Le Livre de la genèse du peuple ukrainien (1847)

Le « Livre de la genèse du peuple ukrainien » est un travail collectif des membres d’une association politique secrète conduite par Kostomarov promouvant la renaissance nationale, et dont fit partie T. Chevtchenko, peintre et poète.
Découverts, les membres de la confrérie qui luttaient contre le pouvoir impérial russe, pour défendre le droits nationaux et la justice sociale furent bannis ou lourdement condamnés. Chevtchenko fut lui-même condamné à 10 ans de travaux forcés avec interdiction d’écrire et de peindre ; il ne vit son sort s’améliorer sous la pression de ses amis qu’en 1857. Il mourut d’ailleurs peu après.

« (…)
70.Et en Lituanie, il y avait des Lituaniens et l’Ukraine appartenait encore à la Lituanie. Or la Lituanie s’unit à la Pologne.

71.L’Ukraine s’unit à la Pologne, comme une soeur à sa soeur, comme un peuple slave à un autre peuple slave indivisiblement, mais sans se mêler, à l’image des trois hypostases de Dieu unies, mais distinctes, comme un jour s’uniront entre eux tous les peuples slaves.

72. Et l’Ukraine n’aimait ni le tsar ni le pan, elle organisa la Cosaquerie, c’est-à-dire une confrérie véritable, où chacun, en en devenant membre, était le frère des autres, qu’il eût été auparavant seigneur ou esclave, pourvu qu’il fût chrétien, et les Cosaques étaient tous égaux entre eux, et les anciens étaient élus à la Rada et devaient être les serviteurs de tous, selon la parole du Christ, et il n’y avait parmi les Cosaques ni pompe seigneuriale ni titre.
(…)
76.Et de jour en jour, la Cosaquerie croissait et multipliait. Bientôt, en Ukraine, il n’y aurait eu que des Cosaques tous libres et égaux, et l’Ukraine n’aurait eu au-dessus d’elle ni tsar ni seigneur, en dehors du Dieu unique, ce que voyant la Pologne l’aurait imitée et, après elle, tous les autres pays slaves.
(…)
78.Or les pans virent que la Cosaquerie grandissait et que, bientôt, tous les hommes seraient Cosaques, c’est-à-dire libres. Ils interdirent aussitôt à leurs chefs de devenir Cosaques et voulurent frapper le petit peuple comme du bétail de façon qu’il n’y eût chez lui ni sentiment ni raison. Et les seigneurs se mirent à accabler de corvées leurs serfs, ils les livraient aux Juifs pour subir des tortures telles que n’en avaient connues que les premiers chrétiens : ils les écorchaient vifs, faisaient cuire leurs enfants dans des chaudrons, forçaient les mères à allaiter des chiens.
(…)
83.Alors l’Ukraine se rapprocha de la Moscovie et s’unit à elle, comme un peuple slave à un autre peuple slave, indivisiblement, mais sans se mêler, à l’image des trois hypostases de Dieu, comme un jour s’uniront entre eux tous les peuples slaves.

84.Mais bientôt l’Ukraine vit qu’elle était tombée en esclavage car, dans sa simplicité, elle n’avait pas compris ce qu’était le tsar de Moscou, or le tsar de Moscou n’était qu’une idole et un tortionnaire.

85.Et l’Ukraine se détourna de la Moscovie, et la malheureuse ne savait sur quoi reposer la tête.
(…)
91.Et la tsarine Catherine, l’Allemande, la putain universelle, la Sans-Dieu, qui assassina son mari, donna le coup de grâce.

92. Et l’Ukraine succomba, mais ce ne fut qu’en apparence.

93. Elle n’a pas succombé, car elle n’a voulu connaître ni le tsar ni le noble. Il y avait un tsar, mais il lui était étranger, il y avait des nobles, mais ils lui restèrent étrangers. Et quoique ces avortons fussent de sang ukrainien, cependant ils ne déshonoraient pas de leurs bouches ignobles la langue ukrainienne, et eux-mêmes ne s’appelaient pas ukrainiens, mais un véritable Ukrainien, qu’il soit d’humble extraction ou de race seigneuriale, ne doit aimer ni tsar ni seigneur, mais aimer et avoir présent à la pensée un seul Dieu, Jésus-Christ, Tsar et Seigneur sur le ciel et la terre.
(…)
103. Car la voix de l’Ukraine ne s’est pas éteinte. Et l’Ukraine se lèvera de son tombeau, elle appellera de nouveau tous ses frères slaves, et ils entendrons son cri, et la Slavie se lèvera, et il ne restera plus ni tsar, ni tsarévitch, ni tsarevna, ni prince, ni comte, ni duc, ni Altesse, ni Excellence, ni seigneur, ni boïar, ni serf, ni esclave, ni en Moscovie, ni en Pologne, ni en Ukraine, ni en Bohême, ni chez les Khorutanes, ni chez les Serbes, ni chez les Bulgares.

104. Et l’Ukraine sera une république indépendante dans l’union slave.
(…) »

G. Luciani, « Le Livre de la Genèse du peuple ukrainien », 1956.
Extraits de Roger Portal, « Russes et Ukrainiens », Questions d’histoire-Flammarion, 1970

Complément sur Chevtchenko
Chevtchenko (Tarass Grigorovitch, 1814-1861) poète ukrainien. Serf émancipé en 1838, il participe en 1846 à la fondation de la « Confrérie de Cyrille et Méthode » qui voulait abolir le servage et établir l’égalité sociale. Il fut déporté en Sibérie jusqu’en 1857. Héros et martyr du peuple ukrainien, représentant illustre de la littérature ukrainienne et du réveil national ukrainien, il est l’auteur de l’hymne national de l’Ukraine : « Testament ».

IVe UNIVERSAL DE LA RADA CENTRALE UKRAINIENNE

IVe Proclamation du Conseil central ukrainien, 22 (9) janvier 1918

« Par ta force, ta volonté et ta parole est créée sur le sol ukrainien la République démocratique ukrainienne libre. Le rêve de jadis de tes pères, combattant pour la liberté et les droits des travailleurs, s’est réalisé.

Mais la liberté de l’Ukraine renaît dans un moment critique. Quatre ans de lutte ont affaibli notre pays et sa population. Les fabriques ne produisent plus, les usines arrêtent leur travail, les voies de chemin de fer ont été détruites, l’argent perd sa valeur et les prix baissent; il n’y a pas assez de pain : la famine est inévitable. Dans le pays rôdent des bandes de brigands et de voleurs, et en premier lieu des soldats russes démobilisés, qui sèment la terreur, le désordre et la ruine sur notre sol.

Cependant le gouvernement des commissaires du peuple, à Pétersbourg, désirant prendre le pouvoir dans la République ukrainienne, a déclaré la guerre à 1’Ukraine et envoie en notre territoire ses troupes – la garde rouge, des bolcheviks – qui volent le pain à nos paysans et, sans le payer, le transportent en Russie. Ils assassinent des hommes innocents et provoquent partout un climat de violence.

Nous, Conseil central ukrainien, nous avons tout fait pour éviter cette guerre entre deux peuples voisins, mais le gouvernement de Pétersbourg n’a pas voulu nous écouter et continue la lutte sanglante contre notre peuple et notre République.

Afin que ni le gouvernement russe ni aucun autre ne puisse empêcher l’Ukraine d’établir cette paix, afin de pouvoir faire régner dans notre pays l’ordre, le travail productif et l’affermissement des droits acquis par la révolution et par notre volonté, nous, Conseil central ukrainien, faisons connaître à tous les citoyens de l’Ukraine :

Dès aujourd’hui, la République démocratique ukrainienne devient l’État du peuple ukrainien, souverain, libre et indépendant.

Kiev, le 22 (9) janvier 1918.

Le Conseil Central ukrainien (Rada) »

Extraits de Roger Portal, « Russes et Ukrainiens », Questions d’histoire-Flammarion, 1970

Loi sur l’autonomie nationale et individuelle des minorités – 22 janvier 1918

« Art. 1 – Chaque nationalité habitant l’Ukraine dispose du droit à l’autonomie nationale et individuelle, à l’intérieur des frontières de la République nationale ukrainienne – c’est-à-dire du droit d’organiser son existence nationale en toute liberté – ceci étant mis en application par l’administration de l’Union nationale « dont la compétence s’étend à tous ses membres, quel que soit leur lieu de résidence, à l’intérieur des frontières de la République nationale ukrainienne ». C’est là un droit imprescriptible, pour toute minorité nationale, et aucune d’elles ne peut être privée de ses droits ni voir restreinte son application.

Art. 2 – Les Grands-Russes, les Juifs et les Polonais, résidant sur le territoire de la République nationale ukrainienne, disposent du droit à l’autonomie nationale et individuelle, en vertu de la présente loi. Les Biélorusses, les Tchèques, les Moldaves (Roumains), les Allemands, les Tatars, les Grecs et les Bulgares peuvent bénéficier du droit à l’autonomie nationale et individuelle, sous réserve que la Cour suprême reçoive une pétition spéciale de chacune de ces nationalités, signée par au moins 10 000 ressortissants, sans distinction de sexe ni de religion, ne concernant pas les droits civiques, et déclarant qu’ils appartiennent à l’une de ces nationalités. La Cour suprême doit examiner cette pétition en session publique, dans un délai de six mois à dater de sa réception, informer le secrétariat général (le gouvernement) de sa décision, et la notifier à la population. Les nationalités dont il n’est pas fait mention, dans le présent article, peuvent présenter leurs requêtes au Parlement de la République nationale ukrainienne, qui les examinera.

Art. 3 – Pour l’application du droit stipulé à l’article 1, les citoyens de la République nationale ukrainienne, ressortissants de l’une des nationalités en question, s’organiseront en Union nationale, et des listes nominatives seront établies, à partir desquelles sera constitué un registre national, qui sera rendu public, une fois dressé, de manière que tout ressortissant dispose du droit de réclamer son inscription au registre national d’une nationalité déterminée aussi bien que sa radiation sur simple déclaration qu’il n’appartient pas à telle ou telle nationalité.

Art. 4 – L’Union nationale jouit des droits et privilèges légaux, dans les limites des prérogatives des domaines précisés dans l’article 7 de la présente loi. L’Union nationale dispose du droit exclusif de représenter ses résidents nationaux, sur le territoire de la République nationale ukrainienne, devant l’appareil d’Etat et l’administration. Les lois adoptées par le Congrès national, dans les limites des compétences de chaque Union nationale (article 9), seront publiées de la même manière que les autres lois.

Art. 5 – L’Union nationale sera financée à partir des recettes générales de l’Etat et de celles des organes locaux autonomes ; ces fonds lui permettant de gérer ses affaires et étant attribués proportionnellement au nombre de membres de l’Union nationale.

Art. 6 – Chaque Union nationale établira son budget annuel, et dispose du droit d’imposer ses membres, sur la base habituelle établie par l’Etat en matière d’impôts. Elle peut lancer des emprunts, comme elle l’entend, et réaliser toutes autres opérations financières, nécessaires à son bon fonctionnement.

Art. 7 – Le domaine des affaires relevant de chaque Union nationale, ses départements ministériels, ainsi que les statuts de son administration, sont régis par l’Assemblée constituante de chaque nationalité, qui, parallèlement, précise les conditions dans lesquelles des changements (modifications) peuvent être opérés. Les résolutions adoptées en ce qui concerne les départements ministériels de l’Union nationale relèvent de la juridiction de l’Assemblée constituante de la République nationale ukrainienne ou de son Parlement.

Nota – Les désaccords que le présent Acte pourrait provoquer entre l’Assemblée constituante d’une nationalité et l’Assemblée constituante de la République nationale ukrainienne ou bien son Parlement, sont tranchés par une commission composée pour moitié de représentants de ces deux institutions. Les décisions prises par cette commission vont, ensuite, devant l’Assemblée constituante de la République nationale ukrainienne ou devant son Parlement, pour confirmation définitive.

Art. 8 – L’Assemblée constituante d’une nationalité est composée de membres élus au suffrage universel, égalitaire, direct et secret, comportant l’application du principe proportionnel en ce qui concerne la représentation des deux sexes et celle des confessions religieuses. Les citoyens de la République nationale ukrainienne appartenant à cette nationalité, ayant vingt ans au moins, ont le droit de vote.

Art. 9 – Les organes de chaque Union nationale sont des organes d’Etat. L’organe représentatif suprême de chaque Union nationale est l’Assemblée nationale, qui est élue par les membres de cette Union, conformément aux dispositions prévues par l’article 8 de la présente loi. L’organe exécutif suprême de chaque Union est la Rada nationale, qui est élue par l’Assemblée nationale et est responsable devant elle.

Art. 10 – Tout différend qui pourrait survenir entre les organes d’une Union nationale, d’une part, et les organes du gouvernement, les organes autonomes locaux ou bien une autre Union nationale, d’autre part, sera réglé par une Cour administrative.

Signé :
Michel Hrouchevsky, président de la Rada centrale ukrainienne ;
Onatsky, secrétaire de la Rada centrale ukrainienne
Ivan Myrny, secrétaire général d’Etat.

Ce 22 janvier 1918. »

Extrait de « Ukrainians & Jews. A Symposium », New York, N.Y., 1966, pp. 154-156. Le texte ukrainien a été publié par Yakiv Zozulja : « Velyka Ukrajins’ka Revoljucija. Kalendar istorycnykh podij za ljutyj 1917 roku-berezenj 1918 roku », New York, 1967, pp. 85-86.

Déclaration de l’indépendance de l’Ukraine occidentale – 1er novembre 1918

« Le 1er novembre 1918
Peuple ukrainien !

( … ) Par ta volonté ont été créés, le 18 octobre (1918), sur les territoires ukrainiens de l’ancienne monarchie austro-hongroise, l’Etat ukrainien et son pouvoir suprême, le Conseil national ukrainien.

A partir de ce jour le Conseil national ukrainien a pris le pouvoir à Lviv, la capitale, et sur tout le territoire de l’État ukrainien. ( … )

A tous les citoyens de l’Etat ukrainien, sans distinction de nationalité et de confession, est garantie l’égalité politique, nationale et confessionnelle.

Les minorités nationales de l’Etat ukrainien – Polonais, Juifs, Allemands – doivent envoyer leurs représentants au Conseil national ukrainien. »

K. Kostiv, « Konstytoutsiyni akty vidnovlenoï oukraïnskoï derjavy 1917-1919 rokiv i yikhna politytchno-derjavna yakist » (Actes constitutionnels de l’Etat ukrainien restauré, 1917-1919, et leur qualité politique). Toronto, 1964, cité par W. Kosyk, « L’Allemagne national-socialiste et l’Ukraine », PEE, Paris, 1989. Document N° 2.

L’extermination des juifs d’Ukraine

Mémoire présenté à la première session de la Société des Nations, à Genève, par le Comité des délégations juives.

« Depuis décembre 1918, nous assistons à une série ininterrompue de pogroms en Ukraine. Dès le début de septembre 1919, un rapport de la Croix-Rouge de Kiev enregistrait l’assassinat de plus de 30 000 Juifs. Depuis, ce chiffre s’est accru dans des proportions effrayantes. Les représentants juifs arrivés récemment d’Ukraine affirment unanimement que le nombre des Juifs massacrés dépasse de beaucoup de chiffre de cent mille. Le Comité des délégations juives possède des rapports sur les massacres commis dans plus de quatre cents localités.

Beaucoup de pogroms revêtirent une gravité particulière du fait de leur longue durée. Les pogroms d’Ovroutch ont duré du 31 décembre 1918 au 16 janvier 1919. Ceux de Vassilkov, du 7 au 15 avril, de Zlatopol du 2 au 8 mai, de Tcherkassy du 16 au 21 mai, de Derajna du 7 au 17 juin, de Rovno du 14 au 29 mai, de Lytine du 14 au 25 mai, celui de Balta dura neuf jours. Ailleurs les massacres se répétèrent un grand nombre de fois : Radomsyl, Tchemiakof, Komine, Volodarka, Elisabetgrad et d’autres encore subirent quatre, cinq et jusqu’à dix pogroms (rapport de la Croix-Rouge).

On compte des centaines de milliers de Juifs blessés, maltraités, roués de coups ; on sait, dès à présent, que plus d’un million de Juifs ont été pillés et qu’à beaucoup d’entre eux on a enlevé littéralement jusqu’à la dernière chemise. On a imaginé les tortures les plus raffinées. Des vieillards et des enfants ont été découpés en morceaux. Des milliers de femmes et de jeunes filles ont été violées, même des petites filles et des femmes âgées. On a mutilé les victimes de la façon la plus atroce : on leur coupait le bras droit et la jambe gauche ou à l’inverse le bras gauche et la jambe droite ; on leur crevait un oeil et on leur coupait le nez. Les maisons où se réfugiaient les Juifs étaient incendiées et ceux qui s’y trouvaient périssaient dans les flammes. Les cas ne se comptent plus où l’on faisait mourir les malheureuses victimes d’une mort lente dans des tortures indescriptibles. Le supplice du feu était de pratique courante.

À côté des tortures physiques on a créé des tortures morales telles que l’histoire n’en a jamais enregistré de pareilles. On a contraint des Juifs à chanter et à danser en présence de leurs tortionnaires, à s’insulter eux-mêmes et à louer leurs bourreaux, à creuser leur propre tombe et à commettre des actes indignes pour l’amusement de leurs assassins. On est allé jusqu’à obliger des malheureux à assister au déshonneur de leurs filles et de leurs femmes, on a forcé des enfants à pendre leur père.

L’état moral de la population juive de l’Ukraine se rapproche de la démence. Les terribles souffrances que toute la population de ce pays endure du fait de la famine et des épidémies ne peuvent se comparer à l’enfer dans lequel les Juifs ukrainiens sont plongés depuis un an et demi. L’histoire n’en a jamais connu de pareil. L’imagination du plus grand poète ne saurait en dépeindre l’horreur. L’enfer de Dante pâlit à côté des réalités de la vie quotidienne en Ukraine.

En dehors des milieux juifs, les protestations qui se sont élevées jusqu’à présent dans bien des pays contre cet état de choses n’ont jamais été que des manifestations individuelles de personnalités éminentes ; quelle que fût l’importance et la situation de ces dernières, elles se sont vues réduites à l’impuissance en face du crime. Il est urgent que les peuples civilisés fassent entendre leur voix. Garder le silence actuellement serait se rendre complice de ces assassinats. Les vicissitudes de la guerre civile en Russie ne sauraient en rien modifier le devoir de la Société des Nations.

Le Secrétaire général
Léo Motzkin

Le Président
Nahum Sokolov »

In : Armand Gliksberg. Kaddish pour les miens. Chronique d’un demi-siècle d’antisémitisme (1892 – 1942). Paris, Mille et Une Nuits, 2004, pp. 66 – 68.