Les États-Unis ont eu à l’égard de l’environnement une attitude ambivalente et paradoxale. Si d’un côté, le pays ne se distingue pas particulièrement par un engagement volontariste et généralisé en faveur de l’environnement et du climat, il  a vu aussi  des personnalités et des initiatives émerger. Parmi tous  les Présidents des Etats-Unis, il est unanimement reconnu que le plus actif fut certainement le 26ème Président, Theodore Roosevelt, conseillé entre autres par John Muir. Mais ce serait oublier que d’autres se sont engagés dans une voie similaire, moins par conviction que  de la  prise de conscience d’une situation en train d’évoluer. Ce fut le cas de Richard Nixon [1969-1974], trop souvent réduit au scandale du Watergate.

À l’occasion du discours sur l’état de l’Union au Congrès de 1973, Nixon choisit d’axer une partie de son propos sur la question environnementale. Le texte proposé ci-dessous est en réalité le deuxième d’une série de six messages adressés au Congrès sur l’état de l’Union. Il fut suivi le même jour par la publication par la Maison Blanche d’une fiche d’information et la transcription d’un point de presse sur les programmes contenus dans le message. Les participants à la conférence de presse étaient Rogers CB Morton, secrétaire de l’Intérieur ; J. Phil Campbell, sous-secrétaire à l’Agriculture ; Russell E. Train, président du Conseil sur la qualité de l’environnement ; et William D. Ruckelshaus, administrateur de l’Agence de protection de l’environnement.

Ce texte, sur le fond, n’est pas une première pour Nixon. Déjà en 1970, le Président avait montré sa sensibilité aux problématiques environnementales et avait initié une politique volontariste de lutte contre la pollution de l’air et de l’eau, en soumettant au Congrès un programme d’action en trente-sept points destiné à assainir l’environnement humain dans la décennie qui commence, initiative qu’il rappelle d’ailleurs au début de son message.

Mais le texte a également pour intérêt de nous montrer toutes les limites et les ambiguïtés de la politique américaine en matière environnementale et climatique, dans le pays qui est  le premier pollueur de la planète. 


Version française :

[…] Aujourd’hui, je souhaite faire rapport au Congrès sur l’état de nos ressources naturelles et de notre environnement. Il est approprié que ce sujet soit le premier de nos discussions politiques de fond dans la présentation sur l’état de l’Union, car nulle part dans nos affaires nationales nous n’avons de progrès plus gratifiants ni de problèmes plus urgents et plus urgents.

Il fut un temps où les Américains tenaient nos ressources naturelles pour acquises. Par exemple, le président Lincoln a observé dans son message sur l’état de l’Union de 1862 qu’« on peut dire qu’une nation est constituée de son territoire, de son peuple et de ses lois. Le territoire est la seule partie qui présente une certaine durabilité ».

Ces dernières années, cependant, nous avons réalisé que notre « territoire » – c’est-à-dire notre terre, notre air, notre eau, nos minéraux, etc. – n’est après tout pas d’une « certaine durabilité ».Nous avons appris que ces ressources naturelles sont fragiles et limitées, et que nombre d’entre elles ont été gravement endommagées ou pillées.

Lorsque nous sommes arrivés au pouvoir en 1969, nous avons abordé ce problème avec tout le pouvoir dont nous disposions. Il existe désormais des preuves encourageantes selon lesquelles les États-Unis se sont éloignés de la crise environnementale qui aurait pu se produire et se sont tournés vers une nouvelle ère de restauration et de renouveau. Aujourd’hui, en 1973, je peux annoncer au Congrès que nous sommes sur la bonne voie pour gagner la guerre contre la dégradation de l’environnement – ​​sur la bonne voie pour faire la paix avec la nature.

ANNÉES DE PROGRÈS

Même si je suis déçu que le 92e Congrès n’ait pas réussi à donner suite à 19 de mes propositions clés en matière de ressources naturelles et d’environnement, je suis heureux d’avoir signé la loi sur bon nombre des propositions que j’ai soutenues au cours des quatre dernières années. Ils comprennent une législation sur la qualité de l’air, une législation renforcée sur la qualité de l’eau et le contrôle des pesticides, de nouvelles autorités pour contrôler le bruit et les déversements en mer, des réglementations pour prévenir les déversements de pétrole et autres dans nos ports et nos voies navigables, et une législation établissant de grandes zones de loisirs nationales aux portes de l’Atlantique et du Pacifique de l’Amérique. , New York et San Francisco.

Sur le plan organisationnel, la loi nationale sur la politique environnementale de 1969 a réformé les programmes et les processus décisionnels de nos agences fédérales et a donné aux citoyens une plus grande opportunité de contribuer à la prise de décisions. En 1970, j’ai nommé le premier Conseil sur la qualité de l’environnement, un groupe qui a joué un rôle actif dans les politiques environnementales. La même année, j’ai créé l’Agence de protection de l’environnement et l’Administration nationale des océans et de l’atmosphère pour assurer une gestion environnementale plus coordonnée et plus vigoureuse. Toutefois, nos programmes relatifs aux ressources naturelles doivent encore être consolidés et je présenterai à nouveau un projet de loi au Congrès pour répondre à ce besoin.

Les résultats de ces efforts sont tangibles et mesurables. Jour après jour, notre air devient plus pur ;Dans pratiquement chacune de nos grandes villes, les niveaux de pollution atmosphérique sont en baisse. Mois après mois, nos problèmes de pollution de l’eau sont également surmontés, nos problèmes de bruit et de pesticides sont maîtrisés, nos parcs et nos zones sauvages protégées augmentent.

D’année en année, notre engagement de fonds publics pour les programmes environnementaux continue de croître ;il a quadruplé au cours des quatre dernières années. Rien que dans le domaine de la qualité de l’eau, elle a été multipliée par quinze. En fait, nous achetons désormais de nouvelles installations presque aussi vite que le secteur de la construction peut les construire. Dépenser encore plus d’argent ne nous permettrait pas d’acquérir davantage d’installations de contrôle de la pollution, mais seulement des installations plus coûteuses.

En plus de ce que fait le gouvernement dans la lutte contre la pollution, nos industries privées assument une part de responsabilité sans cesse croissante dans ce domaine. L’année dernière, les dépenses industrielles consacrées au contrôle de la pollution ont bondi de 50 pour cent et cette année, elles pourraient atteindre jusqu’à 5 milliards de dollars.

Toutes les nations, quel que soit leur système économique, partagent dans une certaine mesure le problème environnemental, mais, sous le leadership vigoureux des États-Unis, les efforts conjoints visant à résoudre ce problème mondial portent leurs fruits. Les Nations Unies ont adopté la proposition américaine visant à créer un fonds environnemental spécial pour coordonner et soutenir les programmes environnementaux internationaux.

Quelque 92 pays ont conclu une convention internationale pour contrôler le déversement de déchets en mer. Un accord est actuellement en train d’être conclu au sein de l’Organisation intergouvernementale consultative maritime pour mettre fin au déversement intentionnel de pétrole des navires dans l’océan. Cet objectif, recommandé pour la première fois par mon administration, a été adopté par le Comité de l’OTAN sur les défis de la société moderne.

Les représentants de près de 70 pays se réunissent cette semaine à Washington à notre initiative pour rédiger un traité visant à protéger les espèces animales et végétales menacées. L’accord de coopération environnementale entre les États-Unis et l’URSS que j’ai signé à Moscou l’année dernière fait de deux des plus grandes puissances industrielles du monde des alliés contre la pollution. Un autre accord que nous avons conclu l’année dernière avec le Canada contribuera au nettoyage des Grands Lacs.

Au niveau national, nous pouvons également être fiers des progrès constants réalisés dans l’amélioration de la qualité de vie dans l’Amérique rurale et agricole. Nous commençons à nous éloigner de l’ancien système rigide de contrôles qui érodait la liberté des agriculteurs à cause de l’intrusion du gouvernement sur le marché. La nouvelle flexibilité permise par la loi agricole de 1970 nous a permis de contribuer à l’expansion des marchés agricoles et de profiter de l’opportunité d’augmenter les exportations de près de 60 pour cent en seulement trois ans. Le revenu agricole net a atteint un niveau record, passant de 16,1 milliards de dollars en 1971 à 19 milliards de dollars en 1972.

PRINCIPES POUR NOUS GUIDER

[…]

Alors que nous nous efforçons de transformer nos préoccupations en actions, nos efforts seront guidés par cinq principes de base :

Le premier principe est qu’il faut trouver un équilibre pour que la protection de notre patrimoine irremplaçable devienne aussi importante que son utilisation. Le prix de la croissance économique ne sera pas nécessairement et ne sera pas nécessairement une détérioration de la qualité de nos vies et de notre environnement.

Deuxièmement, parce qu’il n’y a pas de frontières locales ou étatiques aux problèmes de notre environnement, le gouvernement fédéral doit jouer un rôle actif et positif. Nous pouvons et allons établir des normes et exercer un leadership. Nous fournissons le soutien financier nécessaire. Et nous encouragerons et inciterons les autres à nous aider dans ce travail. Mais Washington ne doit pas supplanter l’État et l’initiative locale, et nous espérons que l’État et les gouvernements locaux – ainsi que le secteur privé – joueront un rôle central dans la prise des décisions difficiles et particulières qui nous attendent.

Troisièmement, les coûts de la pollution devraient être davantage couverts par le libre marché et non par le budget fédéral. Par exemple, le prix des dispositifs antipollution destinés aux automobiles devrait être supporté par le propriétaire et l’utilisateur et non par le contribuable en général. Les coûts de l’élimination de la pollution devraient se refléter dans les coûts des biens et des services.

Quatrièmement, nous devons comprendre que chaque individu doit assumer la responsabilité de « s’occuper de son propre domicile et de son lieu de travail ».Cet environnement quotidien est l’environnement dans lequel la plupart des Américains passent la majeure partie de leur temps. Ils reflètent la fierté des gens envers eux-mêmes et leur considération pour leur communauté. Le jardin d’une personne n’est pas le domaine du gouvernement fédéral.

Enfin, nous devons rester convaincus que l’ingéniosité technologique et économique de l’Amérique sera à la hauteur de nos défis environnementaux. Nous ne considérerons pas ces défis comme des obstacles insurmontables.

Au lieu de cela, nous transformerons la soi-disant crise environnementale en une opportunité de progrès sans précédent.

CONTRÔLER LA POLLUTION

Nous avons fait de grands progrès dans l’élaboration de lois et d’institutions pour nettoyer la pollution. Nous disposons désormais de nouveaux outils formidables pour nous protéger contre la pollution de l’air, de l’eau et du bruit, ainsi que contre le problème particulier des pesticides. Mais pour nous protéger pleinement des contaminants nocifs, nous devons encore combler plusieurs lacunes au niveau de l’autorité gouvernementale.

J’ai été profondément déçu lorsque le dernier Congrès n’a pas donné suite à bon nombre de mes demandes législatives liées à nos ressources naturelles et à notre environnement. Dans les semaines à venir, j’enverrai à nouveau ces propositions urgentes au Congrès afin que les travaux environnementaux inachevés du 92e Congrès puissent devenir les réalisations environnementales du 93e.

Parmi ces 19 propositions, il y en a huit dont l’adoption nous donnerait un contrôle beaucoup plus grand sur les sources de pollution :

–Substances toxiques. De nombreux nouveaux produits chimiques peuvent présenter des dangers pour les humains et l’environnement et ne sont pas bien réglementés. Il faut désormais disposer d’autorités pour établir des normes d’essai adéquates pour les substances chimiques et pour restreindre ou empêcher leur distribution si les essais confirment un danger.

–Déchets dangereux. L’élimination terrestre des déchets dangereux a toujours été largement pratiquée, mais elle devient désormais plus répandue en raison de programmes stricts de contrôle de la pollution de l’air et de l’eau. L’élimination des déchets extrêmement dangereux qui mettent en danger la santé de l’homme et d’autres organismes est un problème qui nécessite une réglementation fédérale directe. Pour les autres déchets dangereux, des normes fédérales devraient être établies avec des lignes directrices pour les programmes réglementaires des États pour les mettre en œuvre.

–Eau potable. Une action fédérale est également nécessaire pour stimuler une plus grande action au niveau des États et au niveau local afin de garantir des normes élevées pour notre eau potable. Nous devrions établir des normes nationales sur l’eau potable, avec des pouvoirs principaux d’application et de surveillance conservés par l’État et les agences locales, ainsi qu’une exigence fédérale selon laquelle les fournisseurs informent leurs clients de la qualité de leur eau.

-Redevance sur les émissions d’oxydes de soufre. Nous disposons désormais de normes nationales pour contribuer à réduire les émissions de soufre dans l’atmosphère provenant de la combustion, du raffinage, de la fusion et d’autres processus, mais les oxydes de soufre continuent de figurer parmi nos polluants atmosphériques les plus nocifs. C’est pour cette raison que je suis favorable à une législation qui permettrait au gouvernement fédéral d’imposer une charge financière spéciale à ceux qui produisent des émissions d’oxyde de soufre. Cette législation contribuerait également à garantir que les carburants à faible teneur en soufre soient alloués aux zones où ils sont les plus urgents pour protéger la santé publique.

–Contrôle des sédiments. Les sédiments provenant de l’érosion des sols et du ruissellement continuent d’être un polluant omniprésent dans nos eaux. Une législation est nécessaire pour garantir que les États fassent du contrôle des sédiments provenant des nouvelles constructions un élément essentiel de leurs programmes de qualité de l’eau.

–Contrôle des impacts environnementaux des transports. Comme nous l’avons appris ces dernières années, nous avons un besoin urgent d’un système de transport de masse, non seulement pour désengorger les villes, mais aussi pour réduire les concentrations de pollution qui sont trop souvent le résultat de nos modes de transport actuels. Ainsi, je continuerai d’accorder une haute priorité à ma demande visant à autoriser l’utilisation du Highway Trust Fund à des fins de transport en commun et à aider les gouvernements des États et locaux à améliorer la qualité de l’air, à économiser l’énergie et à atteindre d’autres objectifs environnementaux.

–Fonds des Nations Unies pour l’environnement. L’année dernière, les Nations Unies ont adopté ma proposition visant à créer un fonds pour coordonner et soutenir les programmes environnementaux internationaux. Mon budget de 1974 comprend une demande de 10 millions de dollars comme contribution initiale à l’objectif quinquennal de 100 millions de dollars du Fonds, et je recommande d’autoriser une législation à cette fin.

–Convention sur les immersions en mer. Avec 91 autres pays, les États-Unis ont récemment conclu une convention internationale appelant à réglementer les déversements en mer. J’ai très hâte d’obtenir l’avis et le consentement du Sénat pour cette convention le plus tôt possible. Une action du Congrès est également nécessaire sur plusieurs autres conventions et amendements internationaux visant à contrôler la pollution par les hydrocarbures provenant des navires dans les océans.

GESTION DU TERRAIN

À mesure que nous maîtrisons progressivement nos problèmes de pollution, une utilisation plus efficace et plus judicieuse de nos terres apparaît rapidement comme l’une de nos plus hautes priorités. La terre est la ressource naturelle de base de notre nation, et notre gestion actuelle de cette ressource affectera les générations à venir.

Les terres américaines semblaient autrefois inépuisables. Il y en avait toujours plus au-delà de l’horizon. Jusqu’au XXe siècle, nous avons fait preuve d’une insouciance à l’égard de notre terre, née de notre innocence juvénile et de notre désir de nous développer. Mais notre territoire n’est plus une frontière ouverte.

Les Américains ont non seulement besoin, mais souhaitent également ardemment, de préserver des paysages divers et magnifiques, de maintenir les terres agricoles essentielles, de sauver les zones humides et les habitats fauniques, de maintenir des espaces de loisirs ouverts à proximité des centres de population surpeuplés et de protéger nos rivages et nos plages. Notre objectif est d’harmoniser le développement avec la qualité de l’environnement et d’ajouter de manière créative à la beauté et à la valeur à long terme des terres déjà utilisées.

La politique d’aménagement du territoire est une responsabilité fondamentale de l’État et des gouvernements locaux. Ils sont plus proches des problèmes et des gens. Certaines localités réforment déjà la réglementation de l’utilisation des terres – une tendance qui, je l’espère, va s’accélérer. Mais parce que la terre est un patrimoine national, le gouvernement fédéral doit exercer un leadership dans les processus de décision en matière d’utilisation des terres, et je propose aujourd’hui encore une fois que nous le fassions. Dans les semaines à venir, je demanderai au Congrès d’adopter un certain nombre d’initiatives législatives qui nous aideront à atteindre cet objectif :

–Politique nationale d’aménagement du territoire. Notre plus grand besoin est une nouvelle législation globale pour stimuler les contrôles étatiques sur l’utilisation des terres. Nous avons particulièrement besoin d’une loi sur la politique nationale d’aménagement du territoire autorisant l’aide fédérale pour encourager les États, en coopération avec les gouvernements locaux, à protéger les terres présentant un risque environnemental critique et à réglementer l’implantation d’installations clés telles que les aéroports, les autoroutes et les grands développements privés. Les fonds fédéraux appropriés devraient être refusés aux États qui n’agissent pas.

–Implantation des centrales électriques. Un processus de planification ouvert et à long terme est nécessaire pour répondre à nos besoins en énergie tout en protégeant l’environnement. Nous pouvons éviter des retards inutiles grâce à une loi sur l’implantation des centrales électriques qui garantit que les installations électriques seront construites en temps opportun, mais avec un examen précoce et approfondi des plans à long terme et des dispositions spécifiques pour protéger l’environnement.

–Protection des zones humides. Nos zones humides côtières sont de plus en plus menacées par le développement résidentiel et commercial. Pour accroître leur protection, je crois que nous devrions utiliser les lois fiscales fédérales pour décourager le développement imprudent des zones humides.

–Préservation et réhabilitation historiques. Une partie importante de notre patrimoine national réside dans les structures historiques de nos zones urbaines qui doivent être réhabilitées et préservées, et non démolies. Pour atteindre cet objectif, nos lois fiscales devraient être révisées pour encourager la réhabilitation des bâtiments plus anciens, et nous devrions fournir une assurance fédérale des prêts pour restaurer les bâtiments historiques à des fins résidentielles.

–Gestion des terres publiques. Environ un cinquième des terres du pays sont considérées comme « domaine public » et ne bénéficient pas de la protection d’une politique de gestion globale comportant des garanties environnementales. Une législation est nécessaire pour permettre au secrétaire de l’Intérieur de protéger nos intérêts environnementaux sur ces terres.

–Héritage des parcs. Dans le cadre du programme Legacy of Parks que j’ai lancé en 1971, 257 parcelles distinctes de parcs et de terres fédérales sous-utilisées dans les 50 États ont été confiées au contrôle local à des fins de parc et de loisirs. La plupart de ces parcelles se trouvent à proximité de zones urbaines encombrées, de sorte que des millions de citoyens peuvent désormais accéder facilement aux parcs. Je suis heureux d’annoncer aujourd’hui que 16 autres parcelles de terrain fédéral seront bientôt mises à disposition dans le cadre de ce même programme. […]

Nous ne devons cependant pas nous contenter du seul programme Legacy of Parks. Une nouvelle autorité est nécessaire pour réviser la formule d’allocation des subventions aux États à partir du Fonds de conservation des terres et de l’eau. Une plus grande partie de ces fonds devrait être canalisée vers les États à forte population urbaine.

–Exploitation minière sur les terres publiques. En vertu d’une loi vieille de plus d’un siècle, les terres publiques doivent être transférées à la propriété privée à la demande de toute personne qui y découvre des minéraux. Nous n’avons donc aucun contrôle efficace sur l’exploitation minière sur ces propriétés. Parce que les terres publiques appartiennent à tous les Américains, cette loi minière de 1872 devrait être abrogée et remplacée par une nouvelle législation que j’enverrai au Congrès.

–Protection des zones minées. L’exploitation minière à ciel ouvert et souterraine peut trop souvent entraîner une grave pollution de l’air et de l’eau ainsi qu’une destruction inutile des habitats fauniques et des zones esthétiques et récréatives. Une nouvelle législation avec des normes de performance strictes est nécessaire pour réglementer les abus liés à l’exploitation minière à ciel ouvert et souterraine d’une manière compatible avec l’environnement.

L’AGRICULTURE AMÉRICAINE, UNE RESSOURCE NATIONALE DE BASE

Près des trois cinquièmes des terres américaines sont sous la gestion des agriculteurs et des éleveurs. Nous pouvons être reconnaissants que les agriculteurs aient été parmi nos meilleurs défenseurs de l’environnement au fil des années. Les agriculteurs savent mieux que quiconque qu’une bonne conservation signifie une meilleure production à long terme et une valeur accrue des terres. Plus important encore, personne ne respecte et ne comprend mieux notre sol et notre terre que ceux qui vivent de la terre.

Mais les Américains connaissent le mieux leurs agriculteurs et leurs éleveurs pour tout ce qu’ils ont fait pour que nous soyons le peuple le mieux nourri et le mieux habillé de l’histoire de l’humanité. Une économie agricole tournée vers l’avenir est non seulement essentielle au progrès environnemental, mais également pour répondre à nos besoins croissants en aliments et en fibres.

Mon gouvernement ne va pas exprimer son objectif pour les agriculteurs en termes confus. Notre objectif, au contraire, est très simple. L’agriculteur veut, a gagné et mérite plus de liberté pour prendre ses propres décisions. La Nation veut et a besoin d’un approvisionnement accru en biens et produits à des prix raisonnables.

Ces objectifs sont complémentaires. Tous deux ont été avancés par la philosophie fondamentale de la Loi sur l’Agriculture de 1970. Ils doivent être davantage avancés par l’action du Congrès cette année.

La loi agricole de 1970 expire avec la récolte de 1973.Nous sommes aujourd’hui confrontés au défi fondamental d’élaborer une législation adaptée à l’économie des années 1970.Au cours des prochains mois, l’orientation future du programme agricole devra être discutée, débattue et inscrite dans la loi. Le résultat de ce processus sera crucial non seulement pour les agriculteurs et les éleveurs, mais également pour les consommateurs et les contribuables.

L’approche fondamentale de mon gouvernement en matière de politique agricole consiste à s’appuyer sur la voie tracée par la loi de 1970.Ces principes devraient nous guider dans l’adoption d’une nouvelle législation agricole :

–Les agriculteurs doivent bénéficier d’une plus grande liberté pour prendre des décisions en matière de production et de commercialisation. Je n’ai jamais connu quelqu’un à Washington qui sache mieux qu’un agriculteur ce qui est dans son propre intérêt.

–L’influence du gouvernement sur le marché des produits agricoles doit être réduite. L’intrusion fédérale à l’ancienne est aussi inappropriée à l’économie agricole d’aujourd’hui que le serait la vieille faucheuse McCormick dans une ferme moderne hautement sophistiquée.

–Nous devons donner aux agriculteurs la possibilité de produire pour répondre à la demande intérieure croissante et de poursuivre notre concurrence vigoureuse sur les marchés d’exportation. Nous n’atteindrons pas cet objectif en disant à l’agriculteur quelle quantité il peut cultiver ou à l’éleveur quelle quantité de bétail il peut élever. La fidélité à ce principe aura pour effet bienvenu d’encourager à la fois des prix alimentaires équitables pour les consommateurs et des revenus croissants du marché pour les agriculteurs.

–Nous devons réduire la dépendance des agriculteurs à l’égard des paiements du gouvernement grâce à des revenus accrus provenant des ventes de produits agricoles dans le pays et à l’étranger. Parce que certaines de nos méthodes actuelles de gestion des problèmes agricoles sont dépassées, l’agriculteur s’est vu injustement imposer l’image peu flatteuse de boire principalement au puits fédéral. Rappelons que plus de 93 pour cent du revenu agricole brut provient directement du marché. Les agriculteurs et les éleveurs sont des hommes d’affaires forts et indépendants ; nous devrions élargir leur possibilité d’exercer leur force et leur indépendance.

–Enfin, nous avons besoin d’un programme qui mettra les États-Unis dans une bonne position pour les prochaines négociations commerciales.

En poursuivant tous ces objectifs, nous travaillerons en étroite collaboration par l’intermédiaire du secrétaire à l’Agriculture, du comité sénatorial de l’agriculture et des forêts et du comité de l’agriculture de la Chambre pour formuler et promulguer de nouvelles lois dans les domaines où elles sont nécessaires.

Je crois, par exemple, que les systèmes de soutien aux produits laitiers, aux allocations et bases de blé, de céréales fourragères et de coton – certains établis il y a des décennies – sont radicalement dépassés. Ils ont tendance à être discriminatoires pour de nombreux exploitants agricoles.

Il serait souhaitable d’établir, après une période de transition raisonnable, une base plus équitable pour l’ajustement de la production dans l’économie agricole si un tel ajustement s’avérait nécessaire dans les années à venir. Les paiements fédéraux directs devraient, à la fin de la période de transition, être limités aux montants nécessaires pour indemniser les agriculteurs qui ont retenu des terres inutiles pour la production agricole.

Alors que la nouvelle législation agricole sera débattue dans les mois à venir, j’espère que le Congrès abordera ce sujet important avec une profonde appréciation de la nécessité de maintenir le gouvernement à l’écart de l’agriculture tout en gardant l’agriculteur à l’intérieur.

PROTÉGER, NOTRE PATRIMOINE NATUREL

Une mesure importante de notre véritable engagement envers la qualité de l’environnement est notre engagement à protéger la nature sauvage et ses habitants. Nous devons reconnaître leur importance écologique et les préserver comme sources d’inspiration et d’éducation. Et nous en avons besoin comme lieux de refuge et de réflexion.

Des progrès importants ont été réalisés ces dernières années, mais des mesures supplémentaires sont encore nécessaires au sein du Congrès. Plus précisément, je demanderai au 93e Congrès d’attirer son attention sur les domaines de préoccupation suivants :

–Les espèces menacées. La portée limitée des lois existantes nécessite une nouvelle autorité pour identifier et protéger les espèces menacées avant qu’elles ne soient tellement épuisées qu’il ne soit trop tard. La nouvelle législation doit également faire du prélèvement d’un animal en voie de disparition un délit fédéral.

–Contrôle des prédateurs. L’utilisation généralisée de poisons hautement toxiques pour tuer les coyotes et autres animaux prédateurs a propagé des poisons persistants dans les parcours et les terres forestières sans prévoir suffisamment les effets environnementaux. Je crois qu’une aide fédérale est désormais nécessaire pour que nous puissions trouver de meilleurs moyens de contrôler les prédateurs sans mettre en danger les autres espèces sauvages.

–Zones sauvages. Historiquement, les Américains ont toujours regardé vers l’ouest pour profiter des zones sauvages. Aujourd’hui, nous réalisons que nous devons également préserver les zones sauvages restantes à l’Est, si nous voulons que la majorité de notre population puisse bénéficier pleinement de nos splendeurs naturelles. Par conséquent, je demanderai au Congrès de modifier la législation qui a établi le système de préservation de la nature afin qu’un plus grand nombre de nos terres de l’Est puissent être incluses.

–Rivières sauvages et pittoresques. Une nouvelle législation est également nécessaire pour poursuivre l’expansion du système national de rivières sauvages et pittoresques. L’autorisation de financement doit être augmentée de 20 millions de dollars pour finaliser les acquisitions dans sept domaines, et nous devons prolonger le moratoire sur les licences fédérales pour les projets de ressources en eau sur les rivières dont l’inclusion dans le système est envisagée.

–Réserve nationale d’eau douce de Big Cypress. Nous avons le grand espoir de pouvoir créer une réserve du marais Big Cypress en Floride afin de protéger la faune exceptionnelle de cette région, de préserver l’approvisionnement en eau du parc national des Everglades et de fournir à la nation une zone de loisirs exceptionnelle. L’adoption rapide d’une législation fédérale permettrait au ministère de l’Intérieur de prévenir le développement privé ou commercial et les pressions inflationnistes qui s’accumuleraient si nous tardions.

–Protéger les pêcheries maritimes. La réglementation actuelle de la pêche au large des côtes américaines est inadéquate pour conserver et gérer ces ressources. Une législation est nécessaire pour autoriser la réglementation américaine de la pêche étrangère au large des côtes américaines dans toute la mesure autorisée par les accords internationaux. En outre, la pêche nationale devrait être réglementée dans la zone de pêche américaine et en haute mer au-delà de cette zone.

–Fiducie du patrimoine mondial. Les États-Unis ont approuvé une convention internationale pour un fonds du patrimoine mondial incarnant nos propositions visant à accorder une reconnaissance et une protection spéciales aux régions du monde qui ont une valeur naturelle, historique ou culturelle si unique qu’elles font partie du patrimoine de toute l’humanité. .J’espère que cette convention sera ratifiée au début de 1973.

–Modification météo. Notre capacité à influencer les conditions météorologiques s’est considérablement accrue en termes de sophistication et de prévisibilité, mais ces progrès sont également apparus avec un nouveau potentiel de mise en danger de vies et de biens et d’effets environnementaux négatifs. Avec des réglementations fédérales supplémentaires, je pense que nous pouvons minimiser ces dangers.

RÉPONDRE À NOS BESOINS ÉNERGÉTIQUES

L’une des principales priorités de mon gouvernement au cours de l’année à venir sera la préoccupation relative à l’approvisionnement en énergie, préoccupation soulignée cet hiver par des pénuries occasionnelles de carburant. Nous devons faire face à une dure réalité en Amérique : nous consommons désormais plus d’énergie que nous n’en produisons.

Il y a un an et demi, j’ai adressé au Congrès le premier message présidentiel jamais consacré à la question énergétique. Je présenterai bientôt un nouveau message énergétique bien plus complet contenant des initiatives de grande envergure visant à garantir les approvisionnements énergétiques nécessaires à des coûts économiques et environnementaux acceptables. Entre-temps, pour répondre aux besoins immédiats, j’ai suspendu temporairement les quotas d’importation de mazout domestique à l’est des montagnes Rocheuses.

Alors que nous travaillons à accroître nos approvisionnements en énergie, nous devons également reconnaître que nous devons équilibrer ces efforts avec notre souci de préserver notre environnement. Dans le passé, en recherchant de nouvelles sources d’énergie, nous avons trop souvent endommagé ou dépouillé nos terres. Les actions visant à éviter de tels dommages aggraveront probablement dans une certaine mesure nos problèmes énergétiques et pourraient entraîner une hausse des prix. Mais tout développement et toute utilisation de sources d’énergie comportent des risques environnementaux, et nous devons trouver des moyens de minimiser ces risques tout en fournissant un approvisionnement adéquat en énergie. Je suis pleinement convaincu que nous pouvons satisfaire ces deux impératifs.

ALLER DE L’AVANT EN CONFIANCE

L’éveil environnemental de ces dernières années a déclenché des progrès substantiels dans la lutte pour préserver et renouveler les grands héritages de la nature. Malheureusement, cela a aussi déclenché une certaine tendance au désespoir. Certains sont passés de la complaisance à l’extrême opposé de l’alarmisme, suggérant que nos problèmes de pollution étaient sans espoir et prédisant un désastre écologique imminent. Certains ont laissé entendre que nous ne pourrions jamais concilier protection de l’environnement et croissance économique continue.

Je rejette cette mentalité apocalyptique – et j’espère que le Congrès la rejettera également. Je crois que nous pouvons relever nos défis environnementaux sans tourner le dos au progrès.  Ce que nous devons faire, c’est arrêter de nous lamenter, retrousser nos manches et nous mettre au travail.

Les partisans du défaitisme nous mettent en garde contre tout ce qui ne va pas. Mais je crois qu’ils sous-estiment le génie de cette nation en matière d’adaptabilité réactive et son énorme réservoir d’esprit.

Je crois qu’il y a toujours un juste milieu entre les Cassandre et les Pollyanna. Nous devons prendre position sur ce terrain.

J’ai un profond respect pour l’énorme défi qui nous attend, mais j’ai un respect encore plus grand pour la capacité et le caractère du peuple américain. Beaucoup d’entre nous ont entendu l’adage selon lequel les dernières lettres du mot « Américain » signifient « Je peux ».Je suis convaincu que nous pouvons et que nous parviendrons à relever les défis liés aux ressources naturelles.

RICHARD NIXON

La Maison Blanche,

le 15 février 1973.


Version d’origine :

[…]

Today I wish to report to the Congress on the state of our natural resources and environment. It is appropriate that this topic be first of our substantive policy discussions in the State of the Union presentation, since nowhere in our national affairs do we have more gratifying progress–nor more urgent, remaining problems.

There was a time when Americans took our natural resources largely for granted. For example, President Lincoln observed in his State of the Union message for 1862 that « A nation may be said to consist of its territory, its people, and its laws. The territory is the only part which is of certain durability. »

In recent years, however, we have come to realize that our « territory »–that is, our land, air, water, minerals, and the like–is not of « certain durability » after all. We have learned that these natural resources are fragile and finite, and that many have been seriously damaged or despoiled.

When we came to office in 1969, we tackled this problem with all the power at our command. Now there is encouraging evidence that the United States has moved away from the environmental crisis that could have been and toward a new era of restoration and renewal. Today, in 1973, I can report to the Congress that we are well on the way to winning the war against environmental degradation-well on the way to making our peace with nature.

YEARS OF PROGRESS

While I am disappointed that the 92nd Congress failed to act upon 19 of my key natural resources and environment proposals, I am pleased to have signed many of the proposals I supported into law during the past four years. They have included air quality legislation, strengthened water quality and pesticide control legislation, new authorities to control noise and ocean dumping, regulations to prevent oil and other spills in our ports and waterways, and legislation establishing major national recreation areas at America’s Atlantic and Pacific gateways, New York and San Francisco.

On the organizational front, the National Environmental Policy Act of 1969 has reformed programs and decision-making processes in our Federal agencies and has given citizens a greater opportunity to contribute as decisions are made. In 1970 I appointed the first Council on Environmental Quality–a group which has provided active leadership in environmental policies. In the same year, I established the Environmental Protection Agency and the National Oceanic and Atmospheric Administration to provide more coordinated and vigorous environmental management. Our natural resource programs still need to be consolidated, however, and I will again submit legislation to the Congress to meet this need.

The results of these efforts are tangible and measurable. Day by day, our air is getting cleaner; in virtually every one of our major cities the levels of air pollution are declining. Month by month, our water pollution problems are also being conquered, our noise and pesticide problems are coming under control, our parklands and protected wilderness areas are increasing.

Year by year, our commitment of public funds for environmental programs continues to grow; it has increased four-fold in the last four years. In the area of water quality alone, it has grown fifteen-fold. In fact, we are now buying new facilities nearly as fast as the construction industry can build them. Spending still more money would not buy us more pollution control facilities but only more expensive ones.

In addition to what Government is doing in the battle against pollution, our private industries are assuming a steadily growing share of responsibility in this field. Last year industrial spending for pollution control jumped by 50 percent, and this year it could reach as much as $5 billion.

All nations, regardless of their economic systems, share to some extent in the environmental problem–but with vigorous United States leadership, joint efforts to solve this global problem are showing results. The United Nations has adopted the American proposal for a special U.N. environmental fund to coordinate and support international environmental programs.

Some 92 nations have concluded an international convention to control the ocean dumping of wastes. An agreement is now being forged in the Intergovernmental Maritime Consultative Organization to end the intentional discharge of oil from ships into the ocean..This objective, first recommended by my Administration, was adopted by the NATO Committee on the Challenges of Modern Society.

Representatives of almost 70 countries are meeting in Washington this week at our initiative to draft a treaty to protect endangered species of plant and animal wildlife. The U.S.-USSR environmental cooperation agreement which I signed in Moscow last year makes two of the world’s greatest industrial powers allies against pollution. Another agreement which we concluded last year with Canada will help to clean up the Great Lakes.

Domestically, we can also be proud of the steady progress being made in improving the quality of life in rural and agricultural America. We are beginning to break away from the old rigid system of controls which eroded the farmer’s freedom through Government intrusion in the marketplace. The new flexibility permitted by the Agricultural Act of 1970 has enabled us to help expand farm markets and take advantage of the opportunity to increase exports by almost 60 percent in just three years. Net farm income is at an all-time high, up from $16.1 billion in 1971 to $19 billion in 1972.

PRINCIPLES TO GUIDE US

[…]

As we strive to transform our concern into action, our efforts will be guided by five basic principles :

The first principle is that we must strike a balance so that the protection of our irreplaceable heritage becomes as important as its use. The price of economic growth need not and will not be deterioration in the quality of our lives and our surroundings.

Second, because there are no local or State boundaries to the problems of our environment, the Federal Government must play an active, positive role. We can and will set standards and exercise leadership. We are providing necessary funding support. And we will provide encouragement and incentive for others to help with the job. But Washington must not displace State and local initiative, and we shall expect the State and local governments-along with the private sector–to play the central role in making the difficult, particular decisions which lie ahead.

Third, the costs of pollution should be more fully met in the free marketplace, not in the Federal budget. For example, the price of pollution control devices for automobiles should be borne by the owner and the user and not by the general taxpayer. The costs of eliminating pollution should be reflected in the ,costs of goods and services.

Fourth, we must realize that each individual must take the responsibility for ‘looking after his own home and workplace. These daily surroundings are the environment where most Americans spend most of their time. They reflect people’s pride in themselves and their consideration for their communities. A person’s backyard is not the domain of the Federal Government.

Finally, we must remain confident that America’s technological and economic ingenuity will be equal to our environmental challenges. We will not look upon these challenges as insurmountable obstacles.

Instead, we shall convert the so-called crisis of the environment into an opportunity for unprecedented progress.

CONTROLLING POLLUTION

We have made great progress in developing the laws and institutions to clean up pollution. We now have formidable new tools to protect against air, water and noise pollution and the special problem of pesticides. But to protect ourselves fully from harmful contaminants, we must still close several gaps in governmental authority.

I was keenly disappointed when the last Congress failed to take action on many of my legislative requests related to our natural resources and environment. In the coming weeks I shall once again send these urgently needed proposals to the Congress so that the unfinished environmental business of the 92nd Congress can become the environmental achievements of the 93rd.

Among these 19 proposals are eight whose passage would give us much greater control over the sources of pollution:

–Toxic Substances. Many new chemicals can pose hazards to humans and the environment and are not well regulated. Authority is now needed to provide adequate testing standards for chemical substances and to restrict or prevent their distribution if testing confirms a hazard.

–Hazardous Wastes. Land disposal of hazardous wastes has always been widely practiced but is now becoming more prevalent because of strict air and water pollution control programs. The disposal of the extremely hazardous wastes which endanger the health of humans and other organisms is a problem requiring direct Federal regulation. For other hazardous wastes, Federal standards should be established with guidelines for State regulatory programs to carry them out.

–Safe Drinking Water. Federal action is also needed to stimulate greater State and local action to ensure high standards for our drinking water. We should establish national drinking water standards, with primary enforcement and monitoring powers retained by the State and local agencies, as well as a Federal requirement that suppliers notify their customers of the quality of their water.

-Sulfur Oxides Emissions Charge. We now have national standards to help curtail sulfur emitted into the atmosphere from combustion, refining, smelting and other processes, but sulfur oxides continue to be among our most harmful air pollutants. For that reason, I favor legislation which would allow the Federal Government to impose a special financial charge on those who produce sulfur oxide emissions. This legislation would also help to ensure that low-sulfur fuels are allocated to areas where they are most urgently needed to protect the public health.

–Sediment Control. Sediment from soil erosion and runoff continues to be a pervasive pollutant of our waters. Legislation is needed to ensure that the States make the control of sediment from new construction a vital part of their water quality programs.

–Controlling Environmental Impacts of Transportation. As we have learned in recent years, we urgently need a mass transportation system not only to relieve urban congestion but also to reduce the concentrations of pollution that are too often the result of our present methods of transportation. Thus I will continue to place high priority upon my request to permit use of the Highway Trust Fund for mass transit purposes and to help State and local governments achieve air quality, conserve energy, and meet other environmental objectives.

–United Nations Environmental Fund. Last year the United Nations adopted my proposal to establish a fund to coordinate and support international environmental programs. My 1974 budget includes a request for $10 million as our initial contribution toward the Fund’s five-year goal of $100 million, and I recommend authorizing legislation for this purpose.

–Ocean Dumping Convention. Along with 91 other nations, the United States recently concluded an international convention calling for regulation of ocean dumping. I am most anxious to obtain the advice and consent of the Senate for this convention as soon as possible. Congressional action is also needed on several other international conventions and amendments to control oil pollution from ships in the oceans.

MANAGING THE LAND

AS we steadily bring our pollution problems under control, more effective and sensible use of our land is rapidly emerging as among the highest of our priorities. The land is our Nation’s basic natural resource, and our stewardship of this resource today will affect generations to come.

America’s land once seemed inexhaustible. There was always more of it beyond the horizon. Until the twentieth century we displayed a carelessness about our land, born of our youthful innocence and desire to expand. But our land is no longer an open frontier.

Americans not only need, but also very much want to preserve diverse and beautiful landscapes, to maintain essential farm lands, to save wetlands and wildlife habitats, to keep open recreational space near crowded population centers, and to protect our shorelines and beaches. Our goal is to harmonize development with environmental quality and to add creatively to the beauty and long-term worth of land already being used.

Land use policy is a basic responsibility of State and local governments. They are closer to the problems and closer to the people. Some localities are already reforming land use regulation–a trend I hope will accelerate. But because land is a national heritage, the Federal Government must exercise leadership in land use decision processes, and I am today again proposing that we provide it. In the coming weeks, I will ask the Congress to enact a number of legislative initiatives which will help us achieve this goal:

–National Land Use Policy. Our greatest need is for comprehensive new legislation to stimulate State land use controls. We especially need a National Land Use Policy Act authorizing Federal assistance to encourage the States, in cooperation with local governments, to protect lands of critical environmental concern and to regulate the siting of key facilities such as airports, highways and major private developments. Appropriate Federal funds should be withheld from States that fail to act.

–Power plant Siting. An open, long-range planning process is needed to help meet our power needs while also protecting the environment. We can avoid unnecessary delays with a power plant siting law which assures that electric power facilities are constructed on a timely basis, but with early and thorough review of long-range plans and specific provisions to protect the environment.

–Protection of Wetlands. Our coastal wetlands are increasingly threatened by residential and commercial development. To increase their protection, I believe we should use the Federal tax laws to discourage unwise development in wetlands.

–Historic Preservation and Rehabilitation. An important part of our national heritage are those historic structures in our urban areas which should be rehabilitated and preserved, not demolished. To help meet this goal, our tax laws should be revised to encourage rehabilitation of older buildings, and we should provide Federal insurance of loans to restore historic buildings for residential purposes.

–Management of Public Lands. Approximately one-fifth of the Nation’s land is considered « public domain », and lacks the protection of an overall management policy with environmental safeguards. Legislation is required to enable the Secretary of the Interior to protect our environmental interest on those lands.

–Legacy of Parks. Under the Legacy of Parks program which I initiated in 1971, 257 separate parcels of parklands and underused Federal lands in all 50 States have been turned over to local control for park and recreational purposes. Most of these parcels are near congested urban areas, so that millions of citizens can now have easy access to parklands. I am pleased to announce today that 16 more parcels of Federal land will soon be made available under this same program1

1A list of the 16 properties was issued by the White House on the same day. Included were lands in California, Colorado, Indiana, Kansas, Michigan, New York, Ohio, Rhode Island, Texas, and Washington.

We must not be content, however, with just the Legacy of Parks program. New authority is needed to revise the formula for allocating grant funds to the States from the Land and Water Conservation Fund. More of these funds should be channelled to States with large urban populations.

–Mining on Public Lands. Under a statute now over a century old, public lands must be transferred to private ownership at the request of any person who discovers minerals on them. We thus have no effective control over mining on these properties. Because the public lands belong to all Americans, this 1872 Mining Act should be repealed and replaced with new legislation which I shall send to the Congress.

–Mined Area Protection. Surface and underground mining can too often cause serious air and water pollution as well as unnecessary destruction of wildlife habitats and aesthetic and recreational areas. New legislation with stringent performance standards is required to regulate abuses of surface and underground mining in a manner compatible with the environment.

AMERICAN AGRICULTURE A BASIC NATIONAL RESOURCE

Nearly three-fifths of America’s land is in the stewardship of the farmer and the rancher. We can be grateful that farmers have been among our best conservationists over the years. Farmers know better than most that sound conservation means better long-term production and improved land values. More importantly, no one respects and understands our soil and land better than those who make their living by the land.

But Americans know their farmers and ranchers best for all they have done to keep us the best-fed and best-clothed people in the history of mankind. A forward-looking agricultural economy is not only essential for environmental progress, but also to provide for our burgeoning food and fiber needs.

My Administration is not going to express its goal for farmers in confusing terms. Our goal, instead, is very simple. The farmer wants, has earned, and deserves more freedom to make his own decisions. The Nation wants and needs expanded supplies of reasonably priced goods and commodities.

These goals are complementary. Both have been advanced by the basic philosophy of the Agricultural Act of 1970. They must be further advanced by Congressional action this year.

The Agricultural Act of 1970 expires with the 1973 crop. We now face the fundamental challenge of developing legislation appropriate to the economy of the 1970’S. Over the next several months, the future direction of the farm program must he discussed, debated and written into law. The outcome of this process will be crucial not only to farmers and ranchers, but to consumers and taxpayers as well.

My Administration’s fundamental approach to farm policy is to build on the forward course set by the 1970 Act. These principles should guide us in enacting new farm legislation:

–Farmers must be provided with greater freedom to make production and marketing decisions. I have never known anyone in Washington who knows better than a farmer what is in his own best interest.

–Government influence in the farm commodity marketplace must be reduced. Old fashioned Federal intrusion is as inappropriate to today’s farm economy as the old McCormick reaper would be on a highly sophisticated modern farm.

–We must allow farmers the opportunity to produce for expanding domestic demands and to continue our vigorous competition in export markets. We will not accomplish that goal by telling the farmer how much he can grow or the rancher how much livestock he can raise. Fidelity to this principle will have the welcome effect of encouraging both fair food prices for consumers and growing income from the marketplace for farmers.

–We must reduce the farmer’s dependence on Government payments through increased returns from sales of farm products at home and abroad. Because some of our current methods of handling farm problems are outmoded, the farmer has been unfairly saddled with the unflattering image of drinking primarily at the Federal well. Let us remember that more than 93 percent of gross farm income comes directly through the marketplace. Farmers and ranchers are strong and independent businessmen; we should expand their opportunity to exercise their strength and independence.

–Finally, we need a program that will put the United States in a good posture for forthcoming trade negotiations.

In pursuing all of these goals, we will work closely through the Secretary of Agriculture with the Senate Committee on Agriculture and Forestry and the House Committee on Agriculture to formulate and enact new legislation in areas where it is needed.

I believe, for example, that dairy support systems, wheat, feed grains and cotton allotments and bases–some established decades ago—are drastically outdated. They tend to be discriminatory for many farm operators.

It would be desirable to establish, after a reasonable transition period, a more equitable basis for production adjustment in the agricultural economy should such adjustment be needed in the years ahead. Direct Federal payments should, at the end of the transition period, be limited to the amounts necessary to compensate farmers for withholding unneeded land from crop production.

As new farm legislation is debated in the months ahead, I hope the Congress will address this important subject with a deep appreciation of the need to keep the Government off the farm as well as keeping the farmer on.

PROTECTING, OUR NATURAL HERITAGE

An important measure of our true commitment to environmental quality is our dedication to protecting the wilderness and its inhabitants. We must recognize their ecological significance and preserve them as sources of inspiration and education. And we need them as places of quiet refuge and reflection.

Important progress has been made in recent years, but still further action is needed in the Congress. Specifically, I will ask the 93rd Congress to direct its attention to the following areas of concern:

–Endangered Species. The limited scope of existing laws requires new authority to identify and protect endangered species before they are so depleted that it is too late. New legislation must also make the taking of an endangered animal a Federal offense.

–Predator Control. The widespread use of highly toxic poisons to kill coyotes and other predatory animals has spread persistent poisons to range and forest lands without adequate foresight of environmental effects. I believe Federal assistance is now required so that we can find better means of controlling predators without endangering other wildlife.

–Wilderness Areas. Historically, Americans have always looked westward to enjoy wilderness areas. Today we realize that we must also preserve the remaining areas of wilderness in the East, if the majority of our people are to have the full benefit of our natural glories. Therefore I will ask the Congress to amend the legislation that established the Wilderness Preservation System so that more of our Eastern lands can be included.

–Wild and Scenic Rivers. New legislation is also needed to continue our expansion of the national system of wild and scenic rivers. Funding authorization must be increased by $20 million to complete acquisitions in seven areas, and we must extend the moratorium on Federal licensing for water resource projects on those rivers being considered for inclusion in the system.

–Big Cypress National Fresh Water Preserve. It is our great hope that we can create a reserve of Florida’s Big Cypress Swamp in order to protect the outstanding wildlife in that area, preserve the water supply of Everglades National Park and provide the Nation with an outstanding recreation area. Prompt passage of Federal legislation would allow the Interior Department to forestall private or commercial development and inflationary pressures that will build if we delay.

–Protecting Marine Fisheries. Current regulation of fisheries off U.S. coasts is inadequate to conserve and manage these resources. Legislation is needed to authorize U.S. regulation of foreign fishing off U.S. coasts to the fullest extent authorized by international agreements. In addition, domestic fishing should be regulated in the U.S. fisheries zone and in the high seas beyond that zone.

–World Heritage Trust. The United States has endorsed an international convention for a World Heritage Trust embodying our proposals to accord special recognition and protection to areas of the world which are of such unique natural, historical, or cultural value that they are a part of the heritage of all mankind. I am hopeful that this convention will be ratified early in 1973.

–Weather Modification. Our capacity to affect the weather has grown considerably in sophistication and predictability, but with this advancement has also come a new potential for endangering lives and property and causing adverse environmental effects. With additional Federal regulations, I believe that we can minimize these dangers.

MEETING OUR ENERGY NEEDS

One of the highest priorities of my Administration during the coming year will be a concern for energy supplies–a concern underscored this winter by occasional fuel shortages. We must face up to a stark fact in America: we are now consuming more energy than we produce.

A year and a half ago I sent to the Congress the first Presidential message ever devoted to the energy question. I shall soon submit a new and far more comprehensive energy message containing wide-ranging initiatives to ensure necessary supplies of energy at acceptable economic and environmental costs. In the meantime, to help meet immediate needs, I have temporarily suspended import quotas on home heating oil east of the Rocky Mountains.

As we work to expand our supplies of energy, we should also recognize that we must balance those efforts with our concern to preserve our environment. In the past, as we have sought new energy sources, we have too often damaged or despoiled our land. Actions to avoid such damage will probably aggravate our energy problems to some extent and may lead to higher prices. But all development and use of energy sources carry environmental risks, and we must find ways to minimize those risks while also providing adequate supplies of energy. I am fully confident that we can satisfy both of these imperatives.

GOING FORWARD IN CONFIDENCE

The environmental awakening of recent years has triggered substantial progress in the fight to preserve and renew the great legacies of nature. Unfortunately, it has also triggered a certain tendency to despair. Some people have moved from complacency to the opposite extreme of alarmism, suggesting that our pollution problems were hopeless and predicting impending ecological disaster. Some have suggested that we could never reconcile environmental protection with continued economic growth.

I reject this doomsday mentality–and I hope the Congress will also reject it. I believe that we can meet our environmental challenges without turning our back on progress. What we must do is to stop the hand-wringing, roll up our sleeves and get on with the job.

The advocates of defeatism warn us of all that is wrong. But I believe they underestimate this Nation’s genius for responsive adaptability and its enormous reservoir of spirit.

I believe there is always a sensible middle ground between the Cassandras and the Pollyannas. We must take our stand upon that ground.

I have profound respect for the enormous challenge ahead, but I have even stronger respect for the capacity and character of the American people. Many of us have heard the adage that the last letters of the word, « American, » say « I can. » I am confident that we can, and we will, meet our natural resource challenges.

RICHARD NIXON

The White House,

February 15, 1973.

Source et intégralité du texte : site The American Presidency Project, site spécialisé dans le recensement et la centralisation des documents présidentiels sur Internet, hébergé à l’Université de Californie à Santa Barbara.

https://www.presidency.ucsb.edu/

Pour aller plus loin :

DUBAN François, « L’écologisme américain : des mythes fondateurs de la nation aux aspirations planétaires », Hérodote, 2001/1 (N°100), p. 55-86, disponible ICI