Le mercredi 16 mars 2022, Vladimir Poutine tient une réunion par vidéoconférence réunissant les principaux dirigeants du gouvernement, les plénipotentiaires présidentiels dans les districts fédéraux et les chefs des régions russes. Dans cette intervention, Poutine reprend les thèmes habituels et récurrents (lutte contre le nazisme, aide aux frères russes du Donbass, accusation contre l’OTAN …) et il revient de manière optimiste sur la situation économique de la Russie, mais son discours passe un cap car :

  • il insiste sur l’implication des États-Unis et de l’Occident en général et le réarmement de l’Ukraine, afin de la transformer en « anti-Russie »,
  • il les accuse explicitement de vouloir « démembrer  » la Russie,
  • il se livre à une propagande complotiste sans fondement, notamment en accusant les Occidentaux de créer des armes de destructions massives et de manipuler des virus dans ce but, via des programmes secrets. Ce n’est pas une nouveauté en soit, la propagande soviétique ayant, en son temps, diffusé l’idée d’une création du virus du SIDA par des laboratoires secrets américains ( la fameuse opération Infektion),
  • Enfin, et c’est une nouveauté, une partie de l’élite russe est accusée par Poutine  d’être une Cinquième colonne au service des intérêts occidentaux.

Cette intervention a été suivie d’un échange avec les différents responsables. Loin d’être confidentielle, elle est disponible sur le site officiel du Kremlin et elle est  donc également destinée à l’opinion publique russe. Elle illustre ainsi la désinformation décomplexée, calée sur la rhétorique et les méthodes du complotisme, actuellement en cours en Russie.

La traduction de cette intervention a été assurée par Gaël-Georges Moullec pour le site : revuepolitique.fr 


 

Chers collègues, bon après-midi !

Nous nous rencontrons à un moment difficile, alors que nos forces armées mènent une opération militaire spéciale en Ukraine et au Donbass. Je vous rappelle qu’au tout début, aux premières heures du 24 février, j’ai publiquement et ouvertement exposé les raisons et le but principal des actions de la Russie. Il s’agit d’aider notre peuple dans le Donbass, qui depuis près de huit ans est soumis à un véritable génocide par les moyens les plus barbares – le blocus, les actions d’extermination à grande échelle, les attaques terroristes et les tirs d’artillerie constants.

Et pour quoi ? Uniquement parce qu’ils ont cherché à obtenir les droits humains élémentaires – vivre selon les lois et les traditions de leurs ancêtres, parler leur langue maternelle, élever leurs enfants comme ils le souhaitent.

Dans le même temps, les autorités de Kiev ont, pendant toutes ces années, non seulement ignoré et saboté la mise en œuvre du paquet de mesures de Minsk pour le règlement pacifique de la crise, mais à la fin de l’année dernière, elles ont publiquement refusé de le mettre en œuvre.

[Ces autorités] ont également commencé à mettre en pratique leurs projets d’adhésion à l’OTAN. En outre, les autorités de Kiev ont également annoncé leur intention de construire leurs propres armes nucléaires et leurs vecteurs. C’était une vraie menace. Dans un avenir prévisible, avec l’assistance technique étrangère, le régime pro-nazi de Kiev aurait déjà pu mettre la main sur des armes de destruction massive, et sa cible serait bien sûr la Russie.

Il existait également un réseau de dizaines de laboratoires en Ukraine où des programmes biologiques militaires, notamment des expériences avec des échantillons de coronavirus, d’anthrax, de choléra, de peste porcine africaine et d’autres maladies mortelles, étaient menés sous la direction et avec le soutien financier du Pentagone. Aujourd’hui ils tentent de toutes leurs forces de dissimuler les traces de ces programmes secrets. Mais nous avons toutes les raisons de croire que des composants d’armes biologiques ont en fait été créés sur le territoire ukrainien, à proximité immédiate de la Russie.

Nos avertissements répétés selon lesquels de tels développements constituaient une menace directe pour la sécurité de la Russie ont été rejetés par l’Ukraine, ses mécènes américains et l’OTAN avec un mépris ostentatoire et cynique.

Ainsi, toutes les options diplomatiques ont été complètement épuisées. Nous n’avons tout simplement pas eu la possibilité de résoudre pacifiquement des problèmes qui n’étaient pas de notre fait. Nous avons donc été simplement contraints de lancer une opération militaire spéciale.

L’apparition de troupes russes près de Kiev et d’autres villes ukrainiennes n’est pas due à une intention d’occuper ce pays. Nous n’avons pas un tel objectif, et je l’ai également déclaré explicitement dans mon discours du 24 février.

Quant aux tactiques de combat qui ont été développées par le ministère russe de la Défense et notre État-major, elles se sont pleinement justifiées. Et nos hommes – soldats et officiers – font preuve de courage et d’héroïsme, en faisant tout ce qui est en leur pouvoir pour éviter les pertes civiles dans les villes ukrainiennes.

Je tiens à le dire pour la première fois : au tout début de l’opération dans le Donbass, il a été demandé aux autorités de Kiev par différents canaux, afin d’éviter une effusion de sang inutile, de ne pas engager les hostilités, mais simplement de retirer leurs troupes du Donbass. Ils n’ont pas voulu. C’est leur décision. La prise de conscience de ce qui se passe dans la situation réelle, sur le terrain, viendra inévitablement.

L’opération progresse bien, en stricte conformité avec les plans pré-approuvés.

Je dois souligner que l’Ukraine, encouragée par les États-Unis et un certain nombre de pays occidentaux, se préparait [à déclencher] délibérément à un scénario violent, un bain de sang et un nettoyage ethnique dans le Donbass. Une offensive massive sur le Donbass, puis sur la Crimée, n’était qu’une question de temps. Et nos forces armées ont contrecarré ces plans.

Kiev ne se préparait pas seulement à la guerre, à l’agression contre la Russie, contre le Donbass – mais la menait. Des tentatives d’organiser des sabotages et un réseau terroriste clandestin en Crimée n’ont pas cessé. Les combats au Donbass, le bombardement de zones habitées pacifiques se poursuivent depuis ces dernières années. Durant cette période, près de 14 000 civils, dont des enfants, ont été tués.

Le 14 mars, comme vous le savez, une attaque à la roquette a été menée [par les troupes ukrainiennes] dans le centre de Donetsk. C’était un acte terroriste sanglant et volontaire qui a tué plus de 20 personnes. Et ce type de bombardements se poursuit depuis les derniers jours. Ils frappent sans discernement, sur les places publiques, avec le fanatisme et la frénésie des condamnés – comme les nazis, qui, dans les derniers jours du Troisième Reich, ont essayé d’emporter dans la tombe le plus grand nombre possible de victimes innocentes.

Mais ce qui frappe par son extrême cynisme, ce ne sont pas seulement les mensonges éhontés de Kiev et ses affirmations selon lesquelles c’est la Russie (jusqu’où vont-ils !) qui aurait lancé un missile sur Donetsk, mais aussi le fait que le monde occidental dit civilisé, la presse européenne et américaine, n’a même pas remarqué la tragédie de Donetsk, comme si elle n’avait jamais eu lieu.

C’est de la même manière hypocrite qu’ils ont détourné les yeux ces huit dernières années lorsque les mères du Donbass enterraient leurs enfants. Quand des personnes âgées étaient tuées. C’est juste une sorte de dégradation morale, une déshumanisation totale.

Les violences subies depuis longtemps par les habitants du Donbass ne pouvaient plus être tolérées.

Et pour mettre fin au génocide, la Russie a reconnu les Républiques populaires du Donbass et a conclu avec elles des traités d’amitié et d’assistance mutuelle. Sur la base de ces accords, les Républiques ont demandé à notre pays une assistance militaire pour repousser l’agression. Et nous avons fourni cette assistance – nous ne pouvions tout simplement pas, nous n’avions pas le droit de faire autrement.

Mais ce que je voudrais souligner et vous demander d’être attentifs, c’est ceci : si nos troupes agissaient uniquement sur le territoire des Républiques populaires, les aidaient à libérer leur terre, cela ne serait pas une solution complète, ne conduirait pas à la paix et n’éliminerait pas fondamentalement la menace – pour notre pays, pour la Russie. Au contraire, il y aurait eu une nouvelle ligne de front autour du Donbass et le long de ses frontières, les bombardements et les provocations auraient continué. En d’autres termes, le conflit armé s’éterniserait, alimenté par l’hystérie revancharde du régime de Kiev, tandis que l’infrastructure militaire de l’OTAN en Ukraine serait déployée encore plus rapidement et plus agressivement : nous aurions alors été confrontés au fait que les armes offensives de l’alliance auraient déjà été à nos frontières.

Je le répète – nous n’avions pas d’autre option pour l’autodéfense, pour la sécurité de la Russie, que de mener une opération militaire spéciale. Et toutes les tâches désignées seront immanquablement accomplies. Nous assurerons de manière fiable la sécurité de la Russie et de notre peuple, et nous ne permettrons jamais que l’Ukraine serve de place d’armes pour des actions agressives contre notre pays.

Ce sont des questions qui sont fondamentales pour la Russie, pour notre avenir – sur le statut de neutralité de l’Ukraine, sur la démilitarisation et la dénazification – que nous étions prêts et disposés à discuter maintenant pendant les négociations. Notre pays a tout fait pour organiser et mener ces négociations, comprenant que chaque opportunité doit être utilisée pour sauver des personnes et leurs vies.

Mais à chaque fois, nous sommes convaincus que le régime de Kiev, qui a été chargé par ses maîtres occidentaux de créer une « anti-Russie » agressive, est indifférent au sort du peuple ukrainien lui-même. Le fait que des gens meurent, le fait que des centaines de milliers, des millions de personnes sont devenues des réfugiés, le fait qu’une véritable catastrophe humanitaire se déroule dans les villes tenues par les néo-nazis et leurs criminels armés, tout juste libérés des prisons – tout cela est indifférent au régime de Kiev.

Il est également clair pour nous que les soutiens occidentaux ne font que pousser les autorités de Kiev à poursuivre l’effusion de sang. Ils reçoivent de plus en plus d’armes, des données du renseignement et d’autres formes d’assistance, notamment des conseillers militaires et des mercenaires.

[Ces soutiens occidentaux] ont également choisi comme arme les sanctions économiques, financières, commerciales et autres contre la Russie, qui frappent maintenant les Européens et les Américains, contre eux-mêmes, d’ailleurs, par la hausse des prix de l’essence, de l’énergie, de la nourriture, par la perte d’emplois liés au marché russe. Et vous ne devriez pas, comme on dit, rejeter la faute sur notre pays.

J’aimerais que les citoyens ordinaires des pays occidentaux m’entendent également : on vous persuade que toutes vos difficultés sont le résultat d’une action hostile de la Russie, que votre propre porte-monnaie devrait être utilisé pour payer la lutte contre la mythique menace russe. Tout ceci n’est qu’un mensonge.

 La vérité est que les problèmes actuels auxquels sont confrontés des millions de personnes en Occident sont le résultat d’années d’actions, d’erreurs, de myopie et d’ambition des élites dirigeantes de ces États. Ces élites ne réfléchissent pas à la manière d’améliorer la vie de leurs citoyens dans les pays occidentaux. Ils sont obsédés par leurs propres intérêts et superprofits.

C’est ce que prouvent les données des organisations internationales, qui montrent clairement que les problèmes sociaux, même dans les principaux pays occidentaux, n’ont fait que s’aggraver ces dernières années, que les inégalités, le fossé entre les pauvres et les riches se creusent, que les conflits raciaux et nationaux se font sentir. Le mythe de la société de bien-être occidentale, du soi-disant milliard d’or, s’effondre.

Une fois de plus, ce sont pour les ambitions de l’Occident, ses tentatives de maintenir sa domination faiblissante, que la planète entière doit payer aujourd’hui.

L’imposition de sanctions est une suite logique, une expression concentrée des politiques irresponsables et à courte vue des gouvernements et des banques centrales des États-Unis et de l’UE. Ce sont eux qui, ces dernières années, ont déclenché de leurs propres mains une spirale d’inflation mondiale, leurs actions ont accru la pauvreté et les inégalités dans le monde et ont entraîné de nouveaux flux de réfugiés dans le monde. Et la question se pose : qui est maintenant responsable des millions de morts de faim dans les pays les plus pauvres du monde en raison des pénuries alimentaires croissantes ?

Encore une fois, un coup dur est porté à l’ensemble de l’économie et du commerce mondiaux, à la confiance et au dollar américain en tant que principale monnaie de réserve.

Ainsi, l’action illégitime de geler une partie des réserves en devises de la Banque de Russie tire un trait sur la crédibilité des actifs dits de première classe. En fait, tant les États-Unis que l’UE ont manqué à toutes leurs obligations envers la Russie. Tout le monde sait maintenant que les réserves financières peuvent tout simplement être volées. Et voyant cela, de nombreux pays pourraient déjà dans un avenir proche commencer – je suis sûr que cela va arriver – à convertir leur épargne papier et numérique en réserves réelles sous forme de matières premières, de terres, de nourriture, d’or, d’autres actifs réels, ce qui ne fera qu’augmenter le déficit sur ces marchés.

J’ajouterai que la saisie d’actifs et de comptes étrangers de sociétés et de particuliers russes est également une leçon pour le business russe, à savoir qu’il n’y a rien de plus fiable que d’investir dans son propre pays. Je l’ai dit personnellement plus d’une fois.

Nous apprécions la position des entreprises étrangères qui, malgré les pressions sans scrupules exercées par les États-Unis et leurs vassaux, continuent à opérer dans notre pays. À l’avenir, ils peuvent être certains d’obtenir des possibilités supplémentaires de développement.

Nous connaissons également ceux qui ont lâchement trahi leurs partenaires, ont oublié leurs responsabilités envers les employés et les clients en Russie, et se sont précipités pour gagner des dividendes fictifs en participant à une campagne antirusse. En même temps, contrairement aux pays occidentaux, nous respecterons les droits de propriété.

Sur quoi dois-je insister en particulier ? Il faut bien comprendre qu’un nouveau train de sanctions et de restrictions à notre encontre suivrait quel que soit scénario. Je tiens à souligner ceci. Notre opération militaire en Ukraine n’est qu’un prétexte pour que l’Occident d’imposer de nouvelles sanctions. Oui, bien sûr, elles sont concentrées maintenant. Mais le référendum en Crimée, qui a d’ailleurs eu lieu le 16 mars 2014, il y a exactement huit ans, au cours duquel les habitants de Crimée et de Sébastopol ont fait leur libre choix de rejoindre leur patrie historique, était aussi [une raison] pour eux, pour les Occidentaux d’imposer des sanctions.

Je le répète : il ne s’agit que [d’utiliser des] occasions. Mais la politique visant à contenir et à affaiblir la Russie, notamment par l’isolement économique et le blocus, est une stratégie consciente et à long terme. Les dirigeants occidentaux eux-mêmes ne cachent plus que les sanctions ne visent pas des individus ou des entreprises ; leur objectif est de frapper l’ensemble de notre économie nationale, notre sphère sociale et humanitaire, chaque famille, chaque citoyen de Russie.

En fait, de telles mesures visant à aggraver la vie de millions de personnes ont toutes les caractéristiques d’une agression, d’une guerre par des moyens économiques, politiques et informationnels. Elle est totale et non dissimulée et, je le répète, la soi-disant élite politique occidentale n’est même pas gênée de le dire directement.

Tout le verbiage autour du politiquement correct, l’inviolabilité de la propriété privée, la liberté d’expression – tout cela est tombé du jour au lendemain. Même les principes olympiques ont été foulés aux pieds. Ils n’ont pas hésité non plus à régler leurs comptes avec les paralympiens – c’est le « sport en dehors de la politique ».

Dans de nombreux pays occidentaux, les personnes qui viennent simplement de Russie sont aujourd’hui victimes d’un véritable harcèlement : elles se voient refuser les soins médicaux, les enfants sont expulsés des écoles, les parents sont mis au chômage, la musique, la culture et la littérature russes sont interdites En tentant d’ « abolir » la Russie, l’Occident s’est dépouillé de tous les masques de décence, il agit crûment sans respect et a montré sa vraie nature. Une analogie directe s’impose avec les pogroms antisémites perpétrés par les nazis en Allemagne dans les années 30 et, plus tard, par leurs sbires de nombreux pays européens qui se sont joints à l’agression d’Hitler contre notre pays pendant la Grande Guerre patriotique.

Une attaque massive a également été lancée contre la Russie dans le cyberespace. Une campagne d’information sans précédent a été déclenchée, impliquant les médias sociaux mondiaux et tous les médias occidentaux, dont l’objectivité et l’indépendance se sont avérées être un mythe. L’accès à l’information est restreint, les gens sont inondés d’un grand nombre de fakes, de propagande – en d’autres termes, des « faux ». La situation est allée si loin qu’un réseau social américain a déclaré directement qu’il était possible de publier des articles appelant au meurtre de citoyens russes.

Nous comprenons les ressources dont dispose cet Empire du Mensonge, mais il reste impuissant face à la vérité et à la justice. La Russie fera constamment connaître sa position au monde entier. Notre position est honnête et ouverte, et de plus en plus de personnes l’entendent, la comprennent et la partagent.

Je veux le dire très franchement : derrière les discours hypocrites et les actions actuelles du soi-disant Occident collectif se cachent des objectifs géopolitiques hostiles. Ils ne veulent pas, tout simplement pas, d’une Russie forte et souveraine ; ils ne nous pardonneront pas notre parcours indépendant ou la défense de nos intérêts nationaux.

Nous nous souvenons de la façon dont ils ont soutenu le séparatisme, le terrorisme, en encourageant les terroristes et les bandits dans le Caucase du Nord. Comme ils l’ont fait dans les années 1990 et au début des années 2000, ils veulent répéter leur tentative de nous écraser, de nous écraser encore, de nous pousser au-delà [de toutes limites], de nous transformer en un pays faible et dépendant, de briser notre intégrité territoriale, de démembrer la Russie de la meilleure façon possible pour eux. Ils n’ont pas réussi à l’époque, et ils ne réussiront pas non plus aujourd’hui.

Oui, bien sûr, ils essaieront de parier sur la soi-disant cinquième colonne, sur les traîtres nationaux, sur ceux qui gagnent de l’argent ici dans notre pays mais vivent là-bas, et « vivent » non pas même au sens géographique du terme, mais par leurs pensées, par leur conscience d’esclave.

Je ne juge pas ceux qui ont une villa à Miami ou sur la Côte d’Azur, ceux qui ne peuvent se passer de foie gras, d’huîtres ou de la soi-disant liberté de genre. Ce n’est absolument pas le problème, mais, je le répète, le problème est que beaucoup de ces personnes sont mentalement là-bas et pas ici, pas avec notre Peuple, pas avec la Russie. C’est, à leur avis – à leur avis ! – un signe d’appartenance à une caste supérieure, à une race supérieure. Ces personnes sont prêtes à vendre leur mère, uniquement si elles sont autorisées à s’asseoir dans l’antichambre de cette caste, la plus haute. Ils veulent être comme elle, l’imiter de toutes les manières possibles. Mais ils oublient ou ne comprennent pas du tout que cette soi-disant caste supérieure n’a besoin d’eux que comme matériel consommable pour les utiliser afin d’infliger un maximum de dégâts à notre peuple.

L’Occident collectif tente de diviser notre société en spéculant sur les pertes de guerre, sur les conséquences socio-économiques des sanctions, de provoquer une confrontation civile en Russie et, en utilisant sa « cinquième colonne », cherche à atteindre son objectif. Et le but est la destruction de la Russie, comme je l’ai déjà dit.

Mais toute nation, et en particulier le peuple russe, sera toujours capable de distinguer les vrais patriotes des canailles et des traîtres et les recrachera simplement comme un moucheron qui s’est accidentellement introduit dans sa bouche, les recrachera sur le trottoir. Je suis convaincu que cet auto-nettoyage naturel et nécessaire de la société ne fera que renforcer notre pays, notre solidarité, notre cohésion et notre capacité à relever tous les défis.

Le soi-disant Occident collectif et sa « cinquième colonne » ont l’habitude de mesurer tout et tout le monde selon leur propre mesure. Ils croient que tout se vend et que tout s’achète, alors ils pensent que nous allons craquer et battre en retraite. Mais ils ne connaissent pas bien notre Histoire et notre Peuple.

Oui, de nombreux pays dans le monde se sont depuis longtemps résignés à vivre le dos courbé et à accepter servilement toutes les décisions de leur souverain, en le regardant servilement dans les yeux. C’est ainsi que vivent de nombreux pays. Malheureusement, en Europe aussi.

Mais la Russie ne sera jamais dans un état aussi misérable et humilié, et le combat que nous menons est un combat pour notre souveraineté, pour l’avenir de notre pays et de nos enfants. Nous nous battrons pour le droit d’être et de rester Russes. Nous serons illustrés par le courage et la constance de nos soldats et officiers, fidèles défenseurs de la Patrie.

Chers collègues !

Il est clair que ces développements tirent un trait sur la domination mondiale des pays occidentaux, tant sur le plan politique qu’économique. En outre, ils remettent en question le modèle économique qui a été imposé aux pays en développement, voire au monde entier, au cours des dernières décennies.

Permettez-moi d’insister : l’obsession des sanctions des États-Unis et de leurs partisans n’est pas partagée par les pays où vit plus de la moitié de la population mondiale. Ce sont ces États qui représentent la partie de l’économie mondiale qui connaît la croissance la plus rapide et la plus prometteuse. La Russie est l’un de ces pays.