» Méfiance, les bons bougres ! Ne coupons plus dans les postiches des candidats et refusons de farcir de torche-culs les tinettes électorales. Depuis le temps qu’on use du truc nous devrions être fixés sur la Politique. Voilà 50 ans que nous votaillons à tire-larigot. La belle jambe que ça nous fait! Où est le bénef ? On n’a eu qu’augmentations d’impôts et lois nouvelles : rien qu’en ces derniers quatre ans les jean-foutre nous ont servi les  » lois scélérates  » (aussi dégueulasses que les lois de déportation de Badingue) et l’invasion de Madagascar qui fait la pige à celle du Mexique.

Y en a que pour les riches : eux seuls la mènent joyeuse et se font du lard.

Et foutre, y a pas à se monter le job : loin d’être des merles blancs, les nouveaux députés seront des pognonistes, kif-kif les anciens. Qu’on les choisisse juifs ou anti-juifs, crétins, opportunards ou socialos à la manque, ce sera même duperie.

Pour le populo y aura rien de changé

Élire un député, ce n’est pas choisir un représentant : c’est tout bêtement se fiche un maître sur le râble. Or, qui dit maître dit esclaves

Faut plus endurer ça, nom d’une pipe ! Or, pour beurrer nos épinards, y a à tabler que sur notre poigne ! Il n’y aura de véritable jubilation pour le populo que le jour où, grâce à un faramineux coup de collier, la Société sera échenillée de la vermine étatiste et patronale et où la TERRE SERA RENDUE AUX PAYSANS, l’USINE AUX PROLOS, la MINE AUX MINEURS. »

Source : Affiche du journal anarchiste Le Père Peinard rédigé par E. Pouget soutenant des candidatures aux législatives de 1898  » pour la frime « .