L’erreur de Carter

« Je voudrais vous dire quelques mots au sujet du président Carter. À mon avis, ses échecs tiennent au fait qu’il a voulu être trop bon, et qu’il a pensé qu’il suffisait d’être bon pour que les autres le soient également.

Comme si le désarmement unilatéral avait jamais pu dissuader un agresseur potentiel ! Avec le président Reagan, les choses sont différentes. Tout d’abord. nous allons entrer à nouveau dans la course aux armements à laquelle nous avions cessé de participer. Le président a clairement fait connaître aux Soviétiques sa volonté de mettre fin à cette course aux armements mais il a ajouté que si l’URSS ne se rangeait pas à cette position et décidait de poursuivre la compétition, alors l’Amérique y participerait elle aussi, et la gagnerait. Cette victoire est inéluctable, car l’Ouest dans son ensemble produit cinq fois plus que le bloc soviétique. Et cela, l’U.R.S.S. le sait parfaitement. Il me semble qu’un président américain fort, soutenu par des alliés déterminés, peut aujourd’hui remettre les négociations avec le Kremlin sur la bonne voie. »

Interview de Richard Nixon, in Politique internationale n°11, printemps 1981


« Nous sommes des Américains »

« (…) Dans la crise actuelle, le gouvernement n’est pas la solution de nos problèmes ; c’est le gouvernement qui est le problème. (…) Maintenant, qu’il n’y ait pas de malentendu. Ce n’est pas mon intention d’abolir le gouvernement : c’est plutôt de le faire fonctionner (…). Le gouvernement peut et doit assurer des conditions favorables et non les étouffer (…).

Il est temps de réaliser que nous sommes une trop grande nation pour nous limiter nous-mêmes à de petits rêves. Nous ne sommes pas, comme certains voudraient nous le faire croire, condamnés à un déclin inévitable. Je ne crois pas en un destin qui nous frappera, quoi que nous fassions. Je crois en un destin qui nous frappera si nous ne faisons rien. Donc, avec toute l’énergie créatrice à notre disposition, commençons une ère de renouveau national. Renouvelons notre détermination, notre courage et notre force. Et renouvelons notre foi et notre espérance. »

Après s’être tourné de l’esplanade du Capitole vers l’Ouest où l’on aperçoit, sur le Mall, les monuments dédiés à Washington, Jefferson et Lincoln, Reagan conclut :

« Au-delà de ces monuments dédiés à l’héroïsme, il y a le Potomac, et sur la rive au loin, les pentes du cimetière national d’Arlington, avec ses alignements de simples tombes blanches qui portent des croix ou des étoiles de David. Celles-ci ne représentent qu’une fraction minime du prix payé pour notre liberté.

Chacune de ces tombes est un monument au type de héros dont je viens de parler. Leurs vies se sont achevées dans des lieux qui ont pour nom, Bois Belleau, l’Argonne, Omaha Beach, Salerne et, de l’autre côté du monde, Guadalcanal, Tarawa, Pork Chop Hill, le réservoir de Chosin, et dans une centaine de rizières et de jungles d’un lieu nommé Viêt-nam.

Sous une de ces tombes repose un jeune homme, Martin Treptow, qui quitta son emploi de coiffeur dans une petite ville en 1917 pour aller en France avec la fameuse Division Arc-en-Ciel. Là-bas, sur le front occidental, il fut tué en essayant de porter un message entre des bataillons sous un violent feu d’artillerie. (…)

La crise que nous affrontons aujourd’hui n’exige pas de nous le type de sacrifice que Martin Treptow et tant de milliers d’autres ont été appelés à faire. Elle exige cependant le meilleur de nos efforts et de notre volonté pour croire en nous-mêmes, pour croire en notre capacité d’accomplir de grandes actions, pour croire qu’ensemble, avec l’aide de Dieu, nous pouvons résoudre et nous résoudrons les problèmes face auxquels nous nous trouvons aujourd’hui.

Et après tout, pourquoi ne devrions-nous pas le croire ? Nous sommes des Américains.

Dieu vous bénisse, et merci. »

Ronald REAGAN, « Adresse inaugurale », 20 janvier 1981, traduite et publiée in Jean HEFFER, Les États-Unis de Truman à Bush. Paris, Armand Colin, coll. « Cursus », 1990.


« l’Empire du Mal »

L’Union soviétique dénoncée comme « l’empire du Mal » par R.Reagan (8 mars 1983).

« Nous ne mettrons jamais en péril nos principes et nos critères moraux. Nous n’abdiquerons jamais notre liberté. Nous n’abandonnerons jamais notre croyance en Dieu. Et nous ne cesserons jamais de rechercher une paix véritable. Mais les prétendues solutions prônées par certains et qui passeraient obligatoirement par le gel nucléaire ne nous permettent pas de défendre ces idées essentielles à l’Amérique. La vérité est que décréter le gel aujourd’hui serait une tromperie dangereuse, car il ne s’agirait que d’une illusion de paix. La vérité, c’est que nous devons rechercher et trouver la paix par la force.(…)

L’Histoire nous apprend que prendre nos désirs pour des réalités et rechercher naïvement la conciliation avec nos adversaires n’est que folie. Cette attitude reviendrait à trahir notre passé et à dilapider notre liberté. En conséquence, je vous encourage à vous élever contre ceux qui chercheraient à placer les Etats-Unis dans une position d’infériorité militaire et morale. Et, lorsque vous débattez des propositions de gel nucléaire, je vous exhorte à vous défier de la tentation de l’orgueil, de cette tentation qui consisterait à vous décréter allégrement au-dessus de la bataille, à décider que les deux camps sont également coupables, à ignorer les faits de l’Histoire et les pulsions agressives de l’Empire du Mal, à vous contenter de dire que la course aux armements n’est qu’un vaste malentendu et par là même à vous soustraire au combat entre le juste et le faux, le bien et le mal. (…) Je crois que nous relèverons le défi. Je crois que le communisme n’est qu’un chapitre supplémentaire, triste et bizarre, de notre Histoire dont les dernières pages sont entrain de s’écrire sous nos yeux. »

Discours d’Orlando devant la convention annuelle de l’Association nationale des Évangélistes. Cité dans R.Reagan, Une vie américaine, Mémoires, JC Lattès, 1990.

In manuel Magnard 1998, Terminale L, ES, S, « Le monde de 1939 à nos jours ».

« (…) Si l’histoire peut nous apprendre quelque chose, c’est bien qu’attendre pieusement de nos adversaires un simple apaisement est une folie.

Je vous invite donc à parler contre ceux qui voudraient placer les États-Unis en infériorité militaire et morale. (…) Ainsi, dans vos discussions consacrées au gel des armements nucléaires, je vous invite à vous méfier de la tentation (…) à ignorer les faits historiques et les pulsions agressives d’un empire du mal et de voir simplement dans la course aux armements un malentendu immense qui vous amènerait à vous retirer de la lutte entre le vrai et le faux, entre le bien et le mal. (…)

Whittaker Chambers (…) a dit que la crise du monde occidental était proportionnelle à la fois à son indifférence à Dieu et à sa collaboration avec le communisme pour que l’homme demeure seul et orphelin de Dieu. (…) Le monde occidental pourrait répondre ce défi à la seule condition, avait-il écrit, que « sa foi en Dieu et en la liberté soit aussi grande que la foi du communisme en l’homme ».

Je crois que nous pouvons relever le défi. Je crois que le communisme n’est qu’un chapitre supplémentaire triste et étrange de l’histoire humaine dont les dernières pages sont présentement en train d’être écrites. J’en suis persuadé, car la source de notre force dans la recherche de la liberté humaine n’est pas matérielle, mais bien spirituelle. Et parce qu’elle ne connaît pas de limite, elle terrifiera et triomphera en définitive de ceux qui veulent asservir leur prochain. Pour le dire avec les mots du prophète Isaïe : « Il donne la force à celui qui est fatigué ; Il accroît la puissance de celui qui est sans vigueur. … Mais ceux qui espèrent dans le Seigneur renouvelleront leur force ; ils déploieront leurs ailes comme des aigles et courront sans se fatiguer… ».

Oui, changez votre monde. Un de nos pères fondateurs, Thomas Paine, l’a dit : « Nous avons en notre pouvoir de recommencer le monde à nouveau ». Nous pouvons le faire, faire ensemble ce qu’aucune Église ne pourra jamais faire par elle-même.

Que Dieu vous bénisse,

Je vous remercie. »

Ronald REAGAN, « Discours à la convention annuelle de l’Association nationale des Évangélistes, Orlando, Floride », 8 mars 1983. Traduit par B. Littardi. Source : http://www.presidency.ucsb.edu/ws/index.php?pid=41023&st=&st1= – axzz1hAa6WefX [consulté le 30 mars 2012].