« Avec Nabucco et Les Lombards à la première croisade [titres d’opéras] – c’est-à-dire ses deux premiers grands succès – Verdi commence, je dirais presque instinctivement, dès le début, à faire de la politique avec sa musique. Les étrangers ne pourront jamais se rendre compte de l’influence exercée pendant une certaine période par les mélodies fougueuses et ardentes que Verdi a trouvées quand les situations et même certains passages poétiques lui rappelaient la condition malheureuse de l’Italie, ses souvenirs ou ses espoirs. Le public découvrait des points de référence partout, mais Verdi avait été le premier à s’en rendre compte et les avait adaptés à sa musique inspirée, qui finissait souvent par soulever la révolution dans le théâtre. (…)
Les Lombards fut porté aux nues. Les gens modestes commençaient à assiéger les galeries dès trois heures de l’après-midi, en apportant leur panier, si bien que le rideau se levait dans des effluves de saucisson à l’ail ! (…) Le fameux choeur « Ô Dieu de notre toit natal » provoqua l’une des premières manifestations politiques qui signalèrent le réveil des Lombards-Vénitiens. »

Notes de Folchetto, ami de Verdi, à propos de la première représentation des Lombards le 11 février 1843 à la Scala de Milan.