liberté à laquelle nous puissions prétendre dans l’état social.

Nous sommes aussi tous égaux, puisque la loi ne met aucune différence entre nous ; que nous contribuons, chacun selon ses moyens, aux charges publiques, et que l’instruction, le mérite, les services rendus à l’État [soient] désormais les seuls titres pour parvenir aux emplois. Telle est aussi l’égalité bien définie. (…)

Union, liberté, ordre public, telle est votre devise. (…) Vous devez soumission aux lois.  »

Extraits de la Relation de la fête qui a eu lieu à Jouhe (Jura) le 9 novembre 1830, Dole, 1830.