Les colonies pénitentiaires en Australie

Ces deux extraits proviennent de Léon Faucher, «Les colonies pénales de l’Angleterre», La Revue des Deux Mondes, tome 1, 1843 (orthographe d’origine)

Sir W. Molesworth propose leur abolition en 1838 au Parlement de Londres

« Les condamnés que l’on transportait en Amérique pendant le dernier siècle, dit sir W. Molesworth, entraient dans des sociétés dont le noyau était formé par des hommes probes et tempérants; ces enfants de l’imprévoyance se trouvaient jetés un à un au milieu d’une population déjà compacte qui les absorbait et se les assimilait aussitôt. Ils se voyaient dispersés et séparés l’un de l’autre; quelques-uns contractaient les habitudes d’une honnête industrie, et ceux que la peine ne réformait point avaient du moins la chance de ne pas perdre, en traversant cette épreuve, ce qui leur restait de moralité. Dans la Nouvelle-Galles du sud, au contraire, la population se composait de la lie de la métropole, d’hommes que l’expérience avait montrés impropres à toute société, que l’on tirait des prisons de la Grande-Bretagne, et que l’on mettait en liberté pour se mêler ensemble dans le désert, sous la direction de quelques contre-maîtres chargés de les appliquer à la tache au milieu de ces espaces sans bornes, et sous la surveillance de la force armée qui devait les tenir dans la soumission. Les conséquences de cet étrange assemblage ont été le vice, l’immoralité, des maladies terribles, la désertion, et une mortalité effrayante parmi les colons. Les condamnés (convicts) ont été décimés par les épidémies durant le voyage, et décimés encore par la famine à leur arrivée. Enfin, l’on a traité les indigènes avec une hideuse cruauté. Telle est l’histoire de la Nouvelle-Galles du sud dans les premiers temps de la colonie. »

Extrait du rapport du baronnet W. Molesworth, Président du comité, Report from the select committee of the house of commons on transportations, Londres, 1838 ;

http://fr.wikisource.org /wiki/Les_colonies_pénales_de_l’Angleterre (3 novembre 2008)

Cet extrait suit le texte précédent

« On peut diviser l’histoire de la colonie pénale en deux époques bien distinctes: la première, qui s’étend de 1788 à 1821, et pendant laquelle les condamnés ou les enfans (sic)Orthographe d’époque. des condamnés étaient les seuls colons; la seconde et la plus récente, pendant laquelle le flot de l’émigration libre est venu féconder le sol de l’Australie. Les progrès de la colonisation ne datent que de cette dernière époque. Tant que le gouvernement anglais n’a pas employé d’autres instruments que les malfaiteurs rejetés par ses tribunaux sur les terres australes, cette gigantesque entreprise est demeurée sans résultats. Il a fallu l’industrie des émigrants honnêtes pour donner l’essor à la population, pour mettre le sol en valeur, pour créer entre la colonie et la métropole un échange quelconque de produits, pour organiser en un mot une société. »

extrait de http://fr.wikisource.org/wiki/Les_colonies_pénales_de_l’Angleterre (3 novembre 2008)