Le 08 mai 2025 signe le 80ème anniversaire de la capitulation de l’Allemagne nazie et la fin de la guerre en Europe. Les Clionautes participent à l’élan de commémoration en publiant des documents utiles pour la classe. Vous trouverez ici quelques unes des réactions à l’annonce de la victoire, aux États-Unis, au Royaume-Uni, en URSS, en France.
Une première victoire aux États-Unis en attendant celle contre le Japon
Réaction du général Eisenhower
Le général Dwight David Eisenhower est le commandant suprême du corps expéditionnaire allié. Il est président des États-Unis de 1953 à 1961.
Hommes et femmes du corps expéditionnaire allié.
La croisade que nous avons entreprise au début de l’été 1944 a atteint sa glorieuse conclusion.
J’ai le privilège, au nom des nations représentées sur ce théâtre d’opérations, de féliciter chacun d’entre vous pour avoir vaillamment accompli votre devoir. Bien que ces mots puissent paraître faibles, ils viennent du fond d’un cœur débordant de fierté pour vos loyaux services et d’admiration pour vos qualités guerrières.
Vos exploits en mer, dans les airs, sur terre et dans le domaine du ravitaillement ont stupéfié le monde. Avant même la dernière semaine du conflit, vous avez mis cinq millions de nos ennemis hors de combat. Vous avez accompli avec assurance des tâches militaires si difficiles que beaucoup les jugeaient impossibles. Vous avez déconcerté, puis surmonté tous les obstacles que l’ingéniosité et le désespoir pouvaient dresser sur votre route. Vous ne vous êtes arrêtés que lorsque notre front a été solidement relié à la grande Armée rouge venue de l’Est, et aux autres forces alliées venues du Sud.
La victoire totale en Europe est acquise. En travaillant et en luttant ensemble de façon unie et indestructible, vous avez réalisé à la perfection l’unité de la puissance aérienne terrestre et navale. Elle restera comme un modèle dans notre époque.
La route que vous avez parcourue, sur des centaines de kilomètres, est jalonnée des tombes des camarades qui, eux, ont dû consentir à l’ultime sacrifice. Le sang versé par de nombreuses nations : les Etats-Unis, l’Angleterre, le Canada, la France, la Pologne et d’autres, a contribué à obtenir la victoire. Chacun de ceux qui sont tombés est mort en tant que membre de l’équipe à laquelle vous appartenez. Tous étaient unis par un amour commun de la liberté et par leur refus de la servitude. Aucun monument de pierre, aucun mémorial, quelle que soit sont ampleur, ne pourra mieux exprimer notre respect et notre vénération devant leur sacrifice que le maintien de l’esprit de camaraderie dans lequel ils moururent.
Alors que nous célébrons la victoire en Europe, rappelons-nous que les problèmes communs, dans un proche et lointain avenir, ne pourront être résolus qu’avec le même esprit de coopération et de dévouement à la cause de la liberté humaine, qui ont fait de ce corps expéditionnaire une puissante machine de destruction du mal.
Ne prenons part à aucune des disputes stériles dans lesquelles d’autres hommes s’engageront inévitablement pour décider quel pays ou quelle arme a gagné la guerre européenne.
Chaque homme, chaque femme de chaque nation ici représentée a servi selon ses moyens. Les efforts de chacun ont contribué à la victoire. N’oublions pas cela. Ainsi, nous respecterons chaque tombe avec honneur et apporterons quelque réconfort à ceux qui étaient chers au cœur des camarades qui n’ont pas pu vivre pour voir ce jour.
Réaction du président Harry Truman
« C’est une heure solennelle mais glorieuse. Mon seul regret est que Franklin D. Roosevelt n’ait pas assez vécu pour être témoin de ce jour. Le général Eisenhower m’informe que les forces de l’Allemagne se sont rendues aux Nations Unies. Les drapeaux de la liberté flottent sur toute l’Europe.
Pour cette victoire, nous exprimons notre gratitude à la Providence qui nous a guidés et soutenus durant les sombres jours de l’adversité.
Notre joie est tempérée et empreinte de gravité par la conscience aiguë du prix terrible que nous avons payé pour débarrasser le monde de Hitler et de sa bande maléfique. N’oublions pas, mes chers compatriotes, la douleur et le chagrin qui règnent aujourd’hui dans tant de foyers autour de nous — chez des voisins dont le bien le plus précieux a été sacrifié pour racheter notre liberté.
Nous ne pouvons rembourser notre dette envers Dieu, nos morts et nos enfants que par le travail — par un dévouement sans relâche aux responsabilités qui nous attendent. Si je pouvais vous donner un seul mot d’ordre pour les mois à venir, ce serait : travail, travail et encore travail.
Nous devons travailler pour achever la guerre. Notre victoire n’est que partielle. L’Occident est libre, mais l’Orient est encore sous le joug de la tyrannie traîtresse du Japon. Lorsque la dernière division japonaise aura capitulé sans condition, alors seulement notre tâche militaire sera terminée.
Nous devons œuvrer à panser les blessures d’un monde souffrant — à bâtir une paix durable, une paix fondée sur la justice et le droit. Nous ne pourrons construire cette paix qu’à force de travail acharné, difficile, méticuleux — en comprenant et en collaborant avec nos alliés dans la paix comme nous l’avons fait dans la guerre.
La tâche qui nous attend n’est pas moins importante, ni moins urgente, ni moins ardue que celle que nous avons heureusement accomplie.
J’en appelle à tous les Américains pour qu’ils restent à leur poste jusqu’à la dernière bataille remportée. D’ici là, que personne n’abandonne son poste ni ne relâche ses efforts. Et maintenant, je souhaite vous lire ma proclamation officielle à cette occasion :
Les armées alliées, par le sacrifice, le dévouement et avec l’aide de Dieu, ont arraché à l’Allemagne une reddition finale et sans condition. Le monde occidental a été libéré des forces du mal qui, pendant cinq ans et plus, ont emprisonné les corps et brisé les vies de millions et de millions d’hommes libres. Ils ont profané leurs églises, détruit leurs maisons, corrompu leurs enfants et assassiné leurs proches. Nos armées de libération ont rendu la liberté à ces peuples souffrants, dont l’esprit et la volonté n’ont jamais pu être réduits en esclavage.
Il reste beaucoup à faire. La victoire remportée à l’Ouest doit maintenant être remportée à l’Est. Le monde entier doit être purifié du mal dont la moitié a été libérée. Unies, les nations éprises de paix ont démontré à l’Ouest que leurs armes sont de loin supérieures à la puissance des dictateurs ou à la tyrannie des cliques militaires qui nous traitaient autrefois de faibles et de mous. La capacité de nos peuples à se défendre contre tous les ennemis sera démontrée dans la guerre du Pacifique comme elle le fut en Europe.
Pour le triomphe de l’esprit et des armes que nous avons remporté, et pour la promesse qu’il représente pour les peuples du monde entier qui partagent notre amour de la liberté, il est juste que nous, en tant que nation, rendions grâce à Dieu Tout-Puissant, qui nous a fortifiés et nous a donné la victoire.
C’est pourquoi moi, Harry S. Truman, président des États-Unis d’Amérique, proclame par la présente le dimanche 13 mai 1945 comme un jour de prière.
J’invite le peuple des États-Unis, quelle que soit sa foi, à s’unir dans une action de grâce joyeuse envers Dieu pour la victoire remportée, et à prier pour qu’Il nous soutienne jusqu’au terme de notre lutte actuelle et nous guide sur le chemin de la paix.
J’invite aussi mes concitoyens à dédier cette journée de prière à la mémoire de ceux qui ont donné leur vie pour rendre notre victoire possible.
En foi de quoi, j’ai apposé ma signature et fait apposer le sceau des États-Unis d’Amérique.
L’annonce de la capitulation au Royaume-Uni
Réaction du roi Georges VI à la radio (21h00, 8 mai 1945)
Aujourd’hui, nous rendons grâce à Dieu Tout-Puissant pour une grande délivrance.
Prenant la parole depuis la plus ancienne capitale de notre Empire, meurtrie par la guerre mais jamais, ne serait-ce qu’un instant, abattue ou découragée – parlant depuis Londres – je vous demande de vous unir à moi dans cet acte d’action de grâce. L’Allemagne, l’ennemie qui a entraîné toute l’Europe dans la guerre, a été définitivement vaincue. En Extrême-Orient, nous devons encore affronter les Japonais, un adversaire déterminé et cruel. À cette tâche, nous nous consacrerons avec la plus grande résolution et avec toutes nos ressources. Mais en cette heure, alors que l’ombre terrible de la guerre s’est éloignée de nos foyers et de nos maisons sur ces îles, nous pouvons enfin marquer une pause, rendre grâce, puis tourner nos pensées vers les tâches que la paix en Europe fait naître partout dans le monde.Souvenons-nous de ceux qui ne reviendront pas, de leur constance et de leur courage au combat, de leur sacrifice et de leur endurance face à un ennemi impitoyable ; souvenons-nous des hommes de tous les services et des femmes de tous les services qui ont donné leur vie. Nous sommes parvenus au terme de notre épreuve, et ils ne sont pas avec nous au moment de notre joie. Alors saluons avec une gratitude fière l’immense armée des vivants qui nous ont conduits à la victoire. Je ne peux rendre hommage à chacun à la mesure de son service, car dans une guerre totale, les efforts de tous s’élèvent à la même noble hauteur, tous voués à une cause commune. Armés ou non, hommes et femmes, vous avez combattu, lutté, enduré jusqu’à vos dernières forces. Nul ne le sait mieux que moi ; et, en tant que votre roi, je remercie de tout cœur ceux qui ont pris les armes avec tant de vaillance sur terre, sur mer ou dans les airs ; et tous les civils qui, portant de lourdes charges, les ont supportées sans fléchir, sans jamais se plaindre.
Avec ces souvenirs en tête, réfléchissons à ce qui nous a soutenus pendant près de six années de souffrance et de péril. La conscience que tout était en jeu : notre liberté, notre indépendance, notre existence même en tant que peuple ; mais aussi la certitude qu’en nous défendant, nous défendions la liberté du monde entier ; que notre cause était celle non seulement de cette nation, non seulement de cet Empire et de ce Commonwealth, mais de toute terre où la liberté est chérie et où la loi et la liberté vont de pair. Dans les heures les plus sombres, nous savions que les peuples asservis et isolés d’Europe avaient les yeux tournés vers nous ; leurs espoirs étaient les nôtres ; leur confiance renforçait notre foi. Nous savions que si nous échouions, la dernière barrière contre une tyrannie mondiale tomberait en ruines. Mais nous n’avons pas échoué. Nous avons gardé la foi en nous-mêmes et les uns envers les autres ; nous avons gardé foi et unité avec nos grands alliés. Cette foi et cette unité nous ont portés jusqu’à la victoire, à travers des dangers qui, parfois, paraissaient insurmontables.
Alors attachons-nous à aborder les tâches à venir avec la même confiance élevée en notre mission. Un immense travail nous attend, tant dans la reconstruction de notre propre pays après les ravages de la guerre que dans l’aide à apporter pour restaurer la paix et la raison dans un monde brisé. Cela survient à un moment où nous avons tous donné le meilleur de nous-mêmes. Pendant plus de cinq longues années, le cœur et l’esprit, les nerfs et les muscles ont été mobilisés pour abattre la tyrannie nazie. À présent, forts de notre succès, nous nous tournons vers notre dernier ennemi encore debout. La Reine et moi connaissons les épreuves que vous avez endurées à travers tout le Commonwealth et l’Empire. Nous sommes fiers d’avoir partagé certaines de ces épreuves avec vous, et nous savons aussi qu’ensemble nous affronterons l’avenir avec une résolution ferme, prouvant que nos ressources de volonté et de vitalité sont inépuisables.
Il y a un grand réconfort à penser que les années d’obscurité et de danger au cours desquelles les enfants de notre pays ont grandi sont désormais derrière nous, et, si Dieu le veut, à jamais. Nous aurions échoué, et le sang de nos plus chers aurait coulé en vain, si la victoire qu’ils sont morts pour remporter ne menait pas à une paix durable, fondée sur la justice et établie dans la bienveillance. C’est à cela que nous devons tourner nos pensées en ce jour de triomphe juste et de fierté mêlée de douleur ; et ensuite reprendre notre tâche, résolus en tant que peuple à ne rien faire d’indigne de ceux qui sont morts pour nous, et à faire du monde un monde tel qu’ils l’auraient souhaité, pour leurs enfants et pour les nôtres.
Telle est la mission que l’honneur nous impose désormais.
À l’heure du danger, nous avons humblement remis notre sort entre les mains de Dieu, et Il a été notre Force et notre Bouclier.
Remercions-Le pour ses bienfaits, et en cette heure de victoire, remettons-en-nous, ainsi que notre tâche nouvelle, à la direction de cette même main puissante.
Réaction de Winston Churchill
« Hier matin, à 2h41, au quartier général du général Eisenhower, le général Jodl, représentant du Haut Commandement allemand et du grand-amiral Dönitz, chef désigné de l’État allemand, a signé l’Acte de reddition sans condition de toutes les forces terrestres, maritimes et aériennes allemandes en Europe, entre les mains des forces expéditionnaires alliées, et simultanément entre les mains du Haut Commandement soviétique.
Le général Bedell Smith, chef d’état-major de l’armée des États-Unis, et le général François Sevez ont signé le document au nom du commandant suprême des forces expéditionnaires alliées, et le général Sousloparov l’a signé au nom du Haut Commandement soviétique.
Aujourd’hui, cet accord sera ratifié et confirmé à Berlin, où l’Air Chief Marshal Tedder, commandant en second des forces expéditionnaires alliées, et le général de Lattre de Tassigny signeront au nom du général Eisenhower. Le général Joukov signera au nom du Haut Commandement soviétique. Les représentants allemands seront le maréchal Keitel, chef du Haut Commandement allemand, ainsi que les commandants en chef de l’armée de terre, de la marine et de l’armée de l’air allemandes.
Les hostilités prendront officiellement fin une minute après minuit, cette nuit, dans la nuit du mardi 8 mai. Mais, dans l’intérêt de sauver des vies, le cessez-le-feu a commencé à être observé dès hier sur l’ensemble des fronts, et nos chères îles Anglo-Normandes seront également libérées aujourd’hui.
Les Allemands opposent encore une résistance par endroits aux troupes russes, mais s’ils devaient continuer après minuit, ils se priveraient naturellement de la protection des lois de la guerre et seraient attaqués de tous côtés par les troupes alliées. Il n’est pas surprenant que, sur de si longs fronts et dans le désordre actuel de l’ennemi, les ordres du Haut Commandement allemand n’aient pas pu, dans tous les cas, être immédiatement exécutés.
Cela ne constitue pas, à notre avis — fondé sur les meilleurs conseils militaires dont nous disposons — un motif valable pour cacher à la nation les faits communiqués par le général Eisenhower concernant la reddition inconditionnelle déjà signée à Reims, ni pour nous empêcher de célébrer aujourd’hui et demain, mercredi, le jour de la Victoire en Europe.
Aujourd’hui, nous penserons peut-être surtout à nous-mêmes ; demain, nous rendrons un hommage particulier à nos héroïques camarades russes dont la bravoure sur le champ de bataille a été l’une des grandes contributions à la victoire commune.
La guerre contre l’Allemagne est donc terminée.
Après des années de préparatifs intenses, l’Allemagne s’est jetée sur la Pologne au début de septembre 1939, et, en application de notre garantie donnée à la Pologne, et de concert avec la République française, la Grande-Bretagne, l’Empire britannique et le Commonwealth des nations ont déclaré la guerre à cette odieuse agression.
Après que la vaillante France eut été frappée à terre, nous avons poursuivi seuls la lutte, depuis cette île et depuis notre Empire, pendant une année entière, jusqu’à ce que nous soyons rejoints par la puissance militaire de la Russie soviétique et, plus tard, par la force écrasante et les ressources des États-Unis d’Amérique.
Finalement, presque le monde entier s’est uni contre les fauteurs de mal, qui sont maintenant à terre devant nous. Notre gratitude envers tous nos magnifiques alliés s’élève du plus profond de nos cœurs, ici sur cette île et dans tout l’Empire britannique.
Nous pouvons nous accorder un bref moment de réjouissance, mais n’oublions pas un instant les efforts et les épreuves qui nous attendent. Le Japon, avec toute sa traîtrise et sa cupidité, n’est pas encore vaincu. Les blessures qu’il a infligées à la Grande-Bretagne, aux États-Unis et à d’autres pays, ainsi que ses cruautés abominables, réclament justice et châtiment.
Nous devons maintenant consacrer toutes nos forces et nos ressources à l’achèvement de notre tâche, tant chez nous qu’à l’étranger.
En avant, Britannia ! Vive la cause de la liberté ! God save the King ! »
L’URSS a fait mentir le projet nazi d’espace vital en Europe de l’Est
Adresse au peuple de Staline le 09 mai 1945
CAMARADES ! Compatriotes, hommes et femmes !
Le grand jour de la victoire sur l’Allemagne est arrivé. L’Allemagne fasciste, mise à genoux par l’Armée rouge et les troupes de nos Alliés, s’est reconnue vaincue et a déclaré sa reddition sans condition.
Le 7 mai, le protocole préliminaire de la reddition a été signé dans la ville de Reims. Le 8 mai, les représentants du Haut Commandement allemand, en présence des représentants du Commandement suprême des troupes alliées et du Commandement suprême des troupes soviétiques, ont signé à Berlin l’acte final de capitulation, qui est entré en vigueur à minuit, le 8 mai.
Connaissant les habitudes de loups des dirigeants allemands, qui considèrent les traités et accords comme de simples chiffons de papier, nous n’avions aucune raison de faire confiance à leurs paroles. Toutefois, ce matin, conformément à l’acte de capitulation, les troupes allemandes ont commencé à déposer les armes et à se rendre massivement à nos forces. Ce n’est plus un simple chiffon de papier. C’est la reddition effective des forces armées allemandes. Il est vrai qu’un groupe de troupes allemandes dans la région de la Tchécoslovaquie tente encore d’échapper à la reddition mais je fais confiance à l’Armée rouge pour la ramener à la raison.
Nous pouvons maintenant affirmer, de manière totalement justifiée, que le jour historique de la défaite finale de l’Allemagne, le jour de la grande victoire de notre peuple sur l’impérialisme allemand, est arrivé.
Les grands sacrifices consentis au nom de la liberté et de l’indépendance de notre patrie, les souffrances et privations incalculables endurées par notre peuple au cours de la guerre, le travail acharné à l’arrière et au front, tout cela offert sur l’autel de la patrie, n’ont pas été vains. Ils ont été couronnés par la victoire complète sur l’ennemi. La lutte séculaire des peuples slaves pour leur existence et leur indépendance s’est achevée par la victoire sur les envahisseurs allemands et sur la tyrannie allemande.
Désormais, le grand drapeau de la liberté des peuples et de la paix entre les peuples flottera sur l’Europe.
Il y a trois ans, Hitler déclarait publiquement que ses objectifs comprenaient le démembrement de l’Union soviétique et l’annexion du Caucase, de l’Ukraine, de la Biélorussie, des pays baltes et d’autres régions. Il proclamait ouvertement : « Nous détruirons la Russie afin qu’elle ne puisse jamais se relever. » C’était il y a trois ans. Mais les idées insensées de Hitler n’étaient pas destinées à se réaliser — le cours de la guerre les a réduites en miettes. En réalité, c’est exactement le contraire des délires hitlériens qui s’est produit. L’Allemagne est totalement vaincue. Les troupes allemandes se rendent. L’Union soviétique célèbre la Victoire, sans pour autant avoir l’intention de démanteler ou de détruire l’Allemagne.
Camarades ! La Grande Guerre patriotique s’est conclue par notre victoire totale. La période de guerre en Europe est terminée. La période de développement pacifique commence.
Je vous félicite pour la victoire, mes chers compatriotes, hommes et femmes !
Gloire à notre héroïque Armée rouge, qui a défendu l’indépendance de notre patrie et remporté la victoire sur l’ennemi !
Gloire à notre grand peuple, le peuple vainqueur !
Gloire éternelle aux héros tombés dans la lutte contre l’ennemi, et qui ont donné leur vie pour la liberté et le bonheur de notre peuple !
En France
Réaction du général de Gaulle
La guerre est gagnée! Voici la Victoire! C’est la Victoire des Nations Unies et c’est la Victoire de la France!
L’ennemi allemand vient de capituler devant les armées alliées de l’Ouest et de l’Est. Le Commandement français était présent et partie à l’acte de capitulation. Dans l’état de désorganisation où se trouvent les pouvoirs publics et le commandement militaire allemands, il est possible que certains groupes ennemis veuillent, ça et là, prolonger pour leur propre compte une résistance sans issue. Mais l’Allemagne est abattue et elle a signé son désastre!
Tandis que les rayons de la Gloire font une fois de plus resplendir nos drapeaux, la patrie porte sa pensée et son amour d’abord vers ceux qui sont morts pour elle, ensuite vers ceux qui ont, pour son service, tant combattu et tant souffert! Pas un effort de ses soldats, de ses marins, de ses aviateurs, pas un acte de courage ou d’abnégation de ses fils et de ses filles, pas une souffrance de ses hommes et de ses femmes prisonniers, pas un deuil, pas un sacrifice, pas une larme, n’auront donc été perdus!
Dans la joie et la fierté nationale, le peuple français adresse son fraternel salut à ses vaillants alliés qui, comme lui, pour la même cause que lui, ont durement, longuement, prodigué leurs peines, à leurs héroïques armées et aux chefs qui les commandent, à tous ces hommes et à toutes ces femmes qui, dans le monde, ont
lutté, pâti, travaillé, pour que l’emportent, à la fin des fins, la justice et la liberté.
Honneur! Honneur pour toujours, à nos armées et à leurs chefs! Honneur à notre peuple, que des épreuves terribles n’ont pu réduire, ni fléchir! Honneur aux Nations Unies, qui ont mêlé leur sang à notre sang, leurs peines à nos peines, leur espérance à notre espérance et qui, aujourd’hui, triomphent avec nous.
Ah! Vive la France!