Les arpilleras sont de petits tableaux brodés fabriqués  avec des matériaux textiles de récupération : toile de jute des sacs d’emballage, laine, tissus usagés. ..

arpillerasArt populaire féminin, au Chili, c’est la grande autrice-compositrice et chanteuse chilienne Violeta Parra qui popularisa les arpilleras dans les années 60.

Sous la dictature de Pinochet, les arpilleras deviennent un mode d’expression et de résistance pour les femmes victimes de la répression : des « mères, des épouses et des filles de détenus disparus et de prisonniers politiques ».  Les arpilleras sont une (modeste) source de revenu pour des familles pauvres privées du salaire du père ou du mari disparu, puisqu’elles sont vendues à l’étranger par les multiples comités et associations  de solidarité avec le Chili qui ont essaimé dans les pays démocratiques, à partir de 1973. Elles sont aussi un moyen d’expression et de protestation contre les violations des droits humains au Chili. Elles ont été suffisamment prises au sérieux par la dictature pour subir  « des attaques et des tentatives de destruction ».

De nos jours, Les arpilleras sont considérées comme partie intégrante du patrimoine populaire chilien, comme en témoigne le texte ci-dessous. Elles sont exposées et constituent  » un puissant outil pédagogique et de mémoire ; une preuve matérielle et immatérielle des luttes et des espoirs » du peuple chilien. »

Y Consulter la collection d’arpilleras du musée de la mémoire des droits de l’ Homme


Las arpilleras ont joué un rôle essentiel en tant que témoignage du processus social que le Chili a vécu pendant les années de la dictature. De nature communautaire et artisanale, elles ont dénoncé les faits  qui ont affecté des personnes et des communautés. Elles sont nées peu après le coup d’État de 1973, comme une forme de création   des mères, des épouses et des filles de détenus disparus et de prisonniers politiques pour raconter, en broderies et en tissus, d’abord sous l’aile du Comité Pro Paz au Chili puis de la  Vicaría de la Solidaridad, ainsi que d’autres organisations de défense des droits de l’homme, la  recherche de leurs proches et les violations des droits de l’homme.
Peu à peu, d’autres aspects de la vie quotidienne au Chili ont été intégrés : l’accès à la santé, le  chômage, le travail et la précarité  sociale, la faim, le  contrôle du courrier, les  manifestations. Cet art textile a composé un large portrait social de l’époque et est devenu un outil de survie, un moyen de communication pour exprimer le  vécu et une contribution à la subsistance de nombreuses familles qui ont vivaient dans  la précarité économique de la dictature.
À l’intérieur du pays, ces arpilleras  ont subi des attaques et des tentatives de destruction, pour avoir témoigné de la vérité . Elles  sont sorties  dans le monde presque toujours  cachées, clandestinement, qualifiés par le régime d’objets de propagande subversive. Malgré cela, elles ont été  connues dans de nombreux endroits où la solidarité a existé.

Aujourd’hui, une bonne partie d’entre elles se trouve au Chili, au  Musée de la mémoire et des droits de l’homme [à Santiago du Chili] qui les conserve, les met à la disposition du public et les fait circuler à travers le  pays. Ainsi, les arpilleras, qui furent  un moyen d’expression et de dénonciation, constituent aujourd’hui un puissant outil pédagogique et de mémoire ; une preuve matérielle et immatérielle des luttes et des espoirs de notre histoire récente.

Francisco J. Estévez Valencia, directeur
María Luisa Ortiz Rojas, responsable du domaine des collections et de la recherche

Collection Arpilleras du musée de la mémoire et des droits de l’homme


Version originale en espagnol

Las arpilleras cumplieron un papel esencial como testimonio del proceso social que vivió Chile en los años de la dictadura. De carácter comunitario y artesanal, denunciaron los hechos que afectaron a personas y comunidades. Surgieron poco después del golpe de Estado de 1973, como forma de creación por parte de madres, esposas e hijas de detenidos desaparecidos y de prisioneros políticos para relatar, en bordados y telas, primero al alero del Comité Pro Paz en Chile y luego de la Vicaría de la Solidaridad, como también de otros organismos de derechos humanos, la búsqueda de sus familiares y los atropellos a los derechos humanos.
Poco a poco se incorporaron otros aspectos de la vida cotidiana en Chile: el acceso a la salud, la cesantía, la precariedad laboral y social, el hambre, el control de la correspondencia, las manifestaciones. Este arte textil construyó un amplio retrato social del periodo y se constituyó en una herramienta de sobrevivencia, un medio de comunicación para expresar lo vivido y un aporte al sustento del hogar de muchas familias que vivían las precariedades económicas de la dictadura.
Dentro del país, estas arpilleras, por testimoniar la verdad, sufrieron atentados e intentos de destrucción. Salieron al mundo casi siempre ocultas, de manera clandestina, calificadas por el régimen como objetos de propaganda subversiva. A pesar de ello, fueron conocidas en muchos lugares donde existió la solidaridad.

Ahora una buena parte de ellas está en Chile, en el Museo de la Memoria y los Derechos Humanos que las preserva, las pone al acceso público y las hace circular por distintas localidades del país. Así, las arpilleras, que antes fueron un medio de expresión y denuncia, hoy constituyen una poderosa herramienta pedagógica y de memoria; una prueba material e inmaterial de las luchas y esperanzas de nuestra historia reciente.

Francisco J. Estévez Valencia, Director
María Luisa Ortiz Rojas, Jefa Área de Colecciones e Investigación

Arpilleras coleccion del museo de la memoria y derechos humanos