Voyage d’une aviatrice française
MelleMademoiselle – Terme employé en France, longtemps après que «damoiseau» soit tombé en désuétude et qui permettait à tous de savoir si une femme était célibataire ou non. Le terme Miss est depuis longtemps en déclin dans les pays anglophones et celui de Fräulein est regardé comme une marque de sexisme en Allemagne. «Mademoiselle» a été supprimé des titres de civilité des administrations française et belge en 2012 et 2015 mais avait été abandonné au milieu des années 1970 au Québec et en Suisse. Ici, l’utilisation normale du titre de civilité rappelle que cette femme n’est pas dans la norme des femmes de son âge. Maryse Hilsz avait formé le projet d’améliorer le « temps » qu’elle avait établi, sur la route des Indes et d’Extrême-Orient, entre Paris et TokioTokyo.(sic). Pour réaliser cette intention, elle avait adopté la méthode la plus raisonnable : employer un matériel beaucoup plus puissant et plus rapide. II ne pouvait donc plus s’agir d’aviation de tourisme, et Melle Hilsz obtint le prêt d’un avion de type militaire, un Breguet-27 à moteur de 650 CV. L’appareil et l’équipage – Melle Hilsz était accompagnée de son mécanicien, M. Pax – furent prêts dès la fin de l’été. Un « cheval-de-bois » au décollage retarda le premier départ. Celui-ci fut pris du Bourget, de nuit, le 3 octobre ; mais l’aviatrice atterrit à Vienne et regagna Paris, pour tenter à nouveau sa chance.
La seconde fois, elle n’eut pas plus de bonheur puisque, partie de Paris le 26 janvier, c’est seulement le 6 mars, c’est-à-dire au bout de cinq semaines, qu’elle touchait Tokio (sic). Mais jamais sans doute Melle Hilsz n’avait-elle eu autant à lutter contre le mauvais temps obstiné et contre des incidents matériels imprévisibles ; c’est ainsi qu’en Syrie son avion, amarré pour la nuit, fut retourné et endommagé par la tempête. Du moins l’aviatrice française a-t-elle donné des preuves nouvelles de sa valeur professionnelle et de son énergie.»«Voyage d’une aviatrice française», L’Illustration, n°4752, 31 mars 1934, p. 31.