Le vendredi 30 septembre 2022, au terme d’une série de référendums réalisés dans des conditions opaques, Vladimir Poutine signe le texte entérinant l’annexion de quatre territoires ukrainiens par la Russie.

Cette proclamation, retransmise à la télévision russe, est soigneusement mise en scène dans le salon Georgievskij du Kremlin, devant un parterre choisi de députés, de sénateurs, de ministres et de représentants religieux. La signature est précédée d’un discours ultranationaliste dans lequel Poutine réaffirme avant tout ses obsessions classiques liées à la Seconde Guerre mondiale et à sa haine anti-occidentale.

Voici l’intégralité de ce discours traduit en français.


 

Citoyens de Russie, citoyens des républiques populaires de Donetsk et Lougansk, habitants des districts de Zaporojie et Kherson, députés de la Douma d’État, sénateurs de la Fédération de Russie,

Comme vous le savez, des référendums ont eu lieu dans les républiques populaires de Donetsk et Lougansk ainsi que dans les districts de Zaporojie et Kherson. Les bulletins ont été décomptés, les résultats ont été annoncés. Le peuple a fait son choix, un choix univoque.

Nous signons aujourd’hui les accords relatifs à l’admission de la République populaire de Donetsk, de la République populaire de Lougansk, du district de Zaporojie et du district de Kherson au sein de la Fédération de Russie. Je suis certain que l’Assemblée fédérale confirmera les lois constitutionnelles sur l’intégration et la formation en Russie de quatre nouvelles régions, quatre nouvelles entités de la Fédération de Russie, parce que telle est la volonté de millions de personnes. (Applaudissements.)

Sans aucun doute, c’est là leur droit, leur droit inaliénable, inscrit dans l’article premier de la Charte des Nations Unies, qui énonce explicitement le principe de l’égalité des droits et de l’autodétermination des peuples.

Je le répète  : il s’agit d’un droit inaliénable des peuples. Ce droit se fonde sur l’unité historique qui a porté à la victoire des générations entières de nos prédécesseurs, ceux qui édifié et défendu la Russie durant de nombreux siècles, depuis les origines de l’ancienne Rus’.

C’est ici, en Novorossija, qu’ont lutté Rumjancev, Suvorov et Ušakov. C’est ici que Catherine II et Potëmkin ont fondé de nouvelles villes. C’est ici que nos grands-pères et arrière-grands-pères se sont battus jusqu’à la mort pendant la Seconde Guerre mondiale.

Nous n’oublierons jamais les héros du «  Printemps Russe  », ceux qui ont refusé le coup d’État néonazi dans l’Ukraine de 2014, ceux qui ont perdu la vie pour le droit de parler leur langue, de conserver leur culture, leurs traditions, leur foi, pour le droit même de vivre. Nous n’oublierons jamais les combattants du Donbass, les martyrs de la «  Khatyn d’Odessa  », les victimes des attentats inhumains orchestrés par le régime de Kiev. Nous commémorons les volontaires et les miliciens, les civils, les enfants, les femmes, les vieillards, les Russes, les Ukrainiens, des gens des nationalités les plus diverses  : à Donetsk, le meneur d’hommes Aleksandr Zakharčenko  ; les commandants militaires Arsen Pavlov et Vladimir Žoga, Ol’ga Kočura et Aleksei Mozgovoj  ; le procureur de la République de Lougansk Sergej Gorenko  ; le parachutiste Nurmagomed Gadžimagomedov et tous les soldats et les officiers qui sont morts de la mort des braves pendant l’opération militaire spéciale. Ce sont des héros. (Applaudissements) Les héros de la Grande Russie. Je vous demande d’observer une minute de silence en leur mémoire.

(Minute de silence)

Merci.

Derrière ce choix de millions d’habitants des Républiques populaires de Donetsk et Lougansk, des districts de Zaporojie et Kherson, se lisent à la fois notre futur commun et notre histoire millénaire. Les populations ont transmis ce lien spirituel à leurs enfants et leurs petits-enfants. Malgré toutes les épreuves, ils ont transmis leur amour de la Russie à travers les âges. Personne ne pourra détruire ce sentiment qui nous habite. C’est la raison pour laquelle les anciennes générations et les plus jeunes, ceux qui sont nés après l’effondrement tragique de l’URSS, ont voté d’une seule voix pour notre unité, pour notre avenir commun.

En 1991, à Belovežskaja Pušča, sans aucune considération pour la volonté des citoyens ordinaires, les représentants de l’élite du parti de l’époque ont pris la décision de dissoudre l’URSS. Du jour au lendemain, les gens se sont retrouvés arrachés à leur patrie. Notre communauté nationale a été déchirée, démantelée à vif, ce qui s’est soldé par une catastrophe nationale. Tout comme les gouvernements avaient, en coulisse, délimité les frontières des républiques soviétiques après la Révolution de 1917, les derniers dirigeants de l’Union Soviétique ont déchiré notre grand pays, ont placé le peuple devant le fait accompli, au mépris du souhait exprimé par la majorité lors du référendum de 1991.

J’imagine qu’ils n’ont pas eu entièrement conscience de ce qu’ils étaient en train de faire et des conséquences qu’auraient inévitablement leurs actions. Mais cela n’a plus d’importance. Il n’y a plus d’Union soviétique et on ne fera pas revivre le passé. Ce n’est pas ce dont la Russie a besoin aujourd’hui, ce n’est pas ce à quoi nous aspirons. Mais il n’y a rien de plus fort que la détermination de millions de personnes qui, par leur culture, leur foi, leurs traditions, leur langue, se sentent faire partie de la Russie et dont les ancêtres ont vécu durant des siècles au sein d’un même État. Il n’y a rien de plus puissant que leur résolution à retrouver leur véritable patrie historique.

Pendant huit longues années, les habitants du Donbass ont été soumis au génocide, aux bombardements, au blocus. À Kherson et Zaporojie, une politique criminelle a tout fait pour diffuser la haine de la Russie et de tout ce qui est russe. Désormais, y compris pendant les référendums, le régime de Kiev a menacé de représailles et de mort les enseignants et les femmes qui officiaient dans les commissions électorales, intimidant des millions de personnes venues exprimer leur volonté. Mais le peuple irréductible du Donbass, de Zaporojie et de Kherson s’est prononcé.

Je veux que les autorités de Kiev et leurs véritables suzerains occidentaux m’entendent et se souviennent de ceci  : les habitants de Lougansk et de Donetsk, de Kherson et de Zaporojie, sont devenus nos concitoyens, à jamais. (Applaudissements.)

Nous appelons le régime de Kiev à un cessez-le-feu immédiat, à mettre fin à cette guerre qu’il a déclenchée en 2014 et à revenir à la table des négociations. Nous y sommes prêts, comme nous l’avons signalé à de nombreuses reprises. En revanche, la décision des peuples de Donetsk, Lougansk, Zaporojie et Kherson n’est pas discutable. Leur décision a été prise et la Russie ne la trahira pas. (Applaudissements.) Les autorités actuelles de Kiev doivent traiter cette libre expression de la volonté d’un peuple avec respect, et pas autrement. C’est le seul chemin possible vers la paix.

Nous défendrons notre terre avec toutes nos forces et par tous les moyens à notre disposition. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour garantir la sécurité de nos concitoyens. Telle est la grande mission libératrice de notre nation.

Nous nous engageons à reconstruire les villes et les villages détruits, les logements, les écoles, les hôpitaux, les théâtres et les musées, à restaurer et développer les entreprises industrielles, les usines, les infrastructures, les systèmes de protection sociale, de retraite, de santé et d’éducation.

Nous allons bien sûr travailler au renforcement de la sécurité. Ensemble, nous veillerons à ce que les citoyens des nouvelles régions russes se sentent soutenus par l’ensemble du peuple russe, par l’intégralité du pays, des républiques, des provinces et des districts de notre vaste patrie (Applaudissements.)

Chers amis, chers collègues,

Je veux m’adresser aujourd’hui aux soldats et aux officiers qui participent à l’opération militaire spéciale, aux combattants du Donbass et de Novorossija, à tous ceux qui, après le décret de mobilisation partielle, ont rejoint les rangs de nos forces armées, accomplissant ainsi leur devoir patriotique, tous ceux qui répondent aux injonctions de leur cœur et se rendent aux bureaux de recrutement militaire. Je veux m’adresser à eux, à leur famille, à leurs épouses et à leurs enfants pour leur dire contre qui, contre quel genre d’ennemi notre peuple se bat, pour leur dire qui précipite le monde dans de nouvelles guerres et de nouvelles crises, retirant un profit sanglant de toute cette tragédie.

Nos compatriotes, nos frères et nos sœurs d’Ukraine, cette partie intégrante de notre nation unie, ont vu de leurs propres yeux le sort que les sphères dirigeantes du soi-disant Occident réservent à l’humanité entière. Ici, elles ont enfin tombé les masques et révélé leur vraie nature.

Après la chute de l’Union soviétique, l’Occident a décidé que le monde entier, que chacun de nous devait supporter à jamais ses diktats. En 1991, l’Occident s’imaginait que la Russie ne se relèverait jamais de ces bouleversements et s’effondrerait d’elle-même. Ils y ont presque réussi. Nous gardons en mémoire les années 1990, ces années terribles, de faim, de froid et de désespoir. Mais la Russie a survécu. Elle renaît, se renforce, réclame à nouveau la place qui lui revient dans le monde.

Pendant ce temps, l’Occident a continué de rechercher de nouvelles occasions de nous frapper, d’affaiblir et d’écraser la Russie, comme il a toujours rêvé de le faire, de fragmenter notre État, de dresser nos peuples les uns contre les autres, de les condamner à la misère et à l’extinction. Ils ne seront pas en paix tant qu’il existera un pays si grand, si considérable, avec son territoire, ses richesses naturelles, ses ressources, son peuple qui ne sait pas et ne saura jamais vivre sous les ordres de quelqu’un d’autre.

L’Occident est prêt à tout pour conserver ce système néocolonial qui lui permet de parasiter, de dépouiller le monde grâce à la puissance du dollar et de la technologie, de percevoir un véritable tribut de l’humanité tout entière, de jouir de la principale source de richesse indue  : la rente de l’hégémon. La préservation de cette rente est leur principale motivation, leur motivation réelle, fruit de la pure avidité. C’est la raison pour laquelle ils ont intérêt à la dé-souverainisation systématique. Ainsi s’expliquent leurs agressions d’États indépendants, de valeurs traditionnelles et de cultures authentiques, leurs tentatives de saper les processus internationaux et interrégionaux, les nouvelles monnaies globales et les nouveaux pôles de développement technologique qui échappent à leur contrôle. Il est capital pour eux que tous les États abandonnent leur souveraineté au profit des États-Unis.

Dans certains États, les élites dirigeantes acceptent délibérément de s’y plier, de se laisser vassaliser  ; d’autres y sont réduites par la corruption ou l’intimidation. En cas d’échec, elles n’hésitent pas à détruire des États entiers, ne laissant derrière eux que des catastrophes humanitaires, des désastres, des ruines, des millions de destins humains détruits ou mutilés, des enclaves terroristes, des zones socialement dévastées, des protectorats, des colonies ou des semi-colonies. Peu leur importe, tant qu’ils en retirent du profit.

Je veux souligner une fois encore que ce sont leur cupidité insatiable et leur désir de maintenir leur pouvoir illimité qui sont la véritable raison de cette guerre hybride que l’«  Occident collectif  » mène contre la Russie. Ils ne veulent pas nous voir libres  ; ils rêvent que nous soyons une colonie. Ils ne veulent pas collaborer sur un pied d’égalité  ; ils rêvent de pillage. Ils ne veulent pas que nous soyons une société libre, mais une foule d’esclaves sans âme.

Ils voient notre pensée et notre philosophie comme une menace directe  : c’est pourquoi ils s’en prennent à nos philosophes. Ils pensent que notre culture et notre art représentent un péril pour eux  : c’est pourquoi ils s’efforcent de les interdire. Notre développement et notre prospérité les menacent également, parce que la concurrence s’intensifie. Ils n’ont pas besoin de la Russie, c’est nous qui en avons besoin. (Applaudissements.)

Je tiens à rappeler que, par le passé, les rêves de domination mondiale ont été brisés plus d’une foi par le courage et la résilience de notre peuple. La Russie sera toujours la Russie. Nous défendrons toujours nos valeurs et notre patrie.

L’Occident mise sur son impunité, sur sa capacité à tout se permettre. De fait, tel a été le cas jusqu’à présent. Les accords de sécurité stratégique ont filé droit à la poubelle  ; les conventions conclues au plus haut niveau politique ont été déclarées fictives  ; les promesses les plus fermes de ne pas étendre l’OTAN vers l’Est, arrachées fut un temps par nos anciens dirigeants, se sont révélées un mensonge immonde  ; les traités sur les forces nucléaires à portée intermédiaire ont été unilatéralement abrogés sous des prétextes fantaisistes.

Mais de tous les côtés, on n’entend que  : «  L’Occident incarne l’état de droit, fondé sur des règles  ». D’où viennent-elles  ? Qui en a jamais vu la couleur  ? Qui y a consenti  ? Écoutez, ce ne sont que des absurdités, un mensonge absolu, des doubles ou des triples standards. Ils doivent nous prendre pour des imbéciles.

La Russie est une grande puissance millénaire, un pays-civilisation qui ne vivra jamais sous le joug de ces règles truquées, faussées.

C’est bien le soi-disant Occident qui a piétiné le principe de l’inviolabilité des frontières et qui décide maintenant, selon son bon vouloir, qui a le droit à l’autodétermination et qui ne l’a pas, qui en est digne et qui ne l’est pas. On ignore à quel titre ils agissent ainsi, qui leur en a donné le droit, sinon eux-mêmes.

C’est pourquoi le choix des habitants de Crimée, de Sébastopol, de Donetsk, de Lougansk, de Zaporojie et de Kherson les rend fous de rage. L’Occident n’a aucun droit moral à distribuer les bons points, ni à prononcer le moindre mot sur la liberté de la démocratie. Ils ne l’a pas et il ne l’a jamais eu.

Les élites occidentales ne se contentent pas de nier souveraineté des nations et le droit international. Leur hégémonie présente clairement les traits d’un totalitarisme, d’un despotisme, d’un apartheid. Avec insolence, ils divisent le monde entre, d’un côté, leurs vassaux, les pays soi-disant civilisés, et de l’autre le reste de la planète, ceux que des racistes occidentaux voudraient inscrire sur la liste des barbares et des sauvages. Des étiquettes mensongères comme «  État voyou  » ou «  régime autoritaire  » sont assignées pour stigmatiser des peuples et des États entiers, ce qui n’est pas nouveau. Il n’y a rien de nouveau là-dedans, parce que les élites occidentales sont restées ce qu’elles étaient  : colonialistes. Elles discriminent et divisent les peuples entre la «  première classe  » et «  le reste  ».

Nous n’avons jamais souscrit et ne souscrirons jamais à ces formes de nationalisme politique et de racisme. Est-ce autre chose que du racisme qui, sous la forme de la russophobie, se répand aujourd’hui dans le monde entier  ? Que peut bien être, sinon du racisme, cette conviction inébranlable de l’Occident que sa civilisation et sa culture néolibérale sont le modèle indépassable pour le reste du monde  ? «  Qui n’est pas avec nous est contre nous  ». Ça sonne même étrangement.

Il n’est pas jusqu’à la responsabilité de leurs propres crimes historiques que les élites occidentales rejettent sur les autres, exigeant à la fois de leurs citoyens et des autres peuples qu’ils se repentent de ce à quoi ils n’ont jamais contribué, par exemple, la période des conquêtes coloniales.

Il est bon de rappeler à l’Occident qu’il a commencé sa politique coloniale dès l’époque du Moyen Âge, avant que se développe la traite mondiale des esclaves, le génocide des tribus indiennes en Amérique, le pillage de l’Inde, de l’Afrique, les guerres de l’Angleterre et de la France contre la Chine, qui l’ont obligée à ouvrir ses ports au commerce de l’opium. Ce qu’ils ont fait, c’était de rendre des peuples entiers accros aux drogues, d’exterminer délibérément des groupes ethniques entiers pour leurs terres et leurs ressources, de pratiquer une véritable chasse à l’homme, comme on chasse des bêtes. Tout cela est contraire à la nature même de l’humain, à la vérité, à la liberté et à la justice.

Pour notre part, nous sommes fiers qu’au XXe siècle, ce soit précisément notre pays qui ait pris la tête du mouvement anticolonial, lequel a offert à de nombreux peuples du monde la possibilité de se développer, de réduire la misère et les inégalités, de vaincre la faim et les maladies.

Je tiens à souligner que l’un des motifs de la russophobie pluriséculaire, de l’évidente animosité de ces élites occidentales vis-à-vis de la Russie, vient justement du fait que nous ayons refusé de nous laisser dépouiller à l’époque de la conquête coloniale et que nous ayons forcé les Européens à commercer avec nous pour notre bénéfice mutuel. Nous y sommes parvenus grâce à la création en Russie d’un État centralisé, qui s’est développé et consolidé à partir des hautes valeurs morales de l’orthodoxie, de l’islam, du judaïsme et du bouddhisme, mais aussi d’une culture et d’une langue russes ouvertes à tous.

D’innombrables plans d’invasion de la Russie ont été échafaudés. On a tenté de profiter du temps des troubles du début du XVIIe siècle et des bouleversements qui ont suivi la Révolution de 1917, mais sans succès. Ce n’est qu’à la fin du XXe siècle, lorsque cet État s’est effondré, qu’ils ont finalement réussi à mettre la main sur les richesses de la Russie. Ils nous qualifiaient alors d’amis et de partenaires mais, dans les faits, ils nous traitaient comme une colonie  : des milliers de milliards de dollars ont été siphonnés du pays par toutes sortes de machinations. Nous nous souvenons de tout cela, nous n’avons rien oublié.

Et il y a quelques jours, les habitants de Donetsk et Lougansk, de Kherson et de Zaporojie, se sont exprimés pour restaurer notre unité historique. Merci  ! (Applaudissements.)

Les pays occidentaux clament depuis des siècles qu’ils apportent la liberté et la démocratie aux autres nations. C’est exactement le contraire. Au lieu de la démocratie, ils apportent la répression et l’exploitation  ; au lieu de la liberté, l’asservissement et l’oppression. L’ordre mondial unipolaire est intrinsèquement anti-démocratique et non-libre, menteur et hypocrite de bout en bout.

Les États-Unis sont le seul pays du monde à avoir fait usage par deux fois de l’arme nucléaire, lorsqu’ils ont détruit les villes japonaises d’Hiroshima et de Nagasaki. D’ailleurs, en agissant ainsi, ils ont créé un précédent.

Je rappelle que les États-Unis, avec l’aide des Britanniques, ont réduit à l’état de ruines Dresde, Hambourg, Cologne et nombre d’autres villes allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale sans aucune nécessité militaire  : ils l’ont fait ostensiblement et, je le répète, sans aucune nécessité militaire. Leur unique objectif, comme dans le cas des bombardements nucléaires au Japon, était d’intimider notre pays et le reste du monde.

Les États-Unis ont laissé une trace épouvantable dans la mémoire des peuples de Corée et du Vietnam par leurs «  tapis de bombes  » barbares, l’usage du napalm et des armes chimiques.

Aujourd’hui encore, ils occupent encore de facto l’Allemagne, le Japon, la République de Corée et encore d’autres pays, tout en les appelant cyniquement des égaux et des alliés. Écoutez, je me demande bien de quel genre d’alliance il peut s’agir. Le monde entier sait que les dirigeants de ces pays sont espionnés, que leurs chefs d’État sont mis sur écoute non seulement à leur bureau, mais à leur domicile. C’est une véritable honte. Une honte pour ceux qui agissent ainsi et une honte pour ceux qui, comme des esclaves, avalent ces impertinences en silence et servilement.

Ils parlent de solidarité euro-atlantique pour qualifier les ordres, les cris brutaux et insultants qu’ils adressent à leurs vassaux  ; ils parlent de noble recherche médicale pour qualifier le développement d’armes biologiques et les expérimentations sur des sujets vivants, notamment en Ukraine.

Ce sont bien leurs politiques dévastatrices, leurs guerres et leurs pillages qui ont provoqué le considérable essor des flux migratoires actuels. Des millions de personnes endurent les pires privations, les pires abus, et meurent par milliers en essayant de rejoindre l’Europe.

Aujourd’hui, ils exportent du blé d’Ukraine. Où va ce blé, sous le prétexte de «  garantir la sécurité alimentaire des pays les plus pauvres du monde  »  ? Où va-t-il  ? Tout va dans ces mêmes pays d’Europe. Seuls 5 % sont partis dans les pays pauvres. Voilà un nouvel exemple d’escroquerie et de mensonge éhonté.

Dans les faits, l’élite américaine se sert de la tragédie que vivent ces personnes pour affaiblir ses rivaux, pour détruire les États-nations. Cela vaut également pour l’Europe, pour l’identité de pays comme la France, l’Italie, l’Espagne, et d’autres nations à l’histoire multiséculaire.

Washington exige toujours plus de sanctions pour la Russie, et les politiciens européens, dans leur majorité, acceptent docilement. Ils ne saisissent pas bien que les États-Unis, en poussant l’Union Européenne à renoncer entièrement aux ressources russes, notamment énergétiques, sont en réalité en train de provoquer la désindustrialisation de l’Europe et de s’emparer du marché européen. Bien sûr, elles en ont conscience, ces élites européennes, elles en ont conscience mais préfèrent servir les intérêts d’une autre nation. Ce n’est même plus une marque de servilité, mais une véritable trahison de leurs propres peuples. Mais peu importe, c’est leur affaire.

Cependant, les sanctions ne suffisent plus aux Anglo-Saxons. Ils recourent maintenant au sabotage – cela semble incroyable, mais c’est un fait – en faisant sauter les gazoducs internationaux de «  Nord Stream  », qui passent au fond de la mer Baltique, ruinant du même coup l’infrastructure énergétique de l’Europe tout entière. Chacun sait qui en bénéficie. Et, bien sûr, ce sont ceux qui en bénéficient qui en sont responsables.

Le diktat américain est fondé sur la force brute, sur la loi du plus fort. Il est parfois joliment emballé, parfois sans fioriture, mais le fond est le même  : c’est la loi du plus fort. D’où le déploiement et l’entretien de centaines de bases militaires aux quatre coins du monde, l’expansion de l’OTAN et les tentatives de former de nouvelles alliances militaires comme l’AUKUS ou d’autres encore  : c’est ainsi qu’on cherche activement à créer une alliance militaire et politique entre Washington, Séoul et Tokyo. Tous les États qui possèdent ou aspirent à posséder une véritable souveraineté stratégique et qui sont en mesure de contester l’hégémonie occidentale sont automatiquement déclarés ennemis.

C’est sur ces mêmes principes que reposent les doctrines militaires des États-Unis et de l’OTAN, qui exigent une domination absolue. Les élites occidentales présentent leurs plans néocoloniaux d’une manière tout aussi hypocrite, en agitant des prétentions pacifistes, en parlant d’«  endiguement  », et ces mots-clefs sournois se retrouvent d’une stratégie à l’autre alors qu’en réalité ils ne signifient qu’une seule chose  : saper tous les centres de pouvoir souverains.

On nous a ainsi parlé de l’endiguement de la Russie, de la Chine, de l’Iran. J’imagine que d’autres pays d’Asie, d’Amérique Latine, d’Afrique, du Proche-Orient, ainsi que des partenaires et alliés actuels des États-Unis, sont les prochains sur la liste. Nous le savons bien  : lorsque quelque chose leur déplaît, ils sont prêts à imposer des sanctions à leurs propres alliés – tantôt à telle ou telle banque  ; tantôt à telle ou telle entreprise. C’est ainsi qu’ils agissent et qu’ils continueront d’agir. Le monde entier est dans leur ligne de mire, y compris nos voisins les plus proches, les pays de la Communauté des États Indépendants.

Dans le même temps, il est clair que l’Occident prend depuis longtemps ses désirs pour des réalités. En lançant une guerre-éclair de sanctions contre la Russie, ils s’imaginaient qu’ils pourraient une fois de plus mettre le monde entier à leurs pieds. Pourtant, il s’est avéré que cette perspective était loin d’enthousiasmer tout le monde – sauf les masochistes purs et durs et les praticiens d’autres formes non-traditionnelles de relations internationales. La plupart des États refusent ce «  salut au drapeau  » et optent plutôt pour des modalités raisonnables de coopération avec la Russie.

L’Occident ne s’attendait pas à rencontrer une telle insubordination, tant il est habitué à agir par la force, le chantage, la corruption et l’intimidation, convaincu que ces méthodes fonctionneront toujours – comme s’il étaient figé, fossilisé dans le passé.

Cette confiance en soi est une conséquence directe de l’idée, tristement célèbre, bien qu’elle ne cesse pas d’étonner, de son propre exceptionnalisme, mais aussi de la véritable «  faim d’information  » qui sévit en Occident. Ils ont noyé la vérité dans un océan de mythes, d’illusions et de faux, en pratiquant une propagande extrêmement agressive, en mentant comme Goebbels. Plus le mensonge est gros, plus on y croit – c’est ainsi qu’ils fonctionnent, en suivant ce principe.

Mais on ne peut pas nourrir les populations avec des dollars et des euros imprimés sur des billets de banque. On ne peut pas les nourrir avec du papier-monnaie, on ne peut pas chauffer un foyer avec la capitalisation aussi virtuelle et que surévaluée des réseaux sociaux occidentaux. Tout ce dont je vous parle est de la plus haute importance, mais il faut insister sur ce dernier point. On ne peut nourrir personne avec du papier, il faut de la nourriture  ; ces capitalisations surévaluées ne peuvent chauffer personne, il faut de l’énergie.

C’est pourquoi les dirigeants européens en sont réduits à convaincre leurs concitoyens de manger moins, de se laver moins souvent, de s’habiller plus chaudement à la maison. Et ceux qui commencent à se poser les bonnes questions – «  Pourquoi en serait-il ainsi  ?  » – sont immédiatement déclarés ennemis, extrémistes et radicaux. Ils retournent la situation contre la Russie en disant  : «  Vous voyez, c’est la source de tous nos malheurs  ». Des mensonges, encore une fois.

Je voudrais tout particulièrement souligner qu’il y a toutes les raisons de croire que les élites occidentales n’ont pas l’intention de chercher des solutions constructives à la crise alimentaire et énergétique mondiale qui s’est déclarée par leur propre faute, en conséquence des politiques qu’ils mènent de longue date, bien avant notre opération spéciale en Ukraine, dans le Donbass. Ils n’ont aucune intention de résoudre les problèmes d’injustice et d’inégalité. On peut plutôt craindre qu’ils s’apprêtent à employer d’autres méthodes, qui leur sont plus familières.

Il convient de rappeler ici que l’Occident est sorti des contradictions du début du XXe siècle par la Première Guerre mondiale. Les gains de la Seconde Guerre mondiale ont permis aux États-Unis de surmonter enfin les conséquences de la Grande Dépression et de devenir la première économie mondiale, de soumettre la planète entière à la puissance du dollar en tant que monnaie de réserve globale. C’est largement en s’appropriant les restes et les ressources de l’Union soviétique en déliquescence que l’Occident a surmonté la crise qui s’est aggravée dans les années 1980. C’est un fait.

Désormais, pour sortir de ce nouveau nœud de contradictions, il leur faut à tout prix briser la Russie et les autres États qui choisissent une voie souveraine de développement, afin de piller de nouvelles richesses et de colmater ainsi leurs propres vides. Si cela ne se passe pas ainsi, je n’exclus pas l’idée qu’ils tentent de provoquer l’effondrement total du système pour se dédouaner de leurs responsabilités, ou encore, Dieu nous en garde, qu’ils décident d’employer une formule bien connue  : «  La guerre efface toutes les dettes  ».

La Russie a conscience de sa responsabilité envers la communauté mondiale et fera son possible pour ramener ces têtes brûlées à la raison.

À l’évidence, le modèle néocolonial actuel est condamné à disparaître. Mais, je le répète, ses maîtres réels s’y accrocheront jusqu’à la dernière seconde. Ils n’ont tout simplement rien à proposer au monde, si ce n’est la préservation de ce système de pillage et de racket.

En substance, ils crachent sur le droit naturel de milliards de personnes, la majeure partie de l’humanité, à la liberté et à la justice, ainsi qu’à la détermination de leur propre destinée. Ils en viennent maintenant à nier l’ensemble des normes morales, de la religion et de la famille.

Répondons ensemble à quelques questions très simples. Je veux revenir sur ce point, je veux m’adresser à tous les citoyens de notre pays – pas seulement aux collègues qui sont ici dans le public, mais à tous les citoyens russes – pour leur demander  : est-ce que nous voulons avoir, ici, dans ce pays, en Russie, au lieu d’une mère et d’un père, un «  parent numéro un  » et un «  parent numéro deux  » (ils sont devenus complètement dingues sur ce coup)  ? Est-ce que nous voulons que l’on enseigne dans nos écoles primaires des perversions qui conduisent à la dégradation et à l’extinction  ? Est-ce que nous voulons enseigner aux enfants qu’il n’existe pas que des femmes et des hommes, mais des soi-disant genres et qu’on leur propose des opérations de changement de sexe  ? Est-ce cela que nous voulons pour notre pays et pour nos enfants  ? Tout cela est tout simplement inacceptable pour nous. Nous avons notre propre avenir, et ce n’est pas celui-là.

Je le répète  : la dictature des élites occidentales vise toutes les sociétés, y compris les pays occidentaux eux-mêmes. C’est un défi adressé à tout le monde. Cette négation profonde de l’humanité, cette subversion de la foi et des valeurs traditionnelles, cet écrasement de la liberté prennent les traits d’une «  religion à l’envers  » – d’un satanisme pur et simple. Dans le sermon sur la montagne, Jésus Christ, dénonçant les faux prophètes, dit  : «  C’est dont à leurs fruits que vous les reconnaîtrez  ». Et beaucoup savent bien que ces fruits sont empoisonnés, non seulement chez nous, mais dans tous les pays, y compris en Occident.

Le monde est entré dans une période de transformations fondamentales, révolutionnaires. De nouvelles puissances émergent. Elles représentent la majorité – la majorité  ! – de la communauté mondiale et sont prêtes non seulement à proclamer leurs intérêts, mais à les défendre. Elles voient dans la multipolarité un moyen de renforcer leur souveraineté et ainsi de conquérir la liberté véritable, une perspective historique, leur droit au développement indépendant, créatif, original, à un développement harmonieux.

Dans le monde entier, y compris en Europe et aux États-Unis, comme je l’ai déjà souligné, de nombreuses personnes partagent nos idées et nous ressentons, nous voyons leur soutien. Au sein des pays et des sociétés les plus variés se dessine déjà un mouvement de libération anticolonial contre l’hégémonie unipolaire, et sa force ne fera que croître. C’est cette force qui déterminera le futur des réalités géopolitiques.

Chers amis,

Aujourd’hui, nous combattons pour un futur juste et libre, avant tout pour nous-mêmes, pour la Russie, pour que la dictature et le despotisme deviennent à jamais un souvenir du passé. Ma conviction est que les nations et les peuples comprennent à quel point une politique fondée sur l’exceptionnalisme, sur la suppression des autres cultures et des autres peuples, est fondamentalement criminelle, que cette page honteuse de l’histoire ne demande qu’à être tournée. L’effondrement de l’hégémonie occidentale est en cours. Il est irréversible. Je le répète  : les choses ne seront plus comme avant.

Le champ de bataille sur lequel nous ont convoqués le destin et l’histoire est un champ de bataille pour notre peuple, pour la grande Russie historique. (Applaudissements.) Pour une grande Russie historique, pour les générations futures, pour nos enfants, nos petits-enfants et nos arrière-petits-enfants. Nous devons les préserver de l’asservissement, des expérimentations monstrueuses qui veulent estropier leurs consciences et leurs âmes.

Aujourd’hui, nous combattons pour que personne ne pense plus jamais que la Russie, notre peuple, notre langue, notre culture, puissent être rayés de l’histoire. Aujourd’hui, nous devons consolider notre société et cette solidarité ne pourra reposer que sur la souveraineté, la liberté, la création et la justice. Nos valeurs sont l’humanité, la miséricorde et la compassion.

Et je voudrais conclure cette allocution sur les mots d’un véritable patriote, Ivan Aleksandrovič Il’in  : «  Si je considère la Russie comme ma patrie, cela signifie que j’aime, que je contemple et que je pense comme un Russe, que je chante et que je parle comme un Russe  ; que je crois aux forces spirituelles du peuple russe. Son esprit est mon esprit  ; sa destinée est ma destinée  ; sa souffrance est ma souffrance  ; sa prospérité est ma joie  ».

Dans ces mots, on retrouve le grand chemin spirituel que de nombreuses générations de nos ancêtres ont emprunté pendant plus d’un millénaire d’existence de l’État russe. Aujourd’hui, c’est nous qui empruntons ce chemin, ce sont les habitants des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, des districts de Zaporojie et de Kherson qui ont fait ce choix. Ils ont pris la décision de vivre avec leur propre peuple, avec leur patrie, de s’associer à son destin et de vaincre avec elle.

La victoire est avec nous, la Russie est avec nous  !

Le travail de traduction a été assuré par Guillaume Lancereau  du site le Grand continent, disponible ICI


Version originale russe :

Уважаемые граждане России, граждане Донецкой и Луганской народных республик, жители Запорожской и Херсонской областей, депутаты Государственной Думы, сенаторы Российской Федерации!

Вы знаете, в Донецкой и Луганской народных республиках, Запорожской и Херсонской областях состоялись референдумы. Их итоги подведены, результаты известны. Люди свой выбор сделали, однозначный выбор.

Сегодня мы подписываем договоры о принятии в состав России Донецкой Народной Республики, Луганской Народной Республики, Запорожской области и Херсонской области. Уверен, что Федеральное Собрание поддержит конституционные законы о принятии и образовании в России четырёх новых регионов, четырёх новых субъектов Российской Федерации, потому что это воля миллионов людей.

(Аплодисменты.)

И это, конечно, их право, их неотъемлемое право, которое закреплено в первой статье Устава ООН, где прямо сказано о принципе равноправия и самоопределения народов.

Повторю: это неотъемлемое право людей, оно основано на историческом единстве, во имя которого побеждали поколения наших предков, те, кто от истоков Древней Руси на протяжении веков созидал и защищал Россию. Здесь, в Новороссии, сражались Румянцев, Суворов и Ушаков, основывали новые города Екатерина II и Потёмкин. Здесь стояли насмерть наши деды и прадеды во время Великой Отечественной войны.

Мы всегда будем помнить героев «русской весны», тех, кто не смирился в 2014 году с неонацистским государственным переворотом на Украине, всех, кто погиб за право говорить на родном языке, сохранять свою культуру, традиции, веру, за право жить. Это воины Донбасса, мученики «одесской Хатыни», жертвы бесчеловечных терактов, устроенных киевским режимом. Это добровольцы и ополченцы, это мирные жители, дети, женщины, старики, русские, украинцы, люди самых разных национальностей. Это настоящий народный лидер Донецка Александр Захарченко, это боевые командиры Арсен Павлов и Владимир Жога, Ольга Кочура и Алексей Мозговой, это прокурор Луганской Республики Сергей Горенко. Это десантник Нурмагомед Гаджимагомедов и все наши солдаты и офицеры, павшие смертью храбрых в ходе специальной военной операции. Они герои. (Аплодисменты.) Герои великой России. И прошу почтить их память минутой молчания.

(Минута молчания.)

Спасибо.

За выбором миллионов жителей в Донецкой и Луганской народных республиках, в Запорожской и Херсонской областях – наша общая судьба и тысячелетняя история. Эту духовную связь люди передавали своим детям и внукам. Несмотря на все испытания, пронесли через года любовь к России. И это чувство никто не может в нас уничтожить. Вот почему и старшие поколения, и молодёжь, те, кто родился уже после трагедии распада Советского Союза, голосовали за наше единство, за наше общее будущее.

В 1991 году в Беловежской пуще, не спрашивая волю рядовых граждан, представители партийных тогдашних элит приняли решение о развале СССР, и люди в одночасье оказались оторванными от своей Родины. Это по живому разорвало, расчленило нашу народную общность, обернулось национальной катастрофой. Как когда-то после революции кулуарно нарезали границы союзных республик, так и последние руководители Советского Союза вопреки прямому волеизъявлению большинства людей на референдуме 1991 года развалили нашу великую страну, поставили народы просто перед фактом.

Допускаю, что они даже до конца не понимали, что делают и к каким последствиям это неизбежно в конце концов приведёт. Но это уже не важно. Советского Союза нет, прошлого не вернуть. Да и России сегодня это уже и не нужно, мы к этому не стремимся. Но нет ничего сильнее решимости миллионов людей, которые по своей культуре, вере, традициям, языку считают себя частью России, чьи предки на протяжении веков жили в едином государстве. Нет ничего сильнее решимости этих людей вернуться в своё подлинное, историческое Отечество.

Долгие восемь лет людей на Донбассе подвергали геноциду, обстрелам и блокаде, а в Херсоне и Запорожье в них пытались преступно взрастить ненависть к России, ко всему русскому. Сейчас, уже в ходе референдумов, киевский режим грозил расправой, смертью школьным учителям, женщинам, работавшим в избирательных комиссиях, запугивал репрессиями миллионы людей, которые пришли выразить свою волю. Но несломленный народ Донбасса, Запорожья и Херсона сказал своё слово.

Хочу, чтобы меня услышали киевские власти и их реальные хозяева на Западе, чтобы это запомнили все: люди, живущие в Луганске и Донецке, Херсоне и Запорожье, становятся нашими гражданами навсегда. (Аплодисменты.)

Мы призываем киевский режим немедленно прекратить огонь, все боевые действия, ту войну, которую он развязал ещё в 2014 году, и вернуться за стол переговоров. Мы к этому готовы, об этом не раз было сказано. Но выбор народа в Донецке, Луганске, Запорожье и Херсоне обсуждать не будем, он сделан, Россия его не предаст. (Аплодисменты.) И сегодняшние киевские власти должны относиться к этому свободному волеизъявлению людей с уважением, и никак иначе. Только таким может быть путь к миру.

Мы будем защищать нашу землю всеми имеющимися у нас силами и средствами и сделаем всё, чтобы обеспечить безопасную жизнь наших людей. В этом великая освободительная миссия нашего народа.

Обязательно отстроим разрушенные города и посёлки, жильё, школы, больницы, театры и музеи, восстановим и будем развивать промышленные предприятия, заводы, инфраструктуру, системы социального, пенсионного обеспечения, здравоохранения и образования.

Конечно, будем работать над повышением уровня безопасности. Вместе сделаем так, чтобы граждане в новых регионах чувствовали поддержку всего народа России, всей страны, всех республик, всех краёв и областей нашей огромной Родины. (Аплодисменты.)

Уважаемые друзья, коллеги!

Сегодня хочу обратиться к солдатам и офицерам, которые участвуют в специальной военной операции, к воинам Донбасса и Новороссии, к тем, кто после указа о частичной мобилизации встаёт в ряды Вооружённых Сил, исполняя свой патриотический долг, кто сам по зову сердца приходит в военкоматы. Хочу обратиться и к их родителям, жёнам, детям, сказать о том, за что сражается наш народ, какой враг нам противостоит, кто бросает мир в новые войны и кризисы, извлекая из этой трагедии свою кровавую выгоду.

Наши соотечественники, наши братья и сёстры на Украине – родная часть нашего единого народа – своими глазами увидели то, что правящие круги так называемого Запада готовят всему человечеству. Здесь они, по сути, просто сбросили маски, проявили своё истинное нутро.

После распада Советского Союза Запад решил, что миру, всем нам навсегда придётся мириться с его диктатом. Тогда, в 1991 году, Запад рассчитывал, что Россия от таких потрясений уже не оправится и дальше развалится сама по себе. Да это почти и произошло – мы же помним 90-е, страшные 90-е годы, голодные, холодные и безнадёжные. Но Россия устояла, возродилась, окрепла, вновь заняла своё достойное место в мире.

При этом Запад всё это время искал и продолжает искать новый шанс ударить по нам, ослабить и развалить Россию, о чём всегда мечтали, раздробить наше государство, стравить между собой народы, обречь их на нищету и вымирание. Им просто не даёт покоя, что в мире есть такая великая, огромная страна с её территорией, природными богатствами, ресурсами, с народом, который не умеет и никогда не будет жить по чужой указке.

Запад готов переступить через всё для сохранения той неоколониальной системы, которая позволяет ему паразитировать, по сути, грабить мир за счёт власти доллара и технологического диктата, собирать с человечества настоящую дань, извлекать основной источник незаработанного благополучия, ренту гегемона. Сохранение этой ренты – их ключевой, подлинный и абсолютно корыстный мотив. Вот почему их интересам отвечает тотальная десуверенизация. Отсюда их агрессия к независимым государствам, к традиционным ценностям и к самобытным культурам, попытки подорвать неподконтрольные им интернациональные и интеграционные процессы, новые мировые валюты и центры технологического развития. Им критически важно, чтобы все страны сдали свой суверенитет в пользу Соединённых Штатов.

Правящие верхушки одних государств добровольно соглашаются это сделать, добровольно соглашаются стать вассалами; других подкупают, запугивают. А если не получается – разрушают целые государства, оставляя после себя гуманитарные катастрофы, бедствия, руины, миллионы загубленных, искорёженных человеческих судеб, террористические анклавы, зоны социального бедствия, протектораты, колонии и полуколонии. Им всё равно, лишь бы получать свою выгоду.

Хочу ещё раз подчеркнуть: именно в алчности, в намерении сохранить свою ничем не ограниченную власть и есть подлинные причины той гибридной войны, которую «коллективный Запад» ведёт против России. Они желают нам не свободы, а хотят видеть нас колонией. Хотят не равноправного сотрудничества, а грабежа. Хотят видеть нас не свободным обществом, а толпой бездушных рабов.

Для них прямая угроза – наша мысль и философия, поэтому и покушаются на наших философов. Наша культура и искусство представляют для них опасность, поэтому пытаются их запретить. Наше развитие и процветание тоже для них угроза – конкуренция растёт. Им вообще не нужна Россия, она нужна нам. (Аплодисменты.)

Хочу напомнить, что претензии на мировое господство в прошлом уже не раз разбивались о мужество и стойкость нашего народа. Россия всегда будет Россией. Мы и сейчас защитим и наши ценности, и нашу Родину.

Запад рассчитывает на безнаказанность, на то, что ему всё сойдёт с рук. Собственно говоря, всё и сходило с рук до сих пор. Соглашения в сфере стратегической безопасности летят в мусорную корзину; договорённости, достигнутые на самом высоком политической уровне, объявляются небылицами; твёрдые обещания не расширять НАТО на восток, как только на них купились наши прежние руководители, обернулись грязным обманом; договоры по противоракетной обороне и ракетам средней и меньшей дальности в одностороннем порядке под надуманными предлогами разорваны.

Только и слышим со всех сторон: Запад отстаивает порядок, основанный на правилах. Откуда они взялись? Кто вообще видел эти правила? Кто согласовывал? Послушайте, это просто бред какой-то, сплошной обман, двойные или уже тройные стандарты! На дураков рассчитано просто.

Россия – великая тысячелетняя держава, страна-цивилизация, и по таким подтасованным, фальшивым правилам жить не будет. (Аплодисменты.)

Именно так называемый Запад растоптал принцип нерушимости границ, а сейчас по своему собственному усмотрению решает, кто имеет право на самоопределение, а кто нет, кто его недостоин. Почему они так решают, кто им дал такое право – непонятно. Сами себе.

Вот почему у них вызывает дикую злобу выбор людей в Крыму, в Севастополе, в Донецке, Луганске, Запорожье и Херсоне. Никакого морального права давать ему оценки, даже заикаться о свободе демократии у этого Запада нет. Нет и не было никогда!

Западные элиты отрицают не только национальный суверенитет и международное право. Их гегемония имеет ярко выраженный характер тоталитаризма, деспотизма и апартеида. Они нагло делят мир на своих вассалов, на так называемые цивилизованные страны и на всех остальных, кто по замыслу сегодняшних западных расистов должен пополнить список варваров и дикарей. Лживые ярлыки – «страна-изгой», «авторитарный режим» – уже готовы, они клеймят целые народы и государства, и в этом нет ничего нового. Ничего нового в этом нет: западные элиты какими были, такими и остались – колонизаторскими. Они дискриминируют, разделяют народы на первый и иной сорта.

Мы никогда не принимали и не примем такой политический национализм и расизм. А чем, как не расизмом, является русофобия, распространяемая сейчас по всему миру? Чем, как не расизмом, является безапелляционная убеждённость Запада в том, что его цивилизация, неолиберальная культура – это непререкаемый образец для всего мира? «Кто не с нами, тот против нас». Странно даже всё это звучит.

Даже покаяние в своих собственных исторических преступлениях западные элиты перекладывают на всех остальных, требуя и от граждан своих стран, и от других народов повиниться за то, к чему они вообще не имеют никакого отношения, – например, за период колониальных захватов.

Стоит напомнить Западу, что он начал свою колониальную политику ещё в период средневековья, а затем последовала мировая работорговля, геноцид индейских племён в Америке, разграбление Индии, Африки, войны Англии и Франции против Китая, в результате которых он был вынужден открыть свои порты для торговли опиумом. То, что они делали, – подсаживали целые народы на наркотики, целенаправленно истребляли целые этносы ради земли и ресурсов, устраивали настоящую охоту на людей, как на зверей. Это противно самой природе человека, правде, свободе и справедливости.

А мы – мы гордимся тем, что в XX веке именно наша страна возглавила антиколониальное движение, которое открыло многим народам мира возможности для развития, для того, чтобы сокращать бедность и неравенство, побеждать голод и болезни.

Подчеркну, что одна из причин многовековой русофобии, нескрываемой злобы этих западных элит в отношении России как раз и состоит в том, что мы не дали себя обобрать в период колониальных захватов, заставили европейцев вести торговлю к взаимной выгоде. Этого удалось достичь, создав в России сильное централизованное государство, которое развивалось, укреплялось на великих нравственных ценностях православия, ислама, иудаизма и буддизма, на открытых для всех русской культуре и русском слове.

Известно, что неоднократно строились планы интервенций в Россию, пытались использовать и Смутное время начала XVII века, и период потрясений после 1917 года – не удалось. До богатств России Запад всё-таки сумел дорваться в конце XX века, когда государство было разрушено. Тогда нас называли и друзьями, и партнёрами, а на самом деле относились как к колонии – из страны выкачали триллионы долларов по самым разным схемам. Мы все всё помним, ничего не забыли.

И в эти дни люди в Донецке и Луганске, в Херсоне и Запорожье высказались за то, чтобы восстановить наше историческое единство. Спасибо! (Аплодисменты.)

Западные страны веками твердят о том, что они несут другим народам и свободу, и демократию. Всё с точностью до наоборот: вместо демократии – подавление и эксплуатация; вместо свободы – порабощение и насилие. Весь однополярный миропорядок по своей сущности антидемократичен и несвободен, он лжив и лицемерен насквозь.

США – единственная страна в мире, дважды применившая ядерное оружие, уничтожив японские города Хиросиму и Нагасаки. Кстати говоря, создали прецедент.

Напомню и о том, что США вместе с англичанами превратили в руины без всякой военной необходимости во время Второй мировой войны Дрезден, Гамбург, Кёльн и многие другие немецкие города. И это было сделано демонстративно, без всякой, повторю, военной необходимости. Цель была только одна: так же как и в случае с ядерными бомбардировками в Японии, – запугать и нашу страну, и весь мир.

США оставили страшный след в памяти народов Кореи и Вьетнама варварскими «ковровыми» бомбардировками, применением напалма и химического оружия.

До сих пор фактически оккупируют Германию, Японию, Республику Корея да и другие страны и при этом цинично называют их равноправными союзниками. Послушайте, интересно, что это за союзничество такое? Весь мир же знает, что за руководителями этих стран следят, первым лицам этих государств устанавливают подслушивающие устройства не только в служебных, но и в жилых помещениях. Это настоящий позор. Позор и для тех, кто это делает, и для тех, кто, как раб, молча и безропотно глотает это хамство.

Приказы и грубые, оскорбительные окрики в адрес своих вассалов они называют евроатлантической солидарностью, разработку биологического оружия, опыты над живыми людьми, в том числе на Украине, – благородными медицинскими исследованиями.

Именно своей разрушительной политикой, войнами, грабежом они спровоцировали сегодняшний колоссальный всплеск миграционных потоков. Миллионы людей терпят лишения, издевательства, гибнут тысячами, пытаясь добраться до той же Европы.

Вот вывозят сейчас хлеб из Украины. Куда он идёт под предлогом «обеспечить продовольственную безопасность беднейших стран мира»? Куда идёт? Всё идёт в те же европейские страны. Там пять процентов только ушло в беднейшие страны мира. Опять очередное надувательство и прямой обман.

Американская элита, по сути, использует трагедию этих людей для ослабления своих конкурентов, для разрушения национальных государств. Это касается и Европы, это касается и идентичности Франции, Италии, Испании, других стран с многовековой историей.

Вашингтон требует всё новых санкций против России, и большинство европейских политиков с этим покорно соглашаются. Они же ясно понимают, что США, продавливая полный отказ ЕС от российских энергоносителей и других ресурсов, ведут дело практически к деиндустриализации Европы, к тому, чтобы полностью прибрать к рукам европейский рынок, – всё они понимают, эти элиты европейские, всё понимают, но предпочитают обслуживать чужие интересы. Это уже не лакейство, а прямое предательство своих народов. Но бог с ними, это их дело.

Но англосаксам уже мало санкций, они перешли к диверсиям – невероятно, но факт, – организовав взрывы на международных газовых магистралях «Северного потока», которые проходят по дну Балтийского моря, фактически приступили к уничтожению общеевропейской энергетической инфраструктуры. Всем же очевидно, кому это выгодно. Кому выгодно, тот и сделал, конечно.

Диктат США строится на грубой силе, на кулачном праве. Бывает красиво обёрнуто, бывает без всякой обёртки, но суть одна и та же – кулачное право. Отсюда развёртывание и содержание сотен военных баз во всех уголках мира, расширение НАТО, попытки сколотить всё новые военные альянсы, такие как AUKUS и им подобные. Идёт активная работа и над созданием военно-политической связки Вашингтон – Сеул – Токио. Все те государства, которые обладают или стремятся обладать подлинным стратегическим суверенитетом и способны бросить вызов западной гегемонии, автоматически зачисляются в разряд врагов.

Именно на этих принципах строятся военные доктрины США и НАТО, требующие ни много ни мало тотального доминирования. Свои неоколониальные планы западные элиты преподносят так же лицемерно, даже с претензией на миролюбие, говорят о некоем сдерживании, и подобное лукавое слово кочует из одной стратегии в другую, а, по сути, означает только одно: подрыв любых суверенных центров развития.

Мы уже слышали о сдерживании России, Китая, Ирана. Полагаю, что на очереди и другие страны Азии, Латинской Америки, Африки, Ближнего Востока, а также нынешние партнёры и союзники США. Мы же знаем: как что не понравится, они и против союзников вводят санкции – то против одного банка, то против другого; то против одной компании, то против другой. Это же практика, и будет расширяться. У них под прицелом находятся все, в том числе наши ближайшие соседи – страны СНГ.

Вместе с тем Запад явно и уже давно выдаёт желаемое за действительное. Так, затевая санкционный блицкриг против России, они полагали, что смогут в очередной раз по своей команде построить весь мир. Но, как оказалось, столь радужная перспектива возбуждает далеко не всех – разве что законченных политических мазохистов и поклонников других нетрадиционных форм международных отношений. Большинство государств отказываются брать под козырёк, а выбирают разумный путь сотрудничества с Россией.

Такой непокорности Запад от них явно не ожидал. Просто привыкли действовать по шаблону, всё брать нахрапом, шантажом, подкупом, запугиванием и убеждают себя в том, что эти методы будут работать вечно, словно закостенели и застыли в прошлом.

Подобная самоуверенность – прямое порождение не только пресловутой концепции собственной исключительности – хотя и это, конечно, вызывает удивление просто, – но и настоящего информационного голода на Западе. Правду утопили в океане мифов, иллюзий и фейков, используя запредельно агрессивную пропаганду, врут напропалую, как Геббельс. Чем невероятнее ложь, тем быстрее в неё поверят – вот так и действуют, по этому принципу.

Но людей нельзя накормить напечатанными долларами и евро. Накормить этими бумажками нельзя, а виртуальной, надутой капитализацией западных социальных сетей невозможно обогреть жилище. Всё это важно, о чём я говорю, но не менее важно и то, о чём только что было сказано: бумажками никого не накормишь – продовольствие нужно, и этими надутыми капитализациями тоже никого не обогреешь – энергоносители нужны.

Поэтому политикам в той же Европе приходится убеждать своих сограждан меньше есть, реже мыться, а дома потеплее одеваться. А тех, кто начинает задавать справедливые вопросы «собственно говоря, почему так?» – немедленно объявляют врагами, экстремистами и радикалами. Переводят стрелки на Россию, говорят: вот, мол, кто источник всех ваших бед. Опять врут.

Что хочу особо отметить, подчеркнуть? Есть все основания полагать, что западные элиты не собираются искать конструктивные выходы из мирового продовольственного, энергетического кризиса, который возник по их вине, именно по их вине, в результате их многолетней политики ещё задолго до нашей специальной военной операции на Украине, в Донбассе. Не намерены решать проблемы несправедливости, неравенства. Есть опасение, что они готовы использовать другие, привычные для них, рецепты.

И здесь стоит напомнить, что из противоречий начала XX века Запад вышел через Первую мировую войну. Барыши от Второй мировой войны позволили Соединённым Штатам окончательно преодолеть последствия Великой депрессии и стать крупнейшей экономикой мира, навязать планете власть доллара как глобальной резервной валюты. А назревший кризис 80-х годов – а в 80-е годы прошлого века кризис тоже обострился – Запад во многом преодолел ещё за счёт присвоения наследия и ресурсов разваливавшегося и развалившегося в конце концов Советского Союза. Это факт.

Сейчас, чтобы выпутаться из очередного клубка противоречий, им нужно во что бы то ни стало сломать Россию, другие государства, которые выбирают суверенный путь развития, чтобы ещё больше грабить чужие богатства и за этот счёт закрывать, затыкать свои дыры. Если этого не случится, не исключаю, что они попытаются и вовсе довести систему до коллапса, на который всё можно будет свалить, или, не дай бог, решат воспользоваться известной формулой «война всё спишет».

Россия понимает свою ответственность перед мировым сообществом и сделает всё, чтобы привести в чувство такие горячие головы.

Очевидно, что нынешняя неоколониальная модель в конечном счёте обречена. Но повторю, что её реальные хозяева будут до конца цепляться за неё. Им просто нечего предложить миру, кроме сохранения всё той же системы грабежей и рэкета.

По сути, они плюют на естественное право миллиардов людей, большей части человечества, на свободу и справедливость, на то, чтобы самим, самостоятельно определять своё будущее. Сейчас они и вовсе перешли к радикальному отрицанию нравственных норм, религии, семьи.

Давайте ответим сами себе на очень простые вопросы. Я сейчас хочу вернуться к тому, что сказал, хочу обратиться и ко всем гражданам страны – не только к тем коллегам, которые в зале находятся, – ко всем гражданам России: разве мы хотим, чтобы у нас, здесь, в нашей стране, в России, вместо мамы и папы был «родитель номер один», «номер два», «номер три» – совсем спятили уже там? Разве мы хотим, чтобы в наших школах с начальных классов детям навязывали извращения, которые ведут к деградации и вымиранию? Чтобы им вдалбливали, что кроме женщин и мужчин якобы существуют ещё некие гендеры, и предлагали сделать операцию по смене пола? Разве мы всего этого хотим для своей страны и своих детей? Для нас всё это неприемлемо, у нас другое, своё будущее.

Повторю, диктатура западных элит направлена против всех обществ, в том числе и народов самих западных стран. Это вызов всем. Такое полное отрицание человека, ниспровержение веры и традиционных ценностей, подавление свободы приобретает черты «религии наоборот» – откровенного сатанизма. В Нагорной проповеди Иисус Христос, обличая лжепророков, говорит: по плодам их узнаете их. И эти ядовитые плоды уже очевидны людям – не только в нашей стране, во всех странах, в том числе для многих людей и на самом Западе.

Мир вступил в период революционных трансформаций, они носят фундаментальный характер. Формируются новые центры развития, они представляют большинство – большинство! – мирового сообщества и готовы не только заявлять о своих интересах, но и защищать их, и в многополярности видят возможность укрепить свой суверенитет, а значит, обрести истинную свободу, историческую перспективу, своё право на самостоятельное, творческое, самобытное развитие, на гармоничный процесс.

Во всём мире, в том числе в Европе и Соединённых Штатах, как я уже сказал, у нас много единомышленников, и мы чувствуем, мы видим их поддержку. Внутри самых разных стран и обществ уже развивается по своему характеру освободительное, антиколониальное движение против однополярной гегемонии. Его субъектность только будет нарастать. Именно эта сила будет определять будущую геополитическую реальность.

Уважаемые друзья!

Сегодня мы боремся за справедливый и свободный путь, прежде всего для нас самих, для России, за то, чтобы диктат, деспотизм навсегда остались в прошлом. Убеждён, страны и народы понимают, что политика, построенная на исключительности кого бы то ни было, на подавлении других культур и народов, по сути своей преступна, что мы должны перевернуть эту позорную страницу. Начавшийся слом западной гегемонии необратим. И вновь повторю: как прежде уже не будет.

Поле битвы, на которое нас позвала судьба и история, – это поле битвы за наш народ, за большую историческую Россию. (Аплодисменты.) За большую историческую Россию, за будущие поколения, за наших детей, внуков и правнуков. Мы должны защитить их от порабощения, от чудовищных экспериментов, которые направлены на то, чтобы искалечить их сознание и душу.

Сегодня мы сражаемся, чтобы никому и никогда не пришло в голову, что Россию, наш народ, наш язык, нашу культуру можно взять и вычеркнуть из истории. Сегодня нам нужна консолидация всего общества, и в основе такой сплочённости может быть только суверенитет, свобода, созидание, справедливость. Наши ценности – это человеколюбие, милосердие и сострадание.

И хочу завершить своё выступление словами настоящего патриота Ивана Александровича Ильина: «Если я считаю моей Родиной Россию, то это значит, что я по-русски люблю, созерцаю и думаю, по-русски пою и говорю; что я верю в духовные силы русского народа. Его дух – мой дух; его судьба – моя судьба; его страдания – моё горе; его расцвет – моя радость».

За этими словами – великий духовный выбор, которому более чем за тысячу лет российской государственности следовали многие поколения наших предков. Сегодня этот выбор делаем мы, сделали граждане Донецкой и Луганской народных республик, жители Запорожской и Херсонской областей. Они сделали выбор быть со своим народом, быть с Родиной, жить её судьбой, побеждать вместе с ней.

За нами – правда, за нами – Россия!

(Аплодисменты.)

Source de la version russe : site officiel du Kremlin

Commentaires :

  • A la fin de son discours, Poutine cite Ivan Alexandrovitch Iline [1883 -1954], un philosophe russe slavophile proche de l’ancien parti constitutionnel démocratique qui quitte la Russie bolchévique en 1922. Réfugié en Allemagne puis en Suisse, ce conservateur antisémite se montre dans les années 20 et 30 admiratif envers le fascisme italien et le régime nazi comme le montre l’un de ses articles rédigé en 1933. Ses écrits, interdits en URSS jusqu’en 1990, sont redécouverts et publiés dans les années 2000. Ivan Iline est actuellement l’un des maîtres à penser de Vladimir Poutine.

Note :

Clio-texte n’a pas pour but de soutenir l’action ou les propos tenus par le Maître du Kremlin. La publication des textes s’inscrit dans une logique de suivi de l’histoire immédiate, l’objectif étant de réunir tout texte et discours susceptible d’intéresser les lecteurs et/ou chercheurs et qui ont fait l’objet d’une traduction sérieuse sur des sites divers.