Willy Brandt, maire de Berlin, candidat SPD de 1961 au poste de chancelier

Le discours-programme de Willy Brandt (SPD) en 1962

« L’ordre démocratique exclut le dirigisme économique. Mais il ne doit pas pour cela abandonner l’économie au bon plaisir des grands et des puissants, et à l’abus du pouvoir auquel ils peuvent se livrer. La direction politique est la première responsable du bien-être des citoyens. C’est pourquoi le Parlement et le gouvernement sont tenus d’exposer avec franchise les objectifs de leur politique économique, d’orienter l’économie et de la diriger de façon à lui assurer une expansion saine dans tous les domaines.

En conséquence, le Parti social-démocrate réclame une nouvelle loi en vue de favoriser l’expansion continue de l’économie. Cette loi devra contenir en particulier les dispositions suivantes:

1. Le gouvernement fédéral est tenu de prendre toutes les mesures permettant d’assurer l’essor continu de l’économie son développement harmonieux dans tous les domaines, le plein emploi, la stabilité des prix, l’équilibre de la balance des paiements et une juste répartition des biens et des revenus.

2. Le gouvernement fédéral est tenu, au début de chaque année, de présenter au Bundestag et au Bundesrat un rapport économique annuel dans lequel il donne un aperçu exact ainsi qu’un commentaire de l’évolution économique de l’année écoulée et des tendances d’évolution de l’ années suivante […]

3. Le président fédéral doit réunir un petit comité d’experts éminents et indépendants, qui ne soient liés par aucune consigne; chaque année, ce comité d’experts reçoit la tâche d’établir un bilan total de l’économie nationale pour l’année écoulée et un bilan de l’évolution possible de l’économie pour l’année suivante […]. »

Vorwärt, 6 juin 1962, in Documentation française. Chroniques étrangères : Allemagne, n° 214, 20 juillet 1962, cité dans Serge Berstein, La démocratie libérale aux États-Unis et en Europe occidentale de 1918 à 1989, Jacques Marseille – Librairie Vuibert, p. 250-252.