Pour le 70ème anniversaire de Staline, en décembre 1949,  le culte de la personnalité du « petit père des peuples » atteint des sommets inégalés, dans l’ensemble du monde communiste. En France, le PCF, qui représente en  1949 plus d’un quart de l’électorat, n’est pas en reste pour  proclamer sa foi en  » Staline, l’homme que nous aimons le plus ».

Les témoignages de cette ferveur stalinienne foisonnent dans  l’Humanité, le grand  quotidien du PCF  Le texte ci-dessous est intéressant car il relate un moment fort de la célébration de l’anniversaire de Staline par le PCF : la réunion en présence des principaux dirigeants du parti de milliers de  communistes, salle de la Mutualité à Paris, le 21 décembre 1949. Cette réunion est avant tout  politique et doit être replacée dans le contexte des débuts de la guerre froide.

Mais elle illustre également la dimension proprement religieuse du culte de la personnalité de Staline. Après avoir écouté le « sermon » empreint d’une ferveur toute stalinienne prononcé par Maurice Thorez, la foule rassemblée,  qui représente ici  « les fils spirituels de France » du camarade Staline, sont invités par cette adresse, en forme de serment, à exprimer à nouveau leur foi dans le Socialisme et dans  le Grand Staline.


 

Adresse au camarade STALINE

    votée par acclamations

       Cher camarade Staline,
Réunis  par milliers, salle de la Mutualité, le 21 décembre 1949, à l’occasion  de votre 70e anniversaire, nous Parisiennes et Parisiens, interprétant les sentiments profonds du peuple de Paris, nous vous adressons nos vives et affectueuses félicitations en même temps que nos plus  ardents souhaits de bonne santé et de longue vie.
Vers vous monte notre  reconnaissance pour les efforts, les sacrifices immenses faits par les peuples de l’Union Soviétique Nous n’oublierons jamais que c’est sous votre direction que leurs victoires ont, de façon décisive, contribuer à notre libération des envahisseurs nazis.
En  vous, nous saluons le guide prestigieux  du camp de la Paix et nous faisons le serment d’intensifier nos efforts, de  développer sans cesse notre action et de lutter toujours plus énergiquement  contre les fauteurs de guerre impérialistes.
Soyez assuré, cher camarade Staline, que le peuple de  France, avec à sa tête le Parti Communiste Français, ne fera jamais la guerre à l’ Union Soviétique, et que de toutes toutes nos forces  nous nous opposerons résolument et en toutes circonstances aux plans d’ agressions des impérialistes.
Soyez remercié, cher camarade staline, de tout ce que vous avez fait pour nous, de tout ce que vous nous  avez enseigné, vous le continuateur de Marx, Engels et Lénine,  qui sans cesse nous montrait le chemin  de la lutte  lutte révolutionnaire, le chemin du Socialisme, du Communisme.
Soyez persuadé, cher camarade Staline, que nous ne faillirons pas à notre tâche de pousser toujours plus loin notre action sous le drapeau de l’unité et dans l’esprit de l’internationalisme prolétarien, pour l’indépendance de la France, pour la liberté et pour la Paix.
Soyez assuré que l’engagement pris par Maurice Thorez en notre nom sera tenu : vous n’aurez jamais à rougir de vos fils spirituels de France.
Soyez assuré, cher Staline, qu’en criant :
– Vive l’amitié des peuples Français et Soviétiques !
– Vive l’union des peuples dans le combat pour la Paix et le Socialisme !
– VIVE LE GRAND STALINE !
Nous exprimons les sentiments profonds du Paris de la Commune dont vous avez, avec Lénine, transformé le rêve généreux en une réalité triomphante.
Paris, le 21 décembre 1949
L’Humanité, 22 décembre 1949, page 4 du journal.